Une musique divine s'échappe de mon lecteur de CDRom. Le prélude #6 du Clavier Bien Tempéré de Bach au clavecin. Tellement de souvenirs sont attachés à cette mélodie magnifique. Marc répétait ce morceau lorsque nous nous somme connus. Je me souviens de la journée où il m'a dit:
"Veux-tu que je te joue mon morceau au téléphone?"
Au moment où l'amour bourgeonnait dans mon coeur, il n'en fallut pas plus pour que mon âme chavire. Un autre instant de cet amour naissant (qui s'est terminé depuis)que je conserve précieusement a été cette soirée où, parce qu'il voulait me jouer ce prélude #6 au clavecin et non pas au synthétiseur, nous nous étions fait passer pour des étudiants du conservatoire de musique pour avoir accès aux instruments. Cette petite escapade, cette transgression des règles (assez minime je l'avoue) demeure gravée dans ma mémoire à jamais tout comme nos soirée où dans la noirceur et main dans la main, nous écoutions cette musique du cher vieux Bach qui nous coupe le souffle à tout les deux. L'amour parti, il nous est resté l'amour de la musique pour clavecin et nous prenions plaisir à continuer à aller au concert ensemble, à écouter cette musique main dans la main et à nous regarder les yeux brillants et heureux d'avoir quelqu'un avec qui partager ces moments de grâce.
Aujourd'hui, il m'est plus difficile de le rejoindre dans cette passion commune que j'essaie de faire découvrir à mon chéri... Il me reste ces merveilleux souvenirs à chérir et le Clavier Bien Tempéré que je ne finis pas de préférer à tous les autres...
***
Soirée de noces, hier, pour moi et mon chéri. Nous avons dansé toute la soirée avec beaucoup de plaisir. J'étais très heureuse en me rendant compte à quel point je suis libre... Je suis libre parce que je n'ai pas peur du jugement que les autres poseront sur moi. Je peux danser ou dire mon opinion librement parce que j'ai confiance en moi (dans tous les domaines sauf amoureux)... Alors, j'en profite! Je peux être seule en piste à danser sur les chansons les plus horribles à faire des mouvements absurdes et avoir un plaisir fou! J'apprécie cette liberté corporelle parce qu'elle n'a pas toujours été là... Je l'apprécie parce que je sais ce que c'est de ne jamais quoi faire avec des membres un peu malhabiles... Je sais ce que c'est de penser que tous le monde doit se dire que j'ai l'air d'une cruche. Cette liberté acquise lors de mon voyage - dans un pays où si tu ne danses pas tu ne fais pas partie de la fête - fait partie de nouvelles habiletés qui s'additionnent à cette troisième langue apprise et qui me font dire que cet investissement de un an de ma vie m'a rapporté beaucoup, beaucoup de choses diverses.
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