Ma Dactylo Décorative

C'est en descendant ma rue de l'époque, Comox, un matin de Printemps 1999, que je croisai une maison où se tenait une vente de garage, qui sont très populaires dans le quartier du West End à Vancouver. La marchandise offerte par ce vieux monsieur bedonnant n'avait pas grand intérêt à mes yeux, jusqu'à ce que j'y remarque un vrai petit bijou: une dactylo portative Brother Charger 11. C'est presque en courant que je me ruai au guichet automatique coin Cardero & Davie pour aller chercher le 20$ nécessaire à l'achat (un vrai bargain!), car un autre acheteur s'y intéressait aussi et je craignais à juste titre que les enchères montent. Voyant que j'y tenais vraiment, my competitor galantly folded et j'eus la joie de rapporter ce petit chef-d'oeuvre chez moi, le baptisant Irène. C'est une petite machine portative, beige à touches beiges et lettres noires, d'un authentique modèle antique, aux touches séparées. Elle est vraiment très belle. Au début, je m'en servais parfois pour écrire à Guillaume dans le parc à côté de mon immeuble, mais il s'avère que malgré sa taille compacte, c'est une manuelle tout court, elle a un lourd mécanisme et elle est très pesante. Un autre inconvénient est qu'il est nécessaire de peser très fort sur les touches pour que ça imprime (et ça fatigue vite les bras) et que le fait que les touches soient séparées amène souvent le typiste à passer dans le beurre et à se foutre le doigt entre les touches, ce qui ne fait pas du bien. Bref, elle me sert surtout de décoration maintenant, mais je suis très fière d'avoir un de ces modèles pionniers des dactylos portatives, avec couvercle, utilisées jadis par les journalistes.

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