Il
naquit le 12 avril 1792, en Angleterre, dans une famille bourgeoise. Sa
famille s'enrichissait particulièrement grâce à l'exploitation
de mines de charbon situées sur ses terres de la vallée de
la Wear, dans le nord de l'Angleterre. Cette famille fréquentait
la bourgeoisie marchange et industrielle, tandis que John aimait bien discuter
avec les ouvriers de sa région.
En septembre 1813, à l'âge de 21 ans, il fut élu représentant
du comté de Durham à la chambre des Communes, comme son père
l'avait fait avant lui. Il siégea à ce poste jusqu'en 1828.
On le fit baron Durham le 29 janvier 1828.
Membre du groupe de parlementaires réformistes en Angleterre, on
le surnommait «Radical Jack». Il joua d'ailleurs un rôle
de premier plan dans le Reform Bill de 1832. Il souhaitait que le
pouvoir soit plus équitablement réparti, peu importe la classe
sociale, et invita ses confrères Whigs à préconiser
cette idée.
Après 1832, la carrière de lord Durham prit un nouveau tournant
sur le plan international. En 1835, il fut nommé ambassadeur en
Russie et il occupa ce poste pendant 2 ans. Au cours de ces années,
on le décora de plusieurs ordres et il fut reconnu pour ses habiletés
diplomatiques.
Le 15 janvier 1838, il accepta sa nomination au poste de gouverneur en
chef de l'Amérique du Nord britannique. Il choisit alors son personnel
et partit pour le Canada le 24 avril 1838. Il débarqua au Bas-Canada,
à Québec, le 27 mai de cette même
année. Il congédia, dès son arrivée, les conseillers
nommés pas le gouverneur précédent et forma un Conseil
spécial. Le premier problème que Durham dut confronter était
de taille : il doit décider du sort des 326 prisonniers politiques
arrêtés pendant la rébellion
de 1837. Ne désirant pas envenimer la situation, il décréta
une amnistie générale (pour les Patriotes capturés
à la fin de 1837) et obtint que 8 chefs patriotes soient déportés
aux Bermudes. Cette décision, cependant, déplut aux marchands
anglophones et ils se plaignirent à Londres. Le Colonial Office
accusa alors Durham d'avoir pris des décisions illégales
et hors de sa juridiction et Londres le désavoua. Durham démissionna
aussitôt, après seulement 6 mois de travail et repartit en
Angleterre. Colborne lui succéda.
Malgré la fin bruptale de son séjour au Canada, Durham s'était
fait une idée sur la condition du Bas-Canada. Avec l'aide de ses
assistants, il rédigea son rapport et le soumit le 11 février
1839. Durham mentionna que la principale cause de la crise résidait
en l'Acte Constitutionnel qui avait divisé
le Canada en 2 peuples qui luttaient l'un contre l'autre. Pour remédier
à la situation, Durham recommanda, dans son rapport, d'assimiler
les Canadiens français dans la culture anglaise (en unissant les
2 Canadas, puis toutes les colonies de l'Amérique du Nord britannique)
et, par la suite, d'accorder le gouvernement responsable.
Le rapport Durham engendra la sanction de l'Acte
d'Union, en 1840, qui unissait les 2 Canadas sans, toutefois, accorder
la responsabilité ministérielle. Cette dernière, d'ailleurs,
ne sera accordé que 8 ans plus tard, en 1848.
Entre temps, la santé toujours fragile de Durham ne put le retenir
longtemps. Ainsi, il décéda en 1840 et alla rejoindre sa
deuxième femme et quatre de ses neuf enfants.