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Un récit arrogant?



Par Éric De Sève, lettre ouverte à La Presse.


L'auteur est un ex-membre de Louise et les Gentils Messieurs


À la suite de l'entretien de Nathalie Petrowski avec l'auteur-compositeur Daniel Boucher paru dans La Presse du 6 novembre dernier, certaines explications concernant la rupture du chanteur avec son ancien groupe s'imposent.

Dan est un gars de talent et d'idées. Sa forte personnalité et son sens de la répartie furent pour beaucoup dans le succès qu'a connu Louise et les Gentils Messieurs dans sa tournée de bars. Mais lorsque vint le temps de composer nos propres chansons, les divergences d'opinions et d'influences musicales rendirent la coopération et le partage d'idées laborieux. Dan voulait être Charlebois, nous voulions être Aerosmith. Malgré ce manque de communication musicale, nous avons tout de même remporté le concours Cégeps Rock en avril 1993.

Ce n'est qu'en décembre de la même année, après l'enregistrement d'un CD promotionnel (l'un des prix du concours) et quelques jours avant le lancement, que Daniel décide de rompre les liens. Le CD est enregistré, le lancement est organisé, et le groupe n'a plus de chanteur, bref un coup de maître... "Personne n'est indispensable" lui avait dit le guitariste quelques temps auparavant, ce que Daniel n'a pas manqué de lui rappeler lors de l'entretien téléphonique annonçant son retrait du groupe. Personne d'autre n'a été appellé. Les autres membres du groupe ont été avisés du départ de Boucher par le guitariste et ce fut, dans l'ensemble, une excellente nouvelle pour tous.

Le groupe a tenu ses engagements, s'est remis à la composition et a continué de se produire sur scène jusqu'en 1996, date à laquelle la guitariste devint ce qu'il avait toujours voulu être : policier.

Le récit des évenements par Daniel Boucher est méprisant et conforme à la tradition de celui qui a toujours raison. Lorsque Dan nous plantait là en répitition, c'est parce que nous n'étions pas à la hauteur. Lorsque les tests de son se déroulaient sans lui, lorsque l'ambiance de la salle n'était pas celle escomptée ou lorsqu'un problème technique surgissait sur scène, nous étions explicitement responsables. J'ai malgré tout vécu des moments extraordinaires avec Daniel mais, en deux ans de fréquentation, je ne l'ai jamais vu porter le blâme sur quoi que ce soit ni avouer le moindre tort. Dan, que serais-tu sans tes roadies?