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LE LIVRE DES DRUIDES D'ALBION



DRU-UIDIIA
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LIVRE I

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DEIUICIAXTO - THÉOLOGIE

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DRUUIDICETON INICIA ALBIONAS
Le druidisme de l'ile d'Albion



Voici le Caiiacon Druuidiceton Inicia Albionas, le Livre du Druidisme de l'ile d'Albion, ou Livre des Sciences divines et de la Sagesse issus d'Auentia, la divine muse de l'inspiration, qui fut donnée aux sages primitifs de Celtie depuis l'Âge des âges par Aisos, le Souffle divin, en conformité avec les enseignements des trois premiers maîtres druides originaires des îles du nord du monde dans les étoiles de la lointaine Patrie celtique.
Livre extrait des trois livres anciens nommément le Meneuincon, le Livre de Meneuos1 ; l'Aegonicon, le Livre des Prêtres ; et le Bretincon, le Livre des Juges-arbitres. Ainsi que d'autres maintenant disparus et qui sont à jamais gardés du regard des mortels dans les éthers jusqu'à ce que les dieux en décidassent autrement.
Le premier des livres, contient les sujets principaux de la Sagesse éternelle venue du fondement des Âges, est un traité de théologie à la manière des plus vieux Druides de Celtie où le maître, l'Antrauos, est questionné par le Daltios, l'élève. Par ce dialogue, le disciple interroge son maître, le Druide, qui lui fait part de son instruction et de sa sagesse. En second lieu, le Druide examine et le disciple qui lui répond.




AREMEDTO UIDTON

Examen de la Connaissance


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Chapitre I
Daltios etic Antrauos
Le Disciple et le Maître
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Ceci est la sagesse des Druides de l'ile d'Albion avec leurs enseignements au sujet des mondes divins et de la Vie sous toutes ses formes ainsi qu'en tous lieux.
Cela est élémentairement enseigné comme suit :

Question : Quel est le premier principe ?
Réponse : Oinalio, la Monade ! L'essence de toute chose animée et non-animée incluant Anagantios 2 !

Q. : Qui est Matauo 3 ?

R. : Qui est la première cause, le progéniteur de tout être animé, des dieux et des hommes. Et qui ne saurait être autrement, car il est éminemment bon !

Q. : Pourquoi ne saurait-il être autrement ?

R. : S'il en était autrement, nul ne pourrait exister ; et ainsi serait : sans animation - sans conscience - sans existence, avenir ou devenir ; en fait, rien de ce nous avons ou savons dans le présent.

Q. : Qu'est-ce que le principe du Dits ?

R. : Ce qu'est une vie complète et parfaite ; et un anéantissement total de tout être incarné ou inanimé incluant la mort ; et qu'aucun autre type de mortalité ne saurait être de concours sans dissolution. Ainsi, Dits est fatalité, pleine et entière. En ceci, Matauo est éminemment bon, la vie essentielle qui ne peut être limitée ou confinée, et qui, en vertu de son essence propre, est en possession de la ferme connaissance relative à la vision et aux principes (c'est-à-dire aux modes) de la tristesse et de la volonté ; ayant origine dans le principe de la conscience, dans la communion de conscience avec les autres formes d'entités conscientes, quelles qu'elles soient ; chacune étant détachée du tout et n'ayant aucune participation au principe du désordre.

Matauo est Uxella Anauo, l'harmonie absolue ; en ce qu'elle seule puisse totalement anéantir le mal-être et qu'il ne peut y avoir rien en-elle de nature corruptible puisque issue de la première cause.

Matauo est Uxella Cagnis, le pouvoir absolu ; en ce qu'il anéantit l'incapacité ; étant donné qu'aucun pouvoir ou volonté en ce pouvoir ne peuvent être retenu puisqu'il est tout aussi tout-puissant qu'entièrement magnanime (en toute plénitude).

Matauo est Uxella Uidia, la sagesse ou Connaissance absolue, en ce qu'elle anéantit l'ignorance et la bêtise ; ainsi, rien ne peut arriver sans ces oppositions. Considérant ces qualités et propriétés, nul être animé ou animation ne peut être conçu ou perçu autrement que sous l'apparence du Matunnacon et ceci, relatifs à l'Aurore ou Matunnon, qui advient à temps; et ce, dans l'augmentation de la lumière.

Le désordre naturel anéantirait et repousserait Matauo, ainsi que toute forme de vie ; et au passage, la conscience intrinsèque qui les anime. Ce qui est complètement opposé, de nature contraire et d'essence contraire à Matauo, aux états de la Vie ainsi que du bien élémentaire.

En ce sens, il est possible de percevoir deux suites de choses existant par nécessité, nommément : les morts et les vivants ; la noirceur et la lumière ; le néant et la plénitude ; le non-être et l'être ; Anseduo, l'Agitation et Seduo, la Paix. L'Agitation, c'est-à-dire Udberton, le Désordre, Mescis, la Confusion par Madauo, le gaspillage et Colis, le dommage, dépourvus de Steubma, toute capacité, si ce n'est par Deua Danu, la mère impulsive, détentrice de toute souveraineté et de toute capacité.

Q. : Quelle est la différence entre les démons et les dieux ?

R. : Voilà une bonne question, les Dusioi, les démons, sont dépourvus de capacité et de volonté - par nécessité et non pas par volonté, sans être ni vie, c'est-à-dire en relation à ce qui a trait à l'existence et à la personnalité de tout être conscient. Cependant vides au sens de ce qui est vacuité, morts en ce qui est mort et nul en ce qui est néant. Alors que les Deuoi, les dieux, sont bons en relation avec ce qui est bon ; sont pleins en ce qui est plénitude et sont vivants en ce qui est vigoureux et lumineux en ce qui est brillant.

Et par ce qui précède, il ne saurait y avoir d'existence de nature originale qu'en Dusios et Deuos ; par opposition de ce qui est mort et de ce qui est vivant ; entendons : la nullité et la plénitude, le sans issue et l'issue ; issue de l'existence par le commun accord. En ce sens, le manos, l'humain, est un deuos vivant !

Q. : Qui créa les êtres animés ?

R. : Est-ce Matauo rempli de Bonté, de Pouvoir et de Sagesse qui s'unit à l'inanimé, c'est-à-dire au non-être, dans le but de l'assujettir à la vie ou c'est Matrona Danua, la mère de ce qui est ? Nul ne le sait. Lui, il infusa le feu de l'existence et de la vitalité dans les êtres animés et ainsi, la vie s'empara de la mort ; de là, les premiers êtres animés intelligents nés de la source de la vitalité. Elle, elle maintient la force vitale du désir qui anime l'être, donc, le désir d'être. De cette suite, des principes du féminin et du masculin, procède toute chose. C'est ainsi que les âmes et les êtres intelligents naquirent des profondeurs d'Andumnon ; puisque c'est là qu'est la plus inférieure et infime valeur. De laquelle ne peut de là remonter sans une longue ascension. Et c'est dans cet état que la vie intelligente commença premièrement. Le masculin, est sans doute sur de lui-même alors que le féminin est questionnant et incertain ; puisqu'il ne peut en être autrement. En ce sens, la valeur la plus infime et la plus inférieure de toute chose, puisse-elle se retrouver en l'être, est en fait l'essence originale du primordial.

Le plus grand ne peut exister dans un être intelligent avant le plus petit. Il ne peut y avoir d'existence intelligente sans gradation. Dans la suite de la gradation, il ne peut y avoir qu'un commencement, un milieu et une fin, ou en ces termes ; il y a premièrement augmentation, ensuite terme et conclusion. Ainsi l'on peut voir que pour chaque existence intelligente, il y a une gradation nécessaire qui forcément commence au degré le plus bas, progressant de là sans cesse par maint ajout, association, augmentation, vieillissement et achèvement, jusqu'à la conclusion et l'anéantissement, là où elle repose à jamais par nécessité absolue. Car il ne peut y avoir rien au-delà, ni plus haut, ni supérieur en valeur que par affranchissent en Abreidasedon.

Toutes les existences intelligentes ont leur part de privation et de jouissance plus ou moins grande selon leur degré, depuis les morts au fond d'Andumnon jusqu'aux vivants en Dumnon ou Bitu à l'extrémité de la Bonté et du Pouvoir ; jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible à ce que Matauo ne les conduise plus loin.

Les animations en Andumnon ne possèdent pas de Vie et de la Bonté que le degré le plus minime ; et de la Mort et du Mal-Être, elles ont le degré le plus élevé possiblement compatible avec le maintien de la Vie et de l'identité individuelle. C'est pourquoi elles sont nécessairement mauvaises. Et ce, à cause de la prépondérance du mal-être sur le bien-être. Or, c'est à peine si elles vivent et existent. Leur durée de vie est nécessairement courte tandis que par le processus de la dissolution et de la mort elles s'élèvent graduellement à un plus haut niveau où elles reçoivent la vie et le bien en abondance. Ainsi, elles progressent de stade en stade de plus en plus près des limites de la Vie et de la Bonté.

Q. : Qui prépare les parcours d'existence entre les mondes ?

R. : Matauo, par sa compassion pour les êtres vivants, prépare leurs parcours le long du circuit des retours en Abreidasedon. Poussé par son amour des êtres vivants, il les porte jusqu'à leur accession à l'état d'existence humaine en Dumnon où le bien-être et le mal-être s'équilibrent, aucun ne l'emportant sur l'autre. De là prennent source la liberté, le discernement et le pouvoir du libre arbitre en l'homme, de sorte qu'il puisse accomplir selon sa préférence, le bon discernement ou le mauvais choix. Ainsi l'on voit que l'état de l'homme est un état d'épreuve et d'apprentissage dans lequel le bonheur et le malheur s'équilibrent alors que les êtres vivants sont laissés à leur propre vouloir et plaisir.

Dans chaque état et point d'Andumnon en dessous de l'humanité, tous les êtres animés sont nécessairement sans animation et enclins au non-être, nécessairement sous son joug, par trop grand manque de volonté et de pouvoir. Ceci malgré tout l'effort et les moyens déployés qui varient selon leur position élevée ou basse en Andumnon. Pour cette raison, Matauo n'intervient point, car ils ne peuvent être autrement par obligation soumis à leur destin. Ils n'ont ni pouvoir ni autorité : quel que puisse être le degré de privation, ils ne peuvent y remédier, se trouvant en cet état fatalement et non volontairement.

Arrivé au seuil de l'humanité par Abredio, l'Affranchissement, où le manque et la plénitude s'équilibrent, l'homme est libéré de toute contrainte, car la Bonté et la Méchanceté ne s'empiètent plus l'une sur l'autre, aucune n'ayant sur l'autre prépondérance. C'est pourquoi la condition humaine est un état de volonté et de capacité où chaque acte est l'objet de réflexion et de compréhension et non de contrainte et de dégoût, de nécessité et d'incapacité.

Pour cette raison, Manogenos, l'Humain est un être vivant capable de jugement et le jugement lui sera rendu à lui et sur ses actes. Ainsi donc, il sera bon ou mauvais selon ses œuvres. Puisque selon ce qu'il a accompli, il pouvait le faire autrement. Il est donc juste qu'il reçoive la rétribution en compensation de ses actions passées.

Q. : Quel est le premier devoir de Manogenos, l'Humain ?

R. : Vivre selon le code du Dedma qui statufie la vie des dieux et des hommes !


Q. : Quels sont les Tri Uotades, les trois fondements du Dedma ?

R. : Qui sont les trois fils d'Uincia, la fée du Sommet, fille de Bretos Bennios, le Juge du Mont ; c'est-à-dire : Andeuos, le Laïc, Trecnos, le Brave et Candos, le Blanc candide, la Source de lumière.

Q. : Quels sont les trois devoirs du Dedma ?

R. : Ce sont : dligito andeui, le devoir laïc ; dligito trecni, le devoir du brave et dligito candi, le devoir du lumineux.

Q. : Quels sont les trois Dedtai ou applications du Dedma ?

R. : Ce sont : uergos, le performant ; caletion, la dureté et nemos, l'éther.




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Chapitre II
Au deuxième examen -
le maître interroge l'élève

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Le maître interroge l'élève

Antrauos : Je vous en prie, qui êtes-vous et quel est votre récit ?

Daltios : Je suis un homme de savoir en vertu de l'autorité des premiers maîtres et de la discipline qu'ils ont transmise, car ce qui est voulu par Manogenos, doit être.

Q. : Maître, d'où viens-tu et quelle est ton origine ?

R. : Je viens des étoiles du Nord du monde, et mon origine est en Albiio, c'est-à-dire en Couocanton, l'Univers.

Q. : Où est tu maintenant et comment es-tu arrivé là où tu es ?

R. : Je suis en Bitu, le monde vivant, le microcosme, où j'arrivai en traversant la sphère d'Abreidasedon et je suis un homme mortel presque accompli aux limites de son terme.

Q. : Qu'étais-tu avant de devenir un homme passé par la sphère d'Abreidasedon ?

R. : J'étais en Andumnon, lieu le moins propice au maintien de la vie et le plus près possible de la mort absolue. Ainsi, je passai le long d'Abredio, le circuit d'affranchissement, par toutes les formes et par toute forme capable de donner corps et vie jusqu'à celui de l'état humain où ma condition fut sévère et triste durant l'Âge des âges. Un long parcours s'est accompli depuis mon départ d'Andumnon, le non-monde, par le don de biuotus, la vie, ainsi que par l'impulsion d'adiuneto, le désir.

Q. : Par combien de formes es-tu passé et quel fut ton destin ?

R. : Par toutes les formes capables de soutenir la vie, dans les eaux, sur terre et dans les airs. J'y ai enduré là toutes les sévérités et souffrances, toutes les misères et toutes les privations. Minime étaient subuio, mon bien-être, et uindobios, ma félicité, avant que je ne devinsse homme.

Q. : Tu as dit que c'était sous l'impulsion d'adiuneto, le désir, que tu traversas tout cela et qu'ainsi, tu le vis et l'éprouva. Dis-moi, comment cela peut se concevoir par la pensée? Et combien nombreuses furent les manifestations du besoin pendant ta migration par l'adbritu, la transmigration ?

R. : Uindobios, la félicité, ne peut s'obtenir que si l'on n'a pas tout vu et tout connu. Cependant, il n'est pas possible de tout voir et de tout connaître sans avoir fait toutes les expériences. Et il ne peut y avoir d'expérience et de compréhension sans les conditions nécessaires menant à la connaissance qui donnent satisfaction et félicité en Uindobitu. Car Uindobitu ne peut exister sans la connaissance parfaite en chaque forme d'existence, et ceci en l'absence de tout malheur ou de bonheur privé de toute action ou de pouvoir ; ou encore, de toute condition de mal-être et de bien-être. Hélas, pour le meilleur ou pour le pire, il n'est pas possible d'obtenir cette expérience en chaque forme de vie, chaque vicissitude, chaque condition sans ce partage de réciprocité entre les êtres. De plus, tout cela est d'autant nécessaire qu'il ne puisse y avoir de félicité en Uindobitu avant que toutes ces conditions soient atteintes et que la ronde des cycles soit complétée. Ainsi le bonheur sublime de l'Anatmon, l'âme, se manifestera.

Q. : Pourquoi ces choses que tu as mentionnées sont-elles nécessaires pour que l'atteinte de l'Uindobitu soit possible ?

R. : Par ce qu'on ne peut atteindre l'Uindobitu sans l'épuration de l'être. Que le soi ne peut triompher sur la souffrance et la mort que si toute opposition ou agitation est maîtrisée. Ou encore, afin que tous les pièges du parcours soient évités, que l'on ne saurait triompher sans connaître l'espèce, la nature, la puissance, l'action, la situation, la durée de la forme apparente, ainsi que de tous les moyens d'existence possibles avant de comprendre ce qu'il faut savoir sur les nombreuses formes de vie. Où qu'ils se trouvent et là où ils se retrouvent en opposition, qu'ils soient contrecarrés ou défaits dans l'espoir d'en être restaurés et libérés de tous les effets, fastes ou néfastes. Là où réside cette science parfaite se trouve aussi la pleine liberté. Le mal-être et la mort ne peuvent être renoncés ou surmontés que si cette liberté entière n'est retrouvée. Il n'est d'Uindobitu qu'avec l'Anatmon dans la science complète et dans la pleine liberté. Ainsi, ce n'est que dans la splendeur de la liberté pleine et entière que l'Uindobitu est pénétré.

Q. : Pourquoi la pleine liberté ne peut être obtenue sans ce passage par toutes les formes de vie en Abreidasedon ?

R. : Sur ce fait, il n'y a pas deux formes identiques et chacune a sa cause, son degré de souffrance, de connaissance, d'intelligence, de félicité (uindobios), de condition, ou d'action et d'impulsion qui ne sauraient être uniformément réparties dans les autres formes d'existence. Ainsi, il y a dans chaque forme d'existence un niveau de connaissance qui ne peut pas se retrouver dans l'autre. Il est donc nécessaire que chaque individu traverse toutes les formes d'existence avant d'accéder à tout genre et de degré de connaissance ou de compréhension pour par la suite renoncer à la tristesse d'être pour éventuellement connaître tous les bonheurs (uindobios).

Q : Combien y a-t-il de formes d'existences et quelles en sont les causes ?

R. : Autant qu'il en est nécessaire pour l'exercice de la recherche et de la science, et ce, pour toute espèce ou condition d'existence, bonne ou mauvaise. Par conséquent, rien qui peut être su et connu par l'Anatmon, l'Âme, qui n'a pas été préalablement expérimenté. Et ceci, en toute activité où est professée une science vraie et juste, de la vie et de la mort et là où se trouvent les formes d'existence capables de transmettre les acquisitions et les exigences de cette science. D'où le nombre infini de modes de vie et de formes d'espèces. L'être conscient est celui qui distingue entre le bien et le mal, la résolution des erreurs et qui, par de la science cherche à atteindre l'état de la sublime félicité (uindobios). Matauo a voulu que tout être vivant et animé passe par toutes les formes d'espèces et d'existences dotées de vie pour qu'à la fin du parcours tout être animé acquière la science parfaite, la vie intelligente ainsi que la félicité. Et tout cela doit se passer au regard de l'intelligence des dieux et des mortels. Ceci, en vertu de la titanesque nature d'Anagantios, au regard calamiteux.

Q. : Êtes-vous d'avis que tout être vivant peut atteindre à la fin de ses pérégrinations et des ces cycles de vie la sphère de félicité en Uindobitu ?

R. : Je le crois, car on ne peut espérer la protection de la résidence de Matauo qu'après un long parcours. Matauo ayant la charge de tous les êtres qu'il a conçus et de leur assurer une vie riche et héroïque. Et ceci, tout en étant motivé par le désir bienveillant de voir tout être animé se défaire des tourbillons du désordre et du mal-être.

Q. : Pour quand cet heureux séjour en Uindobitu pour chaque être vivant et de quelle façon se produira cette fin de vie par l'Abredio ?

R. : Tout être vivant ou animé devra inévitablement passer par le siège de l'affranchissement situé dans les profondeurs d'Andumnon. C'est-à-dire, à partir des limites extrêmes du seuil de l'infime maintien de la vie chez l'être. Et de cet abîme, la nécessaire élévation de l'âme par son ascension vers la condition humaine dans l'espoir de l'ultime anéantissement et de l'illumination. Suite à cet anéantissement des éléments grossiers de l'être, les âmes passeront en Uindobitu ; mettant ainsi fin au nécessaire circuit des retours. Suite à tout ceci, il n'y aura plus de migration ou de passage d'une forme d'existence de l'une à l'autre que si l'entité, motivée par le désir d'accomplissement, en exprime librement la volonté. Ceci est une des options des constantes inhérentes à la sphère de l'Uindobitu et il en sera ainsi à tout jamais. De cet espace, aucune régression dans la sphère du Couiocanton, de la Vacuité, ou d'un autre passage par Abreidasedon, le siège de l'Affranchissement, n'est désormais nécessaire pour l'être accompli. Par cela, il est compris qu'il ne peut y avoir de félicité en Uindobitu, que par l'entente réciproque, ainsi que la communication et le renouveau de ces principes par l'expérience de la plus haute connaissance. Car c'est dans la connaissance élevée que l'Uindobitu est instrumentalisé.

Q. : Tout homme peut-il accéder à la sphère de l'Uindobitu à sa mort ?

R. : Ne va à sa mort en l'Uindobitu que celui, qui dans sa vie s'attache au plus haut dessein des dieux, à la bonté et au courage, à l'amitié et à l'amour, et ceci, dans la divine justice et la haute sagesse. Quand l'emportent ces mérites sur leurs contraires, nommément tout ce qui est vil, le malin, la corruption ainsi que le manque de compassion, de bienveillance, de protection d'autrui, de justice et de sagesse, l'homme accompli va, à son trépas en Uindobitu. De cette sphère, plus de chutes possibles, puisque la bonté est totale plénitude et elle remplit toute vacuité en prodiguant générosité et protection… Et ceci se produit à l'encontre de la souffrance et de la mort. L'être accompli s'élèvera alors vers la plus parfaite des sphères dans laquelle il demeurera éternellement. Cependant, si l'homme non accompli ne s'attache pas à la ferme et divine connaissance, il devra alors repasser par les cycles de vie à trépas, et ce, de vie en vie. Il passera ainsi par le siège de l'Anéantissement. Donc, sous ce joug, il reprendra une forme d'animation qui correspondra à sa nature, si ce n'est par élection, à celle de l'homme. Et ainsi donc, selon ses attaches, soit bonnes ou mauvaises, il pourra alors s'élever soit vers l'Uindobitu ou rechuter en Bitu là où il devra à nouveau périr. Il régressera alors sans cesse jusqu'à ce qu'il retrouve sa véritable nature puis s'attache au domaine du divin. Et c'est seulement à ce moment qu'il connaîtra la fin de l'obligation des cycles des retours ainsi qu'à toutes les souffrances qui s'y rattachent.




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Chapitre III

Les Trois Mondes
Andumnon - Bitu - Uindobitu

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Q. : Par combien de fois peut-on passer par Abreidasedon, le siège d'affranchissement ?


R. :
Plusieurs passages sont nécessaires et nul n'y passera que par nécessité. Une fois passé, n'y repassera que par négligence ; que par le non-respect de la fondamentale éthique morale ; que par le non-acquittement des dettes encourues dans les vies précédentes ou que par trop grande arrogance. La transgression entraîne l'adtalos, le paiement, nécessaire au passage.
Suite à cela, il devra porter le poids du trodma et reprendre la forme humaine jusqu'à ce que la dette soit payée. Voilà la rétribution, uopron, du transgresseur et la cause d'un nécessaire affranchissement. Et ceci sera de nombreuses fois répété jusqu'à la cessation de toute opposition.

Q. : Quels sont ceux qui doivent passer obligatoirement par l'Abreidasedon et quelle en est la cause ?


R. :
Tous les êtres qui ne sont pas en Uindobitu et ceux qui y retournent doivent passer par l'Abreidasedon. L'abredio, la transmigration, de la plupart des êtres devra être longue en raison des multiples états d'existence et des possibles régressions. Et la raison des régressions est en Couocanton, l'univers, car seule la Monade peut le traverser sans chuter. Car l'âme peut s'envoler en Couiocanton, dans le vide de l'espace, sans trouver refuge, et elle ne saurait y demeurer. Ainsi, d'autres retournent en Andumnon par trop grand orgueil et par défaut du sens divin. Or, il n'y a régression que par défaut d'orgueil et égoïsme.


Q. :
Tous ceux qui ont atteint Uindobitu, le monde de la félicité, après la nécessaire progression à partir d'Andumnon par l'affranchissement ne l'ont-ils pas fait à cause de l'orgueil ?
R. : Non ! Certains cherchèrent la sagesse et ils purent ainsi constater le tort causé par l'orgueil. Ils choisirent donc de se conduire selon l'ordre moral. Et par grande ascèse devinrent eux-mêmes des divinités ou messagers divins. C'est par cette expérience qu'ils apprirent des autres et comprirent la nature de l'univers et de l'éternité ainsi que celle du divin.


Q. :
Le danger de passer par le siège de l'affranchissement à partir du monde de la félicité n'existe-t-il pas encore comme il était jadis ?

R. :
Non ! Puisque l'orgueil et tout autre défaut seront surmontés avant que l'âme ne puisse une seconde fois atteindre Uindobitu, le monde de la félicité. Étant consciente et connaissant les effets néfastes des transgressions passées, l'âme craint la régression par les passions amour, haine. En Uindobitu sont à tout jamais les trois stabilités, nommément : la compassion, la patience et la connaissance.


Q. :
Les âmes qui retourneront en Uindobitu suite au passage par l'Abreidasedon seront-elles de même nature que celles qui n'ont jamais chuté dans les mondes inférieurs ?
R. : Oui ! Et elles jouiront des mêmes privilèges, car de même essence divine. Partageant les mêmes qualités, chacune ayant surmonté ses difficultés, elles ne se différencieront que par leurs expériences individuelles ou collectives. Ainsi, elles seront toutes établies dans leur divinité intégrale en tant que messagers divins.

Q. : Est-ce que toutes les formes et espèces d'êtres vivants continueront comme elles le sont présentement pour toujours ? Si oui, dites-moi pourquoi !

R. :
Oui ! Cela en vertu de l'autonomie et de la liberté de choix. Et les âmes bienheureuses iront entre elles comme bon leur semble fuyant la fatigue et les vicissitudes du Couocanton que seul le Dieu-Roi du Monde pourrait endurer. Ainsi, ceci est dans le but de faire l'expérience de toutes les connaissances et toutes les félicités possibles selon les capacités de chaque forme de vie et d'espèce. Éventuellement chacune renoncera aux illusions du monde et aux transgressions de l'être. C'est ainsi que par nécessitée et obligation, elles se conformeront au plan divin en toute harmonie. Ainsi elles connaîtront l'illumination, et conjointes au divin, elles seront préservées.

Q. : Comment ces choses seront-elles connues ?

R. :
Elles le seront au retour des Uidodunioi7, les grands sages, qui savent ces choses et qui en connaissent les mystères ainsi que la théologie relative depuis le fondement des âges, c'est-à-dire depuis l'avènement de Beliomaros, fils de Manogenos, fils du premier Manos. Et les Uidodunioi étaient de la nation des Pritenoi depuis l'âge des âges. Par la suite, les Uidodunioi furent institués selon les règles et usages permettant la transmission de la mémoire sans failles afin que puisse être conservée cette science. Par la suite, les Uidodunioi furent appelés Druides d'après les privilèges et usages des savants des Pritenoi puisque c'était après leur arrivée que cette règle fut établie. Et c'est par les entretiens du druidisme et de l'Auentia insufflée de l'Anatmon que cette science fut acquise. Aucune fausseté ne saurait découler de la divine Auentia. Là-bas dans les nations de Galatia, de Grèce et de Scythie, il y avait également des sages qui pouvaient aussi tirer de l'Auentia de semblables enseignements. Et après cela, la fin de l'Âge bénit est annoncée ainsi prophétisant la perte de l'ancienne sagesse avec l'institution du mensonge et de l'ignorance. Et après cela, la fin de cet Âge maudit est aussi annoncée avec le retour dans le monde des sages de Uindobitu où la science est à jamais gardée. Et là, les sages connaîtront un Auentia plus clair et prophétiseront des choses longuement tenues cachées. Car la connaissance ferme ne saurait être à tout jamais retirée du monde. Ceci est la volonté des Uidodunoi venus de l'âge des âges.

Q. : Comment peut-on obtenir l'Auentia, là où elle fait défaut, afin qu'un disciple puisse être fait Druide par celui qui est Druide ?

R. :
D'Auentia elle-même qui en est la muse gardienne. C'est-à-dire en s'adonnant aux pratiques d'ascèse qui augmentent l'inspiration ; par le joug qui lie l'ascète au divin ; par les exercices d'endurance ; par la pratique d'une bonne science tout en s'habituant à un bon et exemplaire mode vie. Pratiquer la bonté, la générosité, l'amour et l'amitié ; la justice, la paix et la miséricorde ; ainsi que le sacrifice, la dévotion et la compassion. Évitez l'orgueil, la convoitise, le vol, la méchanceté, la fornication, la cruauté, le meurtre, l'embuscade, la ruse, le mensonge, la tromperie ; enfin, toutes ces choses qui font corrompre l'âme et réduire l'Auentia ; c'est-à-dire, le mode par lequel l'Auentia arrive. Car là où elle n'est pas, on ne peut la retrouver.


Q. :
Est-ce dans la manière qu'elle s'obtient que la divine inspiration arrive ?
R. : C'est dans la manière de l'approcher que l'Auentia arrive. Que ceci soit tenu pour vrai. Par contre, d'autres sont d'avis que l'obtention n'est pas dans la méthode, mais dans l'attente. Ceci étant que les sages, les poètes, les dévots, les dieux gracieux et les messagers divins reçoivent l'Auentia comme un don qui n'est pas attendu. Auentia souffle de Uindobitu en Bitu, notre petit monde, comme une brise et nul ne sait où elle soufflera. Auela, la Brise, est la fille d'Auentia et elle est là pour instruire, mener et informer ceux qui lui sont attentifs. C'est-à-dire qu'elle vient du monde divin en messagère pacifique à ceux qui l'attendent. Et nul n'obtient ce don sans s'attacher au monde du divin et à la pratique de la sincérité, puis du vrai et à toute autre félicité.




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Chapitre IV Triandestatones -
Les Trois États
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Q. : Quels sont les trois états ?

R. :
La tristesse, la souffrance, et la félicité. Ainsi seront conditionnées l'Abredio, la migration en accord avec les trois principaux états de l'homme : celui de l'effort, celui du défi et celui de le la réflexion. Puis, le dunios, l'homme, chutera en Andumnon là où il retrouvera le dérèglement, la fatale nécessité, puis il rencontrera Dits, la dissolution. Pour échapper à cette inéluctable fatalité, au contraire, par la perfection il s'élèvera dans les éthers par l'attachement au principe du divin, puis atteindra l'ultime Uindobitu, le monde de la félicité. Ainsi, l'état de l'homme sera conditionné selon la prédominance d'une ou de l'autre de ces trois principales considérations : la tristesse en Andumnon, la souffrance en Bitu puis, la félicité en Uindobitu.

2. Les trois états d'existence sont : le non-être en Andumnon ; la vie en Dumnon ou Bitu, dans lequel il y a accroissement des connaissances, donc de la bonté ; et l'accomplissement en Uindobitu, là où il y a plénitude de bonté, de bravoure, de vérité, de connaissance et de félicité.




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Chapitre V
Le non-être - la vie - la mort
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Q. : En quelle partie du cosmos se trouve l'Andumnon ?

R. :
Dans la sphère inférieure là où il y a la plus infime animation de vie et là où il y a prédominance de mort sans autre condition possible.

Q. : Quelles sont les caractéristiques de la vie ?

R. :
L'animation par le feu de l'être, le souffle vital, la chaleur et la constance de cette condition jusqu'à échéance de la mort.

Q. : Quels sont les traits distinctifs de la mort ?

R. :
La perte d'animation, l'arrêt du souffle, la lourdeur, le froid, la corruption et la putréfaction.

Q. : En quoi consiste la nature de la mort et de la fatalité ?

R. :
Dans les caractéristiques de deux maux où l'un de ceux-ci est la cause de l'autre ; là où la lourdeur est cause de noirceur ; à savoir que ces deux causes de corruption sont chacune la cause de l'autre.

Q. : En quoi consiste la nécessité de l'animation et de la vie ?

R. :
Dans ses caractéristiques, c'est-à-dire dans son bouillonnement, sa brillance, son éclat et son maintient. Ou encore, l'incorruptible feu de l'être et du souffle vital ; l'un étant la cause de l'autre. D'où l'Anatmon, l'Âme et le Biuitos, la Vie.




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Chapitre VI
Abreida - la Transmigration

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Q. : En quoi consiste Abreida, la transmigration ?

R. :
Dans ce qui est sujet à l'attachement au matériel, au manque de courage, à l'association au non sacré, de l'obligatoire descente suite au Trodma, le poids que l'on porte, la tristesse, le désordre ; de même que l'Adtalos, la rétribution. Ainsi, l'être le plus crochu, le plus fautif, à sa mort prend vie dans le plus vil ver. De transformation en transformation, il devient meilleur pour enfin migrer jusqu'à l'homme. De là l'adage : " Ne piétine pas ton meilleur 4 ! " Ceci est dit à celui qui, par mépris et pour aucune raison, piétine un ver.



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Chapitre VII
Les origines de l'Homme, le Manos,
et du Monde

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Voici les questions relatives à l'homme et au monde.

Le Maître : Sais-tu qui tu es ?

Le Disciple : Je suis un homme dans la suite de Manogenos, fils de Manos, par la bienveillance de Matauo.

Le Maître : D'où viens-tu ?

Le Disciple : Des confins de la Mort, des profondeurs d'Andumnon, là où se trouve tout commencement dans la séparation de la plus fondamentale noirceur et infime lueur.

Le Maître : Comment es-tu venu d'Andumnon ?

Le Disciple : Je suis venu après être traversé d'état en état comme Matauo m'a guidé au travers la fatalité et la mort jusqu'à ce que je naisse sous la forme d'un homme par le don de Manogenos et de sa suite.

Le Maître : Qui a conduit cette migration ?

Le Disciple : Le premier homme qui fut le Manos, Beliomaros.

Le Maître : Qui est-il et quel est son nom ?

Le Disciple : Son nom est Belios le Grand, c'est-à-dire Belios Maros 5. Ainsi que Meneuos, de la maison de Matauo, l'éminemment bon, qui est nul autre que le père des dieux et des mortels. Manifestant apparence visible et formelle pour le bien et l'extension de l'humanité, il est apparu aussi brillant que le soleil ardent du matin. Il est d'entendement divin et peut-être entendu par l'homme. Par conséquent, il apparaitra au regard de l'homme de juste appréhension clairement et correctement sans l'aveugler.

Le Maître : Pourquoi est-il appelé Beliomaros?

Le Disciple : Parce qu'en tant que Belios, il est la fleur de Belos, le clair, et que c'est pour cela qu'on le dit Maros, grand. En tant que premier Manos, humain, il est le plus grand des hommes. En tant qu'hypostase des Deuoi, il est issu des dieux; et tout être second est par nature le fils du premier. C'est pour cela qu'on le dit Manogenos, Fils de L'Homme, puisqu'étant de l'engeance de Belos de manière particulière ; le manifesté est toujours de l'engeance du géniteur.

Le Maître : Manos, L'Homme, le Belios, est-il de même nature essentielle que Deuos Belos le Dieu Brillant ?

Le Disciple : En apparence, Belios Maros, le Manos, et Belos Deuos partagent la même essence. Belos est l'éclatante clarté et on ne sait pas où elle commence ou où elle finit dans l'extension du vaste monde, alors que Belios est comme un rayon tiré de l'orbe solaire. Belos ne peut n'être ni perçu ni compris par les êtres vivants, alors que Belios peut, en partie, être vu, entendu et compris, par la voie du raisonnement et des sens supérieurs. L'Homme qui appartient à Deuos, Dieu, et en tant qu'attribut divin, il est de même essence que lui, mais contrairement à celui-ci, est déterminé et sujet au changement. En ce sens il est le deuognatos, celui qui est né de Dieu. En regard à sa nature ou à sa qualité, Dieu, le Deuon, la divinité neutre, n'a ni origine ni anéantissement et n'est sujet ni au changement ni au dépérissement.

Le Maître : Comment l'homme et les autres êtres intelligents vinrent-ils au monde et comment le monde leur devint-il compréhensible ?

Le Disciple : Du sommeil du non-être, le plein être se manifesta et du pouvoir de ceci, se manifesta l'énergie et de l'énergie, tout devint apparent et compréhensible. Alors que l'Être suprême est non manifesté, il ne peut se dévoiler qu'à lui-même. Matauo, le père des vivants et des morts, l'essence du réel et de l'irréel, émit l'essence, le feu et la lumière de l'être en Beliomaros. Chacun de ces éléments essentiels prend la qualité du précédent et ainsi de suite, par sa position, il accumule les qualités du nombre et des séries. Par exemple, tout procède de cet ordre des choses : une pierre lancée au hasard forme un tas alors qu'une pierre placée sur un mur forme l'enceinte d'un clos ou d'une demeure ; de même qu'une pierre lancée dans un étang forme des cercles alors que celle lancée sur le sol émet un bruit sourd.

Le Maître : Comment peut-on distinguer ce qui est de ce qui n'est pas ?

Le Disciple : Ce qui est se manifeste, alors que ce qui n'est pas ne se manifeste pas. L'univers s'est manifesté à partir de parts subtiles d'énergie et d'éléments, à partir du temporel et du non temporel, du périssable et du non-périssable, ainsi que de l'essence et du réel. Ce qui est fait peut être défait alors que ce qui n'est pas fait ne peut être défait ; tels sont le temps et l'espace aux longs et aux courts circuits6.

Le Maître : Qu'est-ce que le Monde, le Cosmos ?

Le Disciple : Tout ce qui ne peut être autrement concernant la forme et la substance, l'essence et l'apparence. C'est-à-dire qu'en toute finalité il est voué à la destruction ou à l'anéantissement et qu'un jour, à la fin de l'Âge, il retournera au chaos originel. En ce qui est présentement vu, su et compris par l'homme, le Monde est. Concernant ce qui n'est pas, c'est-à-dire le non-être, la non-existence ainsi que la vacuité, tout cela est du domaine de la compréhension, et ce, relativement à ce qui est, existe et est plein en forme et en substance. Or, Deuon, le Dieu abstrait, ne peut n'être ni mesuré ni imaginé par les sens normaux de l'être mortel et dépasse ainsi les moyens de perception, de compréhension et d'entendement de l'homme. De même, Couiocanton, le domaine de la vacuité absolue dépasse la compréhension des êtres qui sont en Couocanton, le domaine de l'intégralité, voire du cosmos ou de l'univers. La vacuité, incommensurable, sans espace et profondeur, est intemporelle alors que l'intégralité avec profondeur et espace est temporelle. Le non-être ne peut changer alors que l'être est sujet au changement. De cette façon, ce qui est éteint, inanimé, en relation avec ce qui est animé, allumé du feu de l'être ne peut se manifester de lui-même.

Le Maître : Qu'est-ce qui est manifesté ?

Le Disciple : Sont manifestés les dieux, les hommes et les créatures. Les dieux sont d'esprit, de pensée et dépourvu de corps, les hommes sont de corps, de pensée et d'esprit alors que les créatures sont surtout dotées de corps et moindrement de pensée et d'esprit. Le don de vie est le souffle vital et le feu de l'être. Les dieux sont riches en dons, les hommes moins riches et les créatures encore plus pauvres. Les dieux sont libres et illuminés, les hommes doivent s'affranchir de leur sombre intérieur afin de connaître l'illumination alors que dans la nuit les créatures cherchent la lumière.

Le Maître : Quelle est l'origine du Manos, l'Homme ?

Le Disciple : Certains sages disent que l'esprit du premier Manos, Mangenos, est né de l'esprit du Menmen comme un poisson dans le torrent des eaux célestes. D'autres disent qu'il est né dans la matrice de la pensée divine alors que d'autres disent qu'il est sorti de l'eau primordiale dans la forme d'un œuf. Aussi, il est dit que la première semence bougeait comme un ver dans les eaux primordiales et que celui-ci pénétra l'œuf du monde alors que de celui-ci sortit une multitude de serpents. Et c'est suite à l'éclosion de cet œuf que le Manos prit forme. Ainsi, l'œuf se brisa en deux ; du haut est venue la voûte céleste, du bas les corps célestes et du centre les gazes dont l'atmosphère ainsi que les vents avec les huit directions et la voie céleste. De son cerveau sont venus les nuages, de son sang et de ses veines, la vaste mer et les cours d'eau, de sa chair, la terre et les montagnes, de ses os les pierres et de son souffle, l'air. De ce Manos, sont nés trois autres Manoi : de sa tête est venu le prêtre ; de son torse et de ses bras est venu le guerrier ; et du bas et des jambes est venu le peuple. D'autres disent que le Manos, à l'origine n'étant ni homme ni femme, s'est séparé en deux sexes distincts et que c'est du couple Belios et Danua que descendent les humains et les dieux.




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Chapitre VIII Origine du Monde -
Manogenos, le premier homme -
le premier signe
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Disciple et Maître

Disciple : Dis-moi, mon bon et discret maître, quelle est l'origine du monde et de toute chose visible, audible, sensible et intelligible ; d'où vinrent-elles et comment furent-elles faites ?


Maître : Anagantios, le calamiteux, les fit en prononçant Son Nom et en manifestant l'existence. Au même instant, simultanément, ô merveille, le monde et tout ce qu'il renferme s'élancèrent ensemble dans le monde et célébrèrent leur naissance par le plus éclatant et retentissant cri de joie ! Ils étaient semblables à ce que nous voyons d'eux actuellement et ils existeront autant qu'existe le père de l'Anéantissement qui n'est sujet ni à la corruption ni à la mort.

Disciple : De quels genres de matériaux furent formés les êtres vivants et mortels qui peuvent être connus par les sens humains, la vue, l'ouïe, le touché, la compréhension, la perception et les produits de l'imagination ?


Maître : Ils furent faits de Minoredo (semblable à la matière imparticulée des Pythagoriciens) 6, les petits cours, c'est-à-dire des éléments réduits à leurs plus infimes particules et minuscules atomes. Chaque particule étant douée de mouvement, car l'Anatmon était en chaque parcelle entier et unique comme dans l'espace multiforme du Couiocanton et dans l'étendue de l'infini. L'Anatmon fut en chacune des particules du Minoredo et de la même manière en elles collectivement dans leurs agrégations conjuguées. De là, la voix d'Anagantios qui est la vibration de toute particule en Minoredo autant qu'il est possible d'estimer ou d'évaluer leurs qualités et nombres. Ainsi, la vibration de toute particule est exprimée en exclamations sonores. Anatmon, l'Âme, l'essence de l'être, étant dans la particule comme sa vitalité et chaque particule ou atome est dans l'essence de l'être et dans l'existence. C'est pour cela qu'il est dit que l'essence divine a son origine en Minoredo, c'est-à-dire qu'elle n'a ni commencement ni fin.

Disciple : Comment qualifiait-on l'existence avant que la conscience divine n'en prononce le nom ?

Maître : Contrairement à ce qu'elle est présentement, elle était sans qualification ; c'est-à-dire sans distinction de bien ou de mal et sans commencement ou fin. Par cette voix primordiale, est rendue possible toute animation ainsi que sa transmigration. Quoiqu'en transmigration on ne voie ni la forme ni la chose telle qu'elle existe, sauf si on l'appréhende au moyen de l'étude méthodique ou par la logique du raisonnement ; par exemple, l'Entité divine ainsi que la manifestation de sa paix sont présentes en toutes choses et rien n'existe sans celles-ci. C'est pourquoi il y avait de la bonté en chaque chose - un monde bienheureux et un heureux d'affranchissement de tout malheur de concert avec la puissance de l'être. Et partout où l'Anatmon se trouve, et ce, dans chaque atome du Minoredo, le malheur est impossible, car il ne peut avoir de place pour le malheur dès que la bonté du divin se déverse dans les trois mondes quant à l'espace et à la durée du temps. Par cause de malheur ou de tout ce qui lui ressemble, il ne peut exister la moindre chose dans l'entourage du vide sidéral.

Disciple : Quel jugement se forme-t-on de la création du multimonde, par quel acte il fut créé et qui donna naissance au cosmos, c'est-à-dire au Ciel et à la Terre et à tout ce qui est dedans, au dehors, ou entre les deux ?

Maître : Quand arriva cette création et par qui ? Peut-être par l'impulsion du désir d'exister, peut-être par la divine nécessité ou l'ultime bonté. L'Être suprême en raison de son inépuisable bonté déborda de son cours majestueux aussi incompréhensible que ce fut pour la compréhension de l'homme. Il en résulta un accroissement de tout bien et de tout don, car tout bien ne peut être possédé sans infinie bonté dans un incommensurable espace.

Disciple : Qui fut le premier Manogenos ou humain ?
Maître : Meneuos l'âgé, fils des trois exclamations, fut le premier Manogenos. Il fut appelé ainsi parce qu'en tant qu'hypostase, les trois premiers sons jaillirent de sa bouche, nommément les Triuaidoi, la vocalisation des trois signes par lesquels est désigné l'Anatmon, l'Âme du Monde. Et cela, par le bon entendement du sens accordé au premier Verbe. Ainsi, instantanément et de concert avec l'expression du chant sacré, Meneuos vit les trois rayons de lumière par lesquels il exprimât le symbole et sa forme. Or, ce fut de ces formes et de leurs divers emplacements que Meneuos fit les dix premières lettres du langage sacré. Et c'est par elles, variablement ordonné, qu'il investit la langue brittonique d'images et de symboles. Ainsi donc, c'est par la compréhension des multiples combinaisons des dix signes qu'il est possible de traduire les sons cachés.

Disciple : Mon bien aimé maître, montrez-moi le pouvoir et secret des trois signes primitifs et des formes des dix symboles que Meneuos créa à partir des combinaisons variées de ces trois. Maître : Je n'en ai ni le droit ni la permission, puisque les mystères des dix premiers symboles, étant les trois piliers du secret des Druides d'Albion et doivent ainsi être gardés secrets. 7 Avant que le disciple n'en soit contraint par le pouvoir de l'obligation du serment, la révélation de leurs secrets ne lui sera pas accordée. Ainsi donc, le secret ne peut être révélé que par la vision, sans musique, sans psalmodie, sans paroles et sans voix. Ce qui ne peut se produire que si le disciple passe par tous les grades de son cursus d'apprentissage. Néanmoins, au-delà des dix lettres secrètes, les seize autres lettres sont dessinées autrement et celles-ci donc, je suis en mesure de vous les montrer. Je suis alors autorisé de vous les montrer tout en prononçant leurs sons ainsi que de vous dévoiler leurs pouvoirs inhérents et ceci, bien avant que leur démonstration, par un sincère désir d'apprentissage, soit complétée. C'est ainsi que se présente l'enseignement entourant les seize symboles, leur usage et leur application.


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NOTES :


1. *Meneuos > Menw " l'intelligent " ; doublet, jumeau ou compagnon de Math < *Matus " l'ours", en jeux de mots avec Matos "complet, sans défaut ".

2. *Anagantios Cauaros > Einigant Gawr / Einigan / Einiged / Einiget ; " géant calamiteux ", Anagantios " calamiteux + cauaros " géant ", un titan, le premier fils de Huon < *Suonos " preste, prompt " ; équivalent brittonique du Dits Ater gaulois et du Dispater romain.

3. *Matauo > Mathonwy " débonnaire, plutôt bon " ; l'ancêtre primordial et père de la *Danua > Dôn " l'impétueuse ", la Déesse Mère.

4. *Primis / *Qrumis > Pryf " ver " ; en jeu de mots avec : Premu " avant ", c'est-à-dire le germe de l'être.

5. *Belios Maros / *Belos Maros / *Belomaros > Beli Mawr " le grand du clair, du brillant " ; c.f. grec Bélos, grand-père des Danaïdes.

6. *Minoredo > Manred " petits cours, cours menus ".

7. *Uidoduniate > Gwyddoniaid, nominatif pluriel collectif (Uidodunioi au pl. et Uidodunios au sing.) " savants ", " grands sages ", " hommes de science ".







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