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Vers chapitre 15--
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éditions universitaires, 1983, chapitre 1]
Bien que l’astrologie humaniste considère d’abord les Maisons comme des facteurs spatiaux, des divisions de l’espace qui entoure le nouveau-né, de nombreux concepts traditionnels qu’elle accepte ne trouvent leur application qu’en fonction d’une analyse temporelle des Maisons. Par exemple, pourquoi numéroter les Maisons vers le bas, à partir de l’Ascendant ? On dit que le Maison I s’étend au-dessous du point Est de l’Horizon et inclut tous les corps célestes que contiennent, par projection, les 30 premiers degrés d’espace depuis l’Ascendant. La Maison II couvre les 30 degrés au-dessous de la première et ainsi de suite. La Maison XII s’étend sur 30 degrés d’espace situé au-dessus du point Est de l’Horizon, de l’autre côté de l’Ascendant ; sa cuspide en est donc éloignée de 30 degrés. On dit aussi que chaque Maison commence à sa cuspide (ou pointe). Et l’on dit également que le degré et le Signe qui se trouvent sur la cuspide déterminent le caractère astrologique de la Maison. Le milieu de la Maison peut se trouver dans le Signe qui suit celui de la cuspide. La tradition veut que la planète gouverne le Signe sur la cuspide soit maître de la Maison et de tous les facteurs qui s’y rapportent. Prendre le milieu de la Maison comme son commencement crée donc une situation ambiguë. Certaines question se posent par rapport à ces énoncés traditionnels : - Pourquoi appeler Maison Un celle qui se trouve juste au-dessous de l’Horizon ? - Pourquoi prendre ce qui est encore invisible et sous terre comme la partie la plus importante du thème ? - Ne serait-il pas plus logique de prendre les 30 premiers degrés au-dessus de l’Horizon comme Maison I, donc de la considérer comme commençant à l’Horizon, en montant et contenant ainsi ce qu’on voit réellement à l’horizon Est ? - On dit que les planètes en Maison I ont l’effet le plus puissant sur le caractère de l’individu. Si l’on croit que les planètes physiques réelles ont une influence physique réelle, pourquoi considérer alors comme si puissantes les planètes qui se trouvent sous l’Horizon et dont les « rayons » doivent passer à travers la terre solide, alors que les planètes visibles en XII sont dites faibles ? - Mais ce n’est pas tout. Prenons le soleil levant dans un thème où l’Ascendant se trouve à 8 degrés en Scorpion et le Soleil à 10 degrés en Scorpion. On dit que le Soleil ainsi placé à plus de « pouvoir » sur la Maison I que s’il se trouvait à 28 degrés du Scorpion, c’est-à-dire peut-être vers le milieu de cette Maison. Autrement dit, on prétend que le Soleil a plus de « pouvoir » dans une maison juste au moment où il est en train de la quitter. Pourtant, tout en astrologie s’appuie sur le « point de commencement » de chaque cycle : naissance, lever du Soleil comme commencement du jour. Cependant, une minute après que le Soleil se soit levé, nous le trouvons en XII, traditionnellement dans le domaine des répressions, de la prison, des empêchements, du karma, de la fin des choses. On considère donc qu’il manifeste tout son pouvoir avant son lever, avant d’être visible, et non pas après, alors que ses rayons dispensent chaleur et lumière. Pourtant, à midi, quand le soleil culmine et domine, l’astrologique dit qu’il est au maximum de sa puissance. Si donc la puissance d’une planète dépend de sa position élevée, du moment où ses « rayons » sont les plus directs, alors on interprète curieusement sa position en XII et en I. On pourrait arguer que l’Ascendant est le commencement de l’espace de 30 degrés sous l’Horizon (Maison I) simplement parce que le nombre de degrés d’un Signe va en augmentant depuis l’horizon vers le bas. Par exemple, si l’Ascendant se trouve à 8 degrés en Scorpion, la cuspide de la II peut se trouver à 7 degrés en Sagittaire, montrant ainsi une progression en descendant, puisque le Sagittaire suit le Scorpion. On pourrait aussi dire que les Maisons progressent en sens anti-horaire (sens inverse des aiguilles d’une montre) alors que les planètes se déplacent en sens horaire (sens des aiguilles d’une montre). Mais nous avons vu, dans l’exemple du lever du soleil, que cette explication pose des problèmes sur le rapport entre planètes et cuspides de Maisons. Alors où trouver une explication valable des données traditionnelles et astronomiques ? Simplement en se disant que le contenu d’une Maison es le total des phénomènes célestes qui atteindront l’horizon pendant une période de deux heures. On peut expliquer ce que cela signifie réellement de la manière suivante : imaginez un observateur couché à plat ventre sur la surface de la terre, de façon à pouvoir observer l’horizon Est et rien de ce qui se trouve au-dessus de cet horizon exact. Il observe exclusivement le lever des étoiles et des planètes et n’est conscient de rien d’autre au-dessus ou au-dessous de la surface de la terre. Cet observateur prend note de tout ce qu’il voit pendant la première période de deux heures, depuis le commencement de ses observations. Le total des corps célestes qu’il voit apparaître pendant cette période de deux heures constitue le contenu de la Maison I. On voit ainsi qu’elle est vraiment la première parce qu’elle est la première des douze périodes d’observation. La numérotation des Maisons et leur progression en sens anti-horaire sont parfaitement justifiées par rapport à l’observateur dont la position s’identifie avec la surface de la terre. CUSPIDES ET PLANÈTES Puisque « l’astrologie est la science de tous les commencements » (Mars E.Jones), il est logique de prendre le premier moment d’observation comme « maître » de toute la période de deux heures. Ainsi l’Ascendant (premier moment d’observation ou de conscience) détermine la signification de la Maison I (première période de deux heures). De même, le commencement de la deuxième période de deux heures est pris comme cuspide ou pointe qui décide de la signification de la Maison II. Comme le dit Rudhyar dans « Astrology of Personnality » (1e édition 1936, p.385) : chaque cuspide porte la signification de base du point Est de l’Horizon. Elle marque le commencement d’une nouvelle période de perception ; c’est un moment de signification primordiale pour tout ce qui se produira pendant la période qu’elle initie. Chaque cuspide est un moment d’initiation, de naissance. Ce dont le moi devient conscient pendant ce moment-là détermine la signification de la période de deux heures qui suit. Le moi devient conscient d’une certaine section (ou degré) du zodiaque et la période (ou Maison) est tout entière caractérisée ou « gouvernée » par ce degré ou ce signe et consécutivement par la planète dont la fonction correspond à la nature du Signe. - Si le Soleil se lève juste après le début de l’observation, l’impression puissante qu’il fait dominera alors la première période d’observation. Si une autre planète se lève, l’impression qu’elle fait sur le moi s’étendra sur cette période ou Maison et y ajoutera sa signification. - Si, au contraire, la planète s’est levée quelques minutes à peine avant le commencement de l’observation (ou de la naissance), on l’observera seulement quelques vingt-trois ou vingt-quatre heures plus tard, alors qu’on sera fatigué par l’observation et par les impressions de toute une journée. Cette planète et tout ce qu’on observera pendant la douzième et dernière période de deux heures appartiendront donc à la fin de la conscience, au dernier moment de synthèse. Elle sera un élément de récapitulation dans la conscience et non un facteur initiateur, libérateur d’énergie, comme ce serait le cas si elle était en train de se lever à la naissance. D’une manière imagée, on pourrait dire que si le Soleil, la Lune ou une autre planète vient de se lever juste avant la naissance, on ne sera, au début de son observation, conscient ni du Soleil, ni de la Lune, mais d’une lumière possédant une qualité qu’on pourra reconnaître, un jour plus tard, comme étant solaire ou lunaire. Ayant perçu le Soleil ou la Lune tout d’abord par leur lumière diffuse et non par leur image éclatante réelle, on aura toujours tendance à les considérer sous cette lumière diffuse. Le Soleil en XII donnera donc une personnalité psychique parce que diffuse, plutôt que spirituelle parce que concentrée. Ce que je viens de dire s’applique en principe à la position de toute planète en conjonction étroite – antérieure ou postérieure – avec n’importe quelle cuspide de Maison car il faut considérer chaque cuspide comme un horizon. Une cuspide est ainsi beaucoup plus que le commencement d’une nouvelle période de deux heures ; c’est une semence, un moment de transition d’une étape de l’existence à une autre. C’est le moment d’accomplissement de la Maison qui la précède et le point d’origine ou d’émergence de la Maison qu’elle gouverne et à laquelle elle donne sa signification. Puisqu’elle constitue en quelque sorte un Ascendant, l’ipséité peut s’exprimer à travers elle ; mais ce qui est exprimé sera différent à chaque cuspide. Puisque que chaque cuspide représente un acte du moi et comme c’est en même temps un moment de transition, c’est aussi un moment de liberté : on peut être soi-même et prendre des décisions personnelles. Évidemment cette liberté peut être relative, mais il est certain qu’au moment où les cuspides sont activées, un choix individuel est possible, soit positivement, soit négativement. Ensuite, on est conditionné par l’initiative prise ou par l’entourage choisi, plus ou moins délibérément, pour développer son initiative. Dans la pratique, il faut envisager la cuspide comme une zone de transition comprenant plusieurs degrés de part et d’autres. La largeur de la zone correspond à un dixième de la grandeur de la Maison. Si, par exemple, la Maison I va de 29 degrés Sagittaire sur l’AS à 11 degrés Verseau sur la II, elle contient 42 degrés zodiacaux ; la zone de transition entre les Maisons I et II comporte donc 4 degrés et 12 minutes, côté première Maison. Si la Maison II s’étend de 11 degrés Verseau à 27 degrés Poissons, elle contient 46 degrés zodiacaux ; la zone de transition du début de la Maison II comporte donc 4 degrés et 36 minutes. S’il y a des planètes quatre degrés avant ou après la cuspide de la II, elles se trouvent dans la zone de transition entre les Maisons I et II. Mais les planètes qui se trouvent dans les quatre derniers degrés de la I agissent comme des semences où se concentrent les résultats créatifs des expériences de la Maison I ; tout le sens de la I se résume en elles. Les planètes qui se trouvent dans les quatre premiers degrés de la II agissent comme des racines qui vont donner vie aux expériences de la II ou conférer une couleur particulière à la façon d’évoluer en II. Dans les deux cas, avant ou après la cuspide, elles accentuent, chacune selon sa nature, un degré de liberté individuelle, une façon particulière et personnelle d’aborder soit la synthèse des expériences de la I, soit l’initiation d’efforts créatifs par rapport aux expériences de la II. Retenons donc le fait que les planètes qui se trouvent dans ces zones de transition auront toujours une importance particulière, mais leur signification sera différente selon la position de la planète, soit à la fin, soit au commencement d’une Maison. CUSPIDES DANS LES PROGRESSIONS DE TRANSITS Du point de vue des progressions et transits, la cuspide d’une Maison est essentiellement un seuil. Elle est comme la porte qui sépare le salon de la salle-à-manger, dans une maison. Quand une planète franchit la cuspide entre deux Maisons ou le seuil entre deux Signes, c’est comme un homme qui quitte le salon – où il lisait peut-être en attendant le dîner – pour entrer dans la salle-à-manger où un repas l’attend. Il doit franchir le seuil, la « cuspide » de la salle-à-manger. Ses sentiments et attitudes probables en faisant ce pas peuvent dépendre de nombreux facteurs. S’il était, par exemple, absorbé dans sa lecture, son esprit peut en être encore occupé pendant qu’il pénètre dans la salle-à-manger ; mais, s’il a très faim, la vue du repas aura tendance à lui faire oublier complètement sa lecture. Néanmoins, lecture et nourriture peuvent coexister à des niveaux différents dans son esprit. C’est pourquoi la thèse selon laquelle les caractéristiques de deux Maisons (ou Signes) séparées (ou liées) par la cuspide tendent à se fondre, est assez plausible. Je trouve néanmoins qu’on a aucune justification philosophique ou psychologique pour rendre comme allant de soi le fait que le commencement d’une Maison ou d’un Signe participe à la nature de la Maison ou du Signe précédent. Quand c’est le cas, c’est parce que, la plupart du temps, la réaction de la personne qui passe d’un domaine au suivant est négative face aux occasions et provocations de la situation future. Je crois que nous serons d’accord si je dis qu’une personne saine et normale, qui entre dans la salle-à-manger au moment du dîner, concentrera immédiatement son attention sur le genre d’expérience qu’elle s’attend à trouver là. Disons donc que la zone des cuspides est en principe un seuil, un lieu de transition où l’on avance sur la base d’une impulsion ou d’une révélation nouvelle. Chaque cuspide représente un nouveau départ, l’entrée dans un nouveau champ d’expérience et c’est la tâche de l’astrologue d’avertir son consultant chaque fois que la cuspide d’une Maison ou le début d’un Signe est accentué, par progression ou transit. Bien qu’à la naissance la zone de transition corresponde à un dixième du nombre de degrés zodiacaux contenus dans chacune des Maisons séparées par la cuspide, sa taille peut varier dans les progressions et transits. Chaque individu s’adapte plus ou moins rapidement aux changements. Pour certains, la transition entre deux phases de vie s’effectuera subitement ; pour d’autres, il y aura adaptation progressive, sans que la personne soit vraiment conscient du changement en cours. De façon générale on pourrait dire que les gens émotifs changent subitement et souvent de façon explosive, parce qu’ils ont beaucoup d’inertie psychologique, de résistance au changement. Le changement est donc différé, pour ainsi dire, jusqu’au dernier moment de l’ancien cycle ; et le nouveau cycle débute ensuite avec éclat. D’autre, part les intellectuels sont plus changeants et ainsi plus prêts à s’adapter à de nouveaux points de vue. En ce qui concerne l’homme d’action, tout dépendra du genre d’impulsion initiatrice qu’il y a derrière ses actes : s’il est au fond conservateur ou progressiste. On peut évaluer tout cela en considérant la vitesse de la Lune le jour de la naissance, en regardant également si Mercure se trouve avant (Epiméthée) ou après (Prométhée) le Soleil dans le zodiaque et aussi en étudiant la position et les aspects d’Uranus dans le thème. PLANÈTES ANGULAIRES Il est évident que, dans un thème de naissance, les planètes qui se trouvent dans une zone de transition englobant un des quatre Angles, sont de loin les plus importantes. De nombreux étudiants en astrologie demandent si l’on ne devrait pas interpréter comme étant en I, une planète conjointe à l’AS, à la fin de la Maison XII. De même, une planète en VI, conjointe au Descendant ou en IX, conjointe au MC, est souvent interprétée comme étant effectivement en Maison VII et X. On n’a pas vraiment tort d’agir ainsi. Néanmoins, ce faisant, on ne tient pas compte de la signification particulière que nous avons donnée aux planètes situées à la fin d’une Maison. Cette signification étant celle d’une synthèse des expériences de la Maison, une planète située tout à la fin d’une Maison lègue à la Maison suivante quelque chose qui va conditionner, subconsciemment du moins, les initiatives prises dans cette Maison-là. Quand une planète se trouve à la fin d’une Maison Cadente (III, VI, IX, XII), elle concentre en elle, pour ainsi dire, toutes les expériences du quart antérieur et même de l’hémisphère derrière elle. - Ainsi, une planète à la fin de la XII résume non seulement les expériences de la XII, mais aussi celles du quart sud-est (X, XI, XII) et de l’hémisphère sud, de vie objective et de relations humaines qui débute avec la VII. - Une planète à la fin de la VI résume non seulement les expériences de la VI, mais aussi celles du quart nord-ouest (Maisons IV, V, VI) et de l’hémisphère nord, sous l’horizon, où l’individu se prépare subjectivement et personnellement pour affronter la vie objective et sociale en VII. - Une planète à la fin de la IX résume non seulement les expériences de la IX, mais aussi celles du quart sud-ouest (Maisons VII, VIII, IX) et de l’hémisphère qui débute avec la IV. En IV, on établit ses bases personnelles et psychologiques, sous forme de personnalité concrète, consciente de certains pouvoirs qu’elle veut faire valoir. La justesse de ces bases est mise à l’épreuve en V et VI et, surtout, en VII et VIII où elles subissent le jugement des autres et des modifications en vue d’une productivité efficace dans les relations intimes, les activités de groupe ou les affaires. En IX on présente sa justification ultime de personne capable d’assumer un rôle défini dans la société, en ayant accepté les modifications de son expression personnelle qui sont imposées par les lois et les valeurs du plus grand tout dont on se sent faire partie. - Une planète à la fin de la III résume non seulement les expériences ou les efforts de la III, mais aussi ceux du quart nord-est (Maison I, II, III) où l’ipséité cherche à devenir consciente d’elle-même, de ses possessions et de ses moyens de s’extérioriser dans son environnement immédiat. Elle résume aussi l’hémisphère Est qui a ses débuts en X. Elle révèle donc la capacité qu’a la personne d’assimiler les valeurs de son milieu social et de les adapter aux besoins de son ipséité naissante (Maison I), en vue d’une expression valable de cette ipséité. - Il n’est pas très fréquent de trouver une planète dans une de ces zones angulaires, bien qu’il y ait souvent des planètes dans les Maisons Cadentes. Si la dernière planète en Maison Cadente n’est pas encore dans la zone de transition, elle n’est pas encore capable de jouer le rôle de transition, elle n’est pas encore capable de jouer le rôle de semence qui concentrerait les expériences antérieures. Mais la personne devrait faire l’effort conscient d’utiliser cette planète (sa fonction) dans ce sens. EXEMPLES - Prenons le cas du Soleil à la fin de la XII. Nous avons déjà vu que l’observateur des corps célestes qui se lèvent à l’Est ne verra pas le Soleil en XII de manière directe, comme ce serait le cas si le Soleil se trouvait en I. Il ne verra qu’à la fin d’un jour d’observation, au lieu de le voir au début. C’est pourquoi le Soleil ou n’importe quelle planète en XII peut être un facteur initiateur, libérateur d’énergie – cela parce que l’observateur les voit pendant la dernière phase du cycle journalier, celle de la synthèse et de la récapitulation des expériences passées qui se fait dans la conscience. Le Soleil en XII ne peut donc initier des choses, mais compléter, achever, intégrer mettre la dernière main à des tendances collectives existantes, en vue d’un nouveau départ individuel. La XII est la maison de la synthèse, de l’introspection ; elle se rapporte à la fin d’un cycle de développement antérieur, à la récolte des fruits de l’expérience. Le Soleil qui vient justement de se lever suggère que la personne devrait mettre beaucoup de force vitale dans cette activité de moisson. Le sens de sa vie devrait être d’achever et de synthétiser entièrement le passé, avant de commencer un nouveau cycle, mais elle ne verra pas sa réalité toute la « journée » de sa vie ; mais elle ne verra jamais le soleil concret, la réalisation de son rêve. - Prenons le cas de Saturne à la fin de la VI. Cela veut dire que la personne devrait utiliser les caractéristiques saturniennes pour mener à bien et compléter la sixième phase du cycle et aussi tous les efforts subjectifs et personnels qu’elle a faits pour manifester concrètement son ipséité. Elle doit viser un état concret de focalisation dans son travail et son dévouement. Elle devrait se limiter à des buts définis, bien formés, susceptibles d’une réalisation concrète. Elle ne sera jamais l’esclave du charme (glamour) dans ses rapports avec ses chefs ou ses employés. Tout ce qu’elle servira aura une forme très tangible dans sa conscience. Il faut une concentration pratique et positive les tâches à remplir. - Cet état de choses aura naturellement une influence sur ses relations humaines et sa façon d’aborder les autres et d’établir avec eux des rapports intimes, dans la Maison suivante, la VII. Il y aura inévitablement, dans ses liens de travail ou privés, un arrière-fond saturnien, peut-être une sorte de rigidité saturnienne dans son comportement. La personne n’en sera pas consciente, mais cette tendance est là, comme une sorte de nécessité subconsciente. - Par contre, si Uranus se trouve à la fin de la VI, la situation sera tout à fait différente. Dans ce cas et puisque la VI est la Maison des crises personnelles, de la discipline, de la technique, du travail, de la maîtrise, la moisson des expériences dans ce domaine doit pouvoir conduire à une transformation uranienne de la personnalité qui inspirera ceux qu’elle rencontrera en VII. Voilà quelqu’un qui doit chercher à inspirer les autres par son exemple, en communiquant la compréhension née de sa victoire spirituelle sur elle-même. - Prenons maintenant quelques exemples de planète au début d’une Maison et, pour commencer, Vénus en I, dans la zone de transition, donc conjointe à l’Ascendant. Nous pouvons dire que la personne devrait projeter sa personnalité – ou plutôt son intuition de son ipséité – au moyen d’impulsions vénusiennes ; elle aura probablement un charme particulier. Elle devrait surtout chercher la valeur et la signification réelle de toutes ses expériences par rapport à son sens du « moi ». Ce sens de valeurs, qu’il soit émotionnel, social ou esthétique, lui permettra de rayonner d’une manière constructive, harmonieuse ou, du moins, d’exercer une forte influence psychologique. - S’il est dans la zone de transition, au début de la VI, le Soleil présentera à la personne un problème fondamental dans toutes les questions se rapportant à la VI. Ce sera un problème dans le sens où elle se verra obligée d’utiliser beaucoup la fonction solaire en VI et sera directement responsable de la façon dont elle l’utilise. Du point de vue de sa destinée, sa façon de l’employer décidera de son succès ou de son échec spirituel. L’astrologue devrait donc dire à cette personne qu’elle doit concentrer ses énergies vitales dans le but de surmonter quelque faiblesse, quelque karma ou les suites d’une expression créatrice imparfaite. Il peut lui dire que son dévouement à la tâche à remplir sera mis à l’épreuve, ainsi que sa foi et sa capacité de résistance physique. - Enfin, si la Lune se trouve dans la zone de transition au début de la III, nous pouvons dire que les sentiments personnels vont modifier constamment le travail intellectuel, que l’adaptation à l’environnement de tous les jours dépend beaucoup des humeurs changeantes de la personne. Elle sera peut-être « lunatique » dans sa façon de s’adapter ou, positivement, capable de s’adapter rapidement et intelligemment aux besoins toujours changeants de la vie de tous les jours ou de situations particulières. [N.B. Je ne transcris pas la partie du livre de Ruperti sur les Maisons interceptées, ce sujet étant encore l'objet de litiges entre astrologues]
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