6 Avril 1993 * un Mardi
Je suis MOULUE! Mais je tiens à écrire mon journal. Après souper, je pris le bateau de 7h, ayant téléphoné pour un emploi à Ste-Foy. Je pris la 1, descendis au coin Belvédère-chemin Ste-Foy et pris la 7 jusqu'à Plaza Laval. Merci aux chauffeurs de bus qui m'ont aidée. De là j'entrai et je montai un escalier jusqu'à un bureau. Je constatai que c'était sale, petit, délabré. En plus au salaire minimum (5,70$/h)! J'ai rempli un formulaire à regret, je ne voulais plus. C'est alors qu'en sortant j'entendis ce gros con chiffonner très bruyamment mon formulaire. L'écoeurant! Je ne me retournai pas, descendis au plus vite et sortis en poussant la porte pour l'arracher. Je sentais la rage monter en moi, j'allais pleurer. Mais je me rassénérai en me disant que des escrocs pareils ne méritaient pas qu'une seule larme coule pour eux. Je repris la 7 en sens inverse. Le chauffeur m'indiqua où débarquer mais il le fit une rue plus tôt. Je ne reconnaissais plus rien. Me croyant perdue, je sentis un instant le désespoir m'envahir quand je reconnus la rue Calixa-Lavallée. Je la suivis un bon bout et arrivai sur Belvédère. Quel soulagement! À l'autre bout de la rue se trouvait l'arrêt de la 1, à plus de 100m de moi. La lumière était rouge et il y avait une bus d'arrêtée. J'étais sûre que c'était la 1 sur le point de partir. Je me mis à courir comme une folle pour ne pas la manquer. Arrivée là, je vis que c'était la 12. Quelle écoeuranterie! Je respirais très difficilement et sentis que mon coeur avait forcé. Mes jambes ne me portaient plus, je m'assis sur le gazon en essayant de me calmer. Ça a fini par passer et la 1 est arrivée. J'ai repris le bateau à 21h30. On n'est jamais si bien que dans son lit!
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