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Le statut scientifique de la sociologie




La sociologie : une science?

“Science n.f. (Lat. Scientia; de scire, savoir). Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes: les progrès de la science.Talent, habileté à faire qqchose. • Sciences humaines. Sciences qui ont pour objet de connaissances les différents aspects de l’homme et de la société, comme l’histoire, la sociologie, la psychologie, etc. Sciences naturelles. Sciences constituées à partir de l’étude de la nature (botanique, géologie, zoologie, etc.) Science pure, syn. de RECHERCHE FONDAMENTALE*. pl. Disciplines où le calcul et l’observation ont la plus grande part (par oppos. aux LETTRES): étudiant en sciences.” 1


Le 18ième siècle aura été aux Lumières ce que le 20 ième aura été à la science, la première époque créant les bases nécessaires au développement de la seconde. Les sciences, prises dans leur définition générale, ont subi une période de développement jamais vue dans l’histoire de l’homme. Elles sont aujourd’hui reconnues, valorisées, parfois élevées à un statut transcendant. Les scientifiques sont souvent admirés, écoutés, consultés. La science permet à l’homme de s’approprier son milieu, de façon toujours plus performante. La connaissance amène le pouvoir et la conscience de l’être humain lui fait désirer cette puissance. Les avancées de la science permettent de penser qu’on s’élève au dessus de la nature, qu’on la possède et surtout, qu’on la contrôle.

Afin d’accéder à la connaissance convoitée, il faut qu’il y ait un questionnement initial. Celui-ci peut porter sur autant d’interrogations que l’expérience humaine est vaste. L’objet de la science peut être autant l’étude de la pousse des petits-pois que la recherche du sens de l’univers. Les scientifiques doivent donc s’armer de théories, méthodes d’expérimentation et de validation des résultats diverses. Toute science a donc, en plus de son objet propre, des approches théoriques, des outils méthodologiques ainsi qu’une épistémologie particulière, pensés dans le but d’atteindre la réponse la plus irréfutable possible aux questionnements initiaux.

Les sciences humaines, relativement nouvelles en tant que disciplines (si on les compare aux sciences pures telles la physique ou les mathématiques), ne font pas exception à la règle précitée et elles possèdent donc leurs caractéristiques propres. Elles ont pris naissance en raison de besoins particuliers, se sont développées en empruntant des chemins particuliers et ont donné des résultats particuliers. Nous tenterons ici de cerner cette expérience scientifique dans toutes ses ramifications et de la comparer au cheminement emprunté par l’ensemble des sciences. En fait, ce que nous tenterons de faire ici est de déterminer si les sciences humaines sont des sciences comme les autres. Dans un premier temps, nous énoncerons les positions antagoniques entre tenants de l’unité des sciences et ceux qui sont contre ce principe quand il est question de sciences humaines. Ensuite, “La solidarité unissant, en sociologie, définition de l’objet, modèle de scientificité et programme d’analyse” 2, c’est en se servant de ces paramètres que nous attaquerons la question de la prétendue spécificité des sciences sociales. Enfin, à la lumière de ces arguments, nous répondrons à la question qui nous intéresse ici.

1. Les arguments en faveur de l’unité des sciences

Toutes sciences, qu’elles soient naturelles, humaines ou sociales, partagent une méthode commune et cette affirmation se base sur plusieurs aspects (Alan Scott, 1990);


1. La science explique de façon causale, c’est-à-dire qu’elle identifie des lois générales qui agissent sur les événements (positivisme), ou elle identifie des relations de cause à effet entre certains phénomènes (réalisme).


2. En recherchant l’objectivité, les scientifiques se distancient du ou des sujets à l’étude. Les sciences humaines transforment donc le sujet en objet et il est alors pensable d’arriver à objectiviser le monde.


3. La science nous donnant les moyens nécessaires pour arriver à la connaissance, elle ne nous impose pas l’objet sur lequel portera les recherches.

2. Les arguments contre l’unité des sciences

Les Humanistes prônent un distinction fondamentale entre les sciences naturelles et humaines. Ces dernières ne peuvent ou ne devraient aspirer à la liberté objective d’interprétation parce que; (Alan Scott, 1990)


1. Les sciences humaines interprètent en fonction de la signification des choses. Les lois régulières ne nous disent rien sans que l’on puisse démontrer qu’ils sont source de signification pour les acteurs sociaux.


2. La subjectivité est inhérente à la relation entre le chercheur et son sujet et est présente au moment où ils sont mis en relation et en communication. Ils partagent un monde commun. Les sciences humaines impliquent nécessairement la personnalité de ses acteurs (lire les idéologies auxquelles ils adhèrent) et le test de validité ultime consiste à faire reconnaître leurs résultats et à les faire accepter.


3. Il n’existe pas de distinction stricte entre faits et valeurs, ou entre moyens et fins. De là naissent des considérations éthiques dont nous devons tenir compte.


3. Les bases du débat

3.1 Les modèles de scientificité

“Le savoir est le lieu de luttes, de rapports de forces, où la “vérité” est l’enjeu même des forces en présence.” ” 3

Aux tout débuts du développement des sciences humaines, le seul modèle disponible aux chercheurs était celui qui avait été développé pour les autres sciences, soit l’empirisme. Comme c’est ce modèle qui a été remis en question par certains, dans le cas des sciences humaines, nous expliquerons le cheminement qui a, justement, été fait en ce sens. Dans un premier temps, nous énoncerons ici quelles sont les particularités de l’empirisme (Rafie, 2001)

Modèle traditionnel 4


Les faits comptent par dessus tout

La validation prime sur la découverte

Les schémas théoriques transforment les faits

Un instrument est une théorie matérialisée

On continue à voir le travail du scientifique comme un fétichisme du fait

Le chercheur doit utiliser des chiffres, quantifier


Teinté de déterminisme, par des lois générales

Le monisme positiviste (“le positivisme, héritier de l’empirisme” 5), a suscité des réactions fortes venant des chercheurs allemands qui ne peuvent croire que l’homme est soumis aux seules lois de la nature. Des changements de cap sont survenus suite aux énoncés de certains auteurs (Weber, Schutz, Mead, Blumer), qui ont parlé de l’importance de la prise en compte des valeurs quant à la compréhension du monde social (qui est indissociable de la réalité humaine, à moins d’avoir vécu toute sa vie seul, loin de tous). Comme la recherche en sciences humaines est loin d’être un domaine statique, mais bien en constante évolution, il était manifeste qu’un large éventail de positions épistémologiques allaient se développer et ainsi emmener les chercheurs à se positionner derrière une ou l’autre des écoles de pensée. Le champs couvert est vaste; on naviguera ici, éventuellement, entre l’empirisme pur et dur et le constructivisme. En ce sens, les Pragmatistes ont souligné que: “Les objets sont construits à travers l’observation et la pensée. On ne pourrait donc, à la limite, dissocier l’objectif du subjectif. (...) la cassure épistémologique entre le monde et le chercheur serait non seulement illusoire, mais aussi nuisible au développement de notre connaissance” .6

Le but visé par la recherche en sciences humaines, comme dans toutes les sciences d’ailleurs, est celui de la compréhension des phénomènes étudiés. Traditionnellement, on se servait de trois critères qui, une fois présents au coeur de la recherche, servaient à valider les résultats (la validité interne, la validité externe, la fiabilité). C’était aussi simple que cela et certains n’ont jamais pensé remettre en question la recherche de l’objectivité à tout prix. On en vient alors à chercher à s’éloigner de la subjectivité à un point tel qu’on remet en jeu la pertinence des données, par un découpage de la réalité sociale qui n’a plus rien à voir, justement avec la réalité et avec les situations naturelles. Cet état de fait étant découvert, le positivisme conventionnel est remis en cause. Ce qui est alors discuté, c’est la validité du concept qui prône une réalité strictement objective et unique, la possibilité de séparer observateur et objet et de séparer l’objet de son contexte. Aussi, on remet en question la valeur scientifique d’un concept linéaire de causalité et la neutralité créée par la méthodologie.

Ce repositionnement épistémologique exige l’élargissement des définitions des façons scientifiques d’approcher le social. Aussi, les critères de validité des résultats ne seront plus les mêmes. Pendant les années 50, grâce entre autre aux tenants de l’École de Chicago, on assiste à une revalorisation du qualitatif et la prise en compte de la subjectivité (tant du côté du chercheur que de celui du sujet) est désormais jugée essentielle. Les chercheurs qualitatifs ont mis le tout en oeuvre en introduisant dans leurs travaux la prise en compte des éléments subjectifs, du changement et des interactions complexes qui ont lieu entre les différents niveaux de la réalité sociale. Le but visé était de contrôler ces éléments (subjectivité, le changement, les interactions complexes) en comprenant leur effet sur l’action sociale ou encore en s’en servant comme des composantes rendant possible l’approfondissement des résultats de recherche. “Cette conception compréhensive ainsi mise de l’avant cherche à déceler le sens d’une action subjectivement visée par les acteurs sociaux.” 7 En résumé, le but visé n’est pas de neutraliser les ressources de la subjectivité. Au contraire, on veut s’en servir afin d’atteindre des résultats plus conformes à la réalité, en les balisant soigneusement. Pour y arriver, il faut redéfinir l’objet et le programme qui mènera à son analyse.

En effet, comme il semble bien qu’il soit impossible d’évacuer la subjectivité de la recherche sociale, il est important, en premier lieu, d’en prendre conscience afin d’être en mesure de travailler à atteindre des résultats qui sont le plus conformes possibles avec la réalité que l’on tente de saisir. Après en être venu à la réalisation épistémologique que la subjectivité devait être intégrée à la recherche, il faut trouver les moyens méthodologiques qui seront les outils privilégiés de la mise en oeuvre concrète du projet de recherche. Ceux-ci se trouvent à être présent à toute les étapes de la recherche à proprement parler, soit du moment où survient le questionnement initial jusqu’à celui de l’analyse des résultats. En effet, “la connaissance scientifique n’est donc pas séparable de sa procédure pratique et ce, même dans son épistémologie profonde.” 8 L’utilisation de ces outils méthodologiques, si on pouvait résumer le tout en ces termes, aurait pour but d’objectiviser le subjectif.

3.2 L’objet des sciences humaines

Comme l’explique Jean-Michel Berthelot, pour les tenants de l’École française de sociologie, il est primordial, pour qu’une science soit considérée comme telle, qu’elle soit en mesure de démontrer que son objet est distinct de celui des autres sciences. Les sciences humaines, on s’en doute bien, étudient l’être humain. Pourtant, certaines sciences, la biologie par exemple, peuvent étudier l’être humain sans être qualifiées de sciences humaines. Qu’est donc la caractéristique propre des sciences humaines en ce qui concerne leur objet? En sociologie, la société serait l’objet d’étude. Si on parle d’anthropologie, l’être humain est étudié pour lui-même, mais les particularités qu’il présente sont mises en lien avec son contexte culturel et social. Quant à l’histoire, pour continuer dans le même ordre d’idées, elle n’a jamais étudié les actions individuelles qui n’avaient pas de sens pour les acteurs entourant la personne qui les posait ou pour les générations qui allaient suivre. La psychologie a pour objet principal le schème, soit la plus petite unité composant le comportement humain. Aussi, les faits psychologiques ont ceci de particulier, “c’est qu’ils ne tiennent aucunement à la nature du groupement, mais dérivent de la nature organique et psychique de l’individu (41)”. ” 9 Même si la psychologie semble avoir cette particularité, elle a tout de même développé une branche particulière de pratique, la psychologie sociale. Il faut donc penser que toutes les sciences humaines ont en commun ceci; elles étudient l’homme en lien avec son environnement social, ce qui est compréhensible, l’être humain étant un être social.

Maintenant, comment le social s’insère-t-il au sein des sciences humaines et surtout, quel est-il? Pour Émile Durkheim, l’objet propre des sciences sociales est ce qui est “extérieur aux individus et exerçant sur eux une contrainte”.” 10 Cet élément extérieur serait-il la société, prise dans son sens large? Une chose est certaine, c’est qu’un phénomène social est bel et bien présent au coeur de l’expérience humaine. Ceci ne peut être nié. En lien avec ce qui a été dit plus haut, “S’il fallait dégager un vecteur historique du mouvement de définition de l’objet en sociologie, on pourrait à bon droit retenir celui de l’objectivisme et de ses dénégations successives”. 11 En ce sens, l’objet des sciences sociales ne peut être expliqué seulement par des lois simplement causales ou fonctionnelles, comme le pensait Durkheim. Il s’agit là de la plus grande spécificité de l’objet des sciences humaines, mais aussi de leur plus grand défi. Chez Weber, on dit que “Seul le sens subjectif donné à une action orientée vers autrui fournit au sociologue l’objet de son étude”. 12

Avec l’interactionnisme symbolique, on ira même un peu plus loin, en proposant l’idée que toute situation sociale est construite par l’acteur et qu’il faut tenir compte de l’intentionnalité de celui-ci et de sa perception des phénomènes sociaux. Il y a tout un réseau de significations qui doit être pris en considération lorsqu’on étudie le fait social. L’objet des sciences humaines doit donc être abordé d’une façon spécifique, qui tiendra compte de ses particularités.

3. Le programme d’analyse

Si la définition de l’objet en sciences humaines est compliqué, le processus de son appropriation l’est d’autant plus. L’objet social n’étant pas quelque chose de concrètement réel, c’est une construction, il faut le découper, pour en insérer les parties dans des carcans théoriques et méthodologiques. Comme les sciences humaines portent sur l’homme dans ses actions, elles sont indissociables du fait social car l’action est, sinon orientée vers autrui, à tout le moins elle est basée sur l’éducation reçue, ce qui renvoie au fait social (Berthelot, 2000). Ce fait social est constitué de structures et d’interactions. “Structure ou interaction ne définissent pas, en effet, des entités ou des niveaux de réalité particuliers qu’il suffirait de constater, mais des rapports ou des processus que le regard de l’analyste constitue et dégage comme agencements significatifs des phénomènes” 13 . Ceci emmène certainement des difficultés quant à la façon d’approcher l’objet à l’étude. C’est peut-être là que se trouve la plus grande particularité des sciences humaines. En fait, quand on parle d’analyse en sciences humaines, on parle de trois étapes en ce qui concerne la construction de l’objet:

1. Observation d’un fait humain ou social;

2. Définition d’un programme de recherche (épistémologie, méthodologie);

3. Thématisation.

En effet, quand il est question de sciences humaines, il faut construire l’objet car il n’est pas, à prime abord, disponible au chercheur dans toute son amplitude. Il faut le définir, le circonscrire et c’est dans la façon dont cela sera fait que la science ira établir sa légitimité; La “physique sociale” ne “cesse de problématiser à travers des définitions successives de son objet, sa propre situation et son propre statut”. 14 Ces considérations épistémologiques devront être traduites concrètement par l’utilisation d’une méthodologie rendant possible la concrétisation des objectifs poursuivis. En ce sens, le premier pas à franchir est de reconnaître l’influence de l’intentionnalité et des valeurs. Ceci est autant vrai chez le sujet de l’étude que chez le chercheur et il ne faut pas perdre de vue le fait que les interactions qui auront lieu entre les deux auront des conséquences pour les deux partis. Il devient alors impératif de noter et d’analyser les cadres interprétatifs et les positionnements psychologiques et sociaux de chacun. Ceux-ci sont, pour le chercheur, les “effets de ses choix théoriques et de son implication sociale et émotive sur son objet de recherche, (...) Dans le choix de la question de recherche et des méthodes pour y répondre, dans la délimitation du phénomène ou de la situation à étudier, dans la façon d’approcher les sujets de l’étude, dans les perspectives à privilégier sur le chapitre de l’échantillon et de l’analyse.”. ” 15

4 Conclusion

Alors, à la lumière des informations recueillies, est-ce qu’on peut dire que les sciences humaines sont des sciences comme les autres sciences? Dans un premier temps, nous avons vu que pour qu’une science soit reconnue, il faut qu’elle possède un objet propre, distinct de celui des autres sciences. Ce que nous avons pu en conclure, c’est que les sciences humaines portent sur l’expérience humaine, sur sa culture plutôt que sur sa nature. En ce sens, l’objet est donc bien défini. Pourtant, cet objet est complexe et il amène des difficultés quant à son analyse. En effet, selon Monsieur Marcel Rafie, il faut faire attention à ne pas tomber dans le piège du fait en tant que garant de l’objectivité; “Les faits et les évidences du sens commun ne sont pas la figure de la réalité, ils ne constituent pas des corrélats du concret, mais au contraire, comme le montre Bachelard, le premier et le plus tenace des obstacles méthodologiques”. 16 Si les sciences humaines ont tenu, du moins en partie, compte de cela, il n’en est pas de même des autres sciences, pour qui la rupture avec les faits semble plus difficile à faire. En ce sens, les sciences humaines portent une particularité qui les distingue des autres sciences.

Quant à l’objet des sciences humaines, il part d’abord du sujet. “Pour faire l’étude du social une science exacte, on avait “assujetti” le sujet (Althusser), on l’avait, comme dit Bertaux (1980:218) “vidé de toute capacité de conscience critique et de volonté d’action sur le social culturel”, tenu prisonnier dans les mailles d’un croisement de déterminismes économiques, culturels, psychanalytiques, etc.” 17 On a vu que des courants de pensée et d’analyse s’étaient éloignés de cette conception pour tenir compte de la subjectivité indissociable du fait social, de l’acteur social. Ceci emmène donc une particularité certaine aux sciences humaines; on étudie le sujet plutôt que l’objet. Il faut donc que le chercheur, qui est lui aussi sujet, effectue une rupture entre son sujet (ou objet) et lui et entre le sujet tel qu’il le perçoit et tel qu’il est en réalité. Cette réalité est difficile à capturer en sciences humaines et il serait même presqu’illusoire de penser arriver à la percevoir dans toutes ses spécificités. En fait, il serait même dépassé de parler de sujet, alors que nous devrions plutôt étudier “l’individu”; “C’est quelque chose qui n’est plus divisé. Le sujet, lui, était divisé. Car c’est la négation, la division, le geste, qui crée le sujet.”. 18

Nous croyons donc que les sciences humaines sont des sciences comme les autres en ce qu’elles recherchent la vérité, la compréhension du monde qui nous entoure. Leur objet est particulier en ce qu’il est peut-être plus difficile à définir que celui des autres sciences. Sa difficulté vient de ce qu’il est à toute fin pratique impossible d’appliquer le modèle de l’empirisme conventionnel car celui-ci nous fait passer à côté de l’essence même de la recherche en sciences humaines, soit l’intentionnalité des acteurs, le monde de significations et de valeurs qui est indissociable de l’expérience humaine. En ce sens, les sciences humaines ont dû se repositionner de façon répétitive quant à la définition de leur objet ainsi que de la façon de l’approcher et de l’analyser. Peut-être cela fait-il des sciences humaines un champs d’études plus complexe et plus dynamique que les autres sciences. Pourtant, celles-ci sont, en général moins valorisées socialement que les autres sciences. Peut-être est-ce en lien avec cet objet qui est, de toute évidence, accessible à tous, d’une façon plus ou moins approfondie, mais tout de même. En effet, il plus facile de relier les résultats scientifiques des sciences humaines à notre propre expérience que, par exemple, les résultats de la physique nucléaire, qui peuvent nous paraître plus abstraits et inaccessibles.

“À ignorer l’histoire, on bégaye ses erreurs” ” 19 En ce sens, les sciences humaines, de par leur réflexion constante, qui se reflète dans la praxis, semblent avoir réussi à prendre une belle vitesse de croisière quant à leur questionnement épistémologique et méthodologique. De par les difficultés rencontrées quant à la définition de leur objet, il est clair que les sciences humaines ne se trouveront pas à atteindre rapidement un niveau de saturation des connaissances qui lui sont reliées. Elles vont donc vraisemblablement continuer à avancer et si on doit en croire les débats internes et externes qu’elles ont vécus et qui assure leur dynamisme, elles devraient continuer à se développer à l’avenir.

1Petit Larousse en couleur. Paris; Larousse, 1987, page 836

2BERTELOT, jean-Michel. Sociologie, épistémologie d’une discipline. Belgique; De Boeck Université, p.33

3RAFIE, Marcel. Le développement des sciences: transitions ou ruptures? Cahiers de recherche sociologique, Vol. I, sept. 1983, p.17.

4RAFIE, Marcel. Cours magistral du premier février 2001.

5RAFIE, Marcel. Le développement des sciences: transitions ou ruptures? Cahiers de recherche sociologique, Vol. I, sept. 1983, p.8.

6LAPERRIÈRE, Anne. Les critères de scientificité des méthodes qualitatives. 1997, P.368.

7SOULET, Marc-Henry. La recherche qualitative ou la fin des certitudes. Université de Caen; p.17.

8 Ibid., p. 18

9BERTHELOT, jean-Michel. Sociologie, épistémologie d'une discipline. Belgique; De Boeck Université, p.33

10Ibidem

11Ibid.,p. 32

12Ibidem

13Ibid.,p.33

14Ibid.,p.31

15Ibid.,p.33

16 RAFIE, Marcel. Le développement des sciences: transitions ou ruptures? Cahiers de recherche sociologique, Vol. I, sept. 1983, p.9.

17RAFIE, Marcel. La culture en mouvement. Presses de l'Université Laval, décembre 1982, p. 302.

18 Ibid.,p.304

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