LA PASSE, EL PASE

LA PASSE, EL PASE

Una cuestión crucial en relación a la transmisión del psicoanálisis y a la modalidad de construcción del lazo entre analistas,

esto es, la escuela. Una posibilidad abierta, intentada por Lacan, en la búsqueda de quebrar el "mal charme" de la única Institución analítica existente: la API, es decir, la IPA, es decir la APA. Hela aquí a tal experiencia en todo su fracaso. Desplegarlo en toda su extensión e intensión, he ahí algo necesario (no suficiente) para intentar hacer con él otra cosa que el simulacro al que se dedican, con un afán digno de mejor causa, la mayoría de las instituciones analíticas lacanianas. Mientras que por detrás de la escena, y a veces abiertamente en el medio de ella, se dedican a su verdadero juego: manejo y distribución de poder, dinero, prestigio, analizantes, grupos de estudios, supervisiones, etc,etc, es decir, a aquello a lo que se dedica sin mayores pretenciones, cualquier entidad civil.

Tal vez el problema mayor sea cómo hacer para que el pase tenga algunas de las esperadas consecuencias discursivas que alumbraron su parto y deje de ser, como lo es actualmente en la mayor parte de las escuelas lacanianas (si es que no en todas), una farsa, una pobre, degradada y degradante puesta en escena de cuyas consecuencias no se espera otra cosa que redistribución de dinero, poder o prestigio.

a seguir. Adrian Ortiz, Buenos Aires, 17/11/1998.

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LE PASSEUR APPLIQUË

par Françoise Wilder

Mon nom fut plusieurs fois tiré au sort par les passants.

Je parlerai ici de ces expériences, de certains aspects de leur

cumul -bref, de la position du passeur dans la procédure, et aus-

si de ce dont il fait l'expérience.

Le passeur est n'importe qui

La rencontre avec lui est effet de tirage au sort, non

de choix comme c'est le cas pour l'analyste ou le contrôleur.

Dans l'analyse, par exemple, la demande s'ordonne autour des

signifiants opaques de l'analyste au cours des premiers entretiens,

de telle sorte que l’analyste choisi sera le signifiant primordial de

l'analyse (Cf. la communicatlon de P. Mathis dans les "Lettres

dé 1'Ecole", n° 8, p. 124).

Qu'est-ce qui remplit cette fonction dans la rencontre

passant-passeurs, et comment en apprécier les effets en ce qui

concerne l'identification et le transfert ?

Des premiers passants que je rencontrai, je recueillis

le témoignage, écoutant ce que l'on avait à me dire, questionnant

très peu, et laissai au passant le soin de signifier la fin de ces

rencontres. La première rencontre avec le jury d’agrémet, la

pratique meme du témoignage me conduisirent à intérroger, da-

vantage, à prendre le passant au mot de sa demande, à en relever

les énigmes. J'ajoute que la façon de proceder fut dans chaque cas

de ne prendre de notes qu'après les rencontres.

Essayant maintenant d'en "dire plus", j’insisterai sur

la façon dont me travaillait la question du témoignage juste, qui

n'est pas seulement affaire d'exactitude, mais de vérité.

Deux idées de départ s'étaient en effet formées pour

moi, sans doute dès avant ma désignation. La première: la pas-

se n'est pas l'analyse; la seconde: le passeur n'est pas l'analys-

te du passant. Une autre proposition s'imposa lorsque, désignée,

j'entrepris de relire le texte d'octobre 1967 : le passeur a à por-

ter un témoignage juste.

Du "n'importe qui" du tirage au sort au "pas n'importe

quoi" de ce qu'il y a à transmettre, se trouve peut-être décrite la

trajectoire du passeur, qui sous-tend l'expérience de la passe

comme procédure.

Pas n'importe quoi

Qu'il témoigne, c'est ce que l'on attend d'un Analyste

de 1'Ecole, "auquel on impute d'etre de ceux qui peuvent témoi-

gner des problèmes aux points vifs où ils en sont pour

l'analyse" ("Proposition du 9 octobre, Annuaire 1977, p. 6).

Qu'il témoigne, c'est aussi ce qu'on attend du passeur :

"D'où pourrait donc être attendu un témoignage juste sur celui qui

franchit cette passe, sinon d'un autre qui, comme lui, l'est enco-

re, cette passe ..." (Idem, p. 14).

C'est donc par une interrogation sur le témoignage que

s'ouvrit pour moi l'office de passeur - dont j'ignorais tout. Bloch

et Wartburg offrent certains repères pour le temoin. 'testis", qui

produit le témoignage, "testimonium". Au Moyen-Age, on a "tes-

temoigne", et "testemonier" pour témoigner. A ce point de la

recension, me revenait l'usage que les maçons font du mot "te-

moin". Il s'agit d'un peu de plâtre ou de mortier que l'on applique

sur une fente, une lézarde, et qui sert à en apprécier l’écart, à

le "tester". La signification d'épreuve que comporte le mot "test"

lui vient de ce qu'il désignait en ancien français un pot de terre,

celui qui servait à des opérations alchimiques et notamment à

l'essai de l'or. Où la 1ézarde et l'or philosophal se rencontrent...

Dans les parages de "témoignages", je trouvai aussi

"testament" : ce qui se fait devant témoins. Tertulien l'a choisi

pour traduire  (convention, pacte) mot pris dans le

grec de la Septante pour traduire l’hébreu 'berith'', qui signifie

"alliance".

Toutes ces significations nouaient pour moi ce dont,

comme passeur, j'étais responsable.

La position du passeur

Au long de l'expérience s’est dégagé ce que j'appelle

la position du passeur, et qui se specifie au moins de deux façons:

- Il n'y est pas pour lui-même. Truchement, il est là

pour privilegier le discours d'un autre. On peut avancer que la

passe d'un passant s'effectue avec et hors de lui, ce que rend l'an-

glais "without". En effet, dans l'expérience de passer du divan

au fauteu, il est clair que du passeur, on s'en passe. Le parado-

xe consiste à inventer sa place dans l'expérimentation jusqu'à s'en

faire le pivot.

- Le passeur a, dans la rencontre avec les passants, avec

le jury d'agrément, à faire fonctionner du savoir à la place de la

vérité. Savoir à quoi se résoud une partie de son analyse pour un

analyste.

Or, n'y être pas pour lui-même et faire fonctionner le

savoir à la place de la vérité, n'est-ce pas ce que l'on peut atten-

dre d'un analyste ?

Ainsi, partie de cette constatation que la passe n'est

pas l'analyse, et que le passeur n'est pas l'analyste du passant,

l'expérience m'amène à penser que la position du passeur exige

de lui qu'il fasse un travail d'analyste.

Ce dispositif de la passe a de quoi faire parler, très

exactement au sens où cela peut être répondu pour rire : "c'est

pour te faire parler !" Il me fait penser à ces jeux recensés dans

"Les distractions mathematiques" de Lucas Blanchard, 189l.

Nous nous trouvons là dans un cas de relation réglée,

apparemment entre trois termes, dont l'un est toujours décalé.

Quand le passant rencontre le passeur, le jury n'y est pas; quand

le passeur rencontre le jury, le passant n'y est pas ; enfin, quand

le jury nomme ou ajourne le passant, le passeur n'a plus rien là,

à dire, ayant rempli son office.

Mathis remarquait dans la communication déjà citée,

que la situation analytique a quelque analogie avec celle de l'enfant

devant le miroir. Si l'enfant se retourne, l'analysant ne se retour-

ne pas, enfin, pas toujours ! Il se dégage du regard pour la paro-

le. Tout le dispositif me paraît, dans la passe, destine à éclairer

les repères identificatoires du passant. De meme que l'analyste

n'est pas identique à l'image du miroir, de même le passeur s'in-

terpose entre le candidat et le groupe des AE représenté par le

jury d'agrément. Il s'interpose aussi entre le passant et son ana-

lyste.

Dans la rencontre avec les passeurs, le passant ne se

dégage-t-il pas du temps éclaté du transfert pour le ramasse de la

passe, où l'inconnu se trouve provoqué? De l'aveu de certains pas-

sants, il se dit, par le truchement de la rencontre avec les pas-

seurs, des choses jamais dites dans l'analyse. Que cela soit pos-

sible éclaire peut-être le fondement symbolique du transfert, en

tant qu'il est ce qui se conclut de la règle analytique, pour autant

que l'on ne fait pas deux avec l'analyste,

Cette position tierce du passeur a des effets dont j'ai

cru repèrer certains. Tout d'abord, que la prise d'appui sur les

passeurs ne va pas, parfois, sans refus. Certes on accepte "en

bloc" la proposition de la passe, et donc de s'adresser à des gens

que l'on ne connaît pas. Quelques candidats supportent cependant

mal l'expérience de parler à n'importe qui. "Il n'est pas question

que je parle de mon analyse" me disait l'un d'eux. "J'ai le senti-

ment de vous avoir mal traitée" me confiait quelqu'un après sa

nomination. Le passeur, ce dernier venu dans le transfert, n'en

rencontre-t-il pas dans certains cas les braises malignes ? De

toute façon, il semble bien que les passants cherchent souvent à

savoir qui sont leurs passeurs, d'où ils sortent, voire de qui ils

viennent.

Il est banal de constater que le passant ne dit pas tou-

jours la même chose aux deux passeurs, Je prendrai, pour essa-

yer de cerner le jeu de cette différence, l'exemple suivant. I1 se

trouvait, dans cette passe, que l'autre passeur avait un nom et que

j'étais inconnue. A propos d'une intervention de son analyste, la

passante me confie à quel point cela l'a marquée, et accompagne

son propos d'une exègese de la formule très courte et familière

de l'analyste. À l'autre passeur, de cette intervention elle dira :

"-Et il me répond ce que nous disons dans ces cas là".

Une fois qu'il s'est exposé dans un propos, sans doute

le passant n'est-il plus le même. Il lui est possible, sur un mê-

me sujet, de produire, successivement, deux énoncés differents.

Mais ne pourrait-on pas, dans un échange d'expérience entre pas-

seurs se poser aussi la question de ce que dévoile, pour un pas-

sant, le doublement de la position tierce - les deux passeurs -

quant à l'identification et au transfert ?

Parlant de la position du passeur, il convient d'aborder

aussi ses difficultés - difficultés à transmettre un témoignage jus-

te.

Qu'il s'agisse de paroles d'amour destinées à Lacan ou,

dans un autre cas, de critiques sevères adressées au jury, il y

eut pour moi difficulté à les reprendre. Cela ne m'avait pourtant

pas été confié dans le creux de l'oreille. Il n'est pas très aisé

d'être le truchement d’un propos désagréable, on le comprendra.

Mais l'essentiel était ailleurs. La difficulté à prononcer ces cri-

tiques me rendait évident un souhait qui était le mien dans cette

affaire : que la passante fût agréée. Une conversation avec d'au-

tres passeurs m'apprit plus tard qu'il n'est pas rare que le pas-

seur souhaite une issue particulière à l'entreprise.

Témoin, pas avocat, certes ... Mais la justesse du

témoignage me semble éxiger que ce souhait, lorsqu'il existe, ne

soit pas célé au jury. Ce qui revient aussi à dire que la position

du passeur l’amène à s'exposer. Pour que le temoignage soit jus-

te, il m'est apparu à deux reprises necessaire d'évoquer devant le

jury d'agrément certains effets de la rencontre, qui me concer-

naient.

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Etrange rencontre que celle du passeur et du passant.

Si l'analyse est en partie expérience de rencontre, la passe est

redoublement de cette experience, rencontre de la rencontre. Au

point de jonction passant-passeur, ce qui vient en rapport demeu-

re sans rapport, sinon justement le caractère intime de cette ab-

sence de rapport. Là où la jonction a lieu, c'est la disjonction

qui règne et fait voler en éclats l'imagerie unifiante. Simultanéi-

té de deux expériences de passage, qui ne sauraient être ensem-

ble.

Passant et passeurs ne passent pas ensemble. Le point

de leur jonction est un écart. Et c'est peut-être dans ce nouvel

espace, necessaire au témoignage, que se produit un temps de

passe pour le passeur.

Versión castellana:

EL PASADOR APLICADO

[¿juego sobre El guerrero aplicado Paulham?]

por Françoise Wilder

Mi nombre fue muchas veces tirado en suerte por los pasantes. Hablaré aquí de estas experiencias, de ciertos aspectos de su acumulación, -brevemente, de la posición del pasador en el procedimiento y también de lo que hace la experiencia.

El pasador es no importa quien

El encuentro con él es efecto de una tirada en suerte, no de una elección como es el caso respecto del analista o el control. En el análisis, por ejemplo, la demanda se ordena alrededor de los significantes opacos del analista en el curso de las primeras entrevistas, de tal manera que el analista escogido será el significante primordial del análisis (Cf. la comunicación de P.Mathis en las "Lettres de l’Ecole", n° 8, p.124)

¿Qué es quien cumple esta función en el encuentro pasante-pasador, y cómo apreciar los efectos de ello en lo concerniente a la identificación y la transferencia?

De los primeros pasantes que encontré recogí el testimonio, escuchando lo que tenían para decirme, cuestionando muy poco, y dejando al pasante el cuidado de significar el fin de estos encuentros. El primer encuentro con el jury de admisión, la práctica misma del testimonio, me condujeron a interrogar, más allá, de tomar al pasante en la palabra de su demanda, a destacar de ello los enigmas. Agrego que la manera de proceder en cada caso consistió en no tomar notas más que después de los encuentros.

Intentando ahora "decir más" al respectoo, insistiré en la manera en que trabajaba la cuestión del testimonio justo, que no es solamente un affaire de exactitud sino de verdad.

De entrada dos ideas se habían en efecto formado en mí, sin duda desde antes de mi designación. La primera: el pase no es el análisis; la segunda: el pasador no es el analista del pasante. Otra proposición se impuso cuando, designado, volví a releer el texto de octubre de 1967: el pasador tiene que dar un testimonio justo.

Del "no importa quien" de la tirada en suerte al "no importa qué" de lo que hay que transmitir, quizas se encuentra descripta la trayectoria del pasador, que subtiende la experiencia del pase como procedimiento.

NO NO IMPORTA QUÉ [PAS N’IMPORTE QUOI]

Que él testimonie, es lo que se espera de un Analista de la Escuela, "al cual se imputa ser de aquellos que pueden testimoniar de los problemas en los puntos vivos en los que se encuentran éstos para el análisis" ("Proposición del 9 de octubre, Annuaire 1977, p.6).

Que testimonie, es también lo que se espera del pasador: "De quien entonces podría esperarse un testimonio justo sobre quien franquea este pase, sino de otro que cómo él, está [est] aún, en este pase..." (Idem, p.14).

Para mí el oficio de pasador –del que ignoraba todo- entonces se abre por medio de una interrogación sobre el testimonio. Bloch y Wartburg [N. del t: diccionario etimológico francés] ofrecen ciertas referencias sobre el testigo. ‘testis’, quien produce el testimonio, ‘testimonium’. En la Edad Media, se tiene testimonio y testimoniar para testimoniar. En este punto de le recensión me vino el uso que los masones hacen de la palabra "testimonio".Se trata de un poco de emplastre que se aplica sobre un corte, una quebradura y que sirve para apreciar la distancia, para "testearlo". La significación de prueba que comporta la palabra "test" le viene de lo que designaba en francés antiguo un pote de barro que servía para las operaciones alquímicas y especialmente el ensayo para producir oro. De donde el corte y el oro filosofal se encuentran...

En los parajes de los "testimonios" encuentro también "testamento": aquello que se hace delante de testigos. Tertuliano la ha escogido para traducir  (convención, pacto) palabra tomada del griego del Septante para traducir la palabra hebrea "berith" que significa "alianza".

Todas estas significaciones anudaban para mí esto de lo que como pasador era responsable.

La posición del pasador

A lo largo de la experiencia se ha segregado lo que yo llamo la posición del pasador y que se especifica al menos de dos maneras:

-El no está allí por sí mismo. Intermediario truchement, está allí para privilegiar el discurso de otro. Podemos adelantar que el pase de un pasante se efectúa con y fuera de él, lo que da cuenta la palabra inglesa "without". En efecto, en la experiencia de pasar del divan al sillón, es claro que del pasador uno pasa. La paradoja consiste en inventar su lugar en la experimentación hasta hacer de ello el pivote.

-El pasador tiene, en el encuentro con los pasantes, con el jury de admisión, que hacer funcionar al saber en el lugar de la verdad. Saber a qué se reduce una parte de su análisis para un analista.

Ahora bien, ¿no estar allí por sí mismo y hacer funcionar al saber en el lugar de la verdad, no es lo que se espera de un analista?

Así, partiendo de la constatación que el pase no es el análisis y que el pasador no es el analista del pasante, la experiencia me lleva a pensar que la posición del pasador exige de él que haga un trabajo de analista.

Este dispositivo del pase tiene de qué hacer hablar, muy exactamente en el sentido en que esto puede ser respondido para reir: "es para hacerte hablar!" Esto me hace pensar en los juegos recogidos en "Las distracciones matemáticas" de Lucas Blanchard, 1891.

Nos encontramos aquí con un caso de relación reglada aparentement entre tres términos, de los cuáles uno está siempre desplazado décalé. Cuando el pasante encuentra al pasador, el jury no está; cuando el pasador encuentra al jury, el pasante no está; en fin, cuando el jury nomina o rehusa al pasante, el pasador no está más aquí, para decirlo así, habiendo cumplido su oficio.

Mathis remarcaba, en la observación citada anteriormente, que la situación analítica tiene alguna analogía con la del niño delante del espejo. Si el niño se vuelve, el analizante no se vuelve, en fin, no siempre!. El se desprende de la mirada por medio de la palabra. Me parece que todo el dispositivo en el pase está destinado a esclarecer las referencias identifcatorias del pasante. Así como el analista no es idéntico a la imagen del espejo, el pasador se interpone entre el candidato y el grupo de los AE representado por el jury de acuerdo. Se interpone también entre el pasante y su analista.

¿En el encuentro con los pasadores, el pasante no se desprende del tiempo estallado de la transferencia por el agrupamiento ramasser producido por el pase donde lo desconocido se encuentra producido? De acuerdo al testimonio de ciertos pasantes, por intermedio truchement del encuentro con los pasadores, se dicen cosas jamas dichas en el análisis. Que esto sea posible esclarece quizas el fundamento simbólico de la transferencia, en tanto es esto lo que se concluye de la regla analítica, en tanto que no se hace dos con el analista.

Esta posición tercera del pasador tiene ciertos efectos de los que he creído observar algunos. En primer lugar, que el tomar apoyo sobre los pasadores no va, algunas veces, sin el hecho del rehusamiento. Ciertamente se acepta "en bloque" la proposición del pase y por lo tanto el dirigirse a gente que no se conoce. Algunos candidatos sin embargo soportan mal la experiencia de hablar a no importa quien. "No es cuestión de que yo hable de mi análisis" me decía uno de ellos. "He tenido el sentimiento de haberlo tratado mal" me confiaba alguien después de su nominación. El pasador, ese recien llegado a la transferencia, ¿no encuentra, en algunos casos las malignas brasas braises? De cualquier manera parece que los pasantes buscan frecuentemente saber quiénes son sus pasadores, de donde salen, de donde vienen.

Es banal constatar que el pasante no dice siempre la misma cosa a los dos pasadores. Tomaré, para intentar cernir el juego de esta diferencia, el siguiente ejemplo: ocurrió que en este pase el otro pasador tenía un nombre y yo era desconocido. A propósito de una intervención de su analista, el pasante me confía hasta qué punto esto lo había marcado y acompaña sus palabras con una exégesis de la fórmula muy corta y familiar del analista. Al otro pasador le dirá de esta intervención: "Y él me respondió lo que decimos en estos casos".

Una vez que el pasante se ha expuesto en una frase sin duda no es más el mismo. Le es posible, sobre un mismo asunto, producir, sucesivamente, dos enunciados diferentes. Pero en un intercambio de experiencias entre pasadores ¿no se podría plantear también la pregunta de lo que devela, para un pasador, el desdoblamiento de la posición tercera –los dos pasadores- en cuanto a la identificación y a la transferencia?

Hablando de la posición del pasador, conviene abordar también sus dificultades –dificultades de transmitir un testimonio justo.

Ya se trate de palabras de amor destinadas a Lacan o, en otros casos, críticas severas dirigidas al jury, ha habido para mí dificultades de retomarlas. Sin embargo esto no me había sido confiado en el cuenco de mi oreja dans le creux de l’oreille. No es fácil ser el intermediario truchement de un discurso desagradable, se lo entenderá. Pero lo esencial estaba en otro lado. La dificultad para pronunciar estas críticas me volvía evidente un anhelo que era el mío en este affaire: que la pasante fuese admitida. Una conversación con otros pasadores me enseñó más tarde que no es raro que el pasador anhele una salida particular para la empresa.

Testimonio, no abogado, ciertamente....Pero la justeza del testimonio me parece exigir que ese anhelo, cuando existe, no sea silenciado célé al jury. Lo que viene a decir que la posición del pasador lo conduce a exponerse. Para que el testimonio sea justo, me ha parecido necesario en dos retomas, evocar delante del jury de admisión ciertos efectos del encuentro que me concernían.

Extraño encuentro el del pasador y el pasante. Si el análisis es en parte experiencia de encuentro, el pase es redoblamiento de esta experiencia, encuentro del encuentro. En el punto de conjunción pasante-pasador lo que viene en relación permanece sin relación justamente aquello que consituye el carácter íntimo de esta ausencia de relación. Aquí donde la conjunción tiene lugar, es la disyunción la que reina y hace estallar en pedazos la imaginería unificante. Simultaneidad de dos experiencias de pasaje que no podrían ser en conjunto.

Pasante y pasadores no pasan en conjunto. El punto de su conjunción es una distancia. Y es quizas en ese nuevo espacio, necesario para el testimonio, que se produce un tiempo de pase para el pasador.

Traducción: Adrian Ortiz, Buenos Aires, 16/11/1998.-

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He aquí una visión crítica de hace ya unos años (1981)

es decir, de los fallidos tiempos de la disolución, esa a la que el discurso

analítico sostenido por algunos de los discípulos de Lacan, en primer lugar Jacques-Alain Miller, dominado como estaba por el fantasma aterrorizante de la dispersión, no hicieron lugar, con las consecuencias consiguientes. Freud decía

que la estructura libidinal no resigna lugares de goce, y bien, a la luz de

esos hechos de discurso podríamos decir que esto se verifica particularmente en las instituciones...

UN GRAND MANQUE DANS LE LACANISME...

par OCTAVE MANONNI

Octave Manonni avait écrit à Delenda à propos d'un article d'Eric Laurent. Il écrit aujourd'hui à Catherine Millot et Eric Laurent en "réponse à (leur) lettre du 2 mars", diffusée par l'Ecole de la Cause freudienne.

Est-ce possible de fonder une organisation sur le discours analytique? Ce discours et le discours politique ne sont pas miscibles. Dans les couvents, la vie journalière peut être évangelique (ce n'est pas sûr). Mais faut-il une boussole pour fonder un club nautique ? Si vous ne faisiez qu'une erreur, passe. Mais vous préparez les mystifications dont vous recueillerez plus tard les fruits. Toujours les mêmes.

Défendre les analystes est une chose : ce sont leurs intérêts qu'on défend. Défendre le psychanalyse cela peut se faire même contre les analystes et cela peut concerner les intérêts des analysants. Il faudrait bien distinguer.

Quant à la passe, avez-vous tout oublié ? Elle n'a rien à voir avec la formation. Ce n'est pas une épreuve, ni une garantie. Si elle apporte un enseignement, personne jamais ne s'en est aperçu, ni n'en a été avisé. Elle a été créée par Lacan et pour lui-même, pour qu'il découvre le grand secret : qu'est-ce qu'un analyste? et, naturellement, de son propre aveu, il n'a rien découvert du tout. On pouvait le savoir d'avance. Ne savez-vous pas d'avance que si un séminariste est capable, dès son ordination, de faire descendre Dieu sur l'autel, on perd son temps à le passer au scanner ? Si vous voulez savoir pourquoi je fais cette comparaison saugrenue, je m'engage à vous le dire, La passe a son origine dans la perpétuation des transferts.

Ce qui fait un analysé, ce n'est pas seulement, mais c'est avant tout le liquidation du transfert. Si vous mettez cette question à l'étude vous remédierez à un grand manque dans le lacanisme, qui date du départ intempestif de Löwenstein, Ce n'est pas étonnant que les transferts sur Lacan soient éternels, ni que ses élèves l'imitent.

Si ce n'est pas mon cas, il y a des raisons particulières ...

le 9 mars 1981

UNA GRAN FALTA EN EL LACANISMO...

OCTAVE MANONNI

Octave Manonni había escrito a Delenda a propósito de un artículo de Eric Laurent. Les escribe ahora a Catherine Millot y Eric Laurent en "respuesta a (su) carta del 2 de marzo, difundida por la Ecole de la Cause freudienne.

¿Es posible fundar una organización sobre el discurso analítico? Ese discurso y el discurso político no son mixturables. En los conventos, la vida pastoral puede ser evangélica (no es seguro). ¿Pero es necesario una brújula para fundar un club náutico? Si no cometiesen más que un error, pase. Pero ustedes preparan las mistificaciones de la que recogereis más tarde los frutos. Siempre los mismos.

Defender a los analistas es una cosa: son sus intereses los que uno defiende. Defender al psicoanálisis puede hacerse incluso contra los analistas y esto puede concernir los intereses de los analisantes. Habría que distinguir bien.

¿En cuanto al pase habeis olvidado todo? El pase no tiene nada que ver con la formación. No es una prueba, ni una garantía. Si aporta alguna enseñanza nadie jamás se ha apercibido de ello, ni ha sido avisado de ello. El pase ha sido creado por Lacan y para él mismo, para que él descubra el gran secreto: ¿Qué es un analista? y, naturalmente, por su propia confesión, él no ha descubierto nada del todo. Se lo podía saber desde un inicio. ¿No saben uds. de entrada que si un seminarista es capaz, desde su ordenación, de hacer descender a Dios sobre el altar, se pierde el tiempo tratando de hacerlo pasar por el scanner? Si uds. quieren saber por qué hago esta comparación disparatada, me prendo en decirselos, el pase tiene su origen en la perpetuación de las transferencia.

Lo que hace un analisado, no solamente eso, pero ante todo, es la liquidación de la transferencia. Si uds. ponen esta cuestión en estudio remediarán una gran falta en el lacanismo, que data desde la partida intempestiva de Löwenstein. No es sorprendente que las transferencias sobre Lacan sean eternas, ni que sus alumnos lo imiten.

Si no es mi caso, hay razones particulares...

El 9 de marzo de 1981.

Traducción: Adrian Ortiz, Buenos Aires, 01/05/1998

 

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