CITATION (16e partie)

1- « La musique, quand elle est parfaite […] donne le bonheur apparemment le plus vif qui existe sur cette terre. » -STENDHAL- Livre 1, chap.16 [De l'Amour, 1822]

2- « Or c’est de la passion qu’il nous faut ; la beauté ne peut nous fournir que des probabilités sur le compte d’une femme […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.18 [De l'Amour, 1822]

3- « Les amants sont bien fous de songer à se bien mettre ; on a bien autre chose à faire en voyant ce qu’on aime, que de songer à sa toilette […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.19 [De l'Amour, 1822]

4- « Peut-être que les hommes qui ne sont pas susceptibles d’éprouver l’amour-passion sont ceux qui sentent le plus vivement l’effet de la beauté ; c’est du moins l’impression la plus forte qu’ils puissent recevoir des femmes. » -STENDHAL- Livre 1, chap.20 [De l'Amour, 1822]

5- « Les femmes extrêmement belles […] doivent compter plus de sots dans la liste de leurs amants, des princes, des millionnaires, etc. » -STENDHAL- Livre 1, chap.20 [De l'Amour, 1822]

6- « Ces âmes trop ardentes […] voient les choses, non telles qu’elles sont, mais telles qu’elles les ont faites […]. Mais un beau jour, on se lasse de faire tous les frais, on découvre que l’objet adoré ne renvoie pas la balle ; l’engouement tombe […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.22 [De l'Amour, 1822]

7- « Je vois dans nos livres autant de billets de loterie ; ils n’ont réellement pas plus de valeur. La postérité, en oubliant les uns, et réimprimant les autres, déclarera les billets gagnants. » -STENDHAL- Livre 1, chap.24 [De l'Amour, 1822]

8- « J’ai vu les femmes les plus distinguées […] admirer les plus grands sots.[…] Il y a sûrement dans le mérite des hommes tous un côté qui leur échappe. » -STENDHAL- Livre 1, chap.25 [De l'Amour, 1822]

9- « Celui qui, avant la trentaine, n’a pas subi la fascination de toutes les formes d’extrémisme, je ne sais si je dois l’admirer ou le mépriser, le considérer comme un saint ou un cadavre. » -CIORAN- p.12 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

10- « Vivre véritablement, c’est refuser les autres ; pour les accepter, il faut savoir renoncer, se faire violence, agir contre sa propre nature, s’affaiblir […] » -CIORAN- p.13 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

11- « Mon projet était-il condamnable ? Il exprimait simplement ce que tout homme attaché à son pays souhaite au fond de son cœur : la suppression de la moitié de ses compatriotes. » -CIORAN- p.14 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

12- « À quoi bon être connu […]? Nous n’aurons jamais existé pour tant de nos idoles, notre nom n’aura troublé aucun des siècles d’avant nous ; et ceux qui viennent après, qu’importent-ils ? » -CIORAN- p.15 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

13- « Au fur et à mesure que mon énergie déclinait, s’accentuait mon penchant à la tolérance […] : étais-je fini ? Il faut l’être pour devenir un démocrate sincère. –CIORAN- p.16 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

14- « À la longue, la vie sans utopie devient irrespirable, pour la multitude du moins : sous peine de se pétrifier, il faut au monde un délire neuf. » -CIORAN- p.24 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

15- « Les libertés ne prospèrent que dans un corps malade : tolérance et impuissance sont synonymes. » -CIORAN- p.27 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

16- « Désespérément mortelle, dès qu’elle [la liberté] s’instaure elle postule son manque d’avenir et travaille, de toutes ses forces minées, à sa négation et à son agonie. » -CIORAN- p.28 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

17- « Pour vous qui ne l’avez plus, elle [la liberté] est tout ; pour nous qui la possédons, elle n’est qu’illusion […] » -CIORAN- p.28 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

18- « Alors qu’il eût été de son devoir [à l’Europe] de mettre le communisme en pratique, de l’ajuster à ses traditions, de l’humaniser, de le libéraliser, et de le proposer ensuite au monde, elle a laissé à l’Orient le privilège de réaliser l’irréalisable […] » -CIORAN- p.29 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

19- « L’homme inoccupé qui aime la violence sauvegarde son savoir-vivre en se confinant dans un enfer abstrait. » -CIORAN- p.35 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

20- « Une civilisation se révèle féconde par la faculté qu’elle a d’inciter les autres à l’imiter […] » -CIORAN- p.44 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

21- « Et si vous ressemblez pourtant aux forcenés qui vous entourent, vous sentez qu’un rien vous en distinguera à jamais ; cette sensation, ou cette illusion, fait que, si vous exécutez les mêmes actes qu’eux, vous n’y mettez pas le même entrain ni la même conviction. » -CIORAN- p.72 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

22- « Le troupeau humain dispersé sera réuni sous la garde d’un berge impitoyable, sorte de monstre planétaire devant lequel les nations se prosterneront, dans un effarement voisin de l’extase. » -CIORAN- p.72 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

23- « Le savoir, ayant irrité et stimulé notre appétit de puissance, il nous conduira inexorablement à notre perte. » -CIORAN- p.75 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

24- « Plaignons-le, ayons pitié d’un misérable qui, ne daignant entretenir ses vices ni rivaliser avec personne, demeure en deçà de lui-même et au-dessous de tous. » -CIORAN- p.78 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

25- « La révolution étant son seul luxe, il [le peuple] s’y précipite, non pas tant pour en retirer quelques bénéfices ou améliorer son sort, que pour acquérir lui aussi le droit d’être insolent, avantage qui le console […] » -CIORAN- p.81 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

26- « C’est que la tyrannie précisément, on peut y prendre goût, car […] elle répond aux exigences de notre misère et aux implorations de notre couardise. » -CIORAN- p.93 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

27- « […] celui qui n’ose se venger envenime ses jours, maudit ses jours, maudit ses scrupules et cet acte contre nature qu’est le pardon. » -CIORAN- p.102 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

28- « La connaissance ruine l’amour : à mesure que nous pénétrons nos propres secrets, nous détestons nos semblables, précisément parce qu’ils nous ressemblent. Quand on n’a plus d’illusions sur soi, on n’en garde pas sur autrui […] » -CIORAN- p.105 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

29- « Qui aborde le même domaine ou le même problème que nous attente à notre originalité, à nos privilèges, à l’intégrité de notre existence, nous dépouille de nos chimères et de nos chances. » -CIORAN- p.112 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

30- « Si la gloire nous est interdite, ou inaccessible, nous en accusons ceux qui y ont atteint […] : elle nous revenait de droit, nous appartenait et, sans les machinations de ces usurpateurs, elle eût été nôtre. » -CIORAN- p.113 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

31- « La volupté d’être inconnu ou incompris est rare ; cependant, à y bien réfléchir, n’équivaut-elle pas à la fierté d’avoir triomphé des vanités et des honneurs ? au désir d’une renommée inhabituelle [..]? » -CIORAN- p.113 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

32- « Que tant de nos semblables nous surpassent, cette évidence insoutenable nous l’esquivons en nous arrogeant, par une ruse instinctive ou désespérée, tous les talents et en nous attribuant à nous seul l’avantage d’être unique. » -CIORAN- p.115 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

33- « […] toute conviction est faites principalement de haine et, en second lieu seulement, d’amour. » -CIORAN- p.119 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

34- « Créer c’est léguer ses souffrances, c’est vouloir que les autres s’y plongent et les assument, s’en imprègnent et les revivent. » -CIORAN- p.124 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

35- « Ce que nous cherchons, ce que nous quêtons dans le regard des autres, c’est l’expression servile, un engouement non dissimulé pour nos gestes et nos élucubrations […] » -CIORAN- p.127 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

36- « Moraliste profiteur, psychologue doublé d’un parasite, le flatteur connaît notre faiblesse et l’exploite sans vergogne. » -CIORAN- p.128 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

37- « […] la mélancolie, pour discrètes et aériennes qu’en soient les apparences, relève encore du ressentiment : c’est une songerie empreinte d’âcreté, une jalousie travestie en langueur, une rancune vaporeuse. » -CIORAN- p.130 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

38- « La moindre avanie, un regard entaché de quelque restriction, nous ne les pardonnons jamais à un vivant. » -CIORAN- p.131 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

39- « Si nous démolissons les certitudes, ce n’est point par scrupule théorique ou par jeu, mais par fureur de les voir se dérober, par désir aussi qu’elles n’appartiennent à personne, dès lors qu’elles nous fuient […] » -CIORAN- p.132 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

40- « Le sceptique est le sadisme des âmes ulcérées. » -CIORAN- p.132 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

41- « La sagesse, que rien ne fascine, recommande le bonheur donné, existant ; l’homme le refuse, et ce refus seul en fait un animal historique […] » -CIORAN- p.139 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

42- « La misère est effectivement le grand auxiliaire de l’utopiste, la matière sur laquelle il travaille, la substance dont il nourrit ses pensées, la providence de ses obsessions. Sans elle, il serait vacant ; mais elle l’occupe, l’active […] » -CIORAN- p.139 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

43- « Placé à l’antipode d’un LaRochefoucauld, l’inventeur d’utopies est un moraliste qui n’aperçoit en nous que désintéressement, appétit du sacrifice, oubli de soi. » -CIORAN- p.144 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

44- « Nous sommes noyés dans le mal […]; quand il nous arrive de commettre de bons actes, nous en souffrons, pour avoir contrecarré nos mouvements spontanés […] » -CIORAN- p.147 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

45- « Tant que le christianisme comblait les esprits, l’utopie ne pouvait les séduire ; dès qu’il commença à les décevoir, elle cherche à les conquérir et à s’y installer. Elle s’y employait déjà à la Renaissance, mais ne devait réussir que deux siècles plus tard, à une époque de superstitions « éclairées » ». -CIORAN- p.150 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

46- « […] l’idée de perfectibilité a pénétré dans nos mœurs : y souscrit celui-là même qui la met en cause. Que l’histoire se déroule sans plus, indépendamment d’une direction déterminée, d’un but, personne ne veut en convenir. » -CIORAN- p.153 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

47- « Vous vous preniez pour le dernier des hommes, et voilà que, soudain, surpris et comme illuminé par votre dénuement, vous n’en souffrez plus ; bien au contraire, vous en tirez orgueil ! » -CIORAN- p.159 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

48- « Nous lancerions-nous dans la moindre entreprise, sans la persuasion secrète que l’absolu dépend de nous, de nos idées et de nos actes, et que nous pouvons en assurer le triomphe dans un délai assez bref. » -CIORAN- p.175 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

49- « Ce n’est pas l’acte en lui-même qui l’intéresse [l’homme d’action], mais le but, l’intention de l’acte ; pareillement, le retiendra l’objet, et non le mécanisme de la volonté. » -CIORAN- p.177 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

50- « Le révolutionnaire pense que le bouleversement qu’il prépare sera le dernier […] Nous nous agitons parce qu’il nous revient, croyons-nous, d’achever l’histoire, de la clore […] » -CIORAN- p.178 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

51- « Dans son dessein général, l’utopie est un rêve cosmogonique au niveau de l’histoire. » -CIORAN- p.178 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

52- « Nous n’avons en somme le choix qu’entre une volonté malade et une volonté mauvaise […] » -CIORAN- p.180 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

53- « […] les inconvénients de la satiété sont incomparablement plus grands que ceux de la misère. » -CIORAN- p.181 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

54- « L’histoire ne serait-elle pas, en dernière instance, le résultat de notre peur de l’ennui, de cette peur qui nous fera toujours chérir le piquant et la nouveauté du désastre, et préférer n’importe quel malheur à la stagnation ? » -CIORAN- p.181 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

55- « Dégagés de soucis, et de toute entrave, nous serions livrés à nous-mêmes ; le vertige que nous en tirerions nous rendrait mille fois pires que ne le fait notre servitude. » -CIORAN- p.182 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

56- « Par rapport à l’Occident, tout en Russie se hausse d’un degré : le scepticisme devient nihilisme, l’hypothèse dogme, l’idée icône. » -CIORAN- p.185 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

57- « Inutile de remonter vers le paradis ancien ou de courir vers le futur : l’un est inaccessible, l’autre irréalisable. Ce qui importe en revanche, c’est d’intérioriser la nostalgie ou l’attente, nécessairement frustrée lorsqu’elles se trouvent au-dehors, et de les contraindre à déceler, ou à créer en nous le bonheur que respectivement nous regrettons ou que nous escomptons. » -CIORAN- p.194 [Histoire et Utopie, les essais XCVI, Gallimard, 1960]

58- « Des Elfes et des Dragons ! Mieux vaut pour toi et moi des choux et des pommes de terre. » -HAM Gamegie- à son fils Sam, Tome I, p.41 [Tolkien, Le seigneur des Anneaux]

59- « […] remarquez qu’une âme faite pour l’amour ne peut goûter avec transport aucun autre bonheur. […] elle croit souvent aimer les beaux-arts et les aspects sublimes de la nature, mais ils ne font que promettre et lui exagérer l’amour […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.26 [De l'Amour, 1822]

60- « L’excès de la pudeur et sa sévérité découragent d’aimer les âmes tendres et timides, justement celles qui sont faites pour donner et sentir les délices de l’amour. » -STENDHAL- Livre 1, chap.26 [De l'Amour, 1822]

61- « L’erreur commune est d’en agir avec les femmes comme des espèces d’hommes plus généreux, plus mobiles, et surtout avec lesquels il n’y a pas de rivalité possible. » -STENDHAL- Livre 1, chap.26 [De l'Amour, 1822]

62- « Le grand homme est comme l’aigle ; plus il s’élève moins il est visible, et il est puni de sa grandeur par la solitude de l’âme. » -STENDHAL- Livre 1, chap.28 [De l'Amour, 1822]

63- « L’amant le plus tendre peut être accusé de manquer de délicatesse […] s’il ose se livrer au plus grand charme de l’amour, au bonheur d’être parfaitement naturel avec ce qu’on aime […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.28 [De l'Amour, 1822]

64- « Tout l’art d’aimer se réduit, ce me semble, à dire exactement ce que le degré d’ivresse du moment comporte, c’est-à-dire, en d’autres termes, à écouter son âme. » -STENDHAL- Livre 1, chap.32 [De l'Amour, 1822]

65- « Mais il est difficile de ne pas éprouver une nuance de mépris pour une femme avec qui l’on peut impunément jouer la comédie […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.32 [De l'Amour, 1822]

66- « on est ce qu’on peut, mais on sent ce qu’on est. » -STENDHAL- Livre 1, chap.32 [De l'Amour, 1822]

67- « Toujours un petit doute à calmer, voilà ce qui fait la soif de tous les instants, voilà ce qui fait la vie de l’amour heureux. Comme la crainte ne l’abandonne jamais, ses plaisirs ne peuvent jamais ennuyer. » -STENDHAL- Livre 1, chap.33 [De l'Amour, 1822]

68- « […] à côté de l’amour l’amitié ne peut se soutenir que par les confidences ; or, quoi de plus odieux pour l’envie [de l’ami] que de telles confidences ? » -STENDHAL- Livre 1, chap.34 [De l'Amour, 1822]

69- « Les confidences d’amour-passion ne sont bien reçues qu’entre les écoliers amoureux de l’amour, et entre jeunes filles dévorées par la curiosité […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.34 [De l'Amour, 1822]

70- « Vous pouvez vous estimer comme brave, si vous êtes réduit à vous mépriser comme aimable. » -STENDHAL- Livre 1, chap.35 [De l'Amour, 1822]

71- « Très souvent le meilleur parti est d’attendre sans sourciller que le rival s’use auprès de l’objet aimé, par ses propres sottises. […] une femme d’esprit n’aime pas longtemps un homme commun. » -STENDHAL- Livre 1, chap.35 [De l'Amour, 1822]

72- « […] plus il entre de plaisir physique dans la base d’un amour […], plus il est sujet à l’inconstance et surtout à l’infidélité. » -STENDHAL- Livre 1, chap.39 [De l'Amour, 1822]

73- « Plus grand est l’ennui de la vie habituelle, plus sont actifs les poisons nommés gratitude, admiration, curiosité. » -STENDHAL- Livre 1, chap.39 [De l'Amour, 1822]

74- « […] quand on n’a que de la vanité, toute femme est utile, aucune n’est nécessaire ; le succès flatteur est de conquérir, et non de conserver. » -STENDHAL- Livre 1, chap.41 [De l'Amour, 1822]

75- « Non ! Avec ce pouvoir, j’en aurai un trop grand et trop terrible. Et sur moi l’Anneau gagnerait un pouvoir plus grand et plus mortel. Ne me tentez pas ! » -GANDALF- (Tolkien) Tome I, chap.2, p.91 [Tolkien, Le seigneur des Anneaux]

76- « L’amour est une fleur délicieuse, mais il faut avoir le courage d’allez la cueillir sur les bords d’un précipice affreux. » -STENDHAL- Livre 1, chap.42 [De l'Amour, 1822]

77- « […] c’est une position contre nature pour un Français, que de se laisser voir admirant, c’est-à-dire inférieur […] » -STENDHAL- Livre 1, chap.42 [De l'Amour, 1822]

78- « Il n’est de noblesse que dans la négation de l’existence, dans un sourire qui surplombe des paysages anéantis. » -CIORAN- chap.L’anti-prophète, p.13 [Précis de décomposition, Gallimard 1966]

79- « Tout absolu –personnel ou abstrait- est une façon d’escamoter les problèmes ; et non seulement les problèmes, mais aussi leur racine, qui n’est autre chose qu’une panique des sens. » -CIORAN- chap.Disparaître en Dieu, p.16 [Précis de décomposition, Gallimard 1966]

80- « Car nous ne sommes que par le refus de donner cours à nos désirs suprêmes […] » -CIORAN- chap.En marge des instants, p.21 [Précis de décomposition, Gallimard 1966]

81- « Et nous parlons tous. Nous nous trahissons, nous exhibons notre cœur […]. Et si nous rencontrons les autres, c’est pour nous avilir ensemble dans une course vers le vide, que ce soit dans l’échange d’idées, dans les aveux ou dans les intrigues. » -CIORAN- chap.Exégèse de la déchéance, p.26 [Précis de décomposition, Gallimard 1966]

82- « Et celui qui parle au nom des autres est toujours un imposteur. Politiques, réformateurs et tous ceux qui se réclament d’un prétexte collectif sont des tricheurs. » -CIORAN- chap.Exégèse de la déchéance, p.27 [Précis de décomposition, Gallimard 1966]

83- « La poésie s’abâtardit quand elle devient perméable à la prophétie ou à la doctrine ; la « mission » étouffe le chant, l’idée entrave l’envol. » -CIORAN- chap.Exégèse de la déchéance, p.27 [Précis de décomposition, Gallimard 1966]

84- « Différence les Allemands à tous les autres peuples : ils s’exaltent par la méditation, au lieu de se calmer ; seconde nuance : ils meurent d’envie d’avoir du caractère. » -STENDHAL- Livre 1, chap.48 [De l’Amour, 1822]

85- « […] la justice est, ainsi que la santé, un bien dont on jouit sans le sentir, qui n’inspire point d’enthousiasme, et dont on ne sent le prix qu’après l’avoir perdu. » -ROUSSEAU- chap.1 [J-J Rousseau, Considérations sur le gouvernement de Pologne, 1771]

86- « Le ciel et les divinités bénissent ceux dont le cœur est bon quand bien même leur conduite ne serait pas bonne. » -BANZAN- [Kumazawa Banzan, Shugiwasho, 1676]

87- « Si on n’est pas saturé dans son corps et son esprit par les événements, on pense que les événements sont déjà suffisants. Si le corps et l’esprit sont remplis par les événements, on a l’impression qu’il y a une part manquante. » -DÔGEN- chap.La réalisation du Kôan [Dôgen, Shôbôgenzô, 1233]

88- « La recherche discursive est facilement réalisée, mais l’être dans sa complexité ne se réalise pas forcément : du savoir à l’être le passage n’est pas facile. » -DÔGEN- chap.La réalisation du Kôan [Dôgen, Shôbôgenzô, 1233]

89- « L’homme naît sur cette terre pour épuiser son foutre jusqu’à ce que mort s’en suive : c’est la vraie voie qu’il faut parcourir. » -IHARA SAIKAKU- chap.54 [Ihara Saikaku, Kôshuku ichidai otoko, 1682]

90- « Avoir l’estime d’une femme sans être follement épris d’elle, tel est le juste milieu qu’il faut désirer. » -KENKÔ- chap.3 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

91- « […] si on pouvait rester en ce monde éternellement, comment comprendrait-on la tristesse des choses ? La vie nous est chère parce qu’elle est incertaine. » -KENKÔ- chap.7 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

92- « Rien n’égare le cœur des hommes de ce monde autant que la passion charnelle […]. L’ermite de Kume, voyant la jambe blanche d’une femme qui faisait la lessive, en perdit son pouvoir surnaturel ; et cela se conçoit […] » -KENKÔ- chap.8 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

93- « Nombreuses sont les voluptés des six poussières [la couleur, la voix, le parfum, la saveur, le toucher et l’intelligence] : on peut cependant s’en délivrer ; seule, la concupiscence ne peut être écartée. Vieux et jeunes, sages et sots y sont également pris. » -KENKÔ- chap.9 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

94- « En échangeant des pensées sincères, on peut passer les moments d’ennui à converser en discutant des questions diverses. Mais si l’interlocuteur ne parle que de choses frivoles, il n’y a guère de profit à en tirer. » -KENKÔ- chap.12 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

95- « Sous la lueur de la lampe, seul, ouvrant les écrits, avoir comme amis les hommes de la vie passée, voilà l’occupation qui me console le plus […] : dans tous ces livres anciens, que de choses précieuses ! » -KENKÔ- chap.12 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

96- « Si l’on a beaucoup de trésors, il devient difficile de prendre soin de soi-même ; on achète le malheur et on invite les difficultés. » -KENKÔ- chap.38 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

97- « Ceux qui se perdent dans le gain sont particulièrement sots. Ce qu’il faut désirer, c’est de laisser à la postérité un nom impérissable… » -KENKÔ- chap.38 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

98- « Quelqu’un demanda au vertueux bonze Hôzen : « Au moment de faire l’invocation au Bouddha, envahi par le sommeil, je néglige souvent d’être pieux ; comment me débarasser de cet obstacle ? ---Invoquez le nom de Bouddha quand vous serez éveillé », répondit-il. Admirable. -KENKÔ- chap.39 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

99- « Les hommes n’étant ni de bois ni de pierre, au moment favorable ils peuvent être émus. » -KENKÔ- chap.41 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

100- « À entendre le nom de quelqu’un, tout de suite on s’imagine son aspect ; et quand on le voit ensuite, rarement on trouve ce même aspect… » -KENKÔ- chap.71 [Kenkô Hôshi, Tsurezuregusa : les Herbes de l’ennui, 1300]

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