CITATIONS (21e Partie)

1- « Un mécanisme de la foule a donc pour résultat de ramener la barbarie au sein de la civilisation. Or chacun d’entre nous peut se trouver noyé dans une foule […] » -Jean BAECHLER- chap.3, p.149 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

2- « Nuremberg comme Woodstock traduisent un chancellement ou un effondrement de l’ordre et font resurgir les passions naturelles : qu’elles s’orientent vers le meurtre ou la musique tient à des circonstances extérieures, non à la qualité intrinsèque des passions développées. » -Jean BAECHLER- chap.3, p.149 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

3- « Car on ne peut valoriser les mœurs d’autrui que si l’on nourrit des doutes sur la valeur des siennes. » -Jean BAECHLER- chap.3, p.157 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

4- « La recherche systématique du plaisir ne consiste pas dans une soumission aveugle à ses propres pulsions, mais dans leur maîtrise calculée, pour atteindre aux sommets du plaisir. » -Jean BAECHLER- chap.3, p.157 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

5- « Il n’y a donc pas d’éthique sans interdits, sans limites à ne pas franchir. Mais ces interdits et ces limites ne sont pas imposés au sujet de l’extérieur : il se les impose lui-même, en les reconnaissant comme justes. » -Jean BAECHLER- chap.4, p.169 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

6- « L’équilibre général […] ne permet de franchir la libre concurrence que par un détour idéologique, où l’on présuppose que les sociétés humaines sont par fondation destinées à valoriser leur efficacité économique. » -Jean BAECHLER- chap.4, p.169 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

7- « La science et la technique ne peuvent que se constituer, subrepticement, elles-mêmes en valeurs. Ce peut être légitime, tant que cette valorisation est le fait personnel de savants et de techniciens ; vouloir l’étendre à l’humanité entière est une supercherie. » -Jean BAECHLER- chap.4, p.180 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

8- « Les limites de l’explication rationnelle sont très vite atteintes et laissent l’essentiel hors de son emprise. Ce, parce que la raison peut dire le comment, mais pas le pourquoi. » -Jean BAECHLER- chap.4, p.181 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

9- « À aucune époque, on ne peut observer la moindre relation entre le nombre de personnes instruites et le nombre de génies. Il suit que l’immense majorité des intellectuels n’a tout simplement rien à dire. » -Jean BAECHLER- chap.4, p.194 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

10- « Les intellectuels sont les moins susceptibles de constituer une communauté unie autour d’une croyance unanime. Cette incapacité congénitale tient […] à la recherche systématique de la distinction et de l’originalité. » -Jean BAECHLER- chap.4, p.196 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

11- « […] la passion fondamentale est la peur ou l’angoisse […] ; elles constituent des passions premières, dont toutes les autres dérivent comme leurs antidotes. » -Jean BAECHLER- chap.5, p.203 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

12- « De fait, toutes les éthiques de par le monde ont toujours tenté de concilier la maîtrise de soi, l’individualisme et l’altruisme. » -Jean BAECHLER- chap.5, p.207 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

13- « Au fond, le collectionneur n’est qu’un avare raffiné, qui bénéficie en autre d’une légitimité culturelle que l’avare n’a jamais rencontrée. » -Jean BAECHLER- chap.5, p.218 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

14- « Qui a besoin d’être admiré rencontre qui a besoin d’admirer. » -Jean BAECHLER- chap.5, p.223 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

15- « La comédie sociale ne se joue pas seulement au sein des élites. L’innocence et la franchise du peuple n’est qu’une illusion compensatoire forgée par les dissidents de l’élite […] » -Jean BAECHLER- chap.5, p.223 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

16- « L’habitude de conjoindre amour et sexualité est encore une particularité occidentale, chrétienne plus précisément. » -Jean BAECHLER- chap.5, p.234 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

17- « Ne nous méprisons pas surtout pour la violence de nos désirs. […] Notre Démon est à la mesure de notre Ange. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.9 [Algèbre des valeurs morales [1939], Gallimard, 1969, Paris]

18- « La sobriété ne crée que des possibilités d’ébriété plus grande et ce n’est qu’en s’abstenant de la chair qu’on garde au désir son acuité. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.9 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

19- « Encore cette chasteté est-elle exempte de combat : c’est une autre forme d’impuissance, la plus distinguée, qui tient lieu de sagesse. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.10 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

20- « La nature a plus de part dans notre chasteté ou notre lubricité que nous […] ; la matière de l’acte n’en constitue à elle seule ni malice ni bonté. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.11 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

21- « Pour les lubriques, tous les gestes, si étrangers qu’ils soient à la lubricité, achèvent ou amorcent une attitude obscène. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.13 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

22- « Le privilège de louer la chasteté est réservé aux lubriques. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.13 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

23- « L’époque n’est pas à la galanterie. L’intelligence et la moralité n’y perdent rien. Elles s’emparent seulement d’objets plus hauts ou plus bas. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.14 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

24- « Les chances sont toujours à la mesure des dangers. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.14 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

25- « […] le bien est meilleur chez le pire. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.1, p.15 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

26- « La pauvreté n’est bien souvent que la forme la plus exaltée de l’avarice. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.16 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

27- « Je n’aime pas surtout le bien qu’on me fait. Le plus souvent j’en suis jaloux et quand je recours à la gratitude ce ne peut être que par malice ou par insolence, pour être quitte. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.16 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

28- « On appelle souvent bonté ce qui n’est qu’intelligence et méchanceté ce qui n’est qu’esprit. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.19 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

29- « Chaque être m’est un objet de curiosité, de contemplation et d’investigations multiples : « Je dispose de vous, malgré vous dans la mesure où vous ne réussissez pas à vous cacher et au-delà. L’audace implacable perspicacité obstinée vous dispute à vous-même. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.19 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

30- « Où il n’y a pas d’orgueil, il n’y a pas de place pour l’humiliation et plus l’orgueil aura été sublime, plus l’humiliation sera profonde. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.21 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

31- « Au comble de la licence il faut toujours que quelque chose reste interdit. Plus ou moins étroites les limites, de bon gré ou de force il en faut garder. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.22 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

32- « L’obéissance n’a jamais été pour moi qu’une façon de mépriser davantage celui à qui j’obéissais et pour celui à qui j’obéissais une occasion de se méprendre davantage sur moi. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.22 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

33- « Sans le levier des passions entreprendrait-on quoi que ce soit contre la Paresse ? » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.23 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

34- « Nous cherchons aussi à nous paraître surmenés, […] et, dès que l’inutilité de notre effort nous apparaît, nous ne pouvons plus être dupes, la mélancolie est proche, à moins que nous ne nous élevions au sentiment que toute action est vaine. Alors commence la sérénité. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.26 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

35- « L’homme est fait pour un instant de labeur et pour une éternelle Paresse. […] Tristes gens qui n’ont pas plus à faire, quand ils se reposent ! » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.27 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

36- « […] chacun affiche la vertu qui lui est la plus étrangère. Celui qui ne vous entretient que de grivoiseries est impuissant et tel autre châtre son langage qui vit dans la débauche. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.27 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

37- « Il arrive qu’il est plus audacieux de paraître lâche que d’affecter l’héroïsme et je crois qu’on pourrait parler […] d’un certain courage de la lâcheté. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.2, p.28 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

38- « L.X… passe de l’un à l’autre, s’impose à celui-ci, se rend indispensable à celui-là et quand on se dispute ses faveurs il a disparu. L.X… a au moins le mérite de disparaître, avant qu’on s’aperçoive de son néant. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.3, p.35 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

39- « […] sans la politesse qui n’est qu’une hypocrisie la sincérité ne serait qu’insolence. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.4, p.36

40- « À tout âge une femme se réhabilite presque aussi facilement, comme s’il n’y avait en elle de mémoire que pour le bien et une singulière aptitude à oublier le mal qu’elle a fait. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.4, p.36 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

41- « La chasteté qu’on garde n’a aucun rapport avec celle qu’on aimerait garder et c’est la seconde seule qui importe. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.5, p.41 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

42- « Les grands vices conditionnent les grandes vertus et ce n’est pas s’égarer que de mesurer la force d’un être à la violence des passions qu’il inspire ou qui l’animent. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.5, p.41 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

43- « À l’honneur du mal, une philosophie, un haut fait, un chef-d’œuvre, le bien même ne proposent le plus souvent que de transfigurer, voire de justifier un péché. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.5, p.42 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

44- « Mieux vaut d’avoir tous les vices que de n’en avoir qu’un seul : ils s’entre-dévoreront. Un vice, du moment qu’il est seul, envahit l’être et risque de le dévorer tout entier. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.42 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

45- « […] notre mérite a plus de rapport avec nos défauts qu’avec nos qualités, avec nos vices qu’avec nos vertus, que la grandeur morale de quelqu’un est à la mesure de ses misères […] » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie I, chap.6, p.43 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

46- « Chacun croit désirer ce que l’exemple de tout le monde l’incite à faire. Dans les passions de la plupart des hommes il n’y a aucune spontanéité, rien que mimétisme. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.47 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

47- « Ce que je cherche n’a aucun rapport avec ce que je crois chercher. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.48 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

48- « J’ai été trop sensible toujours pour ma part aux mouvements innombrables qui se produisaient sans moi en moi et je me suis corrompu pour en avoir accepté trop tôt la responsabilité. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.48 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

49- « Rien de plus bouleversant que la disponibilité de certains regards, de certaines figures. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.49 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

50- « Ne dit jamais : À telle heure, dans tel endroit. Tu es maître de ton désir, mais ni de cette heure ni de cet endroit. Tu es maître de toi, mais ni de l’Espace ni du Temps. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.52 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

51- « Ainsi la vie, la vérité sur nous-même nous précède en nous. C’est dire que nous sommes toujours en regard sur notre propre cœur. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.52 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

52- « Jamais je n’ai caressé de plus beaux cheveux de toutes les couleurs […] Douceur et friabilité de cette matière qui jetait des étincelles sous le doigt, comme une auréole d’archange autour du front de la bête. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.56 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

53- « On fait sans le savoir exactement ce qu’on ferait si l’on avait su : c’est le tact, une divination. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.58 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

54- « Le regard est un fil que le fort embobine et que le faible dévide sans cesse ; l’âme se perd par les yeux, comme le sang par une blessure. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.59 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

55- « Je ne vis qu’autant que je lutte contre les poisons que je fabrique moi-même et secrète. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 2, p.60 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

56- « Ce qui importe, c’est d’être dans un certain état. Ce que l’on fait n’a d’importance que pour les autres. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.2, p.63 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

57- « La morale ne concerne que nos rapports avec les autres. De moi à moi il n’y a droit ni devoir. Dès que je suis seul, je suis en dehors de la morale, dans l’absolu qui est la liberté. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.3, p.64 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

58- « C’est pourquoi la vue de la nature calme l’homme. Il ne s’y agit (sic) ni de déployer ni de réprimer ses énergies, du moment qu’on est seul, mais de les laisser reconduire simplement l’âme en deçà de ses préventions et au-delà de ses présomptions […] » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.2, p.65 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

59- « La morale est un point de vue de l’esprit, une mesure de la nature ; elle n’enferme pas la nature, c’est la nature qui la contient et la dépasse. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.3, p.66 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

60- « Chacun appelle bien ce qui lui plaît et mal ce qui lui déplaît. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.5, p.68 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

61- « […] du moment qu’on n’a plus ni estime ni respect pour le bien, on n’a plus aucun intérêt à le faire. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.6, p.69 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

62- « C’est une lâcheté que de ne pas se débarrasser d’un vice qui ne se respecte pas lui-même, aussi bien que la pire misère de rester fidèle à une vertu qui en même temps déçoit. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.6, p.69 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

63- « L’ennui a autant de part souvent dans le vice et dans la vertu que le courage. Un homme n’aurait pas le courage de sacrifier son bonheur (le bien) ou son plaisir (le mal), avant que l’un ou l’autre ne l’ennuient. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.8, p.72 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

64- « Il faut vivre en bonne intelligence avec son mal, pour le diriger. On relève ce qu’on ne peut enlever. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.8, p.72 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

65- « Misère du regard des hommes sur eux-mêmes ! Ce qu’ils s’évertuent à cacher, je me plais à l’avouer, pour m’enlever tout droit d’avoir jamais à rougir. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.8, p.72-73 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

66- « Si tu ne sais pas porter ton péché, ce n’est pas la faute de ton péché ; si tu renies ton péché, ce n’est pas toujours ton péché qui est indigne de toi, mais toi de lui. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.8, p.73

67- « Pour être à la hauteur de soi-même, il suffit de pressentir où l’on entre dans la période héroïque de son vice ou de sa vertu. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.9, p.75 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

68- « Vis avec tes vices et tes vertus comme un prince entourés de bons et de mauvais serviteurs et oblige surtout tes vices à te servir. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 3, chap.9, p.76 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

69- « La pureté n’est-elle que l’ignore du mal et la vertu la peur de le commettre ? Si ce n’Est que cela que l’homme, je refuse cette ignorance et cette peur. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 4, chap.3, p.83 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

68- « La vertu n’est bien souvent qu’un mensonge originel, devenu erreur intégrale, une illusion sur soi ou une duplicité si habituelle qu’on n’en a plus conscience. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 4, chap.3, p.87 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

69- « Le génie et le caractère savent rendre au mal son innocence. Il n’y a de vice que pour les faibles et pour les sots. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 5, p.89 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

70- « Certaines âmes ont beau tomber. Elles ne peuvent décevoir. Il n’y a pas de déchéance pour elles. Leur grandeur est inhérente à elles-mêmes. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre I, partie 5, p.90 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

71- « Comment ne pas préférer d’être haï, quand il est si facile d’être aimé ! » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.98 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

72- « L’amour est une suite de lâches complaisances et d’attentats perfides. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.99 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

73- « Seulement pour aimer quelqu’un on lui prête un visage, pour la haïr un autre et souvent son vrai visage n’a aucun rapport avec celui qu’on aime ni avec celui qu’on hait. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.101 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

74- « Un excès de douleur d’une seconde crée l’illusion du bonheur. Parce qu’on serait tenté de haïr ce qu’on aime, on se croit libre. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.102 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

75- « On mesure parfois dans un de ses regards le vrai jugement que porte sur nous un être qui fait profession de nous aimer. Il nous adore pour son plaisir et il nous méprise pour la justice. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.102 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

76- « […] même si l’on n’aime plus ou si l’on n’aima jamais, par amour-propre on n’abdique pas sans regret l’amour. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.105 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

77- « […] nous n’avons garde d’oublier, même quand nous aimons le plus, la déception qu’on nous donne. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.105 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

78- « Aimer et haïr, c’est être possédé […] Le passage de l’amour à la haine y est si rapide et leur alternance si naturelle et si bien réglée qu’on pourrait dire que l’amour et la haine sont le rythme propre à la passion […] » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 1, p.106 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

79- « […] une fois au moins je me suis oublié : j’ai cru fumer, boire, manger, dormir, aimer, vivre comme les autres […], j’ai eu l’occasion de paraître vivre, l’illusion de vivre humainement, relativement, réellement, comme les autres affranchi de l’absolu, délivré de l’obsession de l’éternel. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 2, p.112 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

80- « L’autre se meut dans une atmosphère où je brûle d’entrer. L’Autre devient mon paradis selon ou mon enfer, s’il me refuse. Il y a un bonheur, à moi impossible sans l’aveu de l’Autre, et c’est le seul qui me tente. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 2, p.114 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

81- « Rien ne rend plus impropre à l’amour qu’un certain degré de respectabilité. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 3, p.116 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

82- « Je n’ai pas la patience de cacher sous un masque agréable l’ardeur dévorante d’un visage qui effraie. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 3, p.116 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

83- « Ne venez pas surtout, si c’est un guide que vous cherchez pour le salut. Je ne connais que le chemin de la perdition et s’il ne fallait qu’un coup de main pour vous précipiter, voici les deux miennes. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 3, p.117 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

84- « […] quel regret de moi cet inconnu ne va-t-il pas promener par le monde ? Il use déjà les chemins pour me retrouver, à moins que je ne l’aie conduit à se découvrir lui-même […] ? » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 3, p.125 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

85- « Celui qui aime sans considérer le plaisir aime toujours, surtout quand il s’est sacrifier au plaisir de ce qu’il aime. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 6, p.137 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

86- « Celui à qui tu demandes tout commence par te priver de tout. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 6, p.138 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

87- « L’ombre de quelqu’un désormais m’accompagne, mais comment se contenter de l’ombre de ce qu’on désire, même si elle illumine ? » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 6, p.138 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

88- « Le reflet de ce qu’on aime se répand sur le monde comme une ombre lumineuse ; ombre parce qu’elle couvre les choses, sans les éclairer ; lumineuse, parce qu’elle ne laisse pas d’éblouir et d’aveugler celui qui la voit seul. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 6, p.138 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

89- « Ceux qui ont toujours été exempts de l’urgence et de la violence de la passion ignorent la paix qu’ils connaissent. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 6, p.140 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

90- « Parce qu’une chose est impossible, on croit ne plus la désirer. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 6, p.141 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

91- « On n’aime que ce dont on n’oserait pas se moquer. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 6, p.147 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

92- « L’absolu de la pureté confine au sadisme. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 7, p.147 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

93- « Et qu’y a-t-il d’étonnant à ce qu’on déçoive celui qu’on a pu un instant préférer à soi. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 7, p.151 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

94- « Jamais tu n’es plus loin de ce que tu cherches qu’au moment où tu l’obtiens. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 7, p.154 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

95- « Vanité de la présence : au moment de baiser la relique, on ne pense plus à la relique. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 7, p.154 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

96- « Chasseur d’images, […] Maîtrise ta faim, cette cupidité divine dont tu pourrais mourir, pour n’avoir pas sur l’accueillir [le réel], l’apprivoiser en toi, l’attacher à la terre. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 7, p.155 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

97- « Celui de qui nous n’avons reçu que le désir est le seul qui nous ait comblé. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 7, p.158 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

98- « Quand il n’y a dans le sentiment rien que d’analysable il n’y a rien […] Savoir aimer, c’est ne pas aimer. Aimer, c’est ne pas savoir. » -Marcel JOUHANDEAU- Livre II, partie 7, p.163 [algèbre des valeurs morales, idées, 1935]

99- « […] les morales les plus optimistes ont toutes commencé par souligner la part d’échec que comporte la condition d’homme ; sans échec, pas de morale […] » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.14 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

100- « […] dans sa vaine tentative pour être Dieu, l’homme se fait exister comme homme […] Il ne lui est pas permis d’exister sans tendre vers cet être qu’il ne sera jamais ; mais il lui est possible de vouloir cette tension même avec l’échec qu’elle comporte. » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.17 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

101- « […] La conversion existentielle ne supprime pas mes instincts, mes désirs, mes projets, mes passions : elle prévient seulement toute possibilité d’échec en refusant de poser comme des absolus les fins vers lesquelles se jette ma transcendance […] » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.19 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

102- « L’homme existe. Il ne s’agit pas pour lui de se demander si sa présence au monde est utile, si la vie vaut la peine d’être vécue : ce sont là des questions dénuées de sens. » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.21 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

103- « […] il est peu de vertu plus triste que la résignation ; elle transforme en phantasmes, en rêveries, contingentes, des projets qui s’étaient d’abord constitués comme volonté et comme liberté. » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.40 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

104- « En vérité, pour que ma liberté ne risque pas de venir mourir contre l’obstacle qu’a suscité son engagement même, […] il faut que, se donnant un contenu singulier, elle vise à travers lui une fin qui ne soit aucune chose, mais précisément le libre mouvement de l’existence. » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.41 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

105- « […] le dévoilement, c’est le passage de l’être à l’existence ; le but visé par ma liberté, c’est de conquérir l’existence à travers l’épaisseur toujours manquée de l’être. » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.42-43 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

106- « Il y a des êtres dont la vie tout entière s’écoule dans un monde infantile […] : comme l’enfant lui-même ils peuvent exercer leur liberté, mais seulement au sein de cet univers constitué avant eux, sans eux. » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.54 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

107- « Mais, dès qu’une libération apparaît comme possible, ne pas exploiter cette possibilité est une démission de la liberté […] » -DE BEAUVOIR- Partie I, p.56 [Pour une morale de l’ambiguïté (1947), idées, 1969]

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