CITATIONS (24e Partie)

1- « Il n’y a, dis-je, que les amateurs du hasard, les fatalistes de l’inspiration et les fanatiques du vers blanc qui puissent trouver bizarres ces minuties. Il n’y a pas de minuties en matière d’art. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.19, p.190 [L’Art romantique, G-F, 1968]

2- « Il sera toujours utile […] de faire voir aux gens du monde quel labeur exige cet objet de luxe qu’on nomme Poésie. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.20, p.194 [L’Art romantique, G-F, 1968]

3- « La femme qui veut toujours faire l’homme, signe de grande dépravation. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.24, p.216 [L’Art romantique, G-F, 1968]

4- « […] madame Bovary est restée un homme. Comme la Pallas armée, sortie du cerveau de Zeus, ce bizarre androgyne a gardé toutes les séductions d’une âme virile dans un charmant corps féminin. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.25, p.224 [L’Art romantique, G-F, 1968]

5- « […] ce double caractère de calcul et de rêverie qui constitue l’être parfait. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.226 [L’Art romantique, G-F, 1968]

6- « On a souvent répété : Le style, c’est l’homme ; mais ne pourrait-on pas dire avec une égale justesse : Le choix des sujets, c’est l’homme ? » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.235 [L’Art romantique, G-F, 1968]

7- « Pour devenir tout à fait populaire, ne faut-il pas consentir à […] se montrer un peu populacier ? En littérature comme en morale il y a danger, autant que gloire, à être délicat. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.240 [L’Art romantique, G-F, 1968]

8- « […] l’écrivain qui ne sait pas tout dire, celui qu’une idée si étrange, si subtile qu’on la supposât, si imprévue, tombant comme une pierre de la lune, prenait au dépourvu et sans matériel pour lui donner corps, n’est pas un écrivain. » -Théophile GAUTIER- (cité par Baudelaire) Partie IV, chap.27, p.241 [L’Art romantique, G-F, 1968]

9- « Il est permis d’avoir quelques fois de l’esprit, comme au sage de faire une ribote, pour prouver aux sots qu’il pourrait être leur égal, mais cela n’est pas nécessaire. » -Théophile GAUTIER- (cité par Baudelaire) Partie IV, chap.27, p.242 [L’Art romantique, G-F, 1968]

10- « Bien que le Vrai soit le but de l’histoire, il y a une Muse de l’histoire, pour exprimer que quelques-unes des qualités nécessaires de l’historien relèvent de la Muse. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.245 [L’Art romantique, G-F, 1968]

11- « La sensibilité du cœur n’est pas absolument favorable au travail poétique. Une extrême sensibilité du cœur peut même nuire en ce cas. La sensibilité de l’imagination est d’une autre nature ; elle sait choisir, juger, comparer, fuir ceci, rechercher cela, rapidement, spontanément. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.249 [L’Art romantique, G-F, 1968]

12- « Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.250 [L’Art romantique, G-F, 1968]

13- « Tout homme qu’une idée, si subtile et si imprévue qu’on la suppose, prend en défaut, n’est pas un écrivain. L’inexprimable n’existe pas. » -Théophile GAUTIER- (cité par Baudelaire) Partie IV, chap.27, p.251 [L’Art romantique, G-F, 1968]

14- « S’il est un sentiment vulgaire, usé, à la portée de toutes les femmes, certes, c’est la pudeur. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.254 [L’Art romantique, G-F, 1968]

15- « Il en est des vers comme de quelques belles femmes en qui se sont fondues l’originalité et la correction ; on ne les définit pas, on les aime. » -BAUDELAIRE- Partie IV, chap.27, p.258 [L’Art romantique, G-F, 1968]

16- « Sitôt que vous voulez me donner l’idée d’un parfait artiste, mon esprit ne s’arrête pas à la perfection dans un genre de sujets, mais il conçoit immédiatement la nécessité de la perfection dans tous les genres. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.31, p.308 [L’Art romantique, G-F, 1968]

17- « […] pour vraiment limité qu’il soit, le domaine de la poésie n’en est pas moins, par le droit de génie, presque illimité. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.31, p.314 [L’Art romantique, G-F, 1968]

18- « Mais l’origine de cette gloire n’est pas pure ; car elle née de l’occasion. La poésie se suffit à elle-même. Elle est éternelle et ne doit jamais avoir besoin d’un secours extérieur. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.33, p.319 [L’Art romantique, G-F, 1968]

19- « Le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est sublime parce qu’il est absurde. Quia absurdum » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.34, p.323 [L’Art romantique, G-F, 1968]

20- « Parmi les innombrables préjugés […], notons cette idée qui court les rues, […] à savoir qu’un ouvrage trop bien écrit doit manquer de sentiment. Le sentiment, par sa nature populaire et familière, attire exclusivement la foule, que ses précepteurs habituels éloignent autant que possibles des ouvrages bien écrits. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.34, p.324 [L’Art romantique, G-F, 1968]

21- « L’âme du lyrique fait des enjambées vastes comme des synthèses ; l’esprit romancier se délecte dans l’analyse. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.37, p.336 [L’Art romantique, G-F, 1968]

22- « Tout poète lyrique, en vertu de sa nature, opère fatalement un retour vers l’Eden perdu. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.37, p.336 [L’Art romantique, G-F, 1968]

23- « Mais si, vraiment ! le poète sait descendre dans la vie ; mais croyez que s’il y consent, ce n’est pas sans but, et qu’il saura tirer profit de son voyage. De la laideur et de la sottise il fera naître un nouveau genre d’enchantement. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.37, p.339 [L’Art romantique, G-F, 1968]

24- « […] l’art moderne a une tendance essentiellement démoniaque. Et il semble que cette part infernale de l’homme, que l’homme prend plaisir à l’expliquer lui-même, augmente, journellement, comme si le diable s’amusait à la grossir […] » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.37, p.339 [L’Art romantique, G-F, 1968]

25- « […] les glapissements de l’ironie, cette vengeance du vaincu. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.37, p.339 [L’Art romantique, G-F, 1968]

26- « […] un vrai poète, sérieux et méditatif, à horreur de la confusion des genres, et il sait que l’art n’obtient ses effets les plus puissants que par des sacrifices proportionnés à la rareté de son but. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.39, p.350 [L’Art romantique, G-F, 1968]

27- « Action, réaction, faveur, cruauté, se rendent alternativement nécessaires. Il faut bien rétablir l’équilibre. » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.40, p.357 [L’Art romantique, G-F, 1968]

28- « […] la grammaire sera bientôt une chose aussi oubliée que la raison, et, au train dont nous marchons vers les ténèbres, il y a lieu d’espérer qu’en l’an 1900 nous serons plongés dans le noir absolu. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.41, p.362 [L’Art romantique, G-F, 1968]

29- « [Il] insiste avec fureur ; il ne veut pas omettre un détail, ni oublier une confidence ; il ouvre la plaie pour mieux la montrer, la referme, en pince les lèvres livides, et en fait jaillir un sang jaune et pâle. » -BAUDELAIRE- (à propos de Léon Claudel) Partie VII, chap.41, p.363 [L’Art romantique, G-F, 1968]

30- « Le suprême mérite de l’art eut consisté à rester glacial et fermé, et à laisser au lecteur tout le mérite de l’indignation. L’effet d’horreur en eut été augmenté. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.41, p.364 [L’Art romantique, G-F, 1968]

31- « Beaucoup de gens croient que la satire est faite avec des larmes, des larmes étincelantes et cristallisées. En ce cas, bénies soient les larmes qui fournissent à l’occasion du rire, si délicieux et si rare, et dont l’éclat démontre d’ailleurs la parfaite santé de l’auteur. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.42, p.366 [L’Art romantique, G-F, 1968]

32- « Il y a quelque chose de si absolument étrange dans cette tache noire que fait la pauvreté sur le soleil de la richesse […], qu’il faudrait qu’un poète, qu’un philosophe, qu’un littérateur fût bien parfaitement monstrueux pour ne pas s’en trouver parfois ému et intrigué jusqu’à l’angoisse. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.44, p.374-375 [L’Art romantique, G-F, 1968]

33- « N’est-il pas utile que de temps à autre le poète, le philosophe, prennent un peu le Bonheur égoïste aux cheveux, et lui disent, en lui secouant le mufle dans le sang l’ordure : « Vois ton œuvre et bois ton œuvre »? » -BAUDELAIRE- Partie VI, chap.44, p.379-380 [L’Art romantique, G-F, 1968]

34- « La haine d’un homme médiocre est toujours une haine immense. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.382 [L’Art romantique, G-F, 1968]

35- « Eh ! que m’importe à moi la source, si je jouis du génie ! » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.384 [L’Art romantique, G-F, 1968]

36- « Pour taper sur le ventre du colosse, il faut pouvoir s’y hausser. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.385 [L’Art romantique, G-F, 1968]

37- « Le propre des sots est d’être incapables d’admiration et de n’avoir pas de déférence pour le mérite, surtout quand il est pauvre. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.385 [L’Art romantique, G-F, 1968]

38- « Villemain obscur, pourquoi ? Parce qu’il ne pense pas. Horreur congénitale de la clarté, dont le signe visible est son amour du style allusionnel. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.385 [L’Art romantique, G-F, 1968]

39- « […] toute phrase doit être en soi un monument bien coordonné, l’ensemble de tous ces monuments formant la ville qui est le livre. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.386 [L’Art romantique, G-F, 1968]

40- « Phraséologie toujours vague ; les mots tombent, tombent de cette plume pluvieuse, comme la salive des lèvres d’un gâteux bavard ; phraséologie bourbeuse, clapoteuse, sans issue, sans lumière, marécage obscur où le lecteur impatienté se noie. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.386 [L’Art romantique, G-F, 1968]

41- « Je vous plains, monsieur, d’être si facilement heureux. […] Arrière les indiscrets qui troublent la somnolence de votre bonheur ! » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.45, p.411-412 [L’Art romantique, G-F, 1968]

42- « Décadence. C’est un mot bien commode à l’usage des pédagogues ignorants, mot vague derrière lequel s’abritent notre paresse et notre incuriosité. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.47, p.414 [L’Art romantique, G-F, 1968]

43- « Quand le diable devient vieux, il se fait…berger. Allez paître vos blancs moutons. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.47, p.413 [L’Art romantique, G-F, 1968]

44- « La franchise absolue, moyen d’originalité. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.50, p.423 [L’Art romantique, G-F, 1968]

45- « […] le grand homme a besoin, pour exister, de posséder une force d’attaque plus grande que la force de résistance développée par des millions d’individus. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.50, p.424 [L’Art romantique, G-F, 1968]

46- « Je ne prétends pas que la Joie ne puisse pas s’associer avec la Beauté, mais je dis que la Joie en est un des ornements les plus vulgaires […] » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.50, p.425 [L’Art romantique, G-F, 1968]

47- « Deux qualités littéraires fondamentales : surnaturalisme et ironie. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap. p.425 [L’Art romantique, G-F, 1968]

48- « Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité, c’est le génie. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.50, p.426 [L’Art romantique, G-F, 1968]

49- « Ivresse d’humanité. Grand tableau à faire. Dans le sens de la charité. Dans le sens du libertinage. Dans le sens littéraire […] » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.50, p.428 [L’Art romantique, G-F, 1968]

50- « Voltaire, comme tous les paresseux, haïssait le mystère. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.50, p.429 [L’Art romantique, G-F, 1968]

51- « Défions-nous du peuple, du bon sens, du cœur, de l’inspiration, et de l’évidence. » -BAUDELAIRE- Partie VII, chap.50, p.430 [L’Art romantique, G-F, 1968]

52- « Je mettrai l’orthographe même sous la main du bourreau. » -Théophile GAUTIER- (cité par Baudelaire) Partie VII, chap.50, p.432 [L’Art romantique, G-F, 1968]

53- « La jalousie possède l’étonnant pouvoir d’éclairer l’être unique d’intenses rayons et de maintenir la multitude des autres […] dans une totale obscurité. » -Milan KUNDERA- Partie 1, chap.8 [La valse aux adieux, Folio,1973]

54- « Il a toujours été convaincu (et il a sur ce point la conscience agressivement pure) que s’il lui arrive de mentir à sa femme, c’est uniquement parce qu’il veut l’épargner, la mettre à l’abri de toute déconvenue, et que c’est elle, par sa suspicion, qui se fait elle-même souffrir. » -Milan KUNDERA- à propos de Klima, Partie 1, chap.9 [La valse aux adieux, Folio,1973]

55- « J’ai quelquefois l’impression que si je recherche d’autres femmes c’est uniquement à cause de ce ressort, de cet élan et de ce vol splendide (plein de tendresse, de désir et d’humilité) qui me ramène à ma propre femme que chaque nouvelle infidélité me fait aimer davantage. » -Klima- (Milan KUNDERA) Partie 2, chap.2 [La valse aux adieux, Folio,1973]

56- « Un enfant, c’est l’imprévisibilité même, Vous ne savez pas ce qu’il adviendra, ce qu’il vous apportera, et c’est justement pour cela qu’il faut l’accepter. » -Bertlef- (Milan KUNDERA) Partie 2, chap.3 [La valse aux adieux, Folio,1973]

57- « Séduire une femme, c’est à la portée du premier imbécile. Mais il faut aussi savoir rompre ; c’est à cela qu’on reconnaît un homme mûr. » -Bertlef- (Milan Kundera) Partie 2, chap.2 [La valse aux adieux, Folio,1973]

58- « Savez-vous qui sont les plus virulents misogynes ici-bas ? Les femmes. » -Skreta- (Milan KUNDERA) Partie 2, chap.6 [La valse aux adieux, Folio,1973]

59- « Pourquoi pensez-vous qu’elles s’efforcent de nous séduire ? Uniquement pour pouvoir défier et humilier leurs consœurs. » -Skreta- (Milan KUNDERA) Partie 2, chap.6 [La valse aux adieux, Folio,1973]

60- « De même que l’amour nous fait trouver belle la femme aimée, l’angoisse que nous inspire une femme redoutée donne un relief démesurée au moindre défaut de ses traits… » -Milan KUNDERA- Partie 2, chap.8 [La valse aux adieux, Folio,1973]

61- « Le trompettiste avait la bouche pleine de sa langue qui lui faisait l’effet d’une bouchée peu appétissante qu’il lui était impossible d’avaler et qu’il eût été malséant de rejeter. » -Milan KUNDERA- Partie 2, chap.9 [La valse aux adieux, Folio,1973]

62- « Il y a des épreuves et des tentations auxquelles l’humanité n’est soumise qu’à des intervalles éloignés de l’histoire. Et personne n’y résiste. » -Milan KUNDERA- Partie 3, chap.4 [La valse aux adieux, Folio,1973]

63- « Qui haïssait-elle davantage ? Celui qui ne voulait pas d’elle ou celui qui la voulait ? » -Milan KUNDERA- à propos de Razuna, Partie 3, chap.7 [La valse aux adieux, Folio,1973]

64- « Le désir d’ordre est en même temps désir de mort, parce que la vie est perpétuelle violation de l’ordre. » -Milan KUNDERA- Partie 3, chap.8 [La valse aux adieux, Folio,1973]

65- « […] le désir d’ordre est le prétexte vertueux par lequel la haine de l’homme pour l’homme, justifie ses forfaits. » -Milan KUNDERA- Partie 3, chap.8 [La valse aux adieux, Folio,1973]

66- « Le racisme esthétique est presque toujours une marque d’inexpérience. Ceux qui n’ont pas pénétré assez loin dans le monde des plaisirs amoureux ne peuvent juger […] que d’après ce qu’ils voient. » -Bertlef- (Milan KUNDERA) Partie 3, chap.9 [La valse aux adieux, Folio,1973]

67- « […] la politique, c’est ce qu’il y a dans la vie de moins essentiel et de moins précieux. La politique, c’est l’écume sale sur la surface de la rivière, alors qu’en fait la vie de la rivière s’accomplit à une bien plus grande profondeur. » -Skreta- (Milan KUNDERA) Partie 3, chap.9 [La valse aux adieux, Folio,1973]

68- « Si quelque chose m’a toujours profondément écœuré chez l’homme, c’est bien de voir comment sa cruauté, sa bassesse et sa bêtise parviennent à revêtir le masque du lyrisme. » -Jakub- (Milan KUNDERA) Partie 3, chap.9 [La valse aux adieux, Folio,1973]

69- « Mais comment une jeune femme qui rayonne […] de jeunesse pourrait-elle être sincère ? Elle ne peut pas être sincère parce qu’elle ne sait même pas ce qu’il y a en elle. » -Bertlef- (Milan KUNDERA) Partie 3, chap.10 [La valse aux adieux, Folio,1973]

70- « Celui qui désire être admiré est attaché à ses semblables, il tient à eux, il ne peut pas vivre sans eux. » -Bertlef- (Milan KUNDERA) Partie 3, chap.10 [La valse aux adieux, Folio,1973]

71- « Et qu’on ne vienne pas me dire que les fanatiques sont guidés par l’amour ! Ce sont des moralistes qui marmonnent leurs dix commandements. » -Bertlef- (Milan KUNDERA) Partie 3, chap.10 [La valse aux adieux, Folio,1973]

72- « […] l’humanité produit une incroyable quantité d’imbéciles. Plus un individu est bête, plus il a envie de procréer. Les êtres parfaits engendrent au plus un seul enfant […] » -Skreta- (Milan KUNDERA) Partie 3, chap.11 [La valse aux adieux, Folio,1973]

73- « Il n’est rien comme la jalousie pour absorber un être humain tout entier. » -Milan KUNDERA- Partie 4, chap.1 [La valse aux adieux, Folio,1973]

74- « Entre une femme convaincue d’être, et les femmes qui ont revêtu le linceul de l’universelle destinée féminine, il n’y a pas de conciliation possible. » -Milan KUNDERA- Partie 4, chap.3 [La valse aux adieux, Folio,1973]

75- « Devait-il avoir mal de ne pas avoir mal ? Devait-il être triste de ne pas être triste ? » -Milan KUNDERA- à propos de Jakub, Partie 4, chap.6 [La valse aux adieux, Folio,1973]

76- « Il se disait que sa vie tout entière n’avait été qu’un dialogue ininterrompu avec ce visage-là […], ce visage qui ne comprenait rien et décidait de tout, visage vide comme un désert et orgueilleux comme un désert. » -Milan KUNDERA- à propos de Jakub, Partie 4, chap.8 [La valse aux adieux, Folio,1973]

77- « Vous donneriez votre vie pour découvrir autour de vous la laideur que vous portez à l’intérieur de vous-mêmes. C’est pour vous le seul moyen de vous sentir un moment en paix avec le monde. » -Bertlef- (Milan KUNDERA) Partie 4, chap.18 [La valse aux adieux, Folio,1973]

78- « […] l’élan initial qui avait emporté la compagnie des buveurs vers l’île rêvée de la luxure était bel et bien perdu et rien ne pouvait le faire revenir. Chacun cédait au découragement. » -KUNDERA- Partie 4, chap.19 [La valse aux adieux, Folio,1973]

79- « Car le temps éperonné par la jalousie passe à une allure incroyable. La jalousie occupe l’esprit encore plus complètement qu’un travail intellectuel passionné. L’esprit n’a plus une seconde de loisir. Celui qui est en proie à la jalousie ignore l’ennui. » -KUNDERA- Partie 4, chap.26 [La valse aux adieux, Folio,1973]

80- « […] le calice de la bonté, il faut le boire jusqu’à la lie. » -KUNDERA- à propos de Jakub et Olga, Partie 4, chap.28 [La valse aux adieux, Folio,1973]

81- « Il se dit que cette femme, qui s’ouvrait à lui […], il n’allait maintenant l’aimer que pour qu’elle soit heureuse, pour qu’elle connaisse la joie, pour qu’elle soit sûre d’elle-même et gaie. » -KUNDERA- à propos de Jakub et Olga, Partie 4, chap.28 [La valse aux adieux, Folio,1973]

82- « […] si tout homme avait la possibilité de tuer en secret et à distance, l’humanité disparaîtrait en quelques minutes. » -KUNDERA- Partie 5, chap.18 [La valse aux adieux, Folio,1973]

83- « […] était-ce vraiment l’amour qui l’enchaînait à Klima ou seulement la peur de le perdre ? […] Elle se tourna vers lui et se dit que si elle cessait d’être jalouse il ne resterait rien. » -KUNDERA- Partie 5, chap.20 [La valse aux adieux, Folio,1973]

84- « Ce que la crainte m’a fait une fois vouloir, je suis tenu de le vouloir encore sans crainte […] » -MONTAIGNE- Livre III, chap.1, p.22 [Essais, Librairie générale française, 1972]

85- « […] nous n’avons que faire de durcir nos courages par ces lames de fer ; c’est assez que nos épaules le soient ; c’est assez de tremper nos plumes en encre, sans les tremper en sang. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.1, p.23 [Essais, Librairie générale française, 1972]

86- « Je ne puis assurer mon objet. Il va trouble et chancelant, d’une ivresse naturelle. Je le prends en ce point, comme il est, en l’instant que je m’amuse à lui. Je ne peins pas l’être. Je peins le passage […] » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.25 [Essais, Librairie générale française, 1972]

87- « La malice hume la plupart de son propre venin et s’en empoisonne. Le vice laisse, comme un ulcère en la chair, une repentance en l’âme, qui toujours s’égratigne et s’ensanglante elle-même. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.27 [Essais, Librairie générale française, 1972]

88- « Ce n’est pas un léger plaisir de se sentir préservé de la contagion d’un siècle si gâté […] » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.28 [Essais, Librairie générale française, 1972]

89- « J’ai mes lois et ma cour pour juger de moi, et m’y adresse plus qu’ailleurs. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.29 [Essais, Librairie générale française, 1972]

90- « Il n’y a que vous qui sache si vous êtes lâche et cruel, ou loyal et dévotieux ; les autres ne vous voient point ; ils vous devinent par conjectures incertaines ; ils voient non tant votre nature que votre art. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.29 [Essais, Librairie générale française, 1972]

91- « Il nous semble que de ces hauts trônes ils ne s’abaissent pas jusqu’à vivre. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.32 [Essais, Librairie générale française, 1972]

92- « Comme les âmes vicieuses sont incitées souvent à bien faire par quelque impulsion étrangère, aussi sont les vertueuses à faire le mal. Il les faut donc juger par leur état rassis, quand elles sont chez elles, si quelquefois elles y sont […] » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.32 [Essais, Librairie générale française, 1972]

93- « […] il n’est personne, s’il s’écoute, qui ne découvre en soi une forme sienne, une forme maîtresse, qui lutte contre l’institution, et contre la tempête des passions qui lui sont contraires. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.33 [Essais, Librairie générale française, 1972]

94- « De moi, je ne me sens guère agiter par secousse, je me trouve quasi toujours à ma place […] Si je ne suis chez moi, j’en suis toujours bien près. Mes débauches ne m’emportent pas loin. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.33 [Essais, Librairie générale française, 1972]

95- « […] je ne saurai jamais bon gré à l’impuissance du bien qu’elle me fasse. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.38 [Essais, Librairie générale française, 1972]

96- « On ne peut se vanter de mépriser et combattre la volupté, si on ne la voit, si on l’ignore, et ses grâces, et ses forces, et sa beauté […] » -MONTAIGNE- Livre III, chap.2, p.40 [Essais, Librairie générale française, 1972]

97- « Les plus belles âmes sont celles qui ont plus de variété et de souplesse. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.3, p.43 [Essais, Librairie générale française, 1972]

98- « La plupart des esprits ont besoin de matière étrangère pour se dégourdir et exercer ; le mien en a besoin pour se rasseoir plutôt et séjourner […], car sa plus laborieuse et principale étude, c’est s’étudier à soi. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.3, p.44 [Essais, Librairie générale française, 1972]

99- « Mais la froideur de ma conversation m’a dérobé, avec raison, la bienveillance de plusieurs, qui sont excusables de l’interpréter à autre et pire sens. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.3, p.45 [Essais, Librairie générale française, 1972]

100- « En nos propos, tous sujets me sont égaux ; il ne me chaut qu’il y ait ni poids, ni profondeur ; la grâce et la pertinence y sont toujours ; tout y est teint d’un jugement mûr et constant, et mêlé de bonté, de franchise, de gaieté et d’amitié. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.3, p.50 [Essais, Librairie générale française, 1972]

101- « Au demeurant, je faisais grand compte de l’esprit, mais pourvu que le corps n’en fût pas à dire ; car […], au sujet de l’amour [=plaisir charnel], sujet qui principalement se rapporte à la vue et à l’attouchement, on fait quelque chose sans les grâces de l’esprit, rien sans les grâces corporelles. » -MONTAIGNE- Livre III, chap.3, p.53 [Essais, Librairie générale française, 1972]

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