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Section 6 :Du Lac Athabasca à la source du Churchill



19 juin

J'ai quitté Fort Chip avec une très bonne impression de cette communauté isolée ( ils ne sont relié par route qu’en hiver) a l’extrémité est du Lac Athabasca avec une population d’environ 800 habitants, principalement des amérindiens. Tout le monde ici est très amical. Etabli en 1788, Fort Chip fut longtemps le terminus la route des traites en provenance de Montréal. J’ai aussi été bien content de m’arrêter à Fort Chip puisque j’ai reçu des lettres de ma famille et de mes amis avec la nourriture qui m’a été postée. Malheureusement, ma bonne humeur s’est bien vite effacée quand je suis reparti sur le Lac Athabasca en recherche de la rivière Athabasca : j’ai ramé et pataugé pendant 7 heures a travers le delta peu profond avant de trouver le canal. J’ai manqué la rivière Embarras que je cherchais mais j’ai trouvé le canal Fletcher et j’ai commencé à remonter le courant, parcourant seulement 15 km aujourd’hui.



20 juin

J'ai regagné ma bonne humeur alors que je remonte la rivière Athabasca, en longeant la rive pour éviter le courant fort dans le milieu. J’ai parcouru d’incroyables 58 km en 13 heures. Je pouvais presque faire la course avec quelques barges qui utilisent encore cette rivière! Elles sont si grosses qu’elles doivent s’arrêter pour réussir les tournants. J’ai campé au portage Embarras, où les traiteurs devaient souvent portager par dessus des débris pour se rendre a la rivière Embarras. C’est aussi l’emplacement du premier poste de traite dans le bassin hydrographique de la rivière Mackenzie, établi en 1778 par Peter Pond.



21 juin

Le 21 juin doit être la journée des moustiques sur le calendrier. Si non, elle devrait l’être! Quand je me suis réveillé, il y en avait des centaines sur les parois de ma tente .J’ai bien ri d’eux alors qu’ils tentaient en vain de m’approcher. Mais j’ai vite arrêter de rire quand j’ai du quitter ma tente pour aller a la toilette. Ils m’importunaient même quand j’étais sur l’eau, ce qui est vraiment inhabituel, peut-être que c’était parce que le temps était nuageux. Quand je préparais mon souper, il y en avait des nuées autour de moi et puisque j’ai oublié de refermer le couvercle j’ai mangé du Chili Con Mosquitos pour mon souper. Au moins dans ma tente c’est moi le chef. À part les insectes, j’ai aussi vu in orignal qui traversait la rivière à la nage et un bec-scie (hooded) . J’ai aussi rencontré amateurs de bateau (boaters) qui m’ont donné du combustible pour réchaud et Tim, qui campait non loin de là et qui était bien intéressé par mon voyage. Il m’a aussi donné quelques collations.



22 juin

La situation des moustiques était vraiment exaspérante ce matin. Néanmoins, le vent s’est bientôt mis à souffler et les a dispersé. Et il soufflait dans mon dos! Parfait! La rivière Athabasca est très semblable à la basse Paix, mais l’eau est plus limpide. Mais pas plus propre : elle est beaucoup polluée par le pétrole et d’autres industries en amont. Et beaucoup de déchets descendent avec le flot. Trop de gens considèrent une rivière seulement comme une commodité, mais une rivière est bien plus : elle vie avec tant d’organismes qui la choisissent comme domicile.

23 juin

La journée a commencé misérablement: il pleuvait et il faisait froid avec des vents orageux (dans mon dos au moins), et je me battait contre un fort courant. Apres 5 heures de route j’ai vue une jolie maisonnette et puisque ça faisait deux jours que je n’avais aucune idée où j’étais, je me suis arrêté pour m’informer. Arne et Christina Hermansen, qui habitent ici à l’année longue et vivent de trappe et de service de guide, ont été si gentils que j’ai fini par passé la nuit chez eux. Je suis maintenant à 115 km de Fort McMurray.

24 juin

J'avais un état d’esprits très positif alors que je quittait la demeure des Hermansen ce matin, ce sont vraiment des gens très bien. Avec un léger vent dans mon dos, j’ai parcouru 55 km jusqu’à Fort McKay, une petite communauté amérindienne. La rivière est bien rapide maintenant puisqu’elle a monté de 3 pieds, mais près de la rive ça reste acceptable.

25 juin

La remontée du courant commence a être longue et ennuyante. Mais c’est quand même intéressant de réaliser à quel point les rivières comme l’Athabasca sont importantes au sein de “l’autoroute du Nord”. Depuis très longtemps, l’Athabasca a été utilisée comme route vers le Nord par les indigènes, les trappeurs, les traiteurs de fourrures, les explorateurs, les prospecteurs et les compagnies de transport par barges. Elle est encore utilisée jusqu’à un certain point aujourd’hui. En début d’après-midi, j’ai longé Suncor Inc., une importante compagnie qui puisse du pétrole dans les fameux sables bitumineux de l’Athabasca. C’est assez étrange de se promener sur l’eau et voir du goudron naturel sur la rive! A part le goudron, il y a de beau dépôts de gypse le long des berges. J’ai même profité d’une belle terrasse de gypse pour monter ma tente

26 juin

Je pensais être a quelques heures de Fort McMurray mais ça m’a pris 6 heures pour me rendre a cette ville d’environ 40 000 habitants 9 (j’y suis arrivé vers 2 heures de l’après-midi). Le courant était particulièrement fort aujourd’hui, même qu’à quelques endroit j’avançais à peine. Et les berges de gypse n’ont pas facilité la tâche. Je raclait constamment ma rame contre les rochers parce que je voulais rester dans le faible courant près de la berge. Les rames de mes pagaies ont raccourci d’environ 1.5 cm. Ma rame était ultra-légère, maintenant elle est super ultra-légère. Je vais devoir faire plus attention sinon je vais arrivé à Montréal seulement avec le manche ! Je profite maintenant de l’après-midi pour acheter quelques petites choses, recharger mes batteries et “surfer” sur l’Internet à la bibliothèque (c’est ce que fait en ce moment-16:00). Demain, je vais commencé ma remontée de la rivière Clearwater, qui devrait être beaucoup plus lente que l’Athabasca.

27 juin

En réalité, la Clearwater est plus rapide que l’Athabasca, au moins sur quelques sections. Elle est aussi difficile à remonter puisqu’elle est peu profonde et rocailleuse. Je n’ai parcouru que 30 km aujourd’hui. Au moins je ne vais être affame ici : la pêche est excellente, j’ai pêché un brochet de 28 pouces pour le souper. Près de Fort McMurray j’ai rencontré plusieurs canoéistes et des kayakistes, entre autre M. Harrison et son jeune fils dans leur kayak de design anglais des années 1920. Malheureusement, beaucoup de bateaux visitaient aussi la rivière.

28 juin

La section de 42 km que j’ai parcouru sur la Clearwater a été assez agréable : la rivière était relativement lente, sablonneuse et bordée par de grand pins blancs et côtoyée par de jolies collines. En plus, l’eau est vraiment assez claire. J’ai pu observer plusieurs troupes (broods) de canetons, probablement des goldeneye. Je campe sur un joli emplacement avec une table de picnic (pos: 56 46'N, 110 34'W). La foret est principalement peuplée de pins blancs, de bouleaux blancs et de trembles, et tapissée de bunchberry

29 juin

La journée a commencé avec des orages et de la pluie abondante alors j’ai enfilé ma veste de Gore-Tex et j’ai continué à ramer. Heureusement, le temps s’est dégagé dans la soirée, juste à temps pour une série de quatre portages (1,260 m, 2,000 m, 180 m, 425 m) contournant des rapides entrecoupées par des sections d’eau calme. Grâce a mon système de portage KnuPac, j’ai pu faire les portages en une fois ( kayak et bagages ensembles). En amont du dernier portage un loutre curieuse m’examinait, sortant sa tête de l’eau à plusieurs reprises. Je campe au début du portage contournant les rapides Pine.(56 43'N 110 08'W)

30 juin

J'ai débuté la journée en portageant environ 1.5 km autour des rapides Pine et d’autres rapides plus faciles. Normalement, il faut faire deux portages, comme puisqu’ils ne sont séparés que par un demi-kilomètres, je me suis décidé de traverser la forêt (des pins Jacks bien dispersés) et le faire en une fois. Apres ça, j’ai ramé environ 4 km jusqu’au chutes Whitemud, qui sont assez belles. Le portage contournant les chutes Whitemud (environ 1 km en tout) nécessitait la traversée d’un ruisseau. Puisque je ne voulais tout simplement pas détacher ma pagaie de mon kayak, je l’ai traversé en ramant avec mes mains. En amont des chutes Whitemud, la Clearwater serpente lentement à travers une vallée profonde. Les 25 km faciles à contre courant jusqu’au début du portage Methye de 19 km ont donné un bon repos à mes jambes avant cette longue “randonnée”. Après une dose massive d’anti-moustiques, j’ai débuté le portage vers 9 heures. Le premier kilomètre était facile et plutôt plat, mais ensuite le sentier grimpe la vallée profonde, montant environ 200m en 2 km. Une chance que je l’ai fait dans la fraîcheur du soir. Néanmoins, je n’ai jamais autant transpiré dans ma vie. Après la section à-pic, le sentier poursuit un trajet assez horizontal pendant 2 ou 3 kilomètres jusqu’au lac Rendez-Vous où j’ai campé après 96 minutes de portage sans aucun arrêt depuis la Clearwater, avec mon kayak et tout mon équipement sur mon dos. J’ai vraiment apprécié mon système de portage Knupac de même que mon embarcation légère et mon équipement léger et minimaliste. Mais quand même, avec à peu près 80 livres sur mon dos, ça a été une sacrée randonnée. Je savais que si je m’étais arrêté, je n’aurais pas réussit à me rendre au Lac Rendez-Vous ce soir, ce qui m’aurais bien incommodé puisque je n’avais plus d’eau avec moi.

1er juillet

Le Lac Rendez-Vous, où j’ai campé hier soir, était jadis un lieu stratégique pour la Compagnie de la Baie d’Hudson au temps de la traite des fourrures (fin 18ième jusqu’au mi-19ième siècle). Des brigades de bateaux York ( la CBH utilisait surtout des bateaux York au lieu de canoes), acheminaient des biens de troc depuis York Factory sur larive de la Baie d’Hudson jusqu’à l’extrémité sud du portage Methye. La marchandise était ensuite portée jusqu’au lac Rendez-Vous. Au même moment, les fourrures provenant de l’énorme bassin hydrographique de la rivière Mackenzie ( où j’ai passé le dernier mois) se faisait acheminées depuis le terminus Clearwater jusqu’au lac Rendez-vous. C’est ici que les hommes s’échangeaient les biens et retournaient d’où ils étaient venus. Cet arrangement évitait aux hommes de devoir portager avec les gros bateaux. Au 19ième siècle, des chariots et traîneaux à boeufs étaient aussi utilisé pour faciliter le transport des fourrures et des marchandises par le portage.

Malheureusement, je n’avais aucuns boeufs pour m’aider à transporter mes choses jusqu’à l’autre bout. A partir du lac Rendez-Vous, j’ai du faire quatre marches sans arrêt (100, 60, 70 et 62 minutes) entrecoupées par des pauses de 40 minutes pour me rendre à l’extrémité sud du portage Methye, sur le Lac La Loche. Pour bien vous expliquer, un portage c’est toujours une torture, mais les 19 km du portage Methye, ça c’est de la torture absolue. Le sentier lui- même depuis le lac Rendez-Vous est facile est assez plat, mais il est si looooong. En plus, il ya avait un bon nombre d’arbres affaissés sur le portage. J’ai réussi à grimper ou contourner chacun de ces arbres sans devoir enlever mon kayak, mais chaque obstacle intensifiait la torture.

Vers la fin du portage j’ai du patauger à travers un ruisseau que des castors avaient transformé en marécage. Et puis, enfin, le Lac La Loche était devant moi, avec une grosse pile de roches montée par Sites Historiques du Canada, marquant la fin du portage. Puisque qu’il n’était que 7 heures du soir, j’ai mis mon kayak à l’eau et j’ai pagayé vers le village de La Loche, une vingtaine de kilomètres de là. Un peu avant le village, j’ai aperçu quelques maisons. Je me suis dirigé vers l’une d’elle et j’ai demandé au propriétaire, Norman Fontaine, qui s’occupait de sa pelouse, si je pouvais camper là. Il a été très gentil et a accepté. Il est le garde chasse ici à La Loche.

















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