Les filles craquent toujours autant pour les Backstreet Boys

À 20h30 hier, le centre Molson s'est métamorphosé en galaxie. Par la voie des airs, Nick, Brian A.J. et Howie D. des Backstreet Boys ont traversé les lieux jusqu'à la scène centrale, le vaisseau spatial de circonstance. Mais où était donc Kevin? Au centre de la scène, le vénérable du groupe attendait son équipage, le bras en écharpe.

M. Richarson a beau s'être cassé le membre supérieur droit en planche à neige, à Denver, la semaine dernière, pas question de négliger son public. Il en aurait peinée plus d'une.

Que ceux qui croyait que les BSB n'étaient qu'un feu de paille en février 1996, lors de leur premier passage à Montréal, leur demandent pardon! Elles sont encore nombreuses à vouloir épouser Nick.

Des centaines ont d'aileurs fait le pied de grue devant l'hôtel Inter-Continental, caméra en main, dans l'espoir d'apercevoir le blondinet de 19 ans. "J'attends depuis 11h ce matin", dit Annie, 18 ans, qui a fait le voyage de Québec pour voir, une sixième fois (!) en quatre ans, le quintette de la Floride.

D'autres se sont contentés de faire la file bien au chaud devant les étalages de souvenirs du Centre Molson, "Un père vient d'acheter pour 250$ de T-shirts, de posters et de médailles pour ses deux enfants", mentionne une des vendeuses ébahie.

Oui il y a un prix à payer quand la progéniture craque pour un groupe gentil! Cette fois, pour le septième passage de la formation à Montréal, papa et maman ont dû débourser une soixantaine de dollars par tête.

Mais avec tout cet arsenal déployé hier soir, on pouvait difficilement rechigner sur le prix: énorme scène pentagonale, pétards et flammèches de satiété, cinq grues permettant aux garçons de s'envoler, dix excellents danseurs… Les Boys ont tout donner pour épater la galerie. Même des chansons! Des rythmmées (Larger Than Life, Get Down,Everybody (Backstreet's Back), We've Got It Goin' On) et beaucoup de ballades. Trop de ballades. Ce qui expliquent probablement pourquoi la fillette assise dans le siège O-3 de la section des rouges s'est endormie. Où est-ce à cause de tous ces temps morts que les BSB infligent à leur public pour les changements de costumes?

Quelle importance pour les 20 999 autres filles plus qu'éveillées. Les moindres déhanchements, clins d'oeil, souffles, mots doux venant de Nick ("Nous vous aimons énormément. Vous êtes le meilleur public au monde!") les satisfaisaient amplement. Malgré tout, A.J. a quand même cru bon de lancer au début du spectacle: "Crier! Crier!"

Non rien de la frénésie des débuts n'a changé. Le produit livré non plus, remarquez. Si ce n'est la scène qui se trouvait cette fois au centre de la patinoire et A.J. qui est resté habillé! Pourquoi changer cette recette gagnante? Surtout si c'est ce qui fait maintenant craquer les États-Unis, leur nouvelle terre promise.

La Presse, 11/11/99

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