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Section 7 :Descente de la rivière Churchill
2 juillet
J’ai passé une bonne partie de la journée à faire des commissions à La Loche : acheter de la nourriture, faire mon lavage, vérifier mes e-mails et organiser mes affaires. A 19:00, je pagayais enfin vers le sud sur le Lac La Loche vers la rivière La Loche. Le lac est peu profond et sert d’habitat à un bon nombre de pélicans. Le début de la rivière ressemble plutôt à un ruisseau, traversant surtout des marécages. J’ai eu de la difficulté à trouver un emplacement pour camper. J’en ai trouvé un en face d’un camp d’amérindiens très bordélique (56 24n, 109 23o)
3 juillet
Quelle horrible journée! La rivière La Loche était une chaîne d’obstacles : des douzaines d’arbres tombés, des barrages de castors par dessus lesquels j’ai du traîner mon kayak, des rapides peut profondes dans lesquels j’ai pataugé, des herbes si épaisses que je ne pouvais presque pas ramer...En plus, il pleuvait et le paysage n’était pas vraiment attrayant : plat et récemment brûlé. Le meilleur emplacement que j’ai trouvé pour camper était un endroit marécageux et infesté de moustiques. (56 11n, 109 09o). Heureusement, je n’ai plus que 4 km de la rivière La Loche à parcourir demain.
4 juillet
Après avoir réussi à mettre la rivière La Loche derrière moi, j’ai passé la journée à pagayé
direction sud sur la Lac Peter Pond. Il y avait des vagues sur le lac, me rendant quelques peu
malade, mais au moins, le vent était dans mon dos. J’ai eu la chance de voir beaucoup de
pélicans, des ternes et des grèbes de l’ouest. J’ai campé sur une plage sablonneuse près de
Buffalo Narrows. (55 49n, 108 37o)
5 juillet Quelle belle journée sur les lacs Peter Pond, Churchill et Ile-à-la-Crosse avec un agréable
vent dans mon dos. En 11 heures, j’ai parcouru 75 km. Vers 16:00, le vent est devenu vraiment
fort, créant de grosses vagues sur lesquelles j’ai pu surfer : très amusant. Le vent est devenu
quelque peu embêtant quand je montais ma tente à la Pointe Sandy (55 28n, 107 48o), en face de
la ville de Ile-à-la-Crosse. J’espère que ma tente va survivre la nuit.
6 juillet Le vent n’a cessé de souffler fortement du nord-ouest pendant la nuit et la journée, ne se
calmant que vers 20:00. Puisque je pagayais vers le nord sur le lac Ile-à-la Crosse, j’ai du resté
près de la rive ouest. Il y avait beaucoup de Grand Héron, de malards et de red-winged blackbirds
dans les fenouils, et des pélicans, des cormorans et des grand becs-scies sur les pointes
rocailleuses, qui sentaient pires que des usines de poissons. J’ai aussi eu la chance d’observer un
vison. A 22:40, je suis arrivé à Patuanak (55 55n, 107 43o) dans le noir presque complet. J’ai
campé à côté de l’église où se déroule chaque année un pèlerinage en fin juillet en hommage au
défunt Père Moreau.
8 juillet Quelle plaisir de pagayer sur le lac Knee ( 25 km de long) maintenant qu’il fait beau et le
temps est calme. J’ai aussi descendu des sections de rivières, en autres 2 rapides (classe 2). En
aval du premier rapide, la pêche était extraordinaire. D’énormes brochets m’ont volé 3 leurres,
mais j’ai réussi à en sortir un plus petit ainsi qu’un beau doré pour le souper et le petit-déjeuner
de demain. Je campe sur une pointe rocheuse sur le Lac Dreger (55 45n, 106 47o)
8 juillet
Encore une journée passée surtout sur des grands lacs : Dreger, Sandy, Pinehouse et
Sandfly. Les rapides Snake (classe 2+) entre les lacs Sandy et Pinehouse m’ont fourni de l’action
d’eaux-vives pour couper la monotonie de l’eau calme. C’est aussi ici que j’ai été assailli par un
orage avec de la grêle ! Autrement la journée à été en majorité ensoleillée. Je campe sur une île
rocailleuse sur le magnifique lac Sandfly.(55 43n, 106 06o).
10 juillet Jusqu’à présent, c’est la section la plus agréable du trajet. Alors que la Churchill s’écoule
dans le bouclier canadien, elle se conforme à la topographie accidentée, ce qui créé de vastes lacs
parsemés d’innombrables îles rocailleuses, connectés par des rapides là où la roche se rétrécie.
C’est un rêve devenu réalité pour un kayakiste ou un canoéiste. Les magnifiques emplacements
rocailleux pour camper sont illimités. Aujourd’hui, j’ai pagayé surtout sur le lac Black Bear
Island. , qui est un énorme labyrinthe de canaux à travers des centaines d’îles de toutes les tailles.
Je campe à la fin du portage Birch (55 35n, 105 24o), qui contourne des rapides de classe 5 là où
débouche le lac.
11 juillet Aujourd’hui, j’ai pris conscience des difficultés de navigation qu’engendrent les
multiples canaux de la rivière Churchill. A la fin du lac Tout, sans le savoir j’ai choisi de prendre
un canal différent de celui pour lequel j’avais une description. Je ne comprenais pas pourquoi des
rapides difficiles étaient faciles et les faciles étaient effrayants. En plus, les noms des lacs en
dessous de rapides ne correspondaient pas. J’étais tellement fâché contre l’auteur qui avait écrit
le guide du trajet d’avoir disséminé des informations si erronées, jusqu’à ce que finalement je
comprenne que j’avais pris un canal différent pendant 10 km! Mais c’était en fin de compte une
bonne erreur puisque le canal habituellement utilisé par les canoéistes était sec à cause des
niveaux d’eau bas! J’ai du faire à ces niveaux d’eau bas plus tard, alors que j’ai fait attention de
choisir le canal officiel, mais il était à nouveau sec. J’ai du faire des portages de 1100 m et 800m
pour contourner les Rapides du Grand Diable et les Petits Rapides du Grand Diable qui étaient
secs. Je campe à la fin du deuxième portage, sur la rive du Lac Diable. (55 04n, 104 45o)
12 juillet Je n’ai parcouru que 5 km aujourd’hui. A midi j’ai rencontré mes amis Marc, Anouk et
Dominique sur les pont surmontant les Rapides des Loutres, 6 km au Nord de Missinipe, dans le
Parc Provincial du Lac La Ronge. Nous allons campé ici pendant trois jours. (55 38n, 104 44o).
Je peux enfin me reposé un peu et passé du temps avec mes amis. Ça fait quelques temps que
j’avais vraiment hâte à ce moment.
13 juillet J’ai passé une bonne partie de la journée à rafistolé mon kayak. Il ne coulait pas encore,
mais presque, puisque ça fait un mois que je retardais les réparations. Le temps ne cessait de
fluctué entre ensoleillé et pluvieux, ce qui ne m’a pas aidé du tout, mais avec l’aide de mes amis,
nous avons réussi à faire des réparations adéquates. Nous avons aussi pris le temps de nager dans
les rapides. C’est si agréable de pouvoir me reposer comme ça avec mes amis.
14 juillet J’ai passé une autre bonne journée avec mes amis aux Rapides Otter. Marc a pris des
photos de moi en train de descendre les rapides et en train de portager, puisque je ne pouvais pas
le faire moi-même. Vers 18 heures, mes amis sont reparti vers le secteur de Saskatoon, où ils
travaillent sur le projet de maîtrise de Marc sur les éperviers à queue rouge. J’ai passé la soirée à
faire du lavage, passer quelques coup-de-fil, recharger mes batteries et organiser mes affaires.
15 juillet Je suis reparti sur les eaux aujourd’hui, parcourant les lacs Otter, Mountain, Drope et
Nistowiak avec 2 portages contournant des chutes et descendant des rapides de classe 3. Un vent
froid du nord-est me rendait la tâche plus difficile, mais je commence à m’y habituer. Sur un des
portages, j’ai rencontré John Slobodzian, de Canadian Ways Canoe Trips. Il était très gentil et
bien intéressé à mon expédition. Il m’a aussi commandité avec 20$ et une excellente crème
contre l’exema sur mes mains. En fin d’après-midi, je me suis arrêté aux magnifiques Chutes
Nistowiak, où la rivière Rapide tombe du lac La Ronge vers la Churchill. Je campe dans un camp
de pourvoyeur aux Rapides Potter. (55 25n, 104 18o)
16 juillet J’ai bien aimé mon parcourt d’aujourd’hui sur les lacs Drinking, Keg et Trade avec la
descente de plusieurs rapides en plus de trois courts portages entre les lacs. Au début du portage
Frog, j’ai rencontré John et Margaret Sloan, 2 kayakistes qui descendent une partie de la
Churchill. Nous avons commencé à discuté et puisqu’il se faisait tard, j’ai décidé de m’arrêter et
camper avec eux. (55 24n, 103 32o). Nous avons passé une soirée très agréable à discuter de
kayak, de la nature et des routes de la traite des fourrures.
17 juillet J’ai commencé la journée en parcourant le portage Frog, aussi nommé Portage de Traite
puisque c’est ici que Forbisher à fait la traite avec les amérindiens en 1774. Le portage à été
facile grâce à une poussette de chemin de fer et l’aide de John. Ce portage est un lien important
entre la rivière Churchill et la source de la rivière Sturgeon, qui se jette dans la Saskatchewan et
les gens d’ici l’utilise toujours. De là, j’ai pagayé sur les lacs Lindstrom, Pixley et Wood, à la fin
duquel j’ai du faire 3 portages équipés de troncs d’arbres pour traîner des bateaux, et descendre
des petits rapides. J’ai campé sur un plateau rocheux sur le lac Chachukew (55 12n, 103 01o)
18 juillet Une journée parfaite : chaude, ensoleillée et sans vent. Pendant que je pagayais sur les
eaux calmes et limpides des lacs Pelican et Mirond, le silence n’était coupé que par les cris
occasionnels d’un huard ou d’une sterne (en faite, j’ai quand même entendu quelques moteurs
quand je croisais le village de Pelican Narrows). J’ai ensuite fait le portage contournant les
rapides Corneille, en avals desquels j’ai pêché 3 brochets, chacun long de 20 pouces environ.
Après avoir pagayé sur le lac Corneille et fait un autre court portage, j’ai campé sur le lac
Macdonald. (54 59n, 102 31o). Parcourir ces eaux me donne une superbe sensation : elles ont été
des autoroutes pour les amérindiens depuis qu’ils vivent ici et encore aujourd’hui elles ont le
même rôle.
19 juillet Je ne me sentais pas très bien aujourd’hui. Je pense que j’ai mangé trop de poisson.
Néanmoins, j’ai apprécié la rivière Sturgeon-Weir, surtout avant les rapides Birch, alors qu’elle
se faufile tranquillement entre des rives rocheuses abruptes surmontées par des Pins Gris. Après
les rapides Birch (que j’ai contourné en portageant), la rivière est plus marécageuse, interrompue
par les Rapides Leaf (classe 2) et un portage contournant les rapides Scoop. J’ai campé juste au-
dessus des rapides Snake (54 38n, 102 33o), où j’ai failli me faire frapper par un orage. Les
moustiques, eux, ne m’ont pas manqué...
21 juillet Puisque certains de vous voulaient savoir de quel équipement je me servait durant mon
expédition, j’ai rajouté une liste des choses que j’ai maintenant ( j’espère que je n’ai rien oublié)
dans la section kayak : Je dois rajouté que chacun des items a été choisi avec ces 4 importants critères en tête :
22 juillet (matin) Ce matin, j’ai parcouru les 12 km restant sur le lac Cumberland pour me rendre à
Cumberland House. Trouver cette ville à partir de l’eau n’a pas été facile du tout. J’ai même été
obligé d’utiliser mon GPS! Pour trouver une ville! C’est parce que je suis présentement dans les
Prairies et le paysage est très plat. Mais pas seulement ça : il y a un barrage qui a été construit en
amont sur la rivière Saskatchewan et depuis sa construction, le niveau d’eau a baisé
considérablement. Cumberland House se situait jadis au bord de l’eau mais aujourd’hui la ville
est à plus d’une mile de l’eau! Entre le lac et la ville se trouve une mer de fenouils, d’herbes et
d’arbustes hauts d’environ 2 mètres, alors de mon kayak, je ne pouvais pas voir la ville ni trouver
l’étroite rivière Bigstone qui y mène. Heureusement, mon GPS m’a permis de trouver ma
position exacte sur la carte et de naviguer à partir de là ( ici j’avais une bonne carte récente,
contrairement à celle que j’avais pour le delta du Peace-Athabasca, il ya plus d’un mois ). Les
gens d’ici ne sont pas du tout content d’avoir un barrage. Imaginez tous les animaux...ils ne
peuvent même pas se plaindre. Il est bien temps que nous réalisions que l’énergie hydro-
électrique n’est pas si “écolo” que la plupart de nous le croient.
22 juillet (soir) juillet Eh bien, j’ai passé la majeure partie de la journée (9 heures) à vérifier et répondre à mes
e-mails ici à l’Institut Gabriel Dumont grâce à Rhonda qui m’a laissé me branché au Web. Il est
maintenant 20:00 alors je pense je vais camper ici à Cumberland House (53 57n, 102 12o)
Jadis, Cumberland House servait comme un poste de traite important puisque c’est ici
que s’interceptaient deux routes de traites majeures : La rivière Sturgeon-Weir ( la route vers le
nord-ouest) et la rivière Saskatchewan (la route vers les Prairies de l’ouest)
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