CITATION (20e partie)

1- « Quant aux plaisirs de l’amour, il faut, dans la mesure du possible […], si l’on s’y adonne, que l’on prenne la part de ce qui est permis. » -ÉPICTÈTE- chap.33 [Manuel (1e siècle)]

2- « N’importune pas ceux qui en usent [des plaisirs de l’amour], et ne leur fais pas la leçon ; ne publie pas non plus en tous lieux que toi-même tu n’en uses pas. » -ÉPICTÈTE- chap.33 [Manuel (1e siècle)]

3- « Si l’on te rapporte qu’un tel a dit du mal de toi, ne te défends pas contre ses propos, mais répond : « C’est qu’il ignorait mes autres défauts ; sans quoi il ne se serait pas borné à ceux-là. » ». -ÉPICTÈTE- chap.33 [Manuel (1e siècle)]

4- « […] compare les deux moments : celui où tu jouiras de ce plaisir, et celui où, après la jouissance, tu viendras à te repentir […] » -ÉPICTÈTE- chap.34 [Manuel (1e siècle)]

5- « Si tu assumes un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y fais piètre figure, mais tu laisses de côté celui que tu aurais pu remplir. » -ÉPICTÈTE- chap.37 [Manuel (1e siècle)]

6- « Quand on te dit que tu ne sais rien, sans que tu en sois blessé, alors sache que tu commences à être philosophe. » -ÉPICTÈTE- chap.46 [Manuel (1e siècle)]

7- « Conduite et caractère du profane : ce n’est jamais de lui-même qu’il attend profit ou dommage, mais des choses extérieures. » -ÉPICTÈTE- chap.48 [Manuel (1e siècle)]

8- « […] mettre en pratique les préceptes, voilà bien la seule chose glorieuse. Si c’est l’explication même que j’admire, qu’est-ce que cela signifie, sinon que j’ai fait de moi un grammairien au lieu des philosophes […] » -ÉPICTÈTE- chap.49 [Manuel (1e siècle)]

9- « […] nous mentons, mais la démonstration qu’il ne faut pas mentir, nous l’avons toute prête. » -ÉPICTÈTE- chap.52 [Manuel (1e siècle)]

10- « Pour résumer, au total, les choses du corps s’écoulent comme un fleuve ; les choses de l’âme ne sont que songe et fumée, la vie est une guerre et un séjour étranger ; la renommée qu’on laisse, un oubli. » -MARC-AURÈLE- pensée II, para.17 [Pensées (an 173)]

11- « Quand le maître intérieur est dans un état conforme à la nature, son rapport aux événements est tel qu’il se transforme toujours facilement selon ce qui est possible et ce qui est donné. » -MARC-AURÈLE- pensée IV, para.1 [Pensées (an 173)]

12- « […] s’il [le sage] trouve un obstacle, il s’en fait une matière, comme le feu qui dévore les matériaux qu’on y jette, tandis qu’une petite flamme en aurait été étouffée ; mais le feu éclatant a vite fait de s’assimiler ces matériaux, il les consume, et grâce à eux, il s’élève davantage. » pensée IV, para.1 [Pensées (an 173)]

13- « Ne pas vivre comme si tu devais vivre dix mille ans. La nécessité est suspendue sur toi. Tant que tu vis, tant que cela t’est permis, améliore-toi. » -MARC-AURÈLE- pensée IV, para.17 [Pensées (an 173)]

14- « Laquelle de ces choses est belle, parce qu’elle est louée et perd-elle sa beauté pour être blâmée ? L’émeraude baisse-t-elle de qualité pour n’être pas louée ? » -MARC-AURÈLE- pensée IV, para.20 [Pensées (an 173)]

15- « Vise toujours à la brièveté ; brève est la route de la nature, et c’est la manière de tout faire et de tout dire le plus raisonnablement possible ; un tel propos t’affranchit de bien des fatigues […] » -MARC-AURÈLE- pensée IV, para.20 [Pensées (an 173)]

16- « Juge-toi digne de dire toute parole, d’accomplir tout acte conforme à la nature ; que les reproches ou les propos qui parfois les suivent ne t’en détournent pas […] » -MARC-AURÈLE- pensée V. para.3 [Pensées (an 173)]

17- « Tu n’as pas de subtilité à faire admirer, soit ! mais il est bien d’autres qualités dont tu peux dire que tu n’es pas doué par la nature. » -MARC-AURÈLE- pensée V, para.5 [Pensées (an 173)]

18- « Murmurer, lésiner, flatter, accuser ton corps, te complaire en toi-même, être étourdi, avoir une âme si agitée, est-ce ton manque d’aptitudes naturelles qui t’y force ? » -MARC-AURÈLE- pensée V, para.5 [Pensées (an 173)]

19- « Il ne faut pas prier du tout, ou bien il faut prier simplement et librement. » -MARC-AURÈLE- pensée V, para.5 [Pensées (an 173)]

20- « Mais l’infini du passé et de l’avenir est un gouffre où tout disparaît. N’est-ce pas alors une folie de s’enorgueillir, de se tourmenter, de se plaindre de ces choses […] ? » -MARC-AURÈLE- pensée V, para.23 [Pensées (an 173)]

21- « Regarde à l’intérieur des choses ; qu’il n’en soit aucune dont la qualité propre ni la valeur ne t’échappent. » -MARC-AURÈLE- pensée VI, para.3 [Pensées (an 173)]

22- « Lorsque tu es forcé par les circonstances de ressentir quelque trouble, reviens vite à toi-même […] » -MARC-AURÈLE- pensée VI, para.11 [Pensées (an 173)]

23- « Oui, représente-toi bien dans ton imagination, à propos des mets et de tout ce qu’on mange, que c’est ici un cadavre de poisson, là un cadavre d’oiseau ou de porc […] ; la robe de pourpre des poils de brebis mouillés du sang de coquillage ; à propos de l’accouplement, un frottement de ventre et l’éjaculation d’un liquide gluant accompagnée d’un spasme. » -MARC-AURÈLE- pensée VI, para.13 [Pensées (an 173)]

24- « Qu’est-ce donc qui a du prix ? Applaudi par des battements de mains ? Non pas, et pas davantage être applaudi en paroles ; car les bonnes venant du vulgaires ne sont que battements de langue. » -MARC-AURÈLE- pensée VI, para.16 [Pensées (an 173)]

25- « Le glorieux met son propre bien dans l’acte d’autrui ; l’ami du plaisir dans son impression propre ; l’homme intelligent dans son action propre. » -MARC-AURÈLE- pensée VI, para.51 [Pensées (an 173)]

26- « Habitue-toi à écouter attentivement les paroles d’autrui ; entre, autant que possible, dans l’esprit de celui qui parle. » -MARC-AURÈLE- pensée VI, para.53 [Pensées (an 173)]

27- « Ce qui n’est pas utile à l’essaim n’est pas non plus utile à l’abeille. » -MARC-AURÈLE- pensée VI, para.54 [Pensées (an 173)]

28- « […] il faut, devant tout cela, rester bienveillant et ne pas se cabrer, mais avoir conscience que la valeur de chacun est en proportion de la valeur des choses qu’il prend au sérieux. » -MARC-AURÈLE- pensée VII, para.3 [Pensées (an 173)]

29- « Ne pas penser aux choses absentes comme si elles étaient déjà là ; mais parmi les choses présentes, tenir compte des plus favorables et songer à quel point tu les rechercherais, si elles n’étaient pas là. Prends garde aussi de ne pas t’habituer à les estimer au point d’y prendre un tel plaisir que tu sois troubler si elles disparaissent. » -MARC-AURÈLE- pensée VII, para.27 [Pensées (an 173)]

30- « Comme un mort, comme un homme qui cesse de vivre à l’instant présent, il faut vivre selon la nature le surplus de vie qui nous reste. » -MARC-AURÈLE- pensée VII, para.56 [Pensées (an 173)]

31- « Regarde en toi-même ! En toi est la source du bien qui toujours peut jaillir si tu creuses toujours ! » -MARC-AURÈLE- pensée VII, para.59 [Pensées (an 173)]

32- « Plutôt qu’à la danse, l’art de vivre est comparable à l’art du lutteur, en ce qu’il faut se tenir prêt, sans broncher, à répondre aux coups qui fondent sur nous, même s’ils sont imprévus. » -MARC-AURÈLE- pensée VII, para.61 [Pensées (an 173)]

33- « Prends garde de ne pas avoir, à l’égard des misanthropes, les sentiments que les misanthropes ont à l’égard des hommes. » -MARC-AURÈLE- pensée VII, para.61 [Pensées (an 173)]

34- « Voici la morale parfaite : vivre chaque jour comme si c’était le dernier ; ne pas s’agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant. » -MARC-AURÈLE- pensée VII, para.69 [Pensées (an 173)]

35- « […] pour un médecin aussi ou pour un pilote, il est honteux de s’étonner que ce malade ait la fièvre ou qu’il y ait de vents contraires. » -MARC-AURÈLE- pensée VIII, para.15 [Pensées (an 173)]

36- « Et toi, pour quelle fin es-tu né ? Pour le plaisir ? Vois si cette pensée est supportable. » -MARC-AURÈLE- pensée VIII, para.19 [Pensées (an 173)]

37- « Je ne dois pas m’affliger moi-même, car jamais je n’ai voulu affliger les autres. » -MARC-AURÈLE- pensée VIII, para.42 [Pensées (an 173)]

38- « Les hommes sont faits les uns pour les autres. Donc instruis-les ou supporte-les. » -MARC-AURÈLE- pensée VIII, para.59 [Pensées (an 173)]

39- « Le mal et le bien d’un être raisonnable et sociable n’est pas dans ce qu’il éprouve, mais dans ce qu’il fait, de même que la vertu et le vice ne sont pas dans les sentiments, mais dans les actes. » -MARC-AURÈLE- pensée VIII, para.16 [Pensées (an 173)]

40- « Pénètre dans leurs âmes, et tu verras quels juges tu redoutes, quels juges ils sont pour eux-mêmes. » -MARC-AURÈLE- pensée IX, para.18 [Pensées (an 173)]

41- « Si une quelconque de tes actions n’a pas de rapport, direct ou éloigné, à une fin sociale […] ; c’est une révoltée, comme l’est, dans le peuple, l’homme qui s’écarte de l’accord entre tous pour avoir sa part propre. » -MARC-AURÈLE- pensée IX, para.23 [Pensées (an 173)]

42- « Au total, si Dieu existe, tout est bien ; si les choses vont au hasard, ne te laisse pas aller, toi aussi, au hasard. » -MARC-AURÈLE- pensée IX, para.28 [Pensées (an 173)]

43- « Imagine que tu vois à nu leurs petites âmes. Lorsqu’ils croient te nuire en te blâmant, ou te servir en te louant, quelle prétention ! » -MARC-AURÈLE- pensée IX, para.34 [Pensées (an 173)]

44- « Tel homme fait cette prière : « Comment dormirai-je avec cette femme ? ». Et toi : « Comment ne plus avoir le désir de dormir avec elle ? » […] Tourne ainsi en tout cas tes prières, et vois ce qui arrive. » -MARC-AURÈLE- pensée IX, para.40 [Pensées (an 173)]

45- « Comme il est pervers et déloyal de dire : « j’ai préféré me comporter franchement avec toi » […] Ces mots doivent immédiatement être écrits sur ton front […] » -MARC-AURÈLE- pensée XI, para.15 [Pensées (an 173)]

46- « D’une manière générale, il faut savoir beaucoup avant de se prononcer avec certitudes sur une action d’autrui. » -MARC-AURÈLE- pensée XI, para.18 [Pensées (an 173)]

47- « Je suis souvent étonné de voir combien chacun s’aime lui-même plus que tout et pourtant tienne moins compte de son propre jugement sur lui-même que de celui des autres. » -MARC-AURÈLE- pensée XII, para.4 [Pensées (an 173)]

48- « Songe encore à ceux qui échappent au reproche d’inconstance, mais par leur inertie plutôt que par leur esprit de suite ; ils vivent non comme ils veulent, mais comme ils ont commencé à vivre. » -SÉNÈQUE- partie II, no.6 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

49- « […] une âme tendue vers la politique, passionnée d’action, naturellement incapable de repos, et qui ne trouve pas en elle-même assez de ressources ; enlevez-lui les divertissements que fournissent par elles-mêmes les occupations à ceux qui courent dans tous les sens, elle ne peut supporter le chez soi, la solitude de ses quatre murs […] » -SÉNÈQUE- partie II, no.9 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

50- « C’est pourquoi nous mettons notre fierté, nous autres, à ne pas nous enfermer dans les murs d’une seule ville ; nous étendons notre société à tout l’univers, et nous déclarons que notre patrie est le monde […] » -SÉNÈQUE- partie IV, no.4 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

51- « Jamais la situation est bouchée au point qu’il n’y ait plus de place pour une action morale. » -SÉNÈQUE- partie IV, no.8 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

52- « Oui, celui-là sera vraiment un homme, qui, sous la menace des dangers qui l’entourent, dans le bruit des armes et des chaînes, gardera sa vertu intacte, sans pour cela se cacher ; car se terrer n’est pas un moyen de se préserver. » -SÉNÈQUE- partie V, no.4 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

53- « […] même si sa fidélité et sa bienveillance ne se démentent pas, un compagnon agité et toujours gémissant n’est pas ce qu’il faut à notre tranquillité. » -SÉNÈQUE- partie VII, no.4 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

54- « La meilleure mesure de la richesse, c’est, sans tomber dans la pauvreté, de ne pas s’en éloigner beaucoup. » -SÉNÈQUE- partie VIII, no.9 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

55- « Que notre nourriture apaise notre faim, et notre boisson, notre soif ; que notre penchant sexuel se satisfasse autant qu’il est nécessaire. » -SÉNÈQUE- partie VIII, no.2 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

56- « A quoi bon ces livres innombrables, ces bibliothèques, dont le propriétaire dans sa vie entière a à peine lu les titres ? » -SÉNÈQUE- partie IX, no.4 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

57- « Jamais je ne rougirai de citer un méchant auteur quand il a de bonnes idées […] » -SÉNÈQUE- partie XI, no.8 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

58- « Demande à l’un d’entre eux, au moment où il sort de chez lui : « Où vas-tu ? Quels sont tes projets ? » Il te répondra : « Je n’en sais rien, ma foi ! mais je verrai des gens, je ferrai quelque chose. » Ils errent sans dessein, cherchant à s’occuper […] Telle est la vie que mènent la plupart des gens ; on pourrait l’appeler une paresse sans repos. » -SÉNÈQUE- partie XII, no.2-3 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

59- « […] car pour ce qui est des actes nécessaires, dans la vie privée comme dans la vie publique, il y a beaucoup à faire, et même infiniment à faire […] » -SÉNÈQUE- partie XIII, no.1 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

60- « Voilà pourquoi nous disons que rien n’arrive au sage contre son attente : nous l’affranchissons, non pas des hasards humains, mais des erreurs humaines. Tout lui échoit non comme il l’a voulu mais comme il l’a prévu. Or avant tout il a prévu qu’il pouvait y avoir des obstacles à ses desseins. » -SÉNÈQUE- partie XIII, no.3 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

61- « L’impossibilité de changer comme celle de rien supporter sont l’une et l’autre les ennemis de notre tranquillité. » -SÉNÈQUE- partie XIV, no.1 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

62- « Il faut toujours prendre les choses à la légère, et les supporter avec bonne humeur ; il est plus humain de rire de la vie que d’en pleurer. » -SÉNÈQUE- partie XV, no.12 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

63- « […] on rend plus de service au genre humain en se moquant de lui qu’en se lamentant : on laisse un peu plus de place à l’espoir du meilleur, au lieu de pleurer sottement […] » -SÉNÈQUE- partie XV, no.3 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

64- « Dans tes malheurs personnels aussi, il faut faire en sorte de donner à ta douleur autant qu’exige la nature, et non pas la coutume. » -SÉNÈQUE- partie XV, no.6 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

65- « […] il vaut mieux être méprisé pour sa naïveté, que de s’infliger le fardeau d’une simulation perpétuelle. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.2 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

66- « […] il y a bien de la différence entre la franchise et le laissez-aller. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.2 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

67- « La solitude nous donnera le désir de fréquenter les hommes ; la société, celui de nous fréquenter nous-mêmes, et chacune sera l’antidote de l’autre […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.3 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

68- « Il faut accorder du relâche à l’esprit ; une fois reposé, il se retrouvera meilleur et plus vif. Il ne faut pas trop exiger des terrains fertiles ; on les épuisera vite en voulant qu’ils produisent sans interruption […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.5 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

69- « Il n’existerait pas chez l’homme une si puissante tendance au jeu et au divertissement, s’ils ne comportaient pas quelque plaisir naturel ; mais leur abus enlèverait à l’esprit tout relief et toute vigueur. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.6 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

70- « […] on peut même aller quelques fois jusqu’à l’ivresse, non pour s’y noyer, mais pour s’y plonger […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.8 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

71- « […] il faut parfois l’entraîner [l’âme] hors d’elle-même pour la rendre joyeuse et libre, et il faut savoir s’écarter pour quelques moments d’une sobriété morose. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.9 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

72- « Il faut un transport de l’esprit pour proférer des mots sublimes, qui dépassent la portée des autres hommes ; méprisant les sentiments vulgaires et ordinaires, s’élevant toujours plus haut par une inspiration divine […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.11 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

73- « […] on ne peut rien atteindre d’élever et de difficile, tant que l’on est dans son bon sens. L’âme doit quitter le terrain accoutumé, sortir d’elle-même, prendre le mors aux dents, et entraîner son cavalier pour le mener là où, de lui-même, il aurait craint de monter. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.11 [De la tranquillité de l’âme (1e siècle)]

74- « C’est pourquoi toute valorisation unilatérale d’une définition mène inéluctablement à son contraire, et la liberté se nie dans la licence, l’abdication et le fanatisme. » -Jean BAECHLER- intro, p.13 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

75- « Pour nous, une définition est en fait une conceptualisation, ce qui revient à dire que l’objet n’est pas donné, mais doit être construit […] » -Jean BAECHLER- intro, p.15 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

76- « Il ne faut pas adopter une définition trop large, sinon l’objet n’apparaîtra pas, sinon confusément, et il faudra redécouper immédiatement l’objet. » -Jean BAECHLER- intro, p.16 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

77- « Tout se passe comme si les hommes avaient besoin du prestige et trouvaient toujours un critère quelconque pour introduire des distinctions entre eux. » -Jean BAECHLER- chap.1, p.35 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

78- « Il n’est donc pas mystérieux que la guerre soit […] le facteur fondamental de l’évolution des sociétés humaines. Qu’on le veuille ou non, Polémos est bel et bien le père de toutes choses. » -Jean BAECHLER- chap.1, p.45 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

79- « À mesure que la tradition recule sur un point, la tyrannie peut s’exercer, en imposant une solution parmi les solutions concurrentes […] Ce n’est que dans la mesure où une société est ouverte qu’elle peut être fermée et enfermée. » -Jean BAECHLER- chap.1, p.47 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

80- « […] par son caractère concret et singularisé, l’intérêt [=l’objet] ne manque pas de décevoir : la passion ne s’annule pas dans l’intérêt, elle se réalise provisoirement en lui et peut à tout moment reprendre sa quête. » -Jean BAECHLER- chap.1 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

81- « L’irrationalité de ces actions se traduit surtout par l’aveuglement, en concentrant sur un point intermédiaire une énergie requise pour le dispositif d’ensemble. » -Jean BAECHLER- chap.1, p.53 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

82- « […] le concept de rationalité ne peut pas s’appliquer à la passion ni, par conséquent, à la valeur. Une passion est une donnée immédiate de l’énergie vitale, qui ne peut ni se justifier ni se réfuter […] » -Jean BAECHLER- chap.1, p.54 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

83- « Avant la détention [du pouvoir], les rationalisations l’emportent : on peut dire n’importe quoi. Après, les raisonnements se multiplient : on peut continuer à dire n’importe quoi, mais on ne peut faire n’importe quoi : le mensonge devient un ingrédient inévitable de l’exercice du pouvoir » -Jean BAECHLER- chap.1, p.58 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

84- « […] les techniques policières n’ont de sens que mises au service d’une valeur qui les dépasse. Mais les techniciens peuvent prendre le moyen pour la fin, et se désintéresser totalement de celle-ci. » -Jean BAECHLER- chap.2, p.71 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

85- « Les choix peuvent se faire pour de bonnes raisons – ce sont les passions ; ils ne peuvent se faire par raison. Ce fut la gloire et l’erreur des Lumières d’avoir cru que les choix pouvaient obéir à la raison. » -Jean BAECHLER- chap.2 p.74 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

86- « Mais on ne peut choisir rationnellement d’être raisonnable. Être raisonnable est déjà un choix idéologique ! » -Jean BAECHLER- chap.2 p.76 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

87- « Il est difficile de se composer en permanence un masque, tout en nourrissant des convictions contraires. » -Jean BAECHLER- chap.2 p.77 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

88- « […] dans un régime pluraliste, la défense des intérêts particuliers concourt à la détermination de l’intérêt général. » -Jean BAECHLER- chap.2 p.80 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

89- « Un minimum d’hypocrisie est indispensable à la vie en société […], car vouloir supprimer l’hypocrisie revient à libérer les passions sans retenue. » -Jean BAECHLER- chap.2 p.82 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

90- « Les passions, en tant qu’énergie psychique spécifiée, ne sont ni nobles ni ignobles. Un jugement ne peut être porté que d’un point de vue extérieur : […] la culture. » -Jean BAECHLER- chap.2 p.83 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

91- « Contrevenir ouvertement et consciemment aux règles morales instillées par l’éducation […] suppose un courage ou une bassesse peu accessible à la majorité. » -Jean BAECHLER- chap.2 p.83 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

92- « L’idéologie est, en conséquence, l’outil privilégié de la perversion de la morale. Sans l’idéologie, l’humanité ne pourrait pas se livrer avec bonne conscience aux grands massacres. » -Jean BAECHLER- chap.2 p.85 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

93- « Les foules se contentent de peu d’idéologie pour sombrer dans la scélératesse. Les intellectuels en exigent de fortes doses, probablement parce qu’ils ont une fibre morale beaucoup plus sensible ! » -Jean BAECHLER- chap.2 p.86 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

94- « […] la faiblesse ou l’absence de consensus dans une société s’accompagnent d’une demande élevée en idéologie. » -Jean BAECHLER- chap.3 p.109 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

95- « C’est de fait à cet âge [la jeunesse] que la consommation idéologique est la plus forte. Elle se porte plus volontiers sur les systèmes les plus totalisants et les plus simples, car ils sont le plus à même de conférer des certitudes. » -Jean BAECHLER- chap.3 p.131 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

96- « Comme on dit, l’adulte doit être raisonnable et réaliste. Par le fait même, la part d’idéologie dans sa vie diminue. […]La première place et le premier enfant ont éteint combien d’ardeurs révolutionnaires ! » -Jean BAECHLER- chap.3 p.131 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

97- « […] l’Occident libéral n’a cessé de fouler au pied les valeurs dont il se réclame […] Ainsi s’entretient une mauvaise conscience et même un sentiment de culpabilité au sein des élites occidentales. » -Jean BAECHLER- chap.3 p.136 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

98- « Tout ce que l’homme fait est un moyen pour atteindre une fin unique : la sécurité. » -Jean BAECHLER- chap.3 p.140 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

99- « Les institutions ont leur virginité : une fois perdue, elle disparaît à jamais. » -Jean BAECHLER- chap.3 p.147 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

100- « L’heure des systèmes totalisants a sonné : ils pourront recruter parmi les chercheurs d’absolu. » -Jean BAECHLER- chap.3 p.148 [Qu’est-ce que l’idéologie ?, Gallimard, Paris, 1976]

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