L'affaire
Jean Luc Barbier
Avant-propos
L’histoire de Jean-Luc Barbier est sans doute
une des chapitres les plus célèbres mais aussi
les plus sombres parmi les nombreux contes d’épouvantes sur la Scientologie
en Suisse.
En 1989
Jean-Luc Barbier progressait sur les niveaux Supérieurs
de la Scientologie à Clearwater, en Floride. Abruptement, il fut interrompu,
après avoir refusé de devenir membre de WISE (une affiliation de Scientologie
qui cherche à exploiter commercialement toute société appartenant a un Scientologue
en lui imposant une commission de 15% sur ses revenus).
L’Eglise de Scientologie fit traîner à travers les tribunaux la demande de remboursement que
Jean-Luc Barbier lui avait soumis pendant plus de 10 ans. Une fois rembourse,
l’Eglise de Scientologie le déclara comme mentalement malade. Jean-Luc Barbier
eu gain de cause contre l’Eglise de Scientologie en Septembre 2006 pour
cette diffamation.
J’ai lu de nombreux documents publiés par Monsieur
Barbier sur l’Internet et je peux affirmer que selon mes expériences et
observations personnelles toutes les déclarations qu’il a faite a l’égard
de ses expériences avec l’Eglise de Scientologie qui se sont déroulées entre
1989 et 1990 sont entièrement véridiques.
Je le sais fort bien, car j’étais là. De plus
j’étais son auditeur. (Un auditeur est un thérapeute selon le vocabulaire
Scientologique)
Une affaire qui tourne
mal
C'est
au printemps 1989 à Clearwater, en Floride, que je fis la connaissance de
Jean-Luc Barbier.
Etant
à la fois francophone ainsi qu'un des "auditeurs les plus réputés au centre le plus avancé de la Scientologie à l'époque,
je procédai à l'exécution d'un programme de séances avec Jean-Luc.
Je ne crois pas révéler des secrets personnels
de Jean-Luc en déclarant qu'il m'a toujours semblé comme une personne plutôt
« normale et équilibrée » et même sympathique. En effet selon les critères
Scientologues et contrairement aux déclarations extravagantes des représentants
de la Scientologie il devait absolument être en bonne
condition mentale et certainement pas malade mentalement afin d'être admis
sur les niveaux supérieurs de Scientologie. La détermination de l'état mental
(et donc de la préparation) pour les niveaux supérieurs n'est jamais déterminé
par celui qui donne les séances (auditeur) mais plutôt par un ensemble de
"Superviseurs de cas". Ce sont les plus hauts placés techniquement en Scientologie
et ils déclarèrent unanimement selon leurs propres critères que Jean Luc
Barbier était “mentalement sain" en 1989.
Les choses
progressèrent, du moins selon ma perspective à l'époque, de façon plutôt
normale jusqu'au moment ou pour des raisons purement financières on essaya
de lui extorquer de larges sommes tout simplement parce que l'Eglise considérait
que Jean-Luc était capable de les trouver.
Pour soutirer de l'argent à ses adeptes, il
est la coutume pour l’Eglise de Scientologie de les soumettre à de fortes
pressions jusqu'à ce qu'il craquent et ainsi vident leurs comptes de banque
ou empruntent aux limites de leur crédit.
Ayant
vu maintes fois l’amertume résultant de cette pratique fâcheuse, je l’ai
fréquemment dénoncé. Mais l'Eglise de Scientologie est l'organisation la
plus cupide que j'aie connu de toute ma vie. Ainsi mes plaintes ont toujours
été ignorées.
A la
fin de son voyage en Amérique, Jean Luc était fort perturbé. La raison m’a
toujours semblé fort claire: on avait essayé de le contraindre par la force,
en se servant de menaces de malédictions et de damnation éternelles, ainsi
que d'accusations répétées d'égoïsme et de mesquinerie parce qu'il avait
oser résister au nettoyage complet de ses comptes de banque par l’Eglise
de Scientologie.
J'ai
essayé dans la mesure de mes moyens limités à l'époque de réconforter Jean
Luc, mais ne pus le faire que de façon plutôt médiocre.
L'Eglise
de Scientologie se considère non seulement comme un véritable joyau sur
cette planète mais aussi comme étant la seule organisation dans l’univers
entier, capable de sauver et réhabiliter l’homme
Dotés
d’une telle attitude, ceux qui croient à cette fable comme le font évidemment
les représentants officiels de la l’Eglise de Scientologie
(parmi lesquels on compte Suzanne Montangero,
ses collègues ainsi que ses supérieurs - un bon nombre
desquels je connais personnellement), se sentent
complètement lésés par toute insinuation que l’Eglise de Scientologie devrait
faire des réparations ou même des excuses à quiconque, malgré les traitements
les plus infâmes auxquels elle les auraient soumis.
Une fois
de retour en Suisse Jean-Luc évidemment se rendis compte de l'escroquerie
et des abus que l'Eglise de Scientologie lui avait fait subir.
Face à tout mécontent ou problème légal, l'Eglise
de Scientologie base ses action sur la présomption que la Scientologie et
L. Ron Hubbard sont
tous deux parfaits. Par conséquent, ce sont des membres qu’elle qualifiera
toujours par la suite comme irresponsables et de privés d’autorisation qui
seront annoncés comme étant les seuls coupables. En d'autres mots on se
sert de boucs émissaires. Ces boucs émissaires ne sont, bien sur, jamais ceux qui contribuent aux sommes d'argent faramineuses
que l'Eglise de Scientologie soutire à ses membres, à moins qu'ils ne produisent
une catastrophe financière qui se répercute jusque dans l'assemblée législative
du pays. Les mésaventures de Lena Akesson et des frères Nordlund
en Suède en 1986 ainsi que Bertrand de Petigny
en France en 1987 en sont parmi les rares exemples.
Dans
le cas de Jean Luc Barbier, je fus moi-même le bouc émissaire.
Comme
il est décrit plus haut, la philosophie contemporaine de l'Eglise de Scientologie
est que L.Ron Hubbard
ainsi que l'Eglise qu'il a formée sont tous deux infaillible quelque soit
le sujet en question.
Une foi
ce dogme accepté comme vérité, la seule conclusion possible est que l'auditeur
et le superviseur de cas on saboté le cas de l’adepte si celui ci se trouve
mécontent, et en toute probabilité (toujours selon les croyances fanatiques
de l'Eglise), ceux-ci auraient agit de façon délibérée et malveillante,
même s’ils auraient tout à perdre en agissant d’une façon aussi saugrenue.
La Justice en Scientologie
La procédure
de Justice en Scientologie non seulement assume la culpabilité de l'accusé,
mais traite toute plaidoirie de non culpabilité comme "évidence de culpabilité
et de non responsabilité". Cette doctrine est basée sur l'idée aberrante
que les gens sont en tout temps responsables pour leur condition et de tout
ce qui puisse leur arriver. Puisque tout ce qui leur arrive est de leur
faute, quiconque aurait l'impudence de rejeter la
"Justice Scientologique" ou de dénoncer l’Eglise de Scientologie ou ceux
qui extorquent des fonds en son nom commettrait le
crime le plus vil qui soit et serait coupable de la pire calomnie imaginable.
C’est la façon obligatoire de penser de tous les gens qui occupent des fonctions
en tant que représentants officiels de l’Eglise de Scientologie. Quelqu’un
qui serait dépourvu de cette façon singulière de penser n’est tout simplement
pas considéré comme étant éligible à tenir de telles
fonctions au sein de cette l’Eglise.
Les procédures
de Justice Scientologiques, sont en réalité ancrées dans un concept de la
Jurisprudence qui est devenu inusité en Europe depuis le Moyen age et la
Sainte inquisition. Selon ce concept barbare de la Jurisprudence, tout affront
ou désaccord avec la doctrine jugée à priori orthodoxe par l'inquisiteur
(surnommé officiel d'éthique selon le jargon Scientologique), résulte en
une culpabilité automatique. L'hérétique sera donc assujetti aux châtiments
les plus infâmes. Des dénonciations contre l’inquisiteur et ceux qu’ils
représentent seront souvent perçus par l’Eglise de Scientologie comme étant
le comble du blasphème et selon sa philosophie actuelle digne de cruauté et de sadisme.
Il est
inutile de révéler que l'on me trouva entièrement coupable du sort de Jean-Luc
Barbier en 1989 et de tout ce qui en découla. J'ai donc du endurer des châtiments
aussi tortueux que cruels.
Bien
sur les véritables coupables qui s'étaient comporté de façon ignoble avec
Jean-Luc furent largement récompensés pour avoir soutiré des millions de
dollars à d'autres individus cette même année. Que je sache, ils le font
toujours.
Trois
ans plus tard ce fut à mon tour de partir pour toujours de l'infâme Eglise
de Scientologie.
J'étais
reconnu comme étant le meilleur auditeur de Class XII, (le niveau de loin
le plus avancé). J’était à un niveau ou j'avais appris la totalité des connaissances
existantes en Scientologie et donc capable de juger à fond tout ce qui y
est bon ainsi que tout ce qui y est mauvais..
Epilogue
J'ai
tourné la page en ce qui concerne l'Eglise de Scientologie. Je crois toujours
en la réalisation spirituelle de quelqu'un ainsi qu'au développement de
ses capacités intellectuelles mais jamais par des méthodes autres que l'honnêteté,
l'intégrité et le respect pour autrui. Je perçois également une énorme différence
entre la philosophie originalement proposée par la Scientologie en 1952
et son application abjecte par une organisation qui est désormais réduite
à la subjugation et à la servitude d’autrui.
En ce
qui concerne et ce que j’ai dus endurer durant mes 20 années au sein de
cette Eglise, je n'éprouve plus la moindre amertume. J’ai des souvenirs positifs
sur Jean Luc Barbier. J'ai souvent souhaité que Jean-Luc partage les mêmes
sentiments envers moi. Par contre, parce que je connais de nombreuses histoires
plus abominables les unes que les autres et beaucoup de ses secrets les plus
gardés , l'Eglise de Scientologie demeurera toujours pour moi un des organismes
les plus crapuleux en existence sur cette planète.
Pierre
Ethier
Ancien
Auditeur de Classe XII de l'Eglise de Scientologie.