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1- « L’attente de l’amour charnel, l’espoir disproportionné qu’elle fait naître et la pudeur dont elle s’entoure, faussent d’avance toute l’optique des femmes. » -NIETZSCHE- chap.114 [Par-delà bien et mal (1886)]

2- « Les grandes époques de notre vie sont celles où nous trouvons enfin le courage d’appeler notre meilleur ce que nous appelions nos mauvais côtés. » -NIETZSCHE- chap.116 [Par-delà bien et mal (1886)]

3- « La volonté de surmonter une passion n’est en fin de compte que la volonté de faire place à une autre ou à plusieurs autres passions. » -NIETZSCHE- chap.117 [Par-delà bien et mal (1886)]

4- « Se montrer sensible à un éloge n’est dans certains cas qu’une politesse du cœur – le contraire d’une vanité de l’esprit. » -NIETZSCHE- chap.122 [Par-delà bien et mal (1886)]

5- « Quand nous devons changer d’opinion sur quelqu’un nous lui en voulons fort du désagrément qu’il nous cause. » -NIETZSCHE- chap.125 [Par-delà bien et mal (1886)]

6- « Toute vraie femme voit dans la science une atteinte à la pudeur. Elle a l’impression qu’on veut lui regarder sous la peau – pis : sous la robe et les parures. » -NIETZSCHE- chap.127 [Par-delà bien et mal (1886)]

7- « Les sexes se trompent l’un sur l’autre, ce qui signifie que chacun n’aime et ne respecte au fond que lui-même (ou son propre idéal, pour le dire courtoisement). » -NIETZSCHE- chap.131 [Par-delà bien et mal (1886)]

8- « L’un cherche un homme qui l’aide à accoucher ses pensées, l’autre un homme qu’il puisse aider : ainsi naît un bon dialogue. » -NIETZSCHE- chap.136 [Par-delà bien et mal (1886)]

9- « C’est la partie de son corps qui est au-dessous de la ceinture qui fait que l’homme ne se prend pas si facilement pour un dieu. » -NIETZSCHE- chap.141 [Par-delà bien et mal (1886)]

10- « Notre vanité voudrait que ce que nous faisons le mieux passât pour ce qui nous donne le plus de mal. Origine de mainte morale. » -NIETZSCHE- chap.143 [Par-delà bien et mal (1886)]

11- « Induire le prochain à prendre une bonne opinion de vous, puis croire candidement à cette opinion, qui égale les femmes dans ce tour de passe-passe ? » -NIETZSCHE- chap.143 [Par-delà bien et mal (1886)]

12- « Les contradictions, les incartades, la méfiance joyeuse, la moquerie sont toujours signes de santé : toute espèce d’absolu relève de la pathologie. » -NIETZSCHE- chap.154 [Par-delà bien et mal (1886)]

13- « Le sens du tragique croît et décroît avec la sensualité. » -NIETZSCHE- chap.155 [Par-delà bien et mal (1886)]

14- « Les poètes n’ont pas de pudeur à l’égard de leurs sentiments : ils les exploitent. » -NIETZSCHE- chap.161 [Par-delà bien et mal (1886)]

15- « Le Christianisme donna du poison à Éros : il n’en mourut pas, mais dégénéra en vice. » -NIETZSCHE- chap.168 [Par-delà bien et mal (1886)]

16- « Il arrive que, par amour des hommes, on embrasse le premier venu (faute de pouvoir embrasser tout le monde) : mais c’est justement ce qu’il ne faut pas révéler au premier venu … » -NIETZSCHE- chap.172 [Par-delà bien et mal (1886)]

17- « Nous aimons en fin de compte nos désir, et non ce que nous désirons. » -NIETZSCHE- chap.175 [Par-delà bien et mal (1886)]

18- « Les conséquences de nos actes nous saisissent aux cheveux, sans se soucier de savoir si nous nous sommes « corrigés » entre-temps. » -NIETZSCHE- chap.179 [Par-delà bien et mal (1886)]

19- « Les gens secourables et bienfaisants commettent presque tous ce grossier abus de pouvoir […] Ils s’imaginent ainsi qu’ils disposent du nécessiteux comme d’une propriété […] » -NIETZSCHE- [Par-delà bien et mal (1886)]

20- « En fin de compte, l’ « amour du prochain » est toujours chose secondaire, en partie conventionnelle, arbitraire et illusoire en comparaison de la peur du prochain […] c’est cette peur du prochain qui ouvre de nouvelles perspectives au jugement moral. » -NIETZSCHE- [Par-delà bien et mal (1886)]

21- « […] tout ce qui élève les individus et fait peur au prochain se voit qualifié de mauvais ; l’équité, la modestie, ce qui incline les hommes à entrer dans le rang et à se mettre au niveau des autres, bref les aspirations médiocres, sont mises en honneur et saluées comme morales. » -NIETZSCHE- chap.201 [Par-delà bien et mal (1886)]

22- « Réduire la philosophie à la « théorie de la connaissance », en faire littéralement une timide doctrine du doute […], à l’article de la mort, à l’agonie, un objet pitoyable. Comment une pareille philosophie pourrait-elle régner ! » -NIETZSCHE- chap.204 [Par-delà bien et mal (1886)]

23- « L’édifice des sciences a pris des proportions colossales ; il en résulte que le philosophe risque de se fatiguer alors même qu’il n’a pas fini d’étudier, ou de s’arrêter en un point quelconque et de se « spécialiser », de sorte qu’il renonce à atteindre le sommet […] » -NIETZSCHE- chap.205 [Par-delà bien et mal (1886)]

24- « Pour le populaire, la sagesse est une espèce de fuite, un moyen et un art de tirer son épingle d’un jeu dangereux ; mais le vrai philosophe […] mène une vie […] avant tout imprudente ; il assume le fardeau et le devoir des cents tentatives […] : il se risque continuellement lui-même […] » -NIETZSCHE- chap.205 [Par-delà bien et mal (1886)]

25- « […] qu’est-ce qu’un homme de science ? D’abord un type d’homme qui […] ne se suffit pas à soi-même : il a le goût du travail, il prend docilement sa place dans le rang, ses talents et ses besoins sont réguliers et modérés […], il compte sur son bon renom […], cette durable sanction qui lui confirme son mérite et son utilité et lui permet de surmonter l’insécurité intime qui gît au fond de tous les hommes dépendants et des bêtes de troupeau. » -NIETZSCHE- chap.206 [Par-delà bien et mal (1886)]

26- Le temps de la petite politique est passé : les siècle prochain déjà apporte la lutte pour la domination universelle – l’obligation d’une grande politique. » -NIETZSCHE- chap.208 [Par-delà bien et mal (1886)]

27- « Il existe en définitive une hiérarchie des états d’esprit à laquelle correspond la hiérarchie des problèmes ; et les problèmes les plus élevés repoussent impitoyablement tous ceux qui osent s’en approcher sans posséder l’esprit élevé et puissant qui les prédestine à les résoudre. » -NIETZSCHE- chap.213 [Par-delà bien et mal (1886)]

28- « Est-il rien de plus beau que de partir en quête de ses propres vertus ? » -NIETZSCHE- [Par-delà bien et mal (1886)]

29- « […] Une intellectualité supérieure n’est rien d’autre que l’expression suprême des qualités morales […] lorsque ces qualités ont été acquises une à une par une longue discipline et une longue pratique […] » -NIETZSCHE- chap.219 [Par-delà bien et mal (1886)]

30- « Mais il ne faut pas avoir trop raison quand on veut avoir les rieurs de son côté ; le bon goût exige même qu’on ait un tout petit peu tort. » -NIETZSCHE- chap.221 [Par-delà bien et mal (1886)]

31- « […] peut-être, si aucune de nos œuvres n’a d’avenir, notre rire en a, lui ! » -NIETZSCHE- chap.223 [Par-delà bien et mal (1886)]

32- « Hédonisme, pessimisme, utilitarisme, eudémonisme, toutes ces philosophies qui mesurent la valeur des choses d’après le plaisir et la douleur, c’est-à-dire d’après des phénomènes accessoires, sont des philosophies superficielles et des naïvetés […] » -NIETZSCHE- chap.225 [Par-delà bien et mal (1886)]

33- « […] nous ne nous lasserons pas de nous « accomplir » dans notre vertu, qui seule nous est restée ; puisse son éclat s’étendre un jour, comme un rayon vespéral, ironique et doré, sur cette civilisation vieillissante, et son morne, son triste sérieux ! » -NIETZSCHE- chap.227 [Par-delà bien et mal (1886)]

34- « […] dans toute volonté de connaître il entre déjà une goutte de cruauté. » -NIETZSCHE- chap.229 [Par-delà bien et mal (1886)]

35- « […] un penseur ne peut pas changer d’opinion, il peut seulement découvrir jusqu’au bout ce qui est « arrêté » en lui sur ce point. Nous trouvons de bonne heure certaines solutions à des problèmes, et ces solutions nous inspirent une foi solide […] » -NIETZSCHE- chap.231 [Par-delà bien et mal (1886)]

36- « Rien n’est d’emblée aussi étranger à la femme, rien ne lui est aussi odieux, aussi contraire que la vérité ; son grand art est le mensonge, sa grande affaire l’apparence et la beauté. » -NIETZSCHE- chap.232 [Par-delà bien et mal (1886)]

37- « Un homme profond […] doit voir dans la femme une propriété, un bien qu’il convient d’enfermer, un être prédestiné à la sujétion et qui s’accomplit à travers elle […] » -NIETZSCHE- chap.238 [Par-delà bien et mal (1886)]

38- « Ce qui dans la femme inspire le respect et bien souvent la crainte, c’est sa nature, plus « naturelle » que celle de l’homme, sa souplesse féline et rusée, sa griffe de tigresse sous le gant de velours, la naïveté de son égoïsme, son inéducabilité et sa sauvagerie foncière, le caractère insaisissable, démesuré et flottant de ses désirs et de ses vertus … » -NIETZSCHE- chap.239 [Par-delà bien et mal (1886)]

39- « […] la démocratisation de l’Europe est en même temps, et sans qu’on le veuille, une école des tyrans […] » -NIETZSCHE- chap.242 [Par-delà bien et mal (1886)]

40- « Et comme tout être aime son symbole, l’Allemand aime les nuages et tout ce qui est trouble, mouvant, crépusculaire, humide et voilé : il ressent comme « profond » tout ce qui est incertain, inaccompli, fugace, en devenir. » -NIETZSCHE- chap.244 [Par-delà bien et mal (1886)]

41- « Il serait faux de croire que les esprits supérieurs […] soient particulièrement doués pour établir une foule de petits faits vulgaires […] ; ils ont mieux à faire que de simples découvertes ; ils ont à être quelque chose de nouveau, à signifier quelque chose de nouveau, à représenter des valeurs nouvelles. » -NIETZSCHE- chap.253 [Par-delà bien et mal (1886)]

42- « […] vivre, c’est essentiellement dépouiller, blesser, dominer ce qui est étranger et plus faible, l’opprimer, lui imposer durement sa propre forme […] » -NIETZSCHE- chap.259 [Par-delà bien et mal (1886)]

43- « La capacité et le devoir de garder une longue reconnaissance et de poursuivre une longue vengeance – l’une et l’autre ne concernant que des pairs, - la subtilité des représailles, le sens raffiné de l’amitié, un certain besoin d’avoir des ennemis […], autant de traits caractéristiques de la morale aristocratique […] dont nous avons de la peine aujourd’hui à saisir l’esprit […] » -NIETZSCHE- chap.260 [Par-delà bien et mal (1886)]

44- « […] le besoin de liberté, l’instinct du bonheur et les raffinements du sens de la liberté appartiennent aussi nécessairement à la morale et à la moralité des esclaves […] » -NIETZSCHE- chap.260 [Par-delà bien et mal (1886)]

45- « Le vaniteux se réjouit de tout jugement favorable sur sa personne (qu’il lui soit utile ou non, qu’il soit vrai ou faux), de même qu’il souffre de tout jugement défavorable : il se soumet à l’un et à l’autre, il se sent soumis à l’opinion […] » -NIETZSCHE- chap.261 [Par-delà bien et mal (1886)]

46- « […] l’âme noble […] n’aime pas regarder vers le haut, mais seulement devant soi, horizontalement et lentement, ou vers le bas : elle se sait elle-même dans l’altitude. » [Par-delà bien et mal (1886)]

47- « Les hommes ordinaires, les hommes qui se ressemblent entre eux ont été et sont toujours avantagés ; l’élite, les plus raffinés, les plus singuliers, les plus difficiles à comprendre demeurent souvent seuls, succombent aux accidents du fait de leur isolement et se perpétuent rarement. » -NIETZSCHE- chap.268 [Par-delà bien et mal (1886)]

48- « Le succès a toujours été le plus grand des menteurs […] ; les « grands hommes », tels qu’on les honore, sont de méchantes petites rhapsodies composées après coup ; dans le monde des valeurs historiques la fausse monnaie règne […] » -NIETZSCHE- chap.269 [Par-delà bien et mal (1886)]

49- « Signes de noblesse morale : ne jamais songer à rabaisser ses devoirs pour en faire les devoirs de tout le monde, ne pas abdiquer sa responsabilité propre, ne pas vouloir la partager, compter ses privilèges et l’exercice de ses privilèges au nombre de ses devoirs » -NIETZSCHE- chap.272 [Par-delà bien et mal (1886)]

50- « Celui qui refuse de voir ce qu’un homme a d’élevé scrute avant d’autant plus d’acuité ce qu’il a de bas et de superficiel – et se trahit du même coup. » -NIETZSCHE- chap.275 [Par-delà bien et mal (1886)]

51- « […] toute communauté rend commun. » -NIETZSCHE- chap.284 [Par-delà bien et mal (1886)]

52- « […] c’est que la poésie d’un tableau doit être faite par le spectateur. – Comme la philosophie d’un poème par le lecteur […] La poésie est essentiellement philosophique ; mais […] elle doit être involontairement philosophique. » -BAUDELAIRE- Partie I, chap.3, p.49 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

53- « Or, la grande poésie est essentiellement bête, elle croit, et c’est ce qui fait sa gloire et sa force. Ne confondez jamais les fantômes de la raison avec les fantômes de l’imagination […] » -BAUDELAIRE- Partie I, chap.3, p.51 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

54- « En effet, la haine est une liqueur précieuse, un poison plus cher que celui des Borgia, - car il est fait avec notre sang, notre santé, notre sommeil et les deux tiers de notre amour ! Il faut en être avare ! » -BAUDELAIRE- Partie I, chap.5, p.58 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

55- « L’éreintage ne doit être pratiqué que contre les suppôts de l’erreur. Si vous êtes fort, c’est vous perdre que de vous attaquer à un homme fort ; fussiez-vous dissident en quelques points, il sera toujours des vôtres en certaines occasions. » -BAUDELAIRE- Partie I, chap.5, p.58 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

56- « L’art qui satisfait le besoin le plus impérieux sera toujours le plus honoré. » -BAUDELAIRE- Partie I, chap.5, p.61[L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

57- « […] il ne faut forcer la destinée de personne ; de larges ébauches sont plus belles que des tableaux confusionnés […] » -BAUDELAIRE- Partie I, chap.6, p.65 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

58- « Si l’idée de la Vertu et de l’amour universel n’est pas mêlée à tous nos plaisirs, tous nos plaisirs deviendront tortures et remords. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.8, p.71 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

59- « […] par son principe même, l’insurrection romantique était condamnée à une vie courte. La puérile utopie de l’art pour l’art, en excluant la morale, et souvent même la passion, était nécessairement stérile. Elle se mettait en flagrante contradiction avec le génie de l’humanité. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.9, p.73 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

60- « La coquinerie naïve de l’un se fait pardonner ; l’impudence académique de l’autre me révolte. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.9, p.74 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

61- « La pauvre et généreuse nature, un beau matin, fait son explosion, le charme satanique est rompu, et il n’en reste que ce qu’il faut, un souvenir de douleur, un levain pour la pâte. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.9, p.76 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

62- « Disparaissez donc, ombres fallacieuses de René, d’Obermann et de Werther ; fuyez dans les brouillards du vide, monstrueuses créations de la paresse et de la solitude […] Le génie de l’action ne vous laisse plus de place parmi nous. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.9, p.81 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

63- « C’est une grande destinée que celle de la poésie ! Joyeuse ou lamentable, elle porte toujours en soi le divin caractère utopique […] Partout elle se fait négation de l’iniquité. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.8, p.81 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

64- « Par les cornes de tous les diables de l’impureté ! Par l’âme de Tibère et du marquis de Sade ! que feront-ils donc pendant tout ce temps-là ? » -BAUDELAIRE- (à propos d’époux chastes) Partie II, chap.10, p.84 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

65- « Renier les efforts de la société précédente chrétienne et philosophique, c’est se suicider, c’est refuser la force et les moyens de perfectionnement. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.11, p.92 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

66- « Le péché contient son enfer, et la nature dit de temps en temps à la douleur et à la misère : Allez vaincre ces rebelles ! » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.11, p.93 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

67- « Le goût immodéré de la forme pousse à des désordres monstrueux et inconnus. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.11, p.93 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

68- « La passion frénétique de l’art est un chancre [= cancer] qui dévore le reste ; et, comme l’absence nette et juste du vrai dans l’art équivaut à l’absence d’art, l’homme entier s’évanouit ; la spécialisation excessive d’une faculté aboutit au néant. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.11, p.93 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

69- « La folie de l’art est égale à l’abus de l’esprit. La création de l’une de ces deux suprématies engendre la sottise, la dureté du cœur et une immensité d’orgueil et d’égoïsme. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.11, p.93 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

70- « Le temps n’est pas loin où l’on comprendra que tout littérature qui se refuse à marcher fraternellement entre la science et la philosophie est une littérature homicide et suicide. » -BAUDELAIRE- Partie II, chap.11, p.94 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

71- « Pour me résumer, je dirai donc que les trois caractères des romanciers curieux sont : I. une méthode privée ; 2. l’étonnant ; 3. la manie philosophique, trois caractères qui constituent d’ailleurs leur supériorité. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.15, p.108 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

72- « On dirait que l’Ange aveugle de l’expiation s’est emparé de certains hommes, et les fouette à tour de bras pour l’édification des autres. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.15, p.111 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

73- « L’Américain est un être positif, vain de sa force industrielle, et un peu jaloux de l’ancien continent. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.16, p.113 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

74- « […] tous ceux qui ont pris l’habitude de psychologiser facilement sur eux-mêmes, savent quelle part immense l’adolescence tient dans le génie définitif d’un homme. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.16, p.115 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

75- « J’ai remarqué souvent que les poètes admirables étaient d’exécrables comédiens. Cela arrive souvent aux esprits sérieux et concentrés. Les écrivains profonds ne sont pas orateurs […] » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.16, p.125 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

76- « Il est donc vrai que la sottise humaine sera la même sous tous les climats, et que la critique voudra toujours attacher de lourds légumes à des arbustes de délectation. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.16, p.130 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

77- « Les femmes écrivent, écrivent avec une rapidité débordante ; leur cœur bavarde à la rame. Elles ne connaissent généralement ni l’art, ni la mesure, ni la logique ; leur style ondoie comme leurs vêtements. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.16, p.142 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

78- « La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s’assimiler à la science ou à la morale ; elle n’a pas la Vérité pour objet, elle n’a qu’elle-même. Les modes de démonstrations de vérité sont autres et sont ailleurs. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.19, p.188 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

79- « […] je ne crois pas qu’il soit scandalisant de considérer toute infraction à la morale, au beau moral comme une espèce de faute contre le rythme et la prosodie universels. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.19, p.189 [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

80- « Ainsi, le principe de la poésie est strictement et simplement l’aspiration humaine vers une beauté supérieure, et la manifestation de ce principe est un enthousiasme, une excitation de l’âme, - enthousiasme tout à fait indépendant de la passion qui est l’ivresse du cœur, et de la vérité qui est pâture de la raison. » -BAUDELAIRE- Partie III, chap.19, p. [L’art romantique, G-F, Paris, 1968]

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