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À LA CONQUÊTE DE MARS
 
LA MISSION PATHFINDER, PEU COÛTEUSE, MARQUE LE DÉBUT D'UNE NOUVELLE ÈRE DE L'EXPLORATION SPATIALE.

 

LA MISSION PATHFINDER DU DÉBUT À LA FIN...

Cela fait six heures et demie que les contrôleurs de la mission, les yeux rivés à leur écran d'ordinateur, attendent avec anxiété un courrier électronique interplanétaire. Presque au même moment, les villages avoisinant le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena, en Californie se préparent aux feux d'artifices du 4 juillet, jour de l'indépendence américaine. Le moniteur de Mission Control lance à sa façon des étincelles. Au son de la musique tapageuse du succès Twist and Shout des Beattles, l'équipe de scientifiques contemple avec admiration les premières images en provenance de Mars depuis les missions Viking,  en 1976.
    C'est une preuve que le vaisseau Pathfinder a enfin atteint l'un de ses principaux objectifs scientifiques:
réaliser des clichés de la Planète Rouge. Les toutes premières images à haute résolution nous parviennent enfin. Elle laissent voir les panneaux solaires miroitant sur les portes en forme de pétale de Pathfinder. On apperçoit aussi le petit véhicule tout-terrain à six roues, - un robot-éclaireur de la taille d'un four à micro-ondes -, le premier explorateur mobile automatisé d'une autre planète, et les sacs gonflabes ayant servi d'amortisseurs lors de l'amarssisage en tête-à-queue de Pathfinder. Ces sacs, dégonflés, reposent désormais sous les pétales d'acier, comme des serviettes de plage froissées. Au-dessous de tout cet attirail: le sol martien.
    Transmises à une vitesse de 2 500 bits par seconde, 10 fois plus lentement que lorsqu'un usager navigue sur Internet, les premières images provoquent des "OH!" et des "AH!", même chez les ingénieurs de la mission et les géologues. Au cours du long congé de la fête nationale américaine, des centaines d'autres images suivent, nous montrant Pathfinder sous un ciel saumon, au milieu d'une plaine jonchée de pierres, avec des collines, des cratères et des plateaux à l'horizon. Le vaisseau repose au creux du lit asséché d'une rivière dans Ares Vallis - une vallée martienne - qui, au dire des géologues, a été formée il y a environ un et demi à trois milliards d'années par un torrent diluvien, une quantité d'eau équivalente à celle contenue dans les cinq Grands Lacs. l'inondation a alors charrié des rochers depuis les hauteurs avoisinantes. L'un d'entre eux, un rocher bleu gris de forme plutôt carrée, beaucoup plus foncé que les pierres des environs, allait devenir "celui que nous voulons approcher", selon Matthew Golombek, membre de l'équipe scientifique de la mission, quand il a vu les premières photos.
Contrairement à ses voisins, ce rocher n'est pas recouvert de poussières martienne, mais il est parsemé de bosses. On ne va pas jusqu'à croire qu'il pourrait s'agir d'un mystérieux message en braille, l'écriture des non voyants, mais...
 

Le robot éclaireur a des ennuis techniques:

La nuit suivante et une partie du lendemain, il devient moins probable de voir le voeu de Golombek se réaliser. Les commandes radio envoyées à la sonde Pathfinder par le JPL ne se rendent pas jusqu'au robot. On croit que le radio- modem Motorola modifié s'est désynchronisé de la base à cause d'une baisse de fréquence. Les contrôleurs passent la nuit à éteindre puis à rallumer le modem de la base dans l'espoir qu'il se synchronise de nouveau avec celui du robot. Celui-ci, fort heureusement, s'éteint et se rallume automatiquement à toutes les heures. Au lendemain de l'amarsissage, vers la fin de l'après-midi, le gestionnaire de projet délégué, Brian Muirhead, hurle la nouvelle dans le laboratoire: "Commandement de vol, nous avons reçu des données du robot!". Soupir de soulagement au laboratoire: le robot fonctionne.
    Avec le soleil qui plombe sur Ares Vallis, le robot déploie lentement ses pattes comme un chat qui sort d'un long sommeil, et il atteint sa pleine hauteur: 30 cm (12 po)! Ensuite, il dévale une rampe d'acier et entre en contact avec le sol rougeâtre du site où il s'est posé. Pendant les dix prochaines heures, le spectomètre à rayons X et aux alpha-protons criblera le sol de particules alpha (constituées de deux protons et deux neutrons). Ces particules excitent les atomes du sol martient qui, à leur tour, émettant des rayons X ou des protons. La quantité et l'énergie des particules recueillies servent alors à analyser la composition chimique du sol. Pendant ce temps au laboratoire JPL, 191 millions de kilomètres plus loin, le "conducteur" du robot, Brian Cooper - un as des jeux vidéos -, se prépare à son moment de gloire en étudiant une image du paysage martien à son poste de travail de Silicon Graphics. D'ici la fin de la semaine, il devra faire des miracles en matière de radioguidage. À l'aide d'un masque spécial qui fait apparaître les images en trois dimensions, Cooper pointe un curseur à l'effigie du robot Sojourner sur le rocher qui a tant impressionné les scientifiques. - Soulignons ici que le robot a été nommé ainsi en l'honneur de Sojourner Truth, une femme ayant milité pour l'abolition de l'esclavage durant la guerre civile américaine. - L'ordinateur de Cooper a déjà calculé comment Soojurner pourrait se rendre vers le rocher choisi le plus efficacement possible. Ensuite, il s'agit tout simplement de transmettre l'information par radio. Au bout de 10 minutes, le signal arrive jusqu'à Pathfinder pour être ensuite relayé à Sojourner. Pour en laisser le moins possible au hasard, le robot se déplace très lentement: sa vitesse déplasse à peine un centimètre à la seconde. Arrivé au rocher, il utilise à nouveau son spectomètre pour déterminer de quels matériaux il est composé. La connaissance de ces matériaux pourrait révéler aux scientifiques si des conditions nécessaires au développement de la vie existent ou ont déjà existé sur Mars.
 

Une mission à rabais:

Malgré les ratés du robot éclaireur, le triomphe du jour de l'Indépendence américaine a inauguré une toute nouvelle ère dans l'exploration planétaire en prouvant que les missions à budget réduit sont efficaces. "C'est une nouvelle façon de faire les choses", a dit le vice-président américain Al Gore lors d'un appel téléphonique de félicitations au laboratoire JPL, le 4 juillet dernier, "démontrée aujourd'hui par votre succès retentissant." Grâce à Pathfinder, le programme martien serait maintenant d'une mission à tous les 26 mois. Vers l'an 2005, l'une d'entre elles devrait rapporter sur Terre des morceaux de roches ou des échantillons de sol martien. D'ici à ce que le dernier traversier interplanétaire revienne avec sa cargaison, les scientifiques devraient répondre à la grande question, à savoir si la planète la plus semblable à la Terre a déjà hébergé une forme de vie. Pathfinder pourrait même paver la voie à une mission humaine. Dans une interview accordée la veille de l'amarsissage de Pathfinder, M. Daniel Goldin, l'administrateur de la NASA, a déclaré ce qui suit: "Au Centre Spatial Johnson, à Houston, on met au point un programme menant à une mission humaine vers Mars. Il devra coûter moins de 20 milliards de dollars américains et être aussi sécuritaire que possible pour les astronautes. De gros avantages scientifiques devraient en découler et il serait réalisé en collaboration avecd'autres pays." Goldin a aussi déclaré: "Nous pourrions avoir quelque chose à présenter au président au début du prochain siècle."

Pour plus de détail sur ces projets futurs, allez à la rubrique: Futurs projets de la NASA.

 
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