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Comment ont-ils disparu. . . . ???

La théorie de la mort lente
50 millions d'années avant J-C.
L'une des théories les plus simples de l'extinction des dinosaures invoque une modification progressive du climat de la terre. Tandis que les continents continuaient leur dérive, il y a 60 millions d'années, de nouvelles montagnes se sont dressées et le niveau de la mer a baissé graduellement. A la suite de ces phénomènes, la température moyenne de l'air à la surface de la terre a pu baisser de 17 degrés ou plus, entraînant une modification du climat et l'apparition de nouvelles espèces végétales. Certains scientifiques pensent que les dinosaures ne se sont pas adaptéà ce refroidissement du climat. S'ils étaient réellement des animaux à sang froid, ce refroidissement a du les rendre plus léthargiques et moins apte à chasser et à rechercher leur nourriture. Il est également possible que les dinosaures ne se soient pas adaptéà la nouvelle végétation de planteà fleurs et de feuillus qui prospèrent dans un climat plus frais. Aussi convaincante que semble cette théorie, elle n'explique cependant pas pourquoi les dinosaures n'ont pas
tout simplement émigré vers les régions tropicales beaucoup plus chaudes

Qui a tué les dinosaures...?
65 millions d'années avant J-C
L'enquête de Luis Alvarez sur l'affaire du massacre des dinosaures a débuté il y a plusieurs années, lorsque le fils de notre détective physicien, lui-même géologue, a mis le doigt sur une énigme : un métal rare, l'iridium, avait été trouvé dans des échantillons rocheux.
L'iridium est un métal jaune pâle dont le nom provient d'un mot latin signifiant "arc-en-ciel à cause des couleurs qu'il donne aux liquides. Très rare sur Terre, ce métal était pourtant présent en quantité considérable dans les échantillons du géologue. Pourquoi ?
Ces échantillons provenaient de la mince couche de sol qui se trouve immédiatement au-dessus de la couche oû les dinosaures sont morts. Au cours des milliards d'années de l'histoire de notre planète, la terre et les rochers se sont détachés des montagnes et, balayés par le vent ou charriés par des cours d'eau, se sont déposés en couches successives dans les vallées.
Il semble que le même phénomène se soit produit sur toute la surface de la Terre : sous la couche d'iridium, les dinosaures et d'autres formes de vie prospéraient ; au-dessus, il n'en restait presque plus rien. Quelque chose de terrible a dû se produire lorsque la couche d'iridium s'est formée. Quelque chose qui a détruit la majeure partie de la vie sur Terre.
Mais quel phénomène a pu provoquer une telle catastrophe ?
Des années durant, de nombreuses théories ont été proposées. Certains scientifiques pensent que le climat s'est refroidi et que les espèces vivantes n'ont pas survécu au froid. Telle était la théorie la plus répandue avant l'intervention de Luis Alvarez. Mais pourquoi le climat aurait-il changé ? Quelques-uns pensent qu'il y a eu une énorme éruption volcanique qui a pollué l'air et les eaux. Luis Alvarez proposa une théorie complètement différente. Lorsque son fils lui parla de la couche d'iridium, il remarqua qu'il existait un endroit oû ce métal était assez courant : l'espace. Comment savons-nous que l'espace est plus riche en iridium que notre planète ? Parce qu'on en trouve en grande quantité dans les météorites (nom donn à tout objet métallique ou rocheux qui heurte la surface de la Terre) alors que généralement les roches terrestres en contiennent peu.
La plupart des géologues étudient habituellement des roches terrestres et connaissent peu celles de l'espace. Alvarez, lui, avait l'habitude de pense à l'espace. Tel Sherlock Holmes percevant l'indice à côté duquel tous les autres détectives étaient passés sans rien voir, il fit un rapprochement entre les dinosaures et l'espace.
En outre, Alvarez connaissait bien les phénomènes d'explosion. Il avait travaillé sur la bombe atomique pendant la deuxième guerre mondiale. Pour qu'un météorite ait exterminé les dinosaures sur toute la planète, il fallait qu'il soit de belle taille.


Alvarez savait que l'espace regorge de tels titans, certains beaucoup plus gros que celui qui a laissé un cratère de 1,2 kilomètre de diamètre en Arizona (Meteor Crater).
Alvarez, son fils et d'autres scientifiques ont commencé à s'attaquer aux points de détail. De quelle taille devait être le météorite ? Quelle était la probabilité d'une chute d'un tel bloc rocheux sur la Terre en 65 millions d'années ? Quels seraient les effets d'une telle explosion ?
Et s'il heurtait l'océan et non la terre ferme ? Quels seraient les effets sur l'atmosphère ? Comment ses victimes seraient-elles tuées : par la chaleur, par empoisonnement ou autrement ?
Avant toute chose, il fallait confronter la théorie avec les faits. Existait-il des faits connus qui infirmaient la théorie ? Et le cas échéant, se pourrait-il que les "faits" soient faux ? Les scientifiques se sont mis àcalculer les effets de la plus grande explosion que le monde ait jamais connue.
La déflagration a dû être assez puissante pour projeter de la poussièr à des milliers de kilomètres. Les calculs ont permis d'établir qu'un météorite de dimension inférieur à dix kilomètres ne pouvait y parvenir. Les scientifiques estimaient que l'espace contenait suffisamment d'astéroïdes de la taille voulue, soit environ la hauteur de l'Everest, pour que l'une d'elles nous tombe dessus tous les cent millions d'années environ. Les astéroïdes de taille très supérieure sont beaucoup plus rares, on ne peut donc pas les soupçonner d'avoir commis le meurtre. Qu'arriverait-il si l'Everest était précipité sur la Terre à la vitesse d'un météorite (environ 40 kilomètres par seconde) ?
Cela serait équivalent à l'explosion de millions de bombes H en même temps. Que l'impact se fasse dans l'océan ou sur la terre ferme, des millions de tonnes de débris seraient projetés très loin dans une haute couche de l'atmosphère, la stratosphère, oû les particules légères flottent pendant des années. La lumière du soleil serait voilée comme par temps couvert, et le monde se refroidirait. Puisque les plantes utilisent la lumière du soleil pour produire la nourriture des animaux, les plantes périraient et les animaux mourraient de faim. C'est d'ailleurs probablement ainsi que sont morts les dinosaures : de faim. Le fier brontosaure, le féroce tyrannosaure, le stégosaure cuirassé, tous sont morts en criant famine dans un monde froid et sombre. Pourquoi toutes les formes de vie n'ont-elles pas disparu ? Quelques graines étaient restées en terre et attendaient le retour du soleil. Certains animaux ont survécu en se nourrissant des cadavres d'autres créatures.
En 1980, l'équipe d'Alvarez publia sa théorie dans la revue "Science" et déclencha une controverse orageuse. Les géologues, qui ne tiennent généralement aucun compte de l'astronomie, jugeaient en majorité cette hypothèse ridicule. Au contraire, les astronomes l'accueillirent à bras ouverts, heureux qu'ils sont toujours de constater que leurs recherches s'appliquent à notre planète. Le débat ne s'est pas arrêté là. Comme de plus en plus de découvertes venaient confirmer la théorie d'Alvarez, de nombreux géologues ont fini par l'admettre.

Les astronomes, pour leur part, préfèrent croire aujourd'hui que les dinosaures ont été tués par des comètes plutôt que des météorites. L'effet aurait été en gros le même, mais la Terre a probablement été touchée par plus de comètes de cette taille que de météorites, ce qui nous ramène pour l'essentiel à la théorie d'Alvarez. Oû se trouve le cratère ? Les indices semblent désigner la province de Yucatan au Mexique, oû il serait comblé par des alluvions et recouvert par la jungle. C'est la "pièce à conviction" qui manque à la théorie d'Alvarez : la seule preuve démontrant de façon irréfutable la culpabilité du meurtrier venu de l'espace.