SÉNÈQUE

Référence pour les citations #1 à #56 :

/SÉNÈQUE / LETTRES À LUCILIUS [~62] / traduction : Henri Noblot / Les Belles Lettres / Paris / 1956/



1- « Cette instabilité décèle une âme malade. Par contre, le premier indice d’une pensée en équilibre, c’est, à mon sens, de savoir fixer et séjourner avec soi. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 2, chap.1


2- « Lis donc toujours les auteurs d’une autorité reconnue ; et, si l’envie te prend de pousser une pointe chez les autres, reviens vite aux premiers. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 2, chap.4


3- « Évitons ces extrémités : c’est un tort de se confier à tout le monde ; c’est un tort de ne se confier à personne ; mais je dirai qu’il y a plus d’honnêteté dans l’un, plus de sûreté dans l’autre. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 3, chap.4


4- « Le goût de l’agitation turbulente n’est pas l’activité vraie : ce sont les sauts et les bons d’une âme affolée. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 3, chap.5


5- « Le temps est au calme. Ne t’y fie pas : un instant suffit pour bouleverser la mer. Le même jour, en ces mêmes parages où ils évoluaient gaîment, des vaisseaux plongent aux abîmes. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 4, chap.7


6- « Le nom seul de la philosophie, dans le cas où elle se pratique avec bon sens, est suffisamment impopulaire : qu’adviendra-il, si, parti pris, nous nous détachons de l’habituel train du monde ? » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre5, chap.3


7- « Que notre vie combine l’alliance des mœurs du sage et des mœurs du siècle. Qu’en se jugeant inférieurs à nous, tous se reconnaissent en nous. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 5, chap.5


8- « D’une façon générale, si j’aime à apprendre, c’est pour enseigner […] Tout bien dont la possession n’est point partagée perd sa douceur. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 6, chap.4


9- « Il se trouve toujours quelqu’un pour nous faire aimer le vice, pour l’imprimer en nous, pour nous en communiquer la souillure à notre insu. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 7, chap.2


10- « Or, ce sont deux extrémités à éviter, de se faire semblable aux méchants, parce qu’ils représentent le nombre ; de se faire l’ennemi du grand nombre, parce qu’il ne nous ressemble pas. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 7, chap.8


11- « Attache-toi à ceux qui te rendront meilleur ; ouvre ta porte à ceux que tu as espoir de rendre toi-même meilleur. Ce sont offices réciproques. Qui enseigne s’instruit. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 7, chap.8


12- « Combien de poète disent le mot que les philosophes ont dit ou devraient dire ! » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 8, chap. 8


13- « […] l’intérêt a fait de celui-ci votre ami ; l’intérêt fera qu’il cessera de l’être. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 9, chap.9


14- « Ce n’est pas ce qu’il peut dire qui importe, mais ce qu’il pense, et non pas sa pensée d’un jour, mais celle de tous les instants. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 9, chap.22


15- « Vis avec les hommes comme si la divinité te voyait. Parle à la divinité comme si tu étais entendu des hommes. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 10, chap.5


16- « Il faut quelqu’un à notre âme, quelqu’un qui lui inspire respect et dont l’autorité sanctifie jusqu’au plus secret d’elle-même. Heureux l’homme dont la présence, dont la simple idée rend meilleur. » -SÉNÈQUE- Livre 1, lettre 11, chap.9


17- « La ciguë a grandi Socrate. Arrache des mains de Caton le glaive qui va l’affranchir : tu lui retires beaucoup de sa gloire. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 13, chap.14


18- « A trop l’aimer [son corps], nous voici travaillés de craintes, chargés de soucis, en proie aux affronts : le bien moral n’a plus de prix pour qui le corps en a trop. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 14, chap.2


19- « Bref, en toute entreprise, ce que considère le sage, c’est le dessein, non la fin. Les prémices dépendent de nous ; pour l’issue, la fortune en ordonne sans que je lui donne sur moi droit de sentence. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 14, chap.16


20- « Il n’est pas à propos que trop vite, trop aisément tu te fies à toi. Épluche la vie, fouille en divers sens, regarde partout […] » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 16, chap.2


21- « Que les destins nous tiennent dans les chaînes d’une loi inexorable ; ou qu’un Dieu, arbitre de l’univers, ait organisé toutes choses ; ou que le hasard mette en branle et brasse dans le désordre les choses humaines, la philosophie doit nous protéger. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 16, chap.4


22- « Les désirs de la nature ont leurs bornes ; ceux qu’enfante la fausse opinion n’ont pas de terme où s’arrêter. Car le domaine du faux est sans limites. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 16, chap.9


23- « Ce que tu cherches, n’est-ce pas ? ce que tu penses gagner par tes atermoiements, c’est de n’avoir pas la pauvreté à craindre. Mais si elle est à souhaiter ? » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 17, chap.3


24- « Une chose reste identique de siècle en siècle : ce qui suffit. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 17, chap.10


25- « Loger une âme souffrante parmi les richesses ou dans la pauvreté, le résultat est le même : son mal la suit. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 17, chap.12


26- « […] s’il y a beaucoup plus de force morale, au milieu d’un peuple ivre et vomissant, à demeurer sec et sobre, il y a plus de mesure à ne pas s’isoler, à ne pas se singulariser […] » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 18, chap.4


27- « Or, que choisis-tu ? L’indigence qui rassasie ou l’abondance qui crie famine ? La prospérité est avide […] Aussi longtemps que rien ne te suffira, toi-même tu ne suffiras pas aux autres. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 19, chap.7


28- « J’aurai crédit chez la postérité ; j’ai de quoi faire durer les noms que je mène avec moi. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 21, chap.5


29- « La servitude ne retient que peu d’hommes ; il en est plus qui retienne la servitude. » -SÉNÈQUE- Livre 2, lettre 22, chap.11


30- « Pas un ne se demande s’il vit bien, mais s’il aura longtemps à vivre. Cependant tout le monde est maître de bien vivre ; nul de vivre longtemps. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 22, chap.17


31- « Attends-tu que je t’écrive combien l’hiver, qui a été modéré et court, s’est montré gentil pour nous […] ; et autres niaiseries de gens qui cherchent de quoi parler ? » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 23, chap.1


32- « Les mines de léger métal ont leur produit à fleur de sol. Les plus riches sont celles dont la veine se cache au fond, mais qui répondra bien plus pleinement à la ténacité du fouilleur. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 23, chap.5


33- « Ce pauvre corps […] prouve les vains plaisirs, courts, suivis de mécontentement et destinés, si une grande modération ne les tempère, à passer dans l’état opposé. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 23


34- « Oui, oui, le plaisir est au rebord d’une pente : il incline vers la souffrance, dès qu’il n’observe plus la limite. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 23, chap.6


35- « Assurément, il y a folie, sous prétexte qu’on doit être malheureux un jour, à se rendre maintenant malheureux. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 24, chap.1


36- « Quelque événement que tu appréhendes mets-toi dans l’esprit qu’il se produira immanquablement. Quel que soit le mal, prends-en la mesure dans ta pensée, établie là-dessus le bilan de tes craintes […] » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 24, chap.3


37- « L’homme de cœur, le sage ne s’enfuit pas de la vie ; il en sort. Surtout évitons jusqu’à cette passion qui s’est emparée de beaucoup : l’envie de mourir. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 24, chap.25


38- « Je le répète : les disputes philosophiques, les conversations érudites, les collections de mots tirés des maximes des sages, un docte langage ne démontrent pas la force de l’âme : les plus lâches savent parler en héros. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 26, chap.6


39- « Écoute-moi donc comme si je me parlais à moi-même ; je t’ouvre ma vie secrète, et je t’appelle en tiers aux moments où je compte avec moi-même. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 26, chap.1


40- « Tu demandes pourquoi tu ne sens pas dans ta fuite un soulagement ? Tu fuis avec toi. Il te faut déposer ce qui fait poids sur ton âme : aucun lui jusque-là ne te donnera du plaisir. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 28, chap.3


41- « L’important n’est pas de savoir où, mais dans quel esprit tu arrives ; et voilà pourquoi nous ne devons à aucun lieu assujettir notre âme. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 28, chap.4


42- « Sois d’abord ton accusateur, puis ton juge ; ne te fais ton avocat qu’en dernier lieu. À l’occasion sache te désobliger [= te blesser] » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 28, chap.10


43- « La sagesse est un art : elle doit donc viser un but précis, choisir des sujets perfectibles, laissez ceux dont le cas est apparu comme désespérer, sans toutefois les abandonner trop vite […] » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 29, chap.2


44- « On risque, j’en conviens, si on lui tend la main, de se voir entraîner ; c’est un esprit d’une remarquable vigueur, mais qui est déjà sur la pente du mal. N’importe ! J’affronterai le risque, bien résolu à lui découvrir ses maux [à Marcellinus] » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 29, chap.4


45- « En effet, qui peut être aimé du peuple, du moment qu’il aime la vertu ? C’est par de mauvais moyens que se gagne la faveur populaire […] L’affection des âmes viles ne s’achète que par de vils procédés. » -SÉNÈQUE- Livre 3, lettre 29, chap.11


46- « […] si tu prétends à la félicité, prie les Dieux de ne pas t’envoyer rien de ce qu’on souhaite pour toi. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 31, chap.2


47- « Le travail n’est pas en soi un bien. Qu’est-ce donc que le bien ? L’indifférence pour le travail en tant que travail. Je suis donc disposé à condamner toute activité sans objet. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 31, chap.4


48- « Chaque trait de l’œuvre de génie est un des filaments qui composent la trame et qui la soutiennent ; rien ne s’en peut retrancher : autrement, tout croule. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 33, chap.5


49- « « Zénon a dit ceci. » Et toi, que dis-tu ? « Cléanthe pense ainsi. » Et toi, que penses-tu ? Marches-tu toujours sous les ordres d’autrui ? Sois un chef ; […] produis quelque chose de ton fonds. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 33, chap.7


50- « Pauvres hommes, sans personnalité d’aucune sorte, commentateurs éternels tapis à l’ombre des grands noms ! Je leur dénie la moindre générosité d’âme […] » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 33, chap.8


51- « Laisse donc un peu de marge entre toi et ton livre. Et quoi ! discipline indéfiniment ? Tiens école à ton tour. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 33, chap.9


52- « Il y a de la dépravation dans l’âme de l’homme dont les actes sont en discordances. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 34, chap.4


53- « Que je te demande si instamment de t’adonner à la philosophie, je travaille pour mon compte. Je veux posséder un ami ; ce qui ne peut m’advenir que si tu continues à pousser ton perfectionnement. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 35, chap.1


54- « Il y a honte à se laisser entraîner au lieu d’aller son pas, et, soudainement plongé dans le tourbillon des événements, à demander avec stupeur : « Comment, moi, suis-je ici ? » » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 37, chap.5


55- « […] il n’y a plus de remède quand les vices d’hier sont devenus les mœurs d’aujourd’hui. » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 39, chap.6


56- « […] ces baladins de la parole, il est plus que suffisant de les avoir une fois entendus. Que voudrait-on apprendre, que voudrait-on imiter d’eux ? Que penser de leur âme, alors que leur discours n’est que désarroi, emportement ingouvernable ? » -SÉNÈQUE- Livre 4, lettre 340, chap.6


Référence pour les citations #1a à #26a :

/SÉNÈQUE / DE LA TRANQUILITÉ DE L'ÂME [1e siècle]/


1a- « Songe encore à ceux qui échappent au reproche d’inconstance, mais par leur inertie plutôt que par leur esprit de suite ; ils vivent non comme ils veulent, mais comme ils ont commencé à vivre. » -SÉNÈQUE- partie II, no.6


2a- « […] une âme tendue vers la politique, passionnée d’action, naturellement incapable de repos, et qui ne trouve pas en elle-même assez de ressources ; enlevez-lui les divertissements que fournissent par elles-mêmes les occupations à ceux qui courent dans tous les sens, elle ne peut supporter le chez soi, la solitude de ses quatre murs […] » -SÉNÈQUE- partie II, no.9


3a- « C’est pourquoi nous mettons notre fierté, nous autres, à ne pas nous enfermer dans les murs d’une seule ville ; nous étendons notre société à tout l’univers, et nous déclarons que notre patrie est le monde […] » -SÉNÈQUE- partie IV, no.4


4a- « Jamais la situation est bouchée au point qu’il n’y ait plus de place pour une action morale. » -SÉNÈQUE- partie IV, no.8


5a- « Oui, celui-là sera vraiment un homme, qui, sous la menace des dangers qui l’entourent, dans le bruit des armes et des chaînes, gardera sa vertu intacte, sans pour cela se cacher ; car se terrer n’est pas un moyen de se préserver. » -SÉNÈQUE- partie V, no.4


6a- « […] même si sa fidélité et sa bienveillance ne se démentent pas, un compagnon agité et toujours gémissant n’est pas ce qu’il faut à notre tranquillité. » -SÉNÈQUE- partie VII, no.4


7a- « La meilleure mesure de la richesse, c’est, sans tomber dans la pauvreté, de ne pas s’en éloigner beaucoup. » -SÉNÈQUE- partie VIII, no.9


8a- « Que notre nourriture apaise notre faim, et notre boisson, notre soif ; que notre penchant sexuel se satisfasse autant qu’il est nécessaire. » -SÉNÈQUE- partie VIII, no.2


9a- « A quoi bon ces livres innombrables, ces bibliothèques, dont le propriétaire dans sa vie entière a à peine lu les titres ? » -SÉNÈQUE- partie IX, no.4


10a- « Jamais je ne rougirai de citer un méchant auteur quand il a de bonnes idées […] » -SÉNÈQUE- partie XI, no.8


11a- « Demande à l’un d’entre eux, au moment où il sort de chez lui : « Où vas-tu ? Quels sont tes projets ? » Il te répondra : « Je n’en sais rien, ma foi ! mais je verrai des gens, je ferrai quelque chose. » Ils errent sans dessein, cherchant à s’occuper […] Telle est la vie que mènent la plupart des gens ; on pourrait l’appeler une paresse sans repos. » -SÉNÈQUE- partie XII, no.2-3


12a- « […] car pour ce qui est des actes nécessaires, dans la vie privée comme dans la vie publique, il y a beaucoup à faire, et même infiniment à faire […] » -SÉNÈQUE- partie XIII, no.1


13a- « Voilà pourquoi nous disons que rien n’arrive au sage contre son attente : nous l’affranchissons, non pas des hasards humains, mais des erreurs humaines. Tout lui échoit non comme il l’a voulu mais comme il l’a prévu. Or avant tout il a prévu qu’il pouvait y avoir des obstacles à ses desseins. » -SÉNÈQUE- partie XIII, no.3


14a- « L’impossibilité de changer comme celle de rien supporter sont l’une et l’autre les ennemis de notre tranquillité. » -SÉNÈQUE- partie XIV, no.1


15a- « Il faut toujours prendre les choses à la légère, et les supporter avec bonne humeur ; il est plus humain de rire de la vie que d’en pleurer. » -SÉNÈQUE- partie XV, no.12


16a- « […] on rend plus de service au genre humain en se moquant de lui qu’en se lamentant : on laisse un peu plus de place à l’espoir du meilleur, au lieu de pleurer sottement […] » -SÉNÈQUE- partie XV, no.3


17a- « Dans tes malheurs personnels aussi, il faut faire en sorte de donner à ta douleur autant qu’exige la nature, et non pas la coutume. » -SÉNÈQUE- partie XV, no.6


18a- « […] il vaut mieux être méprisé pour sa naïveté, que de s’infliger le fardeau d’une simulation perpétuelle. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.2


19a- « […] il y a bien de la différence entre la franchise et le laissez-aller. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.2


20a- « La solitude nous donnera le désir de fréquenter les hommes ; la société, celui de nous fréquenter nous-mêmes, et chacune sera l’antidote de l’autre […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.3


21a- « Il faut accorder du relâche à l’esprit ; une fois reposé, il se retrouvera meilleur et plus vif. Il ne faut pas trop exiger des terrains fertiles ; on les épuisera vite en voulant qu’ils produisent sans interruption […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.5


22a- « Il n’existerait pas chez l’homme une si puissante tendance au jeu et au divertissement, s’ils ne comportaient pas quelque plaisir naturel ; mais leur abus enlèverait à l’esprit tout relief et toute vigueur. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.6


23a- « […] on peut même aller quelques fois jusqu’à l’ivresse, non pour s’y noyer, mais pour s’y plonger […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.8


24a- « […] il faut parfois l’entraîner [l’âme] hors d’elle-même pour la rendre joyeuse et libre, et il faut savoir s’écarter pour quelques moments d’une sobriété morose. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.9


25a- « Il faut un transport de l’esprit pour proférer des mots sublimes, qui dépassent la portée des autres hommes ; méprisant les sentiments vulgaires et ordinaires, s’élevant toujours plus haut par une inspiration divine […] » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.11


26a- « […] on ne peut rien atteindre d’élever et de difficile, tant que l’on est dans son bon sens. L’âme doit quitter le terrain accoutumé, sortir d’elle-même, prendre le mors aux dents, et entraîner son cavalier pour le mener là où, de lui-même, il aurait craint de monter. » -SÉNÈQUE- partie XVII, no.11