"Car tout apparaît continu dans la nature, et le monde vivant forme une trame ininterrompue ; tous les êtres vivants dérivent les uns des autres, sont liés par un même mouvement à travers le temps. Il n'y a pas de différence de nature, mais seulement de complexité, entre le monde vivant et le monde inanimé ; plus s'affine l'analyse chimique, plus elle montre l'identité des lois qui les régissent." (Barbault, Connaissance de l'astrologie, Seuil, 1975, p.70)
[Source du texte suivant : André-Pierre Boucher (L'astrologie et vous, Les Éditions du Jour, 1966)]
FEU
BÉLIER
Avril. Feu du bourgeonnement. Du printemps qui éclate. De
la victoire du jour sur la nuit. Feu de l'instinct,
primitif, énorme, où tout commence. C'est l'homme au départ
de l'existence, l'enfant avec son univers d'enthousiasme,
de colère, de dépression subite parfois génial, parfois
dévastateur, toujours neuf et qui préside à la grande
naissance des choses. Le sacrifice premier. L'exaltation du
soleil.
LION
L'été. Le feu ennobli de la maturité et de la réussite. Le
temps où tout mûrit avec calme et certitude. Le père. Celui
qui conseille et dirige ; plus apaisé. Le feu aussi des
grandes colères tenaces et "royales". L'or des moissons et
des palais. L'homme de quarante ans qui reçoit, grave, les
hommages qui lui sont dus. Le feu de la protection et des
passions tranquilles.
SAGITTAIRE
Le troisième feu. Celui qui purifie. Signe de la dignité et
de l'Orgueil. Dans les maisons de novembre où l'on se
réfugie à cause du froid nouveau. Feu dirigé et transposé,
alimenté par l'idéal et la spiritualité. Le soir au coin du
feu quand l'homme regarde et songe, pense et médite sur le
jour fini et l'existence qui s'achève et recueille la
dernière lumière de la connaissance avant l'adieu et les
grands froides possibles de l'éternité noire.
TERRE
TAUREAU
La terre neuve du mois de mai et des labours. Les sillons.
La terre des jardins futurs, retournée, frustre et qui
cache sous son apparence "primitive" la délicatesse des
lilas sur le point d'éclater. Le signe de la maison, de la
famille. La terre de la possession, des biens qu'on
acquiert. Le paysan-laboureur. Obstination. Sensualité. La
première certitude entrevue. La sécurité et le désir
d'obtenir.
VIERGE
À partir de la fin du mois d'août, le temps des récoltes et
de la moisson. Terre de prévoyance, de calcul, d'inventaire
et d'engrangement. La terre apprivoisée et certaine,
mesurée, précise. Nourricière, distributrices et
parcimonieuse. La terre des fines herbes, de la gastronomie
et des feuilles médicinales. Physiquement et
psychologiquement. L'économie, la mesure équitable. Les
greniers et les granges remplis en prévision des prochains
froids. La terre du travail minutieux et patient. Le signe
de la fourmi besogneuse. La fin de l'été.
CAPRICORNE
L'hiver. La terre dépouillée, gelée, cristallisée sous les
froids et les neiges de janvier. La graine enfouie,
ensommeillée en attendant le grand chaos du printemps.
Temps de la méditation, du dépouillement et du
recueillement. Les épreuves. Le silence. Le signe de la
Montagne. Aussi, la terre des lieux désolés et inquiétants.
Le monastère, l'hôpital en retrait. La prison et les champs
désertiques du Grand Nord. Terre de persévérance dans
l'adversité, de l'entêtement dans l'épreuve. Un besoin de
malheur. La sagesse l'ermite et du penseur. L'endroit
précis - terre mesurée, dernière demeure de l'homme : le
cimetière.
AIR
GÉMEAUX
Les matins de juin qui embaument de leurs parfums de fleurs
et de vents frais. L'air de notre enfance, éthéré,
chatoyant, plein de rumeurs heureuses et de chansons. Les
prochaines vacances. Le désir de s'évader. Le monde des
oiseaux et des papillons. Aussi, parfois, la cruauté de
l'enfance. Les pluies soudaines aussitôt suivies
d'heureuses accalmies. L'insouciance qui préside aux jeux -
plus ou moins innocents ! - la fuite devant la réalité. Le
temps où des jardins et des premières romances. Les voyages
qu'on rêve.
BALANCE
L'équinoxe d'automne. L'air doré, tantôt doux et frisquet
des premiers gels qui font rougir et tomber les feuilles.
Le temps de la conciliation, l'air de l'entente et de la
justice. La balance qui cherche le compromis et l'harmonie.
Des instants d'été qui s'éternisent encore un peu. Parfois,
l'indécision, les atermoiements et la versatilité. L'air de
la mélancolie devant tout ce qui fuit et s'enfuit. Les
souvenirs de jeunesse et de vacances. L'air un peu triste
des photographies et des retours à l'école. La nuit qui peu
à peu écourte le jour et annonce l'hiver.
VERSEAU
Céleste, lumineux et lointain. L'air froid d'hiver. Celui
des planètes, de l'univers, de la recherche spatiale. L'air
sidéral, boréal et cristallin. La musique de Mozart. Les
aventures de Jules Verne. L'air des Anges et de l'idéal. La
conquête de l'absolu. du monde à part des autres. De
l'aventure intérieure. L'instant de l'hiver - compromis
entre le dépouillement du Capricorne et l'indécision des
Poissons - quand tout est suspendu. Comme de hauts miroirs
de gel et de glace bleue où l'âme se regarde et s'admire.
La pureté initiale. Les clairs de lune sur les neiges de
minuit.
EAU
CANCER
Juillet. L'été qui commence. L'eau des ruisseaux qui
vagabondent à travers le champ de nos vacances. Caprices,
rêve, douceur de vivre. L'eau originelle. Le signe de la
mère. Le sein, le refuge, le temps de l'enfantement. L'eau
des fontaines parmi les massifs de roses, de belles soirées
sur les terrasses. La source des bois. Le désir d'aimer. Le
chalet avec ses étangs. Le premier temps qui fuit. Les
rendez-vous sentimentaux au bord des lacs. Eau claire,
étoilée et fragile de tendresse et de poésie.
SCORPION
Marais d'automne. Lourds et bruns de froid et de feuilles
mortes. L'apparence des eaux qui dorment, immobiles mais
qui cachent la profondeur des secrets et tourments. La
lutte contre la mort des choses. Le monde détruit par
l'intérieur. Dostoïevsky, Picasso, Rimbaud. Le temps de la
Toussaint. Les grandes pluies interminables de novembre et
les routes mouillées, noyées d'eau brune, sale où tout
croupit. En attente. Avant la lointaine renaissance
d'avril. La graine qui lentement, péniblement va s'enfouir
dans la terre. Le rêve initial au plus loin de l'âme. La
fin.
POISSONS
Les grandes eaux abyssales. La mer. L'océan en furie, aux
vagues énormes et chaotiques, mystiques. En février-mars
quand l'hiver se retire, que les neiges fondent,
lamentables et laissent entrevoir - coupées de tempêtes
subites - des morceaux de terre. L'univers en marche. Le
message messianique. Le monde du rêve, de la prière et du
délire, imprécis, vaste, douloureux encore, mal à l'aise
vis-à-vis du prochain Bélier : renaissance et lumière
d'avril. Le signe de la peur et de la communion. Et malgré
tout... l'espoir !
|