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Die Einladung



Rezensionen

Adamo, Ghania : «L'Invitation» à Carouge de Matthias Zschokke. «swissinfo», Bern, 7.1o.2oo6

Chiuch, Lionel : «L'Invitation» à rester seul de Matthias Zschokke. «Tribune de Genève», 30.9.2oo6

Demidoff, Alexandre : Déprime comique entre amis. «Le Temps»,  Genève, 27.9.2oo6

Eigenmann, Sophie : théâtre de carouge – L’Invitation. «Scenes Magazine», Genève, September 2oo6

Félix, Jean-Marie : Matthias Zschokke s’invite à Carouge. «Radio Suisse Romande - RSR», Genève, 29.9.2oo6

Genecand, Marie-Pierre : Matthias Zschokke délibère pour se libérer. «Le Temps», Genève, 3.1o.2oo6

Höpfner, Niels: Tanz ums Goldene Kalb.[Unveröffentlicht.]

Kuffer, Jean-Louis : Une soirée atrocement sympa au Théâtre de Carouge. «24 heures», Lausanne, 30.9.2oo6

Magnol, Jacques/ Gonzalez, Teresa : L’invitation. «Radio Cité», Genève, 27.9.2oo6

Savioz, Chantal : Lancée comme une comédie, «L’invitation» se termine dans le sang. «Tribune de Genève», 28.9.2oo6

Vinciguerra, Sandra: L'homme est un singe pour le banquier. "Le Courrier", Genève, 19.1o.2oo6

Völker, Klaus: Millionenspiel. "Der Tagesspiegel", Berlin, 18.1o.2oo6

Witzeling, Klaus: Clownerie und Katastrophe. "Theater der Zeit", Berlin, Nr.11/2oo6

[BT]: Le goût des autres. "Gauchebdo", Genève, Nr. 42/2o.1o.2oo6




Matthias Zschokke s’invite à Carouge

29-9-2006 - Dossier Théâtre par Jean-Marie Félix

Avec Matthias Zschokke, Martine Paschoud, Marlyse Pietri et Michel Kullmann.

Jusqu’au 22 octobre, le Théâtre de Carouge présente une pièce inédite de Matthias Zschokke: L’Invitation. Cette création confirme une fois de plus un paradoxe: l’œuvre de l’Alémanique Zschokke trouve un écho grandissant en Suisse romande, alors qu’outre Sarine, elle est diplomatiquement ignorée. L’auteur attribue ce paradoxe à son humour qui, selon lui, est plus proche de la sensibilité française. Humour salvateur, insufflé comme un antidote à la tendre désespérance vécue par ses personnages.

Depuis une quinzaine d’années, un petit groupe de créateurs romands travaille fidèlement à la diffusion de cet univers littéraire. Martine Paschoud et Michel Kullmann, avec l’appui précieux du scénographe Jean-Claude Maret, ont créé et joué toutes les pièces de Zschokke sur les scènes genevoises. Quant à Marlyse Pietri, elle travaille activement pour faire traduire et publier chez Zoé l’œuvre dramatique de l’auteur, sans oublier ses romans.

 
écouter la chronique



Lancée comme une comédie, «L’invitation» se termine dans le sang

Théâtre - Après «L’Ami riche», Michel Kullmann revient sur Matthias Zschokke.

Chantal Savioz
Publié le 28 septembre 2006/  Tribune de Genève

Lorsqu'un riche débarque chez les pauvres, la vie sort généralement de ses gonds. Les portes grincent, les petits-fours sont rances, les plats se mangent froids, quant au dessert...

La situation a été maintes fois exploitée. Théâtralement c'est même le chic du chic. «L'argent décidément pourrit les rapports entre les gens», résume Michel Kullmann, metteur en scène de L'Invitation, de Matthias Zschokke joué par huit
comédiens de talent au Théâtre de Carouge.

Mirobolants projets


La pièce ne déroge pas à la règle. Prince annonce sa venue chez son ami Frédéric, architecte en panne d'idées et complètement fauché. Et voilà que ce qui ne devait être qu'une simple invitation se transforme en mascarade. Le fantasme du riche, de mirobolants projets immobiliers font phosphorer Frédéric (l'architecte interprété par Laurent Deshusses) et Frédérique (son épouse incarnée par Anne Durand).

Aussitôt, ils lavent les tapisseries miteuses, mitonnent le menu, transforment des proches, un comédien et un chirurgien plastique, en d'éminents spécialistes du monde littéraire et médical. Les vieilles breloques se mettent à briller aussi vivement que les illusions enfouies. Et puis hop! La citrouille se transforme en baudruche. Tout se dégonfle précipitamment... Jusqu'au dénouement final, lequel chez Zschokke transforme une simple comédie de moeurs en tragédie avec meurtre et suicide.

Zschokke, auteur bernois installé aujourd'hui à Berlin, reprend une problématique chère à ses illustres aînés. Dans La Visite de la vieille dame, pour ne citer qu'elle, Dürrenmatt – autre auteur bernois – jetait un éclairairage saisissant sur l'argent, son pouvoir de transformer jusqu'au grotesque et à la perversion les rapports humains.

Voisins et gigolos

L'Invitation reprend en germe les thèmes et la force satirique de Dürrenmatt. Cinquante ans plus tard toutefois, la forme a pris quelques libertés. Le dispositif qu'utilise aujourd'hui Matthias Zschokke relève du cinéma. Synopsis, actions simultanées, lieux éclatés.... Le résultat apparaît dans un montage savamment constitué, où deux histoires font écho l'une à l'autre, où il est question de lointain voisinage, de double vie, d'argent, encore d'argent, et de gigolos...

Michel Kullmann montait il y a trois ans L'Ami riche du même auteur. «Au départ, je croyais qu'avec L'Invitation, Zschokke nous avait écrit une sorte de suite. Cela aurait était pour nous l'occasion rêvée de monter un diptyque. Or, L'Invitation demeure un objet à part. La pièce s'avère moins mélancolique, plus grinçante, plus âpre. Elle répond à la première par échos, par lointaines allusions...»

Selon le metteur en scène genevois, fidèle parmi les fidèles de l'institution carougeoise, les personnages de L'Invitation se distinguent par «une certaine manière de tout dire sur scène». Michel Kullmann voit dans cette transparence, cette façon d'être, les bases du féroce comique qui a fait les belles heures du théâtre suisse outre-sarine. «Peut-être que Zschokke est à son insu plus proche du théâtre helvétique que berlinois?», note encore le metteur en scène.

Sur le plateau huit comédiens se relaient pour livrer en direct cette «revigorante radiographie de nos vies». Monica Budde, Anne Durand, Martine Paschoud sont les trois grandes dames de la distribution. A leurs côtés: Laurent Deshusses, Cédric Dorier, Maxime Leroux, Jacques Roman et Laurent Sandoz.

La scénographie, signée Jean-Claude Maret montre une succession de boîtes qui coulissent et s'emboîtent à l'infini. Elles finissent toutes par se refermer. Et prendre les acteurs au piège, un peu comme s'ils tombaient au coeur de leur propre vie.




«L'Invitation» à rester seul de Matthias Zschokke

Rencontre - L’auteur suisse allemand torpille les relations humaines à Carouge. Rencontre

lionel chiuch
Publié le 30 septembre 2006/ Tribune de Genève

Matthias Zschokke © Mario Del Curto
Matthias Zschokke                   © Mario Del Curto

Il n'en revient pas, Matthias Zschokke, que l'on puisse converser, échanger, bref, se glisser confiant au sein du troupeau. Pour l'auteur suisse allemand, toute relation à l'autre est au mieux un test, au pire une épreuve.

«J'aime bien les gens, mais c'est astreignant de les voir», lâche-t-il après réflexion. Alors, misanthrope, Matthias Zschokke? On pourrait le croire en répondant à son Invitation à Carouge (voir encadré). Mais au contraire du dramaturge autrichien Thomas Bernhard, le Bernois pousse l'absurde jusque dans ses derniers retranchements comiques. «L'humour n'est visible que du dehors, explique-t-il. Les personnages, eux, sont trop immergés dans les situations».

Se perdre dans les mots

Dans L'Invitation, un couple - Frédéric et Frédérique - reçoit un ami fortuné avec l'intention de le convaincre d'investir dans un projet. Mais la soirée s'emballe et les conventions sociales cèdent la place à une logorrhée délirante. «Les personnages se perdent dans les mots, qui eux-mêmes perdent leur sens», souligne Matthias Zschokke.

Du sens, il y en a pourtant, et c'est peu dire qu'il ne laisse guère de place à l'optimisme. «Si on fait une pause et qu'on se tient en retrait, c'est vrai que c'est très dur de vivre, confirme l'auteur. C'est une vision mais il y en a d'autres: sinon, ce serait insupportable». Finalement, seul le couple, rompu aux règles relationnelles, semble à même de «fonctionner».

«C'est plus facile de trouver un chemin avec un vis-à-vis, constate Matthias Zschokke. Le couple de la pièce s'entend très bien mais ne sait pas s'ouvrir aux autres. Cet isolement va en s'aggravant. Les gens se séparent, se retirent, on ne se parle plus qu'au travers d'internet ou du portable». Et de désigner les nouvelles technologies, qui «accélèrent tout». «On dit que les Suisses sont lents, poursuit-il. Mais quand je suis à la gare de Berne, je ne vois que des gens qui courent. On a adopté un tempo insupportable…»

Rédigée il y a 5 ans, L'Invitation est montée pour la première fois, et c'est en langue française. «Ça lui a fait du bien de rester dans un coin, commente Matthias Zschokke. Elle a pu mûrir. Et puis, il y a cette tradition, ici, de respecter le texte, les personnages. A Berlin, le théâtre est très influencé par les modes. Pour le moment, on fait dans la déconstruction. Là-bas, ce texte, on le trouve trop classique».

Et si, derrière tout ça, il y avait une nostalgie de l'enfance, avant que «la langue ne pourrisse dans la bouche», comme le dit l'un des personnages? «Qu'est-ce que je gagne à vieillir?» s'interroge l'auteur suisse. «Est-ce qu'il s'agit aussi d'acquérir quelque chose? Je ne sais pas. Je suis dans un âge, la cinquantaine, où l'on a peur de perdre et de ne rien gagner…»
 


Parler pour ne rien vivre

Un couple berlinois «autarcique», une vie médiocre, des ambitions qui marquent le pas. Frédérique et Frédéric n'attendent plus rien, sinon ce richissime ami qu'il va falloir impressionner. Alors, histoire de se «situer» socialement, ils invitent
quelques vagues relations, toutes aussi expertes en autisme.

En parallèle, une histoire d'amour s'achève dans le sang. Le spectateur en suit le cheminement grâce à une ingénieuse scénographie à base de panneaux coulissants. Le propos était acide, Michel Kullmann lui apporte une dimension grand-guignolesque. Ses personnages sont des pantins, mus par une logique qui tourne en rond. Quand ils parlent, c'est moins pour communiquer que pour céder à un rite dont ils perdent progressivement la maîtrise.

Dommage que la distribution, elle aussi, parte parfois en roue libre: la tragi-comédie y perd en force, le texte en intensité. En glissant vers le boulevard, on tourne le dos au vertige. C'est pourtant lui qui nous attirait dans cette Invitation.
(lch)




   
 


CULTURE : Matthias Zschokke délibère pour se libérer

 

Date de parution:

Mardi 3 octobre 2006

Auteur:

Marie-Pierre Genecand

 


SPECTACLE. Le Théâtre de Carouge entame sa saison avec une pièce mordante sur la dépendance à autrui et l'hypocrisie sociale. Ou comment l'auteur bernois installé à Berlin a trouvé ici des metteurs en scène sensibles à son ironie.

 

Matthias Zschokke n'est pas un auteur de théâtre. En tout cas pas au sens où on l'entend couramment. Car, au ping-pong verbal, joute dynamique et hautement dramatique, l'écrivain bernois préfère une suite de monologues plantureux qui, au mieux, cadrent avec la situation (embarras d'un personnage, tentative de séduction), au pire, imposent, contre toute raison, une longue et subtile réflexion. L'Invitation, pièce encore inédite en création ces jours au Théâtre de Carouge, à Genève, n'échappe pas à cette règle. L'action est sans cesse freinée à coups de digressions sur les sujets chers à l'auteur: la réalisation personnelle, la dépendance à autrui et la sincérité.

La vie mieux que la vie

Doit-on pour autant bouder cette proposition emmenée par Michel Kullmann? Bien sûr que non. Car, si le metteur en scène genevois et Martine Paschoud ont, depuis 1993, monté la prose de cet auteur, c'est qu'ils en comprennent, chacun à sa manière, l'ironie mordante et la charge salutaire. «Pourquoi vis-tu, si ton seul but est de vivre?» Tels sont, dans L'Invitation, les derniers mots que prononce Calvin le gigolo (Cédric Dorier) avant de s'écrouler à terre, mortellement blessé par une amante délaissée. Ainsi, Matthias Zschokke à qui on prête trop facilement une molle mélancolie, se révèle être un auteur héroïque qui défend la vision de «la vie mieux que la vie» et multiplie les scènes où les personnages se fustigent de se mentir à eux-mêmes... Logorrhée oui, mais logorrhée pour se libérer!
Reste que ce verbe sophistiqué en dissuade plus d'un. La scène dramatique allemande, par exemple, qui, dans une optique de théâtre coup de poing, privilégie des textes plus musclés. A son grand dam, Matthias Zschokke n'y est presque pas joué alors qu'il vit à Berlin depuis vingt ans et écrit en allemand. Parmi les comédiens, il faut aussi trouver les pointures capables d'innerver ces tunnels monologiques. Dans la mise en scène réaliste de Michel Kullmann, la distribution de L'Invitation semble avoir saisi le nerf zschokkeien, même si, dimanche soir, les comédiens montraient d'évidents signes de fatigue après une semaine de ce marathon.

Dégringolade sans fin

On suit sans problème cependant la pathétique dégringolade de Frédéric (Laurent Deshusses), un architecte qui multiplie les tentatives pour séduire un ami fortuné (Maxime Leroux) susceptible de financer le projet immobilier qu'il a imaginé. Tentatives ratées sous les yeux atterrés de sa compagne (Anne Durand), d'un chirurgien alcoolique (Jacques Roman) et d'un ami comédien tout aussi raté (Laurent Sandoz). En parallèle à cette grotesque invitation, des femmes sont abandonnées et une arme à feu a raison de toute cette déception.
Quels sont encore les charmes de ce cafouillage généralisé? Le décor de Jean-Claude Maret, un assemblage de pièces (salon, chambre à coucher, salle de bains) astucieusement articulé qui, sous les ciels légendaires du scénographe, raconte l'abri où l'on se terre à défaut de trouver une oreille inspirée. La tendresse éberluée d'Anne Durand, ensuite, lorsqu'elle constate à quel point son homme s'aplatit, ou l'impudeur hilarante de Martine Paschoud, bonne le jour, catin, la nuit. Et puis, cette langue étonnante de Matthias Zschokke, qui n'hésite pas à comparer l'amitié à des testicules hypertrophiés ou le courtisan à un singe de la forêt. Mordre pour ne pas être mordu, tel est le principe d'une ironie bien ordonnée.



A La Une
 

7 octobre 2006 - 10:03

«L'Invitation» à Carouge de Matthias Zschokke

De gauche à droite: Maxime Leroux, Laurent Deshusses, Anne Durand et Jacques Roman (Photo: Elsa Rochaix)
 

ZoomDe gauche à droite: Maxime Leroux, Laurent Deshusses, Anne Durand et Jacques Roman (Photo: Elsa Rochaix) 

 

La dernière pièce de l'auteur bernois est donnée en création mondiale sur la vénérable scène genevoise.

C'est Michel Kullmann qui met en scène ce vaudeville épinglant la misanthropie.

 Il semble flotter dans ce monde, Matthias Zschokke, un peu comme ses personnages qui manquent d'ancrage et préfèrent le rêve à un solide port d'attache. C'était le cas notamment dans sa première pièce, «l'Heure bleue ou la nuit des pirates», qui l'avait fait connaître à Genève, en 1993, grâce à la mise en scène de Martine Paschoud.

Martine Paschoud qui, dans une interview accordée récemment à la Radio Suisse Romande, disait son admiration pour le dramaturge bernois, injustement considéré à son avis, parce que «pas assez cru, pas assez brutal dans ses textes, et donc pas suffisamment dans l'air du temps».

Faux, voudrait-on lui répliquer, car il y a aujourd'hui beaucoup d'auteurs contemporains qui ne sont pas forcément violents et qui pourtant emportent l'adhésion du public hors de nos frontières.

 Il faut donc croire que pour ce qui concerne Zschokke ce n'est pas une question de mode, mais plutôt d'écriture. L'auteur, qui vit à Berlin depuis une vingtaine d'années, où curieusement ses pièces ne sont pas montées, est tout simplement un peu trop bavard. Sa plume est trop diluée. Et ses tirades se perdent parfois dans de trop longues considérations sur la vie, envoyant promener ses personnages dans les sphères éthérées du rêve ou de la philosophie.

D'où cette sensation de flottement que procurent ses pièces. On pense surtout ici à «La Commissaire chantante», et dans une moindre mesure à «L'Invitation», la dernière œuvre du Bernois que le metteur en scène Michel Kullmann crée au Théâtre de Carouge, à Genève.

 

Mécanique vaudevillesque

 Dans «L'Invitation», on a le sentiment que Zschokke descend un peu plus sur terre. C'est que cette «Invitation» est plus prosaïque que ses autres textes, grâce à la mécanique vaudevillesque que l'auteur met en marche ici pour épingler la misanthropie.

Au centre de sa pièce, un certain Prince. Cet homme très riche et avare, individualiste et tendre, cynique et infantile, se fait un jour inviter par un ancien ami à lui, un architecte fauché qui entend soutirer au Prince quelques gros billets pour réaliser ses projets.

Intrigue comique, donc, mais alourdie quelque peu par les élucubrations propres à l'auteur. Le repas autour duquel tourne cette «Invitation» est, néanmoins, bien allégé par le metteur en scène qui imprime à la pièce le rythme soutenu d'un jeu fantasque et loufoque.

Michel Kullmann se montre, à juste titre, moins attentif aux discours théoriques de Zschokke qu'aux fantaisies bouffonnes d'un Georges Feydeau, vers lequel il tire les personnages de la pièce.

swissinfo, Ghania Adamo

 

MATTHIAS ZSCHOKKE

 

Matthias Zschokke est né à Berne en 1954. Après une formation d'acteur à la Schauspielschule de Zurich, il a joué trois ans à Bochum, en Allemagne.

En 1980, il va s'établir à Berlin, où il commence à écrire. Il est l'auteur de livres en prose, de pièces de théâtre et de films.

Quelques titres en français: «Max» (Ed. Zoé, 1988, «L'Heure bleue ou la nuit des pirates», (Ed. Zoé, 1993).

Matthias Zschokke a reçu notamment le Prix Robert-Walser pour «Max» et le Prix Gerhard-Hauptmann pour sa pièce «Die Alphabeten».

 

 


L'homme est un singe pour le banquier

THÉÂTRE  DE  CAROUGE Humaine, «L'Invitation» montre les ravages de la course à l'argent.


En matiere d'argent, il y a qui lèche les bottes et qui porte les bottes. Mais dans L'invitation, Matthias Zschokke dissout cette division-là dans sa propre obsession. La vanité de toute tentative d'élévation vaut bien une pièce. C'est Michel Kullmann qui au Théâtre de Carouge met en scène le texte de l'Alémanique avec huit comédiens engagés tout entiers dans le portrait d'une chute collective.

Frédéric (Laurent Deshusses) et son épouse Frédérique (Anne Durand) sont sans le sou. Elle s'en moque à vrai dire, mais lui ne digère pas cette injustice. Lorsqu'un mot le prévient de l'arrivée inattendue de Prince (Maxime Leroux) - l'ami riche passe par Berlin -, Frédéric nourrit l'idée qu'un repas pourrait délier la bourse du financier. Pour l'occasion, il invite quelque vague connaissance destinée à le faire passer pour plus que ce qu'il est. Mais, mondaine, bientôt la cène vire à l'obscène: Frédéric complimente, embellit, flagorne, bref rampe. Tandis que Prince redouble de paternalisme.

Matthias Zschokke, s'il garde le canevas d'une comédie de moeurs commune, n'a que faire du boulevard. Ses répliques s'allongent déraisonnablement et les répétitions, qu'il intègre avec talent, alimentent une mécanique plus tragique que comique. Dans un dialogue devenu monologue - mais des hommes rongés par l'envie peuvent-ils parler autrement? -, les protagonistes sombrent dans des justifications incohérentes. L'equipe de cette belle Invitation excelle d'ailleurs dans ces moments où, jetée dans le texte, elle se dévoue aux mots du dramaturge. Le talent justement de Zschokke c'est de transformer ces paroles-là, de les farcir d'arguments scientifiques, psychologiques, politiques, de les pousser vers un absurde poétique. Une fois l'idéologie perdue dans les méandres de la langue, seul reste, au final, l'humain face à une médiocrité qu'il ne se décide pas à avaler.

SANDRA VINCIGUERRA

 

"Le Courrier", Genève, 19.10.2006


 

Le goût des autres

 

L'Invitation»  de MatthiasZschokke est une comédie de moeurs satirique mise en scène par Michel Kullmann. La visite annoncée d'un ami fortuné chez l'architecte Frédéric et son épouse Frédérique, un couple qui vit terré dans son appartement sanctuaire, plonge les deux conjoints dans la plus grande desagitations.     

Conditionnement social

D'autant plus que l'architecte veut le gagner comme investisseur. Tout en dévoilant le monde marchand et l'omniprésence de 1'argent dans les relations sociales, la pièce fouille les personnages et l'Histoire comme le ferait un archéologue. «Qu'est-ce qui provoque un frottement comique?, se demande l'auteur. Que les personnages ne peuvent pas tenir leur langue. Tout leur échappe tout le temps, de manière indifférenciée, même ce qu'ils ne veulent pas dire, mais que peut-être justement ce qu'ils pensent ou sentent. Comme s'ils avaient bu le breuvage de la vérité.»

La pertinence de L'Invitation, de cette relation d'un voyage au-delà de la vie normale, repose notamment sur la figure de Frédéric, l'architecte. Il lui faut à la fois mentir et être vrai, faire passer l'ivresse de la liberté et la terreur du vide, parfois en une fraction de seconde. Avec une folie contenue, Frédéric se perd dans le labyrinthe qu'il s'est lui même inventé, de l'euphorie à 1'abattement qui fond sur lui in fine. II se met à flotter dangereusement tel le célibataire kafkaïen ou le Bartleby de Melville face à son mur du  refus existentiel.

Demasquer l'ambiguite humaine

Le personnage principal est devenu cet homme sans attache que chantaient les Beatles, «qui dresse ses plans de nulle part à l'intention de personne». L'Invitation est un bloc d'émotions contradictoires avant d'être une  réflexion passionnante sur nos conditionnements, nos façons de vivre et de penser la réalité. Traversée de transitions du réel au mental des personnages, la pièce détruit tout. Car c'est bien de personnages hébetés, groggy, sortes de pantins déglingués après une catastrophe et de ruines qu'il s'agit.

Comme l'avance l'un des protagonistes, Harald, un comédien engagé par l'architecte pour jouer un professeur d'histoire: «Ne venons-nous pas tous du néant, des décombres, vagues assemblages de restes, rafistolages provisoires aux cheveux de paille, nous rôdons sur nos terres devenues steppes, sur lesquelles on ferait mieux de faire paître des moutons, avec descontes de fées plein la tête, des contes lugubres qui parlent de guerre, de bouchers, d'obéissance aveugle, de soumission totale et de troncs déchiquetés et sanguinolents, des contes qui parlent de faim, de mort et de lubricité, du grand effondrement au cours duquel tout a éclaté tout s'est pulvérise?» On peut lire dans ce passage une référence au passé tragique de l'Allemagne, aux guerres, pogroms et génocides.

Sombres silences

Mais l'auteur veut toujours laisser le sens ouvert et souligne que «le savoir de Harald s'échafaude en partant de sources les plus diverses. Peut-être que cela a, en partie, un sens profond, ou est-ce partiellement insensé - c'est ce qui crée précisément la tension et le comique: le spectateur doit penser ce qui se dit sur scène et decider par lui-même s'il faut le prendre au sérieux ou pas». Entre sombres silences et paroles lucides, Zschokke démasque l'ambigu de l'humain dans cette société de communication où l'on met en scène son message, sa parole, soi-même.

BT

«GAUCHEBDO», Genève, Nr. 42/ 20.10.2006

 



 

Millionenspiel



Uraufführung: Matthias Zschokke in Genf

Von Klaus Völker
 

Fürst, ein reicher Freund aus jugendlicheren Tagen, hat sich in Saarbrücken erfolgreich etabliert, aber, wie es eben denen, die nach landläufiger Meinung das große Los gezogen haben, so ergeht: „Etwas fehlt“. Mit seiner Haushälterin Kathi als Begleiterin erhofft er sich von einer Reise nach Berlin das Glück unerwarteter, überraschender Erlebnisse, „bei denen das Schicksal die Pferde wechselt, wie Byron sagt“.

Seinem seit Jahren in Berlin glücklos auf Luftschlösser und andere tolle Projekte spezialisierten Jugendfreund Friedrich kündigt Fürst seinen Besuch an. Kathi bleibt lieber in Saarbrücken, sie will die Ruhe der leeren Villa genießen, in Wirklichkeit aber ein paar glückliche Stunden mit dem jungen Gigolo Calvin verbringen. Der ist seinerseits für einige Tage, erschöpft vom Großstadttempo und den Powerfrauen, ins heimatliche Saarbrücken zurückgekehrt. In Berlin hat unterdessen Friedrich, assistiert von seiner Verlobten Friederike, keine Mühe gescheut, dem reichen Freund etwas zu bieten, „gesellschaftliche Schwergewichte“ aufgefahren in Gestalt des Schauspielers Harald, der einen reputierten Historiker verkörpert, und von Doktor Kurz, der zu einer Kapazität der Schönheitschirugie aufgemöbelt wird. Der reiche Gast soll als Investor, als Förderer für eines der Projekte des Architekten gewonnen werden.

Matthias Zschokke, der in Berlin lebende Schweizer Autor, hat den bösen und auch gewitzten Blick für gestrandete Outsider, unscheinbar Glücklose, sympathisch Lebensuntüchtige oder kauzige Tunichtgute der Gegenwart. Es ist schändlich, dass deutsche Bühnen, weil lieber mit Stücken eines verquasten Problemboulevards beschäftigt, sich hauptsächlich aber an Klassikern im Discofieber mit viel Theaterblut, Dosenbier und echtem Schweiß abarbeitend, die versponnenen, hellsichtigen, melancholisch-verklapsten Gesellschaftsgrotesken von Zschokke, wie “Die Exzentrischen”, “Die Alphabeten” oder “Der reiche Freund”, nicht spielen.

Um „Die Einladung“ von Matthias Zschokke zu sehen, muss man nun nach Genf fahren, wo das Théâtre de Carouge, das seit 1960 die meisten Stücke Brechts in französischer Sprache zur Aufführung gebracht, das auch Heiner Müller, Kroetz, Manfred Karge und Botho Strauß gespielt hat, mit einer leichthin fließenden, aber nicht nur auf pointensichere Wirkung zielenden Aufführung dieser hintergründigen Groteske zu brillieren versteht. Da auch die leichtfüßigen Romane von Matthias Zschokke in französischer Übersetzung dort ihr Publikum finden, scheint der Sprachwitz und der ironisch gefärbte Humor des vorzugsweise über Berliner Befindlichkeiten schreibende Autor in der Suisse Romande verstanden und geschätzt zu werden.

Michel Kullmann hat die von Patricia Zurcher treffend übersetzte „Einladung“ durchaus mit Sinn auch für die existenziellen Abgründe, die sich in der Groteske abzeichnen, uraufgeführt. Alles Spiel bleibt jedoch bei den „Verbindlichkeiten“, auf die auch die theatralischen Energien von Autoren wie Feydeau, Courteline und Oscar Wilde in der Regel nur angelegt sind. Die Ästhetik solchen Theaters zitiert nicht das ganze Spektrum der zeitgenössischen Kunst, sie will lediglich unterhalten und nachdenklich machen.

Die „Einladung“ verläuft gründlich schief. Der Architekt Friedrich verheddert sich im Netz seines ambitionierten Projekts, Fürst durchschaut die Absicht und reist nach Saarbrücken zurück, betroffen von der Nachricht, dass sich seine Haushälterin „einfach so“ erschossen hat: „Sicher, das Wahre ist es nicht, dieses Leben, aber…“. Die Projekte-Macher in Berlin geben nicht auf, fast waren sie doch an ihrem Ziel, nur „eine winzige Prise Glück” fehlte ihnen.

"Der Tagesspiegel", Berlin, 18.1o.2oo6




Tanz ums Goldene Kalb

Matthias Zschokkes Stück Die Einladung  (L'Invitation) in Genf uraufgeführt

Von Niels Höpfner

Wieder einmal ein Beweis dafür, dass der Prophet im Land seiner eigenen Sprache nur wenig gilt: Zur Uraufführung seines fulminanten Theaterstückes Die Einladung musste der in Berlin lebende Deutschschweizer Matthias Zschokke ins frankophone Genf ausweichen. Und das, obwohl Zschokke mit acht Prosabänden und acht Bühnenwerken kein unbekannter Schriftsteller ist, ausgezeichnet mit etlichen Preisen.

Hinter dem harmlosen Titel Die Einladung verbirgt sich schierer Lebens-Wahnsinn. Dabei ist die Fabel des Stückes, das an Zschokkes Komödie Der reiche Freund anknüpft, relativ einfach zu skizzieren: Der reiche Freund Ermenegildo Fürst aus der Weltmetropole Saarbrücken hat seinen Besuch in Berlin angekündigt bei dem Architekten Friedrich und seiner Frau Friederike, was beide in hellste Aufregung versetzt - wie den hohen Gast empfangen, wie ihn standesgemäß bewirten, wie ihm angemessene Unterhaltung bieten? Zumal der Architekt ihn als Investor gewinnen will. In Ermangelung illustrer Gäste werden zur Tischgesellschaft der grobschlächtige Schönheitschirurg Dr. Kurz und der Schauspieler Harald, der zur Hebung des gesellschaftlichen Niveaus einen Literaturgeschichtsprofessor spielt (Paraderolle für einen Komiker), gebeten. Aber aller Aufwand ist vergebens: Fürst (der in Genf "Prince" heißt) denkt nicht daran, in das Wohnbaumodell des Architekten, das überdies bei der Präsentation in Flammen aufgeht (es brannte lichterloh in Genf, sogar mit viel Gestank: ein Bühnenfeuerwehralptraum, aber das Theater nahm zum Glück keinen Schaden), auch nur einen Cent zu stecken.

Parallel zur Haupthandlung läuft eine Nebenhandlung voller Leidenschaft und Dramatik ab: die Nachbarin des Architektenpaars, Frau Dr. Karnay, eine höchst erfolgreiche Wirtschaftsanwältin, ist einem göttlich schönen Gigolo namens Calvin verfallen (eine - nicht nur platonische - Sehnsucht nach Schönheit, nach Wahrheit: als Gegengift zum schnöden Mammon). Calvin: eine Pasolini-Phantasie. Zufällig - wie es Theatergötter sich eben erlauben können - kommt Calvin ebenfalls aus der Weltmetropole Saarbrücken, wo er seine Liebesdienste auch Kathi, Fürsts Haushälterin (in Genf eine kleine, dicke, drollige und sehr anrührende Alte: Martine Paschoud), erweist. Als er diese zurückstößt mit einer eifernden Rede, die seinem Namenspatron alle Ehre machte, erschießt sie ihn und sich: ersteres führt zu tiefer Trauer bei Frau Karnay und letzteres zu Fürsts überstürzter Abreise. Einziger Rettungsstrohhalm: Friedrich, der bedauerns- und liebenswerte Loser, wird nun versuchen, Frau Karnay für seine Wohnbauprojekte zu gewinnen. Der Tanz ums Goldene Kalb geht weiter.

Die schrille Komik des Stückes resultiert aus den teils skurrilen, teils tiefen Ideen der schrägen Personen und den gedrechselten, artifiziell hochgeschraubten Dialogen. Die Einladung ist Zschokkes bislang gedankenschwerstes und wortgewaltigstes Theaterstück. Ist es überhaupt eine Komödie? Wenn ja, dann eine sehr moralische, und also: verzweifelte.

Dem Genfer Théâtre de Carouge ist in siebenwöchiger Probenarbeit eine feine Inszenierung gelungen, die das häufige Mittelmaß üblichen Stadttheaters erheblich hinter sich lässt. Der Regisseur Michel Kullmann hat, die Eloquenz der französischen Sprache nutzend, ein hinreißendes Konversationsstück inszeniert, indem er Zschokkes Text respektvoll vertraute und ihn vom Blatt spielen lässt: gänzlich ungestrichen (ein anderswo schon lange nicht mehr zu verwirklichender Traum eines jeden Bühnenautors, den pseudoprogressive Regisseure am liebsten schon bei der Uraufführung gern bis zur Unkenntlichkeit entstellen, aus dämlicher Besserwisserei und ihrer sekundärkünstlerischen Ego-Orgie wegen).

Eine sehr beachtliche schauspielerische Ensembleleistung, ohne Ausfall. Am markantesten Laurent Deshusses, der Darsteller des Frédéric/ Friedrich, der mit spürbarer intellektueller Lust seinen Text realisiert, wenn er etwa zu sagen hat, was im Original so lautet: "Wir haben keinen Hintergrund und sind deswegen darauf angewiesen, geliebt zu werden. Dieses Bisschen gesellschaftlichen Instinkt darf ich von dir schon erwarten. Wer aus dem Nichts kommt, muss sich polieren, wenn er wahrgenommen werden will. Wie in der Malerei: entweder hebt dich der Hintergrund hervor, oder du musst selber leuchten. Wir gehören zu der zweiten Sorte, wir müssen leuchten."

Knapp zwei Stunden dauerte die pausenlose Aufführung der Création mondiale, und im amphitheatralischen Rund des Théâtre de Carouge mit seinen 498 roten Plüschsitzen wurde viel gelacht und am Schluss kräftig applaudiert. Zschokke: ein moderner Molière (ohne Alexandriner).

Warum hat man eine Uraufführung in Berlin oder Zürich verschlafen? Das ist mehr als schade. Das ist ein Skandal.

 



Clownerie und Katastrophe

Théâtre de Carouge: „L'invitation" (Die Einladung) von Matthias Zschokke

Regie Michel Kullmann, Ausstattung Jean-Claude Maret

Der nackte Wille zum Erfolg macht den smarten Friedrich zum Hanswurst. Der glücklose Architekt gibt seinem reichen Freund Fürst eine Party, um ihn anzupumpen und endlich zu Geld und Erfolg zu kommen. „Die Einladung" wird zum grotesken Tanz ums Goldene Kalb, zum satirischen Reigen der falschen Charaktermasken; zum Theater über das verlogene Gesellschaftstheater. Was mit einem Brief so harmlos wie ein Boulevardstück beginnt, endet überraschend in einer tragischen Menschheitskomödie. Clownerie und Katastrophe kommen sich, so amüsant wie gefährlich, sehr nah in Matthias Zschokkes Drama „L'invitation" - Ende September in der französischen Übersetzung von Patricia Zurcher uraufgeführt am Théâtre de Carouge - Atelier de Genève.

Wohl kein Zufall, dass der seit 1980 in Berlin lebende Schriftsteller aus der Deutschschweiz die bereits siebente Produktion seiner Stücke in der Suisse Romande erfährt. Die sich am Wort berauschende Rhetorik seiner Personnage, die der Autor freilich als hemmungslose Schleimer oder müde Phrasendrescher entlarvt, kommt dem Französischen entgegen. Zwar ist es im Satzbau manchmal komplizierter als das knappe Deutsche, doch in der Rede perlt der Dialog mit Leichtigkeit und hohem Tempo dahin. Die Schauspieler genießen in Michel Kullmanns Inszenierung mit komödiantischer Lust die absurd hochgestochene Suada, ohne dem Text seine Tiefe zu nehmen. Anders als es bei manchen ihrer deutschen KoIlegen vielleicht der Fall wäre, erliegen sie nicht einem Spiel von gewichtiger Bedeutsamkeit. Sie vermittelt sich hier in lähmend peinlichen Pausen des verbalen Schlagabtausches, in den Selbstreflexionen oder monologischen Ausbrüchen der Figuren.

Natürlich eifert ein Gigolo, ironischerweise Calvin genannt (Cédric Dorier), in der Wirklichkeit nicht weltverbesserisch wie sein Namensvetter, der puritanisch sittengestrenge Reformator. Denn die Wirklichkeit interessiert Calvins Schöpfer Zschokke nie als AbbiId, sondern als Modell zur Veränderung. „Möglichkeiten gibt es unendlich viele, Wirklichkeit nur eine", sagt Friedrich, als er seine Baupläne dem „Reichen Freund" aus Saarbrücken präsentiert. Fürst ist ein Zitat aus Zschokkes gleichnamigen Stück, das ebenfalls im Carouge 2003 aufgeführt wurde, hat aber mit jener Figur nicht viel gemeinsam. Maxime Leroux verkörpert Prince, wie er in dieser Übersetzung heißt, mit imposantem Embonpoint und kühlem Zynismus, zeigt aber in der Werbung um seine Haushälterin Kathi feinfühlige Zartheit. Zusammen mit dem vergeblich liebenden und misanthropischen Clown bilden der  Schönheitschirurg Kurz (Jacques Roman) und der verkrachte Mime Harald (Laurent Sandoz), der vorgibt, ein Professor zu sein, das skurrile Gäste-Trio an der Kante zur Karikatur. Der Regisseur verfremdet die redselige Feierpleite in den raffiniert verschiebbaren vier Wänden von Jean-Claude Maret nicht. Diese vorgespiegelte „Realität" erweist sich für den Zuschauer als Falle. Er erliegt der Täuschung wie die Figuren den ihren. Durch theaterhaft samtrote Fenstervorhänge kennzeichnet KulImann allerdings das Spiel als Spiel im Spiel, in dem jeder aus Gewinnsucht (sei es um Geld oder Liebe) vorgibt, ein anderer zu sein - mit Ausnahme von Kathi: Martine Paschoud beweist in ihrer heiklen Rolle nicht nur Herz und Humor, sondern auch Mut zu kompromisslosem Handeln. Die Gastgeber, der alerte Schwätzer Frédéric (von Laurent Deshusses mit entwaffnend naivem Charme gezeichnet) und sein Plappermäulchen von Frau Frédérique (Anne Durand), werden nach ihrer Niederlage unverdrossen weiterwursteln. Ewige Verlierer, weil sie im Streben nach „gesellschaftlicher Potenz" sich anpassen, anstatt eigene Lebenswerte und -ziele zu verfolgen.

Die Tragikomödie in der Boulevard-Camouflage passt ins Spielplankonzept des Carouge-Direktors François Rochaix. Bei Helene Weigel am Berliner Ensemble ist er in die Schule gegangen, hat sich Brechts kritischem Theater verschrieben, Thomas Langhoff und Manfred Karge an sein Haus zwischen den niedrigen putzig pittoresken Häuserreihen des ursprünglich sardischen Städtchens geholt. Das einzige in der Westschweiz kantonal geförderte Theater verweigert sich beharrlich dem Mainstream - wie auch der von ihm aufgeführte Dramatiker Matthias Zschokke.

Klaus Witzeling, „Theater der Zeit“, Berlin, Nr.11/2oo6