CITATION (18e partie)

1- « Un samouraï, en train d’apprendre à tirer de l’arc, se mit devant le but avec deux flêches dans la main gauche. Son instructeur lui dit : « Les débutants ne doivent pas avoir deux flèches ; comptant sur la seconde, ils négligent la première. » -KENKÔ- chap.92 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

2- « Décevante et fragile, il sera difficile que la femme pense du bien de vous si vous obéissez à son cœur. » -KENKÔ- chap.107 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

3- « C’est seulement lorsqu’on est esclave de la passion qu’une femme devient une choses douce et agréable. » -KENKÔ- chap.301 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

4- « Même des hommes qui semblent intelligents critiquent les autres et ne se connaissent pas ; mais il n’y a aucune raison pour qu’on comprenne les autres, si l’on ne se connaît pas soi-même. » -KENKÔ- chap.134 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

5- « Ceux qui n’avaient pas le sentiment de l’amour filial, lorsqu’ils ont des enfants eux-mêmes, en arrivent à penser et comprennent le cœur des parents. » -KENKÔ- chap.142 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

6- « À tout propos, on fait boire aux autres du saké [de l’alcool], et on y trouve du plaisir ; je n’en saisis pas la raison […] Bien qu’on dise qu’il fait oublier la tristesse, les gens ivres se souviennent des misères passées et se lamentent. » -KENKÔ- chap.175 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

7- « Quand on est jeune, on a dans son cœur l’intention d’étudier […]; mais on croit la vie facile ; on est paresseux, on ne s’occupe que des choses qu’on a devant les yeux […] » -KENKÔ- chap.188 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

8- « Mais lorsqu’on pense que tout ce qu’on attend doit changer, il y a des choses qui répondent exactement à cette attente. Il faut donc croire en l’instabilité ; c’est la seule chose qui soit certaine et qui ne trompe pas. » -KENKÔ- chap.189 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

9- « S’il s’agit d’une femme sans distinction, on sera jugé sans goût pour l’avoir trouvé jolie : s’il s’agit d’une belle femme, on sera censé la regarder comme son Bouddha : telles seront les idées des autres […] » -KENKÔ- chap.190 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

10- « J’aimerais presque mieux que ma femme, dans un moment de colère, essayât de me donner un coup de poignard une fois par an, que de me recevoir avec humeur, tous les soirs. » -STENDHAL- Livre 2, chap.55 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

11- « Les plaisirs du grand nombre n’en sont pas pour les femmes heureuses. » -STENDHAL- Livre 2, chap.55 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

12- « […] personne ne niera qu’en général plus on a d’esprit moins on a de passion incompatibles avec le bonheur des autres. » -STENDHAL- Livre 2, chap.55 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

13- « Une mère qui excelle dans les beaux-arts ne peut communiquer son talent à son fils que dans le cas extrêmement rare, où ce fils a reçu de la nature précisément l’âme de ce talent. » -STENDHAL- Livre 2, chap.56 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

14- « Or le nombre de génies que produit une nation est proportionnel au nombre d’homme qui reçoivent une culture suffisante […] » -STENDHAL- Livre 2, chap.56 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

15- « Quel est l’homme dans l’amour ou dans le mariage qui a le bonheur de pouvoir communiquer ses pensées telles qu’elles se présentement à lui, à la femme avec laquelle il passe sa vie ? » -STENDHAL- Livre 2, chap.56 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

16- « Quel excellent conseiller un homme ne trouverait-il pas dans sa femme si elle savait penser ! un conseiller dont […] les intérêts seraient exactement identiques avec les siens. » -STENDHAL- Livre 2, chap.56 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

17- « Les vrais don Juan finissent même par regarder les femmes comme le parti ennemi, et par se réjouir de leurs malheurs de tous genres. » -STENDHAL- Livre 2, chap.59 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

18- « Cependant l’amour n’est une passion qu’autant qu’il fait oublier l’amour-propre.[…] c’est le plus orgueilleux des despotes : ou il est tout, ou il n’est rien. » -STENDHAL- Livre 2, chap.59 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

19- « Ce qui me fait croire les Werther plus heureux, c’est que don Juan réduit l’amour à n’être qu’une affaire ordinaire. Au lieu d’avoir comme Werther des réalités qui se modèlent sur ses désirs, il a des désirs imparfaitement satisfaits par la froide réalité […] ». -STENDHAL- Livre 2, chap.59 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

20- « Il n’y a que l’imagination qui échappe pour toujours à la satiété. […] si le hasard vous présente la même femme deux ou trois ans plus tôt ou plus tard dans le cours de la vie, et si le hasard veut que vous aimiez, elle sera aimée d’une manière différente. » -STENDHAL- Livre 2, chap.59 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

21- « L’erreur de leur vie [aux libertins] est de croire conquérir en quinze jours ce qu’un amant transi obtient à peine en six mois. » -STENDHAL- Livre 2, chap.59 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

22- « Le malheur de l’inconstance, c’est l’ennui ; […] personne ne fait attention aux vieux libertins blasés qui crèvent d’ennui et dont Paris est pavé. » -STENDHAL- Livre 2, chap.59

23- « Mais enfin chaque homme, s’il veut se donner la peine de s’étudier soi-même, a son beau idéal, et il me semble qu’il y a toujours un peu de ridicule à vouloir convertir son voisin. » -STENDHAL- Livre 2, chap.59 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

24- « Avoir le caractère solide, c’est avoir une longue et ferme expérience des mécomptes et des malheurs de la vie. Alors l’on désir constamment, ou l’on ne désire pas du tout. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.6 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

25- « La plupart des hommes du monde, par vanité, par méfiance, par crainte du malheur ne se livrent à aimer une femme qu’après l’intimité. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.16 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

26- « Une résolution forte change sur-le-champ le plus extrême malheur en un état supportable. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.38 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

27- « Plus on plaît généralement, moins on plaît profondément. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.43 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

28- « La source […] de l’orgueil féminin, c’est la crainte de se dégrader aux yeux de son amant par quelque démarche précipitée ou par quelque action qui peut lui sembler peu féminine. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.45 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

29- « On ne peut avoir de courage envers ce qu’on aime qu’en l’aimant moins. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.47 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

30- « En Europe, le désir est enflammé par la contrainte, en Amérique il s’émousse par la liberté. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.62 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

31- « Un adolescent a besoin d’aimer un être dont les qualités l’élèvent à ses propres yeux. C’est au déclin de la vie qu’on en revient tristement à aimer le simple et l’innocent, désespérant du sublime. Entre les deux, se place l’amour véritable, qui ne pense à rien qu’à soi-même. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.67 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

32- « Si l’âme est employée à avoir de la mauvaise honte, et à la surmonter, elle ne peut pas avoir du plaisir. Le plaisir est un luxe ; pour en jouir, il faut que la sûreté, qui est nécessaire, ne coure aucun risque. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.80 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

33- « La poésie avec […] tout l’attirail des ornements appelés poétiques, est bien au-dessous de la prose, dès qu’il s’agit de donner une idée claire et précise des mouvements du cœur […] » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.93 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

34- « Du reste, l’art d’être heureux est comme la poésie ; malgré le perfectionnement de toutes choses, Homère, il y a deux mille sept cents ans, avait plus de talent que lors Byron. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.102 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

35- « Ce n’est jamais cette illusion, qui renaît et se détruit à chaque seconde, que l’on va chercher au théâtre, mais l’occasion de prouver à son voisin […] que l’on est homme de goût. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.102 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

36- « La cristallisation ne peut pas être excitée par des hommes-copies, et les rivaux dangereux sont les plus différents. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.105 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

37- « La vulgarité, éteignant l’imagination, produit sur-le-champ pour moi l’ennui mortel. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.120 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

38- « […] les froids philosophes, en fait de passions, ne vivent presque que de curiosité et d’amour-propre. » -STENDHAL- Livre 2, Fragment no.121 [Stendhal, De l'Amour, 1822]

39- « Que peuvent faire les lois, là où l’argent est le seul roi, où la pauvreté ne peut jamais triompher ? […] Aussi la justice n’est rien qu’une marchandise publique […] » -PÉTRONE- chap.14 [Pétrone, Satiricon, an 66]

40- « […] tu te moques de ce que te disent les pauvres gens. Nous savons que la littérature t’a tourné la tête. Et puis après ? je te déciderai bien un jour à venir jusqu’à ma ferme voir mes bicoques. » -ECHION- (Pétrone) à Agamemnon, chap.46 [Pétrone, Satiricon, an 66]

41- « je vous en prie, il faut y croire ; il y a des femmes qui en savent plus que nous, il y a des fées nocturnes, et elles peuvent mettre tout sens dessus dessous. » -TRIMALCION- (Pétrone) chap.64 [Pétrone, Satiricon, an 66]

42- « Il ne faut pas trop avoir confiance aux plans qu’on se trace, car la fortune elle aussi a sa logique. » -PÉTRONE- chap.82 [Pétrone, Satiricon, an 66]

43- « Seule l’éloquence grelotte sous des haillons glacés, et de sa voix misérable invoque en vain les arts désertés. » -EUMOLPE- (Pétrone) chap.83 [Pétrone, Satiricon, an 66]

44- « […] ceux qui n’ont d’autre souci que de bâtir une fortune ne veulent pas que les hommes puissent croire qu’il y ait quelque chose de supérieur à ce qu’ils détiennent eux-mêmes. » -EUMOLPE- (Pétrone) chap.84 [Pétrone, Satiricon, an 66]

45- « Sur un terrain inculte et raboteux les neiges séjournent longtemps ; mais sur un sol luisant qu’a dompter la charrue, la mince couche de gelée fond en un clin d’œil. C’est ainsi que la colère se dépose au fond des cœurs : elle s’empare des âmes grossières, mais glisse sur les esprits cultivés. » -PÉTRONE- chap.99 [Pétrone, Satiricon, an 66]

46- « Le gourmand s’étouffe de trop manger, l’abstinent périt par trop jeûner. » -PÉTRONE- chap.115 [Pétrone, Satiricon, an 66]

47- « À peine a-t-on réussi à dresser un vers sur ses pieds, et à enchâsser dans une période une idée plus ou moins délicate, qu’on se croit aussitôt au sommet de l’Hélicon. » -EUMOLPE- (Pétrone) chap.118 [Pétrone, Satiricon, an 66]

48- « […] il faut qu’à travers milles péripéties […] l’imagination puisse se donner libre carrière, de manière qu’on reconnaisse dans l’œuvre [historique] plutôt le délire prophétique d’un esprit inspiré que l’aride vérité d’une narration attachée religieusement aux témoignages […]. » -EUMOLPE- (Pétrone) chap.118 [Pétrone, Satiricon, an 66]

49- « Pourquoi me regardez-vous d’un front sévère, ô Catons, et condamner cette œuvre d’une naïveté sans exemple ? […] Car qui ne connaît l’amour et les joies de Vénus ? Qui donc défend à nos sens de s’allumer dans la tiédeur du lit ? » -PÉTRONE- chap.132 [Pétrone, Satiricon, an 66]

50- “ Si j’ose former des vœux extrêmes, ce n’est plus qu’en votre absence ; mes désirs, n’osant allez jusqu’à vous, s’adressent à votre image, et c’est sur elle que je me venge du respect que je suis contraint de vous porter. » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.10, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

51- « Ôtez à nos savants le plaisir de se faire écouter, le savoir ne sera vite rien pour eux. […] ils ne se soucieraient plus de l’étude s’ils n’avaient plus d’admirateurs. » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.12, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

52- « Pour nous qui voulons profiter de nos connaissances, nous ne les amassons point pour les revendre, mais pour les convertir à notre usage ; ni pour nous en charger, mais pour nous en nourrir. » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.12, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

53- « Les anciens étaient contemporains de leurs historiens, et nous ont pourtant appris à les admirer : assurément, si la postérité jamais admire les nôtres, elle ne l’aura pas appris de nous. » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.12, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

54- « En effet, employer la voie de l’instruction pour corrompre une femme est de toutes les séductions la plus condamnable […] » -JULIE- (Rousseau) Lettre no.13, à Saint-Preux [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

55- « Je sens aujourd’hui combien ne âme paisible est peu propre à juger des passions, et combien il est insensé de rire des sentiments qu’on n’a point éprouvés. » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.19, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

56- « Ôtez l’idée de la perfection, vous ôtez l’enthousiasme ; ôtez l’estime, et l’amour n’est plus rien. » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.24, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

57- « Tant de soins à se justifier produisent souvent un préjugé contraire, et c’est l’attention qu’on donne aux bagatelles qui seule en fait des objets importants. » -JULIE- (Rousseau) Lettre no.35, à Saint-Preux [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

58- « […] l’amant qui loue en nous des perfections que nous n’avons pas les voit en effet telles qu’il les représente ; il ne ment point en disant des mensonges ; il flatte sans s’avilir, et l’on peut au moins l’estimer sans le croire. » -JULIE- (Rousseau) Lettre no.46, à Saint-Preux [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

59- « Le temps n’est plus où il suffisait de se considérer et de s’étudier pour se connaître. Nous sommes aujourd’hui ce que les autres font de nous. » -VALERY- Partie 1, chap. :La Qualité [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

60- « Il est une chose paradoxale qui semble répondre à l’évidence qui proclame : Ce qui ne sert à rien ne vaut rien, par une déclaration péremptoire toute contraire : je ne sers à rien et je vaux plus que tout. » -VALERY- partie 1, chap. :La Qualité [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

61- « […] je répugne à l’emploi de certains termes dont la résonance étonne l’esprit, le séduit ou le met en garde : deux effets symétriques qu’il importe d’éviter. » -VALERY- partie 1, chap. :L’imprévisibilité [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

62- « La sagesse consiste à user, quand il faut, de l’esprit ; quand il faut, de l’instinct. Elle est donc une affaire de sensibilité, d’une certaine sensibilité qui perçoit et prévoit l’équilibre de ces deux puissances, à chacune desquelles il est dangereux tantôt de céder, tantôt de résister. » -VALERY- partie 1, chap. :Points de vue [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

63- « Les ambitions plus ou moins philosophiques qui se fondaient sur les résultats de la science se trouvent de plus en plus déconcertées. L’imagination ne peut plus devancer ou pénétrer les phénomènes ; croire, voir ce qui s passe […] » -VALERY- partie 1, chap. :Points de vue [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

64- « Il semble que rien de pur ne soit fécond, et il est assez clair que les progrès de la connaissance et de la puissance de l’homme eussent été bien lents et bien médiocres si l’humanité fût demeurée divisée en groupes ethniques non communicants […] » -VALERY- partie 1, chap. :Réflexions sur l’acier [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

65- « L’homme moderne n’a guère que les journaux pour nourriture de son esprit : il n’y trouve que ce que doit fuir une pensée qui a des égards pour soi-même. » -VALERY- partie 1, chap. :Lettre à Madariaga [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

66- « […] les termes de Morale, de Politique et d’Histoire […] Ils sont tous plus ou moins dépréciés aux yeux de l’intelligence […]. On peut dire qu’ils perdent leur sens et gardent leur force. » -VALERY- partie 1, chap. :Lettre à Madriaga [Paul Valery, Vues, La petite vermillon, 1948, Paris.]

67- « J’en fait […] l’irrévocable serment, dès aujourd’hui je renonce pour ma vie au vin comme au plus mortel poison ; jamais cette liqueur funeste ne troublera mes sens […] » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.51, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

68- « Femme trop facile, voulez-vous savoir si vous êtes aimé ? examinez votre amant sortant de vos bras. O amour, si je regrette l’âme où l’on te goûte, ce n’est pas pour l’heure de la jouissance, c’est pour l’heure qui la suit. » -ROUSSEAU- Lettre no.55 [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

69- « Que je suis loin de cet état charmant qui se suffit à lui-même ! je veux jouir, et tu veux aimer ; j’ai des transports, et toi de la passion ; tous mes emportements ne valent pas ta délicieuse langueur […] » -SAINT-PREUX- (Rousseau) Lettre no.55, à Julie [J-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761]

70- « Leur virginité [aux femmes pures] est aussi odoriférante qu’est de mauvaise odeur le putanisme des autres. » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des femmes mariées, p.186 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

71- « Tu n’y entends rien. Nous naissons de chair, te dis-je, et nous mourons de chair : la queue nous fait et la queue nous défait. » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des femmes mariées, p.187 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

72- « Pour une à qui son mari plaît, il y en a mille qui rebutent le leur, et il est clair que pour deux personnes qui cuisent le pain chez elles, il y en a sept cents qui préfèrent celui du boulanger, parce qu’il est plus blanc. » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des femmes mariées, p.187 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

73- « La chasteté féminine est semblable à une carafe de cristal : tu as beau prendre toutes les précautions, un beau jour que tu n’es pas sur tes gardes, elle t’échappe des mains et se casse en mille morceaux […] » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des femmes mariées, p.188 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

74- « La femme qui se conserve pure, on peut crier au miracle, comme d’une coupe de verre qui tomberait sans se briser. » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des femmes mariées, p.188 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

75- « Ne sais-tu pas qu’on dit […] que pour rendre un homme brave il n’y a qu’à lui dire des sottises ? » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des femmes mariées, p.188 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

76- « […] je te dirai qu’une bonne pair de fesses a bien plus de pouvoir que tout ce qu’il y a jamais eu de philosophes, d’astrologues, d’alchimistes et de nécromants. » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des putains, p.235 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

77- « […] qui boit toujours n’a jamais grand-soif, et qui est toujours à table rarement de l’appétit. » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des putains, p.238 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

78- « […] les putains pleurent d’un œil, les femmes mariées pleurent des deux, les religieuses de quatre. » -NANNA- (Arétin) chap : La vie des putains, p.250 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

79- « […] nous autres femmes nous sommes sages sans réflexion, et folle après réflexion. » -ANTONIA- (Arétin) chap : La vie des putains, p.278 [l’Arétin, Les Ragionamenti (1534), Famot, Genève, 1977]

80- « Craindre l’on doit uniquement des choses
Qui risqueraient de mal faire à quelqu’un ;
Les autres, non : elles ne sont pas terribles. »
-Béatrice- (DANTE) L’enfer, chant no.2, p.18 [Le Dante, La Divine Comédie (début 14e siècle), trad : Henri Longnon, Garnier, Paris, 1956]

81- « Lors je compris qu’à semblable tourment
Étaient damnés les pécheurs de la chair,
Qui la raison soumettent au désir. » -DANTE- L’enfer, chant no.5, p.32 [Le Dante, La Divine Comédie (début 14e siècle), trad : Henri Longnon, Garnier, Paris, 1956]

82- « O soleil qui guéris toute vue égarée,
Quand tu veux m’expliquer, tu me satisfais tant
Que, non moins qu’à savoir, j’ai plaisir à douter. »
-DANTE- L’enfer, chant no.11, p.59 [Le Dante, La Divine Comédie (début 14e siècle), trad : Henri Longnon, Garnier, Paris, 1956]

83- « Lève-toi donc : triomphe de l’angoisse
Avec l’esprit, qui vainc en tout combat,
S’il ne s’affole pas du fardeau de son corps.

Il va falloir monter une échelle plus rude,
Car il ne suffit pas d’avoir fui les démons.
Fais-en, si tu m’entends, désormais ton profit. »
-Virgile- (DANTE) L’enfer, chant no.24, p.119 [Le Dante, La Divine Comédie (début 14e siècle), trad : Henri Longnon, Garnier, Paris, 1956]

84- « Car, si les facultés de la raison s’unissent
À la force brutale et à la malveillance,
Le genre humain n’y pourra résister. »
-DANTE- L’enfer, chant no.21, p.154 [Le Dante, La Divine Comédie (début 14e siècle), trad : Henri Longnon, Garnier, Paris, 1956]

85- « ô toi, par dessus tout, plèbe vouée au mal,
Qui demeures au lieu dont parler est si dur,
Mieux t’eût valu sur terre être chèvre ou brebis ! » -DANTE- L’enfer, chant no.32, p.158 [Le Dante, La Divine Comédie (début 14e siècle), trad : Henri Longnon, Garnier, Paris, 1956]

86- « Cette instabilité décèle une âme malade. Par contre, le premier indice d’une pensée en équilibre, c’est, à mon sens, de savoir fixer et séjourner avec soi. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 2, chap.1 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

87- « Lis donc toujours les auteurs d’une autorité reconnue ; et, si l’envie te prend de pousser une pointe chez les autres, reviens vite aux premiers. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 2, chap.4 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

88- « Évitons ces extrémités : c’est un tort de se confier à tout le monde ; c’est un tort de ne se confier à personne ; mais je dirai qu’il y a plus d’honnêteté dans l’un, plus de sûreté dans l’autre. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 3, chap.4 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

89- « Le goût de l’agitation turbulente n’est pas l’activité vraie : ce sont les sauts et les bons d’une âme affolée. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 3, chap.5 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

90- « Le temps est au calme. Ne t’y fie pas : un instant suffit pour bouleverser la mer. Le même jour, en ces mêmes parages où ils évoluaient gaîment, des vaisseaux plongent aux abîmes. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 4, chap.7 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

91- « Le nom seul de la philosophie, dans le cas où elle se pratique avec bon sens, est suffisamment impopulaire : qu’adviendra-il, si, parti pris, nous nous détachons de l’habituel train du monde ? » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre5, chap.3 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

92- « Que notre vie combine l’alliance des mœurs du sage et des mœurs du siècle. Qu’en se jugeant inférieurs à nous, tous se reconnaissent en nous. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 5, chap.5 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

93- « D’une façon générale, si j’aime à apprendre, c’est pour enseigner […] Tout bien dont la possession n’est point partagée perd sa douceur. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 6, chap.4 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

94- « Il se trouve toujours quelqu’un pour nous faire aimer le vice, pour l’imprimer en nous, pour nous en communiquer la souillure à notre insu. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 7, chap.2 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

95- « Or, ce sont deux extrémités à éviter, de se faire semblable aux méchants, parce qu’ils représentent le nombre ; de se faire l’ennemi du grand nombre, parce qu’il ne nous ressemble pas. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 7, chap.8 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

96- « Attache-toi à ceux qui te rendront meilleur ; ouvre ta porte à ceux que tu as espoir de rendre toi-même meilleur. Ce sont offices réciproques. Qui enseigne s’instruit. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 7, chap.8 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

97- « Combien de poète disent le mot que les philosophes ont dit ou devraient dire ! » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 8, chap. 8 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

98- « […] l’intérêt a fait de celui-ci votre ami ; l’intérêt fera qu’il cessera de l’être. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 9, chap.9 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

99- « Ce n’est pas ce qu’il peut dire qui importe, mais ce qu’il pense, et non pas sa pensée d’un jour, mais celle de tous les instants. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 9, chap.22 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

100- « Vis avec les hommes comme si la divinité te voyait. Parle à la divinité comme si tu étais entendu des hommes. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 10, chap.5 [Sénèque, Lettres à Lucilius (an 62), trad : Henri Noblot, Les Belles Lettres, Paris, 1956]

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