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LES DIVINITÉS CELTES

III

LES DIEUX

Par Druuis Auetos






Les dieux régisseurs des trois mondes, sont inclus dans les trois cercles d'Aegnis. Il y a donc trois sortes de dieux. Tous soumis au nombre trois. C'est pourquoi, pour les représenter, on utilise un nombre multiple de trois. Leur principales épithète est " les trente-trois ". Expression symbolique représentant un aspect du panthéon car, en vérité, il ne peut y avoir de limite au nombre des dieux.


  • Les Trente-trois dieux, Tricomtris deuate :

    On raconte que lorsque Segobranos, fils de Segomaros, petit-fils de Segolatis de la tribu des Lingones, de la gens Andecamulia, du terroir des Briganis entre Olca et Nagarda, demanda a Esumapos le druuis quel était le nombre des dieux, celui-ci répondit : " Le nombre des dieux est celui transmis de génération en génération depuis la nuit des temps. Leur nombre est trois cent trois et trois mille trois. " Questionné à nouveau le druuis répondit : " les dieux sont six, les dieux sont trois, les dieux sont deux, les dieux sont un et demi, les dieux sont un. " Segobranos demanda : " Qui sont ces trois cent trois et ces trois mille trois ? " Esumapos dit : " Il s'agit là seulement de sphères-de-développement. Les dieux eux même sont seulement trente-trois. " Qui sont ces trente-trois ? " Les Sphères-d'existence (Sidon), les onze Principes-de-vie (Rudii) et les douze Principes-souverains (Annacni). Ce qui fait trente et un. Le Souverain-céleste et le Progéniteur complètent les trente-trois. " Qui sont les Sphères-d'existence ? " Le Feu, la Terre, le Vent, l'Atmosphère, le Soleil, le Ciel, la Lune, les Constellations. Ils forment des résidences car le monde habite en eux et eux-mêmes habitent le monde. " Qui sont les Principes-de-vie ? " Les dix sortes d'énergie vitale qui se trouvent dans tous être vivant. La pensée forme la onzième. Lorsqu'ils abandonnent notre corps mortel, nous nous lamentons. C'est pourquoi ils sont appelés les Hurleurs, Rudii. " Qui sont les Principes-souverains ? " En vérité ce sont les douze mois de l'année. Ils avancent entraînant avec eux tout l'univers. Ce sont les guides. " Qui sont ce Souverain-céleste et le Progéniteur ? " Le Tonnerre (Taranis) est en vérité le Souverain-céleste. Le Sacrifice est le Progéniteur. " Qu'est-ce que le Tonnerre ? " C'est la foudre. " Qu'est-ce que le Sacrifice ? " L'animal sacrifié. " Qui sont les six dieux ? " Le Feu et la Terre, le Vent et l'Espace, le Soleil et le Ciel. Ils ne sont que six car le monde entier est contenu dans ces six. " Qui sont les trois dieux ? " En vérité il s'agit des trois mondes car c'est en eux que résident les dieux. " Qui sont les deux dieux ? " La Nourriture et le Souffle. " Qui est l'un et demi ? " Le Vent qui purifie. Segomaros lui demanda alors : " Il suffit que Celui-qui-purifie soit un. Pourquoi serait-il un et demi ? " Il est un et demi parce que le monde se développe au-dedans de lui. " Qui est le Dieu unique ? " Le Souffle-vital qu'on appelle l'Immensité (Bitumon).


  • Les mondes et leurs dieux :

    Les mondes et les puissances qui y résident sont pour l'homme, en tant que principe de développement du monde palpable, l'aspect le plus immédiat du divin, les dieux les plus visible. Ces divinités sont appelés Résidences, Sidon, parce qu'ils résident dans un cercle ou sont eux-mêmes un cercle, une résidence.

    Ces huit cercles-de-vie sont :

    Dans le Monde-de-nécessité, Abrodumnon ; la Terre, Talantio, où réside le Feu, Aegnis, principe de nutrition. Dans le Monde-intermédiaire, Intaranobitus ; l'Espace, Aueranos, où séjourne le Tonnerre, Taranis, principe de vie. Dans le Monde-blanc, Uindobitus ; le Ciel, Nemos, où demeure le Soleil, Belenos, principe de l'intellect. Dans le Monde-de-la-plénitude, Couiocanton ; les Constellations, Dirionatebo, où se trouve la Lune, Luxsnos, principe d'immortalité.

    En tant que forme visible des lois de l'Univers, les Sidon sont aussi appelés les fils du législateur, Manogenii.


  • Le Monde-de-nécessité, Abrodumnon :

    Talantio, la Terre :

    Dans ce monde est la Terre, Talantio, support de toutes les créatures, nourricières de toute vie. Elle est représentée soit comme une Vache, Bouinda, ou une Jument, Epona, nourrissant de son lait les êtres, soit comme une femme, mère de tout être vivant, Matirona. On l'identifie souvent à Andelitana, la Vaste-étendue, qui est l'intarissable source d'abondance, Rosmerta, la première des déesses, Cintudeua, et la mère des dieux, Anna. Tous les aspects de la nature et de la vie, les montagnes, les rivières, les arbres, les animaux, sont les formes, les enfants de la déesse Terre.


    Aegnis, le Feu :

    Il est, par sa fonction d'intermédiaire entre les hommes et les instances supérieures, le plus important des dieux. " Tu es le grand flambeau du rite ; sans toi les Immortels ne se réjouissent pas. Viens sur un même char avec tous les Dieux, prends place ici Agni, comme le premier officiant. " (Rg V.)

    Il préside tous les grands évènements de la vie, toutes les assemblées solennelles et tous les sacrements. Gardien du foyer, témoin de toutes les actions, Aegnis est le compagnon fidèle dont dépend la vie religieuse se tout croyant.

    Bien qu'Aegnis se manifeste essentiellement dans le feu sacré, né sur l'autel, il est vénéré dans toutes les formes de feu. Il existe dix formes dominantes de feu. Cinq naturelles et cinq rituelles.


    1) Les cinq feux naturels :

    Aegnis, le feu terrestre ou feu ordinaire
    Taranis, la puissance de la foudre. Source des incendies de forêt, terreur des êtres vivants.
    Belenos, le soleil ou feu du monde céleste
    Inollodulios, Celui-qui-est-en-toutes-choses, est le pouvoir de digestion
    Marcaedus, le feu-du-cheval. Ce feu qui détruira le monde dort dans un volcan appelé la bouche du cheval au fond de la mer australe


    2) Les cinq feux rituel :

    Tennia, le feu-rituel, qui se manifeste durant les rites du sacrifices.
    Odacotennia, feu-du-patriarche, transmis à l'étudiant
    Agiletatennia, feu-du-foyer-domestique, porté dans la maison lors du mariage. Centre de tout le rituel familial.
    Rogenatennia, feu-des-ancêtres, dans lequel des sacrifices sont offert aux ancêtres
    Marututennia, le feu-funèbre, est le feu du bûcher dans lequel le corps de l'homme est jeté comme une offrande.

    Les chroniques représentent Aegnis orné de flammes, vêtu de rouge et d'or, portant une hache, une torche, un éventail et une louche. Il porte aux dieux les oblations des sacrifices. Son étendard est de fumée. Il est accompagné d'un bélier qui lui sert de monture. Aegnis a sept langues dont il se sert pour lécher le beurre versé en oblation.


  • Le Monde-intermédiaire, Intaranobitus :

    Aueranos, l'Espace :

    Entre Ciel et Terre se trouve le Monde-intermédiaire de l'Espace. C'est à la fois le lieu des possibles et le lieu des réalisations où se rencontrent les êtres subtils dont le souverain est le dieu porte-foudre.


    Taranis, la Foudre :

    Taranis " représente le pouvoir de la foudre, l'énergie électrique omniprésente, base de la vie cosmique aussi bien que terrestre. Cette énergie est apportée sur la terre par la pluie. Elle est emmagasinée dans le sperme des êtres vivants. " (Devatâ-tattva)

    Dieu de la sphère de l'espace, Taranis, réside dans les nuages. Il est le dispensateur des pluies. Craint, en tant que Seigneur des tempêtes et lanceur d'éclairs, il est aussi source de toute fécondité. " La voûte céleste est enceinte du dieu Porte-foudre comme la Terre l'est du Feu. "

    En tant que roi des dieux, Taranis est une divinité importante. Il incarne les qualités de tous les dieux. Il est fait de tous les autres dieux réunis. C'est pourquoi il est le plus grand. Ses formes sont multiples et il prend tous les aspects qu'il veut.

    Taranis aime le plaisir et l'ivresse. Il boit l'hydromel qui l'emplit de force, et se lance ensuite contre ses ennemis. Debout sur son char d'or appelé victorieux, Cubios, tiré par mille chevaux bais plus rapide que le vent, Taranis, le seigneur des tempêtes, le lanceurs d'éclairs, traverse le ciel, remplissant l'espace d'un roulement de tonnerre. Accomplissant de haut faits fabuleux et détruisant les anti-dieux.
    Taranis est un jeune dieu, puissant, héroïque, généreux, exubérant, aimant l'action, l'usage de la force qui mène à la victoire, au butin, au pouvoir. Monté sur son cheval blanc, Hennissement-bruyant, Uergiriuaedios, portant dans sa main droite le foudre qui fut façonné par l'artisan du ciel, Gobannos (elle a la forme d'une massue et est supérieure à toutes les autres armes), sa fronde et son épée nommée conquête, Bogia, il conduit les guerriers et les protège de son foudre.
    Taranis représente la puissance. Il est le chef des Dimârutali, les dieux de la tempête. Son compagnon, Lugus, est la personnification de la Loi-cosmique et de la Sagesse.


  • Le Monde-blanc, Uindobitus :

    Nemos, le Ciel :

    Nemos personnification de la voûte céleste est le père de toutes choses. Tous les dieux sont les enfants du Ciel. Nemos couvre la Terre et la fertilise de sa semence qui est la pluie.

    Belenos, le Soleil :

    Le Soleil est la manifestation la plus proche de notre conception du divin. " Le Soleil est la divinité visible, l'œil-du-monde, la cause du jour. Il existe éternellement… tous les autres dieux ne sont que des parties de lui. " (Bhavishya Purâna)

    Le Soleil est la source de la lumière, de la chaleur et de la vie. Ses rayons figurent les influences célestes reçues par la terre. Outre qu'il vivifie, le rayonnement de soleil manifeste les choses. " Par l'entremise de ses rayons il installe la vie dans les blés et les êtres vivants. Il est le père de tous. " (Mahâbhârata) " Tous ce qui existe est né du Soleil. " " De tout ce qui est, fut et sera, de tout ce qui se meut ou demeure immobile, le soleil seul est l'origine et la fin. " (Brihad-devatâ)

    Sous un autre aspect il est le destructeur, principe de la sécheresse. " A la fin des temps, il dessèche le monde entier. " (Mahâbhârata)

    Production et destruction cyclique en font le symbole du pouvoir d'enchantement de l'Être-suprême. L'alternance vie-mort-renaissance symbolisé par le cycle solaire, journalier et annuel (solstice), fait apparaître le soleil comme le symbole de résurrection et d'immortalité.

    Le Soleil est au centre du ciel, au centre des mondes. Au-dessous sont les mondes manifestés de l'Espace et de la Terre, au-dessus est le monde de l'Inconnaissable. Il est le seuil, la porte qui conduit vers les aspects non-manifesté du divin. " Le Soleil est la porte du chemin des dieux. " (Mahâbhârata) " Le Soleil est l'âme du monde. " (Rik-Samhitâ)

    Son image est " couleur de cuivre, rouge et bronzée. De son augure, ne créant pas la crainte, il est entouré des innombrables Hurleurs qui résident dans toutes les directions. " (Nîlarudra Upanishad) " L'être doré qui réside dans le soleil a une barbe et des cheveux d'or. Tout en lui est resplendissant jusqu'aux bouts de ses ongles. Ses yeux sont brun doré. Sa gloire est immense. Il est au-delà du mal. " (Chândogya Upanishad)

    " Le Resplendissant se meut sur son orbite sur un char à une roue. " (Mahâbhârata) ce char est tiré par la Jument blanche, Epona Uinda, parfois représentée avec sept têtes qu'entoure un halo de rayons.

    Marchant devant le char de Belenos, l'Aurore, Uara, est une belle jeune fille qui découvre ses seins pour être admirée. Jeune et belle elle repousse l'obscurité et éveille tous les êtres vivants.





  • Le Monde-de-la-plénitude, Couiocanton :

    Dirionatebo, les Constellations :

    Ce monde supra-solaire n'appartient plus au monde des humains. Tous les aspects relatifs de l'espace et du temps, qui conditionnent notre existence, n'ont plus cours. Ce monde lointain situé au-delà des limites du monde solaire, demeure de l'Innommable est appelé la Sphère-des-Constellations, Dirionatebo.


    Luxsnos, la Lune :

    La lune est la coupe d'ambroisie divine.
    En tant qu'élixir de vie donneur d'immortalité, le dieu-lune n'appartient pas au monde de la mort. De part sa nature il est le Souverain du monde des constellations.
    En tant que réserve de pluie, le dieu-lune, régisseur des marées de la mer, est le roi des plantes et le protecteur de la vie végétale.

    La sphère lunaire est l'aboutissement de la voie des ancêtres. Les formes achevées s'y dissolvent, les formes développées en émanent, descendant sur la terre dissous dans l'eau de pluie. C'est ainsi que les âmes errantes s'incarnent. Pénétrant d'abord les plantes, puis les animaux et les hommes.

    Le dieu-lune est représenté sous la forme d'un homme blanc, vêtu de blanc, portant des ornements d'or. Il porte dans une main une massue tandis que son autre main fait le geste d'éloigner la crainte.





  • Les dieux de la Terre ; Iemni, les Jumeaux :

    Les Iemni représentent la troisième fonction, les agriculteurs éleveurs. Ce sont eux qui donnent la jeunesse et la fécondité. Ils sont la source de l'abondance en nourriture, en hommes et en biens.

    Les récits mythologiques d'Irlande nous apprennent que les Jumeaux sont les fils de Magosia, la Plaine. " Il y avait en Ulad un paysan qui s'appelait Cronnchù. Il avait une nombreuse famille et son embarras fut grand quand il perdit sa femme. Dans la ferme tout allait à vau-l'eau. " Un jour, il vit entrer une femme, jeune et jolie, dont les vêtements et la tenue respirait la distinction. Elle ne dit mot et ne le regarda pas. Elle s'approcha du foyer et alluma le feu. Lorsque les gens revinrent des champs, elle fit un tour à droite, puis donna des ordres aux enfants et aux serviteurs. Quand tout le monde alla au lit, elle couvrit le feu, fit un tour à droite, puis vint se coucher au côté du chef de famille. " Le lendemain et les jours suivants, elle continua son rôle de maîtresse de maison, pour la satisfaction de tous, tandis qu'elle augmentait par son épargne la fortune de Cronnchù. " Elle devint grosse. Le moment de sa délivrance approchait quand eut lieu une des grandes assemblées périodiques. Quand le maître fut pour partir, sa femme lui recommanda une conduite mesurée et surtout de ne pas parler d'elle. " La fête fut magnifique. Le dernier jour, le char du roi, attelé de deux chevaux piaffants, arriva sur la piste de course. Les autres chars entrèrent en compétition avec lui, mais l'attelage du roi emporta le prix. " Aucun cheval ni personne ne court plus vite que mes chevaux, dit le roi. Cronnchù rétorqua : Ma femme court plus vite. " Arrêtez cet homme, il m'a insulté, cria le roi. Que sa femme vienne se mesurer avec mes chevaux sur l'heure, s'il veut garder sa tête sur ses épaules. " Des envoyés galopèrent jusqu'à la maison de Cronnchù et dirent ce qui venait de se passer à sa femme. Mon mari, dit-elle, a parlé inconsidérément et m'a mis dans un cas douloureux. Mais j'ai le droit d'obtenir un délai avant de ma présenter, car je suis sur le point d'accoucher. " Les envoyés firent la sourde-oreille et l'emmenèrent de vive force. Présentée au roi, elle dit qu'elle ne refusait pas de courir contre un attelage, mais qu'il fallait attendre un peu, car elle ressentait les douleurs de l'enfantement. " Tirez l'épée, dit le roi, et coupez le cou de cet insulteur. Qu'il en soit fait comme vous voulez, dit-elle, je ne laisserai pas mourir mon mari. Mais en souvenir de ce jour, l'emplacement de cette course gardera toujours mon nom et le nom de ce que je porte dans mon sein. Faites partir les chevaux ! " Quand l'attelage atteignit le but, Macha y était arrivée. Elle accoucha sous les naseaux des chevaux. Elle mit au monde deux jumeaux et cet endroit s'est appelé depuis Emain Macha, les Jumeaux de Macha. " (Noinden Ulad)

    Appelés les Inséparables, les Iemnou Magosii (les Jumeaux de la Plaine) sont de beaux jeunes hommes au teint doré. Ils ont une seule femme en commun, Sauelia, la fille du Soleil.





  • Les dieux de l'Espace ; Dimârutali, les Immortels ou Rudii, les Hurleurs :

    Dans la hiérarchie céleste, les divinités du monde intermédiaire forment la noblesse guerrière. Dieux de l'Espace, situés entre le Ciel et la Terre, ces deux familles d'êtres subtils sont parfois considérés comme les mêmes dieux. Comme dieux des vents, les Dimârutali, représentent le souffle vital du cosmos, tandis que les Rudii sont les énergies vitales présentent dans les centres vitaux de tous corps vivants.

    Le mot Rudios se traduit par le " Rouge " ou " Hurleur " car " en vérité les souffles vitaux sont des causes de larmes car tous se lamentent quand ils nous quittent. " (Chândogya Upanishad) Les Rudii apparaissent partout comme les compagnons fidèles de Rudianos Dagodeuos. Ils sont ses amis, ses messagers, craints de tous. Huit des Rudii sont les équivalents des huit manifestations propices de Dagodeuos, les autres représentent les formes terribles du feu. Les premiers peuvent être rendus favorables par des rites. Par contre l'homme doit toujours se tenir à l'écart des seconds.

    Le mot Dimârutalos vient de mârutalos " mortel " auquel est ajouté le préfixe négatif di-, et qui se traduit par " Immortel ". Incarnant les actions héroïques et les vertus morales aussi bien que l'exubérance de la jeunesse, ces dieux, compagnons de Taranis, le porteur de foudre, forment une troupe batailleuse de jeunes gens tapageurs, transposition dans l'espace des hordes de jeunes guerriers. Ils sont comparés à la société chevaleresque des Fiana-s. Ces chevaliers itinérants pratiquant des rites secrets et employant des formules magiques. " Ils ont des dents de fer. Rugissant comme des lions, ils errent sur des chars dorés tirés par des étalons fauves. Leur résidence est dans le Nord. " (Rig Veda)

    Ils dirigent les tempêtes et s'avancent à grand bruit, en chantant. Vêtus de pluies, leur fonction est de répandre la pluie, de créer et de chasser les tempêtes. Les montagnes tremblent et les arbres sont renversés quand ils se meuvent. Taranis est leur chef. C'est lui qui leur donna les brillants ornements et les armes étincelantes dont ils se parent. Ils aident Taranis dans ses guerres. Taranis lui-même est appelé Chef-des-Dimârutali.

    Le nombre des Dimârutali est de quarante-neuf, sept groupes de sept. Les sept groupes de sept Dimârutali résident respectivement dans les sept sphères qui sont la Terre, le Soleil, la Lune, les Constellations, les Planètes, la Grande Ourse (sept sages) et l'Etoile polaire.





  • Les dieux du Ciel ; Annacni, les enfants d'Anna :

    Les enfants d'Anna, Annacni, personnifient les principes moraux et intellectuels ainsi que les vertus sociales qui permettent l'harmonie de l'Univers et de la société humaine. Ils correspondent aux Aditya-s, les Principes-souverains, de la religion védique. Habitant dans le Ciel, dans les sphères les plus hautes et dominant la vie et les éléments, ils représentent la caste sacerdotale.

    Du point de vue de l'homme ces principes universels se réfèrent aux deux aspects principaux de l'existence. Ils règlent les relations de l'homme avec l'homme et celles de l'homme avec les dieux, ces forces naturelles représentant les lois cosmiques. Ces dieux sont donc " divisé " en deux catégories, ceux qui se rapportent à " ce monde-ci ", notre monde, et ceux qui se rapportent à " ce monde-là ", le monde des dieux. A cause de la similitude qui existe entre ces deux mondes, il y a automatiquement un dieu universel correspondant à chacun des dieux qui régissent la société humaine. De fait, les Annacni vont toujours par deux et sont un nombre pair.

    Ils sont au nombre de douze, et sont : l'Amitié, le Destin, l'Honneur, l'Art rituel, le Partage, la Chance, l'Industrie, la Magie, le Progrès, le Courage, la Morale ou la Loi-humaine et le Savoir ou Perception-de-la-loi-cosmique.

    Les Principes-souverains majeurs de ce monde-ci :


    1. Carantinos, l'Amitié, la Solidarité :

    Le premier Principe-souverain de ce monde-ci est la solidarité humaine, le respect de la parole donnée et des traités, le caractère sacré de tout ce qui lie l'homme à l'homme. L'Ami, Carantinos, semble avoir été la personnification la plus importante des vertus des premiers Celtes.

    Le principal rôle de Carantinos est de forcer les hommes à tenir leurs promesses et à s'associer. Il leur montre les mérites de la camaraderie, de la sincérité, de l'honnêteté, le respect de la parole donnée, le code de droiture qui rend possible l'association des hommes en tribus et en nations. Carantinos est le dieu des contrats et des serments. Il est bienveillant et réconfortant, il protège les rapports directs et ordonnés qui rendent la vie sociale possible. Il est l'ennemi des querelles, de la violence. Il induit les hommes à bien agir les uns envers les autres.

    2. Ariiacos, l'Honneur :

    Ariiacos représente l'honneur, la chevalerie, la qualité d'être noble (Arios) et les vertus que cela implique. La principale fonction d'Ariiacos est le maintien d'une société aristocratique et de son code élevé de l'honneur. Il gouverne les lois de l'hospitalité, les règles de la chevalerie, le maintien des traditions, les coutumes, la religion.


    3. Randetos, le Partage des biens :

    Randetos, " la part " est la personnification de l'ancienne coutume, la redistribution annuelle des biens, des terres de la tribu entre les hommes adultes. Il s'agit d'une part prévisible, donnée à chacun, qu'il soit fort ou faible, selon son statut. C'est une part assurée que l'on possède avec tranquillité, sans que des passions, des jalousies puissent entrer en jeu. Dans la tribu celte, ces parts étaient distribuées sans compétition et sans tenir compte de la force ou de l'influence individuelle. Voilà pourquoi le nom le plus usité de Randetos est Smertrios, le Pourvoyeur.

    Les Principes-souverains majeurs de ce monde-là :


    1. Ogmios Uediios, la Loi-divine :

    " Celui-qui-lie ", représente le destin, les lois mystérieuses qui nous guident vers l'inconnu, l'inattendu. C'est aussi la faveur des dieux, et tous les liens qui unissent les hommes aux dieux. Il préside aux relations de l'homme avec les dieux. Nul ne peut prévoir ni comprendre les faveurs soudaines qu'accordent les dieux et les éléments, ni leur inexplicable cruauté. On ne peut prévoir la conduite d'Ogmios, c'est pourquoi il semble un maître dangereux et despote. Il est omniscient, il est partout dans l'Univers. Il établit et il maintient les lois naturelles et les lois morales, expressions de l'ordre cosmique. Il rend la justice, et son devoir est de punir les fautes. Il attrape et lie avec son lacet les coupables.


    2. Celmedios, l'Art rituel :

    Celmedios représente l'habileté technique des prêtres qui rendent le rituel effectif et les contacts avec les dieux possibles et fructueux. Il exige de l'efficacité, de l'intelligence, de la précision et de l'imagination. Il définit la matière de se conduire envers les dieux, art complexe, mystérieux et créatif qui est la contrepartie d'Ariiacos, le rituel social, la manière de se conduire envers les hommes.


    3. Mullos, le Tas [de butin] :

    Mullos, la part des dieux, représente tout ce que l'on gagne ou obtient par chance, par accident, par la guerre, par des moyens inattendus. Il est le butin, les trésors qu'on trouve et se différencie de l'héritage humain et légal qui est Smertrios. Un autre aspect très important de la part des dieux est cette part mystérieuse dans sa forme et sa fin qui est donnée aux dieux durant les sacrifices ou leur est offerte avant un repas.

    Les Principes-souverains mineurs de ce monde-ci :

    1. Gobannos, le Façonneur :

    Gobannos, le forgeron, représente l'art artisanal qui produit les armes et les outils. Il est donc un aspect essentiel de la sécurité et du progrès. Comme artisan du ciel, il forge le tonnerre et ciselle la coupe d'ambroisie. C'est lui qui garde dans sa maison le breuvage et les porcs sacrés. Gobannos porte une masse de fer. Il est beau, habile et il donne la prospérité et la longévité ainsi que la force sexuelle. C'est lui, le Façonneur, qui forma le Seigneur-du-feu, Aegnis, ainsi que le ciel et la terre, les eaux et les craquements du feu rituel. Il s'associe parfois aux artisans du ciel, les Cerdes.


    2. Bertos, le Nourricier :

    Source de la fécondité, Bertos est associé à la semence, à l'offrande et à son réservoir, la Lune. Il dirige les cérémonies du mariage. Il est lié à l'héritage humain et est le gardien des voies. Il protège les hommes et le bétails des dangers de la route. Il est le guide des vivants et des morts. Il retrouve les choses et les bêtes perdues. Il est le dieu du bétail, de la fécondité et des troupeaux.


    3. Dedmos, la Morale ou Loi-des-ancêtres :

    Dedmos est la personnification de la Morale, la loi du bien et du juste. Il est le sage qui règle la conduite des hommes d'après les lois établies par les ancêtres. Fils de l'Etendue-primordiale, Anna, il est le père de Maruos, le Roi-des-ancêtres et de Manos, le Législateur et le premier ancêtre de l'humanité présente. Parfois on fait même de Dedmos le père de tous les dieux. La fille de Gobannos, Nuage, Nebela, est l'épouse de Dedmos. Ses messagers sont le feu et le vent.

    Les Principes-souverains mineurs de ce monde-là :


    1. Biuaticos, le Vivifiant, l'Art-magique :

    Biuaticos représente le pouvoir magique du Verbe identifié au pouvoir procréateur du Soleil. Il représente le principe même de la création par le Verbe. Il est le pouvoir magique des mots qui permets toute action humaine et qui dirige toutes les activités de l'homme. Biuaticos, le Vivifiant, est l'essence de la parole magique que prononcent les prêtres et qui fait se lever le Soleil. Il est le son même par lequel le Soleil fut créé.


    2. Brigacos, le Courage et la Sécurité extérieure :

    Brigacos représente le Courage, la nécessité de la force brutale de la guerre, qui mène à la victoire, au butin, à la puissance, à la sécurité extérieure. Il incarne l'héroïsme victorieux des guerriers et l'exubérance de la jeunesse. Le mot Brigacos vient de Brig- " être fort " et veut dire " Puissant ".


    3. Lugus, l'Omniprésent, le Savoir, la Lumière-de-la-Connaissance, la Loi-cosmique partout présent dans les trois mondes :

    Lugus, l'Omniprésent ou l'Immanent représente la perception de la Loi-cosmique qui est présente en toutes choses dans l'Univers et qui est révélée à l'homme par une illumination que nous appelons Savoir, Uissus, qui est comparée à la lumière du soleil, traversant en trois enjambées les sept régions de l'Univers. Nous expliquons les trois pas comme les trois manifestations de la lumière : le Feu, l'Eclair et le Soleil qui rendent visibles les trois sphères enjambées par Lugus. Leurs emplacements symboliques sont les points où le soleil se lève, atteint le zénith et se couche.
    Lugus s'associe occasionnellement avec Taranis. Le Savoir s'unit au Pouvoir. Le prêtre qui incarne le savoir aide le roi qui incarne la justice. Ensemble ils tuent le démon obstructeur, Belaros.







    LES DIEUX MINEURS


    Les dieux protecteurs des mondes, appelés Bituitate Deuate (dieux perpétuels), sont entourés de puissance mineures, Minate deuate, sur lesquelles ils règnent. Parmi eux nous trouvons les Artisans, Cerdes, les Nymphes, Nexai, les dieux protecteurs des villages, Toutates, etc.


  • Les Artisans, Cerdes :

    On les représente comme trois artisans habiles. Parmis eux ce trouve Gobannos le Forgeron, Cerdis le Bronzier et Luxta le Charpentier. " Les chefs des Tùatha Dè Dànann furent rassemblés autour de Lug. Il demanda à son forgeron Goibniu de quel pouvoir il disposait pour eux. " Ce n'est pas difficile, dit-il. Quand bien même les hommes d'Irlande seraient au combat jusqu'à la fin de sept années, pour chaque lance qui s'en ira de son fût ou chaque épée qui se brisera je procurerai, moi, une arme nouvelle à sa place. Aucune pointe que fera ma main ne manquera son coup. Il n'est aucune peau dans laquelle elle ira qui, après cela, goûtera la vie. Dolb, le forgeron des Fomoire, n'en a pas fait autant. Je suis prêt maintenant pour la bataille de Mag Tured. " Et toi, ô Credne ? dit Lug à son artisan, quel sera ton pouvoir dans la bataille ? " Ce n'est pas difficile, dit Credne : Les rivets de leurs lances et les fourreaux de leurs épées, les revêtements et les pourtours de leurs boucliers, je les fournirai tous. " Et toi, ô Luchta ? dit Lug à son charpentier, quelle puissance atteindras-tu dans la bataille ? " Ce n'est pas difficile, dit Luchta : leur suffisance de boucliers et de fût de lances, ils l'auront tous de moi. " (Cath Maige Turedh)





  • Les Nymphes, Nexai :

    Elles sont représentées comme des femmes éternellement jeunes qui sont les courtisanes et les danseuses du ciel. Elles sont appelées Femmes-des-dieux, Benanom deuation ou Filles-du-plaisir, Lauenigenai. " Ô Roi ! lorsque les eaux furent barattées, des femmes très belles apparurent qui sont l'essence des eaux. Elles sont donc appelées les Essences-des-eaux. Comme personne ne les épousa, elles devinrent des filles publiques. " (Râmâyana)

    Elles sont d'une étonnante beauté, avec des yeux azur, des tailles étroites et des hanches opulentes. Par leurs poses languissantes et leurs douces paroles, elles dérobent à ceux qui les regardent leur sagesse et leur discernement. " Conle le Beau, appelé aussi le Rouge, était fils du roi Conn Cetchathach. Il se trouvait un jour, avec son père, sur la colline d'Uisnech, quand lui apparut brusquement une ravissante jeune fille. Elle venait, disait-elle, de Tir na m-Ban, la Terre des Femmes, où la paix règne et où les batailles y sont inconnues. " Seul Conle voyait et entendait la jeune fille. Le roi entendant son fils parler, lui demanda ce qui se passait. La jeune fille fit savoir qui elle était, qu'elle aimait Conle-le-Rouge et qu'elle l'appelait dans la Plaine des Plaisirs. " Corân, le druide du roi Conn, empêcha par des formules magiques que Conle succombe à la belle. Avant de disparaître devant le pouvoir du druide, la fille jeta une pomme à Conle. " Conle s'en nourrit pendant un mois sans qu'elle diminue et sans avoir besoin d'autre nourriture. Il ne cessa de penser à la jeune fille. " Un jour, elle se manifesta de nouveau à lui renouvela son invitation. Alors, sans hésiter, il déclara à son père que, malgré toute sa tendresse pour les siens, il ne peut renoncer à l'amour de la belle inconnue. Il saute dans la barque de la fille, et disparaît. "

    Les Nexai ne sont pas chastes et dispensent volontiers leurs faveurs. On peut les conquérir en volant leurs vêtements pendant qu'elles se baignent. " … à midi sonnant trois cygnes au plumage immaculé se posent au bord d'un lac et y prennent la forme de trois ravissantes jeunes filles qui tout aussitôt se déshabillent pour prendre leur bain, et le fils du roi de Poher s'empare des vêtements de l'une d'elles pour qu'elle ne puisse pas repartir avant d'avoir exaucé son souhait. " (Mab roue Poher)





  • Les Divinités protectrices des villages, Toutates :


    Ces divinités sont les dieux tutélaires des villages. Ils veillent au bien des habitants. Pour beaucoup leurs noms ont une référence strictement locale, et plusieurs expriment de façon explicite l'association entre le dieu et le groupe tribal.





  • Les Ancêtres, Rogenate :

    Sous le nom d'Ancêtre on vénère les premiers Progéniteurs des Celtes ainsi que tous les ancêtres brûlés ou enterrés selon les rites. Considérés comme des dieux, des offrandes leurs sont offertes.


  • Les Réalisés, Uercantate :

    " Les humains qui ont atteint l'état de libération et rentrent donc dans les limites de la définitions des dieux, donnée par Patanjali, restent toutefois distincts des autres dieux. Il y a une différence entre les êtres nés dieux, éternellement libres, et les êtres devenus dieux après avoir été des hommes et avoir traversé une vie d'esclavage. L'être humain qui se dissout dans la Nature-fondamentale risque de revenir et de retrouver le fruit de ses actions qui l'attend. Un dieu né éternellement libre. " (Yogatrayânanda, Shrî Râmâvatara kathâ)


  • Les Sages, Suuidate :

    Les Sages sont des êtres mystérieux en rapport avec l'origine de l'homme et l'origine de la connaissance. Représentés sous forme humaine, les Suuidate sont en réalités des puissances éternelles qui apparaissent de temps en temps, chaque fois qu'une nouvelle révélation est nécessaire. Les Sages représentent donc des énergies fondamentales qui se combinent pour créer la vie. Ce sont des êtres qui " voient " la loi-cosmique et qui l'expriment en termes de création ainsi qu'en termes de savoir Au nombre de sept, ils résident dans le ciel sous la forme des sept étoiles de la Grande Ourse, et portent les noms suivants : Uissus (Connaissance), Uocomarcos (Recherche), Sulaxsus (Sagesse), Uirionos (Vérité), Uiros (Vrai), Andiatis (Supérieur) et Uindosenos (Blanc l'ancien).







    LES GENIES


  • Les Esprits-de-l'Espace :

    Tout comme les centaures auxquels ils sont apparentés, ces Esprits sont représentés avec un torse humain et un corps de cheval. Ils sont de la même famille que les Hommes célestes et les Esprits vagabonds qui sont aussi des bardes et des musiciens célestes. Panégyristes du ciel, ils admirent les héros et chantent la gloire des dieux.


  • Les Esprits-de-la-Terre :

    Les souterrains, les catacombes et les anciennes carrières sont les demeures traditionnelles de ces esprits. Ils n'est recommandé à personne d'empiéter sur les collines des esprits ni sur aucun de leurs domaines. Les Esprits-de-la-Terre, appelés les Mystérieux, Runuteroi, se donnent beaucoup de mal pour protéger leurs maisons et leur or. Les chercheurs de trésors qui fouillent leurs collines et qui négligent leurs avertissements, subiront les coups du mauvais sort, la ruine et la mort en seule récompense.

    Il existe une myriade de ces êtres : Les Petits-Etres, les Frappeurs, les Nains et les Lutins, pour ne citer les plus connus.


  • Les Petits-Etres :

    Les Petits-Etres sont laids, d'aspect rébarbatif et grotesque. De petite taille, ils ont le pouvoir de s'enfler jusqu'à des formes monstrueuses. Outre qu'ils sont utilement employés à garder les trésors des collines, ce sont des bandits infâmes, des voleurs accomplis, des vandales parfois dangereux. Ils sont capables de piller les demeures des humains, d'enlever des enfants, de flétrir les récoltes et de faire toutes sortes de tours pendables.


    Les Frappeurs :

    C'est une race de petits êtres noirauds et taquins, ils prennent souvent un aspect animal, témoin de leur nature bestiale. Ce sont les compagnons des morts. Tous ne sont pas d'essence démoniaque. Ceux qui hantent les mines sont généralement bien disposés envers les humains.


    Les Nains :

    Petits et vigoureux, les Nains sont en général barbus, ils ont l'air de vieillards, mais c'est qu'ils atteignent leur maturité à l'âge de trois ans et que leur barbe est grise dès sept ans. Ils vivent dans les montagnes d'où ils extraient les métaux précieux pour en faire des armes, des armures et d'autres objets doués de pouvoirs magiques.


    Les Lutins :

    Il n'est pas un endroit qui ne soit hanté par ces petits êtres verts et malicieux. Ils dansent à l'ombre des menhirs et vont gambader sur les rives des torrents. Ces esprits turbulents adorent voler des chevaux et des poneys pour leur folles chevauchées nocturnes sur la lande, ils tirent sur les crinières de leur montures pour les faire courir, tant et si bien qu'on les trouve tout emmêlées. Les Lutins aiment à s'amuser mais travaillent dur, néanmoins, et souvent, ils battent le grain de nuit en échange de pain et de fromage. Ils prennent souvent l'apparence du hérisson.


  • Les Fées, Sebarate :

    Formes mineures de la Déesse, les Sebarate sont, pour la plupart, des esprits bienfaisants que l'on rencontre dans les grottes, les étangs, les bois et les montagnes.


    La Fée Dorée, Diuanna :

    Elle est blonde et belle, pleine de rire et de bonheur, d'allure très ouverte et sans peur, entourée d'une aura de lumière dorée. Aimante, on la croise à l'entrée des grottes.


    Les Ondines, Tondate :

    Ces Fées sont une race de Nymphes que l'on trouve dans les chutes d'eau sous la forme de femmes nues de taille normale et d'une beauté singulière. Elles ont les cheveux d'un blond brillant, le front large, les traits admirablement ciselés, les yeux immenses et lumineux avec un reflet de sauvagerie dans les prunelles. Elles ne sont pas hostiles.


    La Fée des bois, Sebara cetion :

    C'est une jeune femme bienveillante. Elle porte de longs cheveux noirs qui flottent librement et lui donnent une allure un peu sauvage. Elle porte parfois, comme tout vêtement, des guirlandes et des colliers de feuilles qui se balancent à son cou.


    Les Sacrées, Nemetate :

    Ce sont les Fées protectrices des sanctuaires situés au sommet des collines. Elles se tiennent le long des chemins de montagne regardant, en silence, passer les pèlerins. Quant aux mal-inspirés, elles se jettent sur eux, les cheveux ébouriffés. Faisant " les folles ", elles tournent, elles sautent avec un sauvage abandon dans une ronde effrénée, contraignant ces gens à se joindre à elles. La plupart du temps cette folle ronde entraîne la mort des profanateurs.







    LES ANTI-DIEUX


    Les Anti-dieux, An-deuate, sont les puissants instincts, les passions qui maintiennent l'homme sous la domination de la Nature, le déviant de la voie de la réalisation du divin.

    Les Anti-dieux sont les aînés des Dieux. Ce sont les dieux d'un monde encore dans son enfance, un monde chaotique et désordonné. " Les Dieux sont les cadets, les Anti-dieux sont leurs aînés. Ils se combattent éternellement pour la domination du monde. " (Brihad âranyaka Upanishad)

    " La Terre avec ses forêts, ses océans, ses montagnes, fut d'abord gouvernée par de puissants génies. Mais les dieux dirigés par le Savoir les massacrèrent dans de grandes batailles et capturèrent les trois mondes et tous leurs habitants. " (Râmâyana)

    " Il y a longtemps que ce pays est sous votre tribut, depuis le temps de Gann, de Seanghann et de Conang Fhordearg, fils de Faobhar, et de Moirc, fils de Deila, deux rois des Fomoire. Pour cette raison il vous convient de faire preuve de courage et de disputer ce pays, afin qu'il soit à tout jamais un pays conquis par l'épée pour vos descendants à votre suite. Car c'est une grande assemblée d'hommes qui vient devant vous. " Il est certains, dirent-ils, que nous trouverons la mort en disputant ce pays ou que nous lui imposerons le tribut par la force. " (Do Chath Mhuighe Tuireadh Ann So)

    Les Anti-dieux sont le plus souvent dénommés les Démons-du-dessous, Uomorii. Ce sont de puissants guerriers, ils viennent de l'Océan et ont été, après leur défaite contre les Dieux d'Anna, repoussés dans les régions souterraines.
    Ils représentent les forces maléfiques et infernales. Dotés d'une puissance redoutable, ils sont le chaos initial, les forces à l'état brut, tant telluriques qu'aquatiques.

    Leur apparence est insoutenable. Certains possèdent un œil unique, un seul bras, une seule jambe, des têtes de chèvres, de cheval et de taureau. " Certains faisaient peur à voir, d'autres semblaient beaux. Nombres avaient des bras démesurés et des formes hideuses. Il y en avait de gros de maigres. Certains étaient nains, d'autres d'une taille prodigieuse. Il en était qui n'avaient qu'un œil ou qu'une oreille. Plusieurs avaient des ventres énormes, des poitrines flasques, des dents proéminentes, des jambes tordues, d'autres étaient superbes à voir et richement vêtus. Il y en avaient à deux jambes, à trois ou à quatre, avec des têtes de serpents ou d'ânes ou de chevaux. " (Râmâyana Sundara kandâ, sarga-s)

    Les Uomorii représentent les bouleversements cosmiques des premiers temps, les manifestations élémentaires… Les forces sauvages et indomptées de la nature naissante. Ils figurent la première étape de la gestation évolutive ; les cataclysmes par lesquels la terre se prépare à devenir le lieu propice où s'épanouira la vie des humains.
    Fils du Ciel et de la Terre, ils entreprirent de s'emparer du pouvoir suprême, après la mutilation du Roi-des-dieux, Noudons.
    Les An-deuate ambitieux, révoltés et brutaux, adversaires de l'esprit conscient, représenté par Lugus, ne symbolise pas exclusivement les forces sauvages de la nature. Luttant contre l'esprit, ils figurent les forces indomptées de l'âme, qui s'opposent à la spiritualisation harmonisante. Le combat des An-deuate contre les Deuate, commandés par Lugus, symbolise l'effort évolutif de la formation de l'être conscient sortant de l'animalité.
    Dans leur lutte contre l'esprit, les Uomorii symbolisent aussi, non seulement les forces de la nature, mais la tendance à la domination : le Despotisme.







    REPRESENTATIONS DES DEITES


    Prisonnier de la matière et de la forme, l'humain doit nécessairement utiliser des symboles pour atteindre, concevoir et se fixer sur l'informel.

    La forme et le nom sont, pour l'homme, les deux principaux aspects de la manifestation, et c'est seulement quand ils se superposent que les choses existent réellement. Pour être approchés, les dieux sont donc représentés en termes de mots et en termes de formes. " Tout Nom est un Attribut et tout Attribut est un Propulsant. Qu'est-ce qu'un Nom ? C'est l'Evocateur de l'Image. Toute Image est un Attribut et par conséquent un Propulsant. Alors : choisissez vos Noms et choisissez vos images. " (Le Manuscrit des Paroles du druide…)

    Par conséquent, un dieu peut-être représenté par la description de ses caractéristiques, c'est-à-dire en faisant son portrait en mots, ou en employant des formules-verbales, Cantala, qui correspondent à sa nature. De même nous pouvons représenter un dieu par des diagrammes-symboliques, Dresti, ou encore et dans la mesure ou celle est toujours perçue comme un symbole et non pas comme une chose vivante ayant des pouvoirs magiques directs, nous pouvons utiliser une image anthropomorphique, Delua.

    Les formules-verbales et les diagrammes-symboliques étant les plus abstraits, sont les plus proches représentations de la nature des dieux et par conséquent les plus efficaces rituellement.





  • Les Formules-verbales :

    En tant que conceptions abstraites des aspects dont la manifestation est issue, les cantala sont indissociables des dieux auxquels ils s'identifient. Le pouvoir d'un être divin réside dans son nom, dans sa formule, qui est le moyen par lequel l'adorateur peut établir des contacts avec le dieu.
    Chaque dieu est représenté par un cantalon, et c'est à l'aide de ces sons que leur présence devient réelle. " En vérité, le corps du dieu provient de sa formule-mentale, de sa semence verbale. " (Yâmala Tantra)

    Dans les temps anciens, on utilisait couramment la technique du elicio, qui consistait à rechercher les noms secrets des dieux ennemis afin de détruire leurs peuples à coups de rites magiques. " Voici les englyns qui furent chantés au Cad Goddeu… Or, à cette bataille prit part un homme qui ne pouvait être vaincu tant que son nom resterait inconnu cependant que, dans le camps adverse, se trouvait une femme appelée Achren dont les partisans ne pouvaient être vaincus tant que son nom resterait également inconnu. Mais Gwydion ap Don devina le nom de l'homme et se mit à clamer : " De l'éperon j'excite un coursier bien ferré, les frondaisons de l'aulne heurtent mon bouclier. C'est Bran que l'on t'appelle aux branches de lumière ! " Bien ferré mon coursier en ce jour de bataille, dans ta main j'aperçois les hauts rameaux de l'aulne. C'est Bran ton nom ! Par cette branche, ta bannière. Amathaon-le-Grand l'a emporté ! " (Myvyrian Archaiology)


    Les différentes sortes de cantala :

    Les formules-verbales peuvent se présenter sous la forme monosyllabiques ou sous la forme de phrase, mais toujours régie par le symbolisme des nombres. C'est pourquoi, par exemple, les cantala de Dagodeuos ont cinq syllabes, ceux de Lugus huit, ceux du Soleil douze, etc.

    Les cantala sont classés, selon leur effet, en quatre groupes. " Les hommes prudents savent que les formules-verbales sont de quatre sortes : Eprouvés, Secourables, Réalisés et Ennemis. " (Vishva-sâra) " Les formules-verbales Eprouvées donnent des résultats assurés en un temps donné. Les Secourables donnent de bons résultats si on les répète dans le rosaire, ou si on les emploie pour accompagner les oblations. Les Réalisés donnent des résultats immédiats. Les Ennemis détruisent ceux qui veulent les employer. " (Mantra-Mahodahi)

    Le même cantalon peut appartenir à ces quatre catégories. Cela dépend de la façon dont il a été transmis et la qualification de celui qui l'emploie.

    Les usages des cantala sont nombreux, tels que :
    " Atteindre la libération. Vénérer les formes manifestés du divin. Honorer les dieux mineurs et les génies. Communiquer avec les dieux. Acquérir des pouvoirs surhumains. Nourrir les ancêtres et les dieux. Communiquer avec les fantômes et les esprits des morts. Ecarter les influences néfastes. Exorciser les démons. Guérir les malades. Préparer de l'eau curative. Détruire les plantes, les animaux et les hommes. Eliminer les poisons du corps. Influencer les pensées et les actions des autres. Avoir sous son contrôle les hommes, les bêtes, les génies et les fantômes. Purifier le corps. " (Principles of Tantra-s)

    Les cantala sont aussi un moyen pour l'homme d'accroître sa propre puissance. " Les pouvoirs exceptionnels de la pensée peuvent être le résultat de la naissance, de drogues, de formules-verbales, de l'ascèse et de la contemplation divine. " (Yoga-sûtra-s)

    Mais les cantala, pour être effectifs, doivent être transmis directement et avoir une tradition orale ininterrompue depuis le Voyant qui en eu la perception directe. Autrement ils ne sont pas " vivants ". On ne peut pas apprendre une cantalon dans un livre, ni le faire revivre, une fois que la tradition en a été interrompue. Voilà pourquoi dans le présent paragraphe nous ne trouverons aucune formule-verbale.


  • Les Diagrammes-symboliques :

    Les dresti sont des figures géométriques faites d'éléments linéaires qui représentent les dieux. Ces diagrammes-symboliques sont les équivalents visuels des cantala. " Le diagramme-symbolique a comme âme la formule-verbale. Le dieu est l'âme de la formule-verbale. La différence entre le diagramme-symbolique et le dieu qu'il représente, est similaire à la différence entre un corps et l'âme qui l'habite. " (Shadba-kalpa-druma)

    Les diagrammes-symboliques, construits avec des éléments géométriques simples permettent de représenter analytiquement les dieux.
    Les dresti sont la base inévitable de toute tentative de représentation symbolique, de toute forme sacrée, de toute image d'un dieu, de toute architecture religieuse, des autels, des temples et des gestes rituels. Ils sont utilisés dans toutes les formes de culte, la divinité étant invoquée en traçant son diagramme et en prononçant sa formule-mentale.

    Une fois que nous connaissons le sens des éléments géométriques qui les composent, nous pouvons lire le sens apparent de tous les dresti. Leur sens secret, qui est la nature même d'un dieu, ne peut être saisi qu'après un très long enseignement.


    Les éléments constitutifs des diagrammes-symboliques :


    1) Le point :

    Cet élément représente la localisation du point de départ de toute manifestation. L'instant premier, dans lequel une chose n'existe pas et pourtant va exister.


    2) La ligne droite :

    Lorsqu'un point se met en mouvement, il trace une ligne droite. Celle-ci représente le mouvement sans obstacle, c'est-à-dire le principe du développement.


    3) Le triangle igné, la pointe de flèche et la flamme :

    Ces trois formes sont des symboles du feu, identifié au principe mâle et au phallus, image de Dagodeuos, le Procréateur. Tout mouvement ascendant, représenté par la pointe de flèche, la flamme ou le triangle avec son sommet vers le haut, est caractéristique de l'élément igné dont l'activité est la forme. Son symbole numérique est le nombre 3.


    4) Le triangle aqueux, l'arc de cercle, le croissant et l'onde :

    Le triangle dont le sommet pointe vers le bas est associé avec l'élément aqueux qui cherche toujours à descendre, à s'aplanir, à égaliser son niveau. Aspect passif de la création, on l'identifie à l'organe femelle symbole de l'énergie de la Déesse. Les autres symboles de l'élément aqueux sont l'onde, l'arc de cercle et le croissant. Son symbole numérique est le nombre 2.


    5) L'hexagone :
    L'hexagone est la représentation de l'élément air dont le mouvement versatile et désordonné est la caractéristique. Son symbole numérique correspond aux multiples de 2 et de 3 qui sont les nombres de la nature animée.


    6) Le carré :

    La terre est appelée l'étendue et son symbole est le carré. Le nombre 4, le plus simple des nombres représentant une surface est son symbole numérique.


    7) Le cercle :

    Naît des révolutions des astres, le cercle est le symbole de tout ce qui revient à son point de départ, de tous les cycles, de tous les rythmes qui rendent possible l'existence.


    8) Le pentagone :

    Le pentagone symbolise le produit, l'apparition de la vie, dût à l'union du nombre femelle 2 et du nombre mâle 3. C'est pourquoi son nombre représentatif est le 5, soit 2 + 3. Il est le nombre de Dagodeuos la source de la vie et de la mort.


    9) La croix :

    La croix est le symbole de l'extension ainsi que de la réduction. Elle sert également à montrer la domination du 1 sur le multiple.


    10) Le svastika :

    Le svastika indique par ses branches tordues que la divinités transcendante, qui ne peut-être ramenée à l'unité, bien qu'elle soit aussi relié au centre, n'y ramène pas et se perd dans l'immensité indéterminée de l'espace. Il nous indique que la connaissance des aspects transcendant du divin ne peut être atteint que par des voies détournées. Symbole d'heureux augure, le svastika nous rappelle que la réalité suprême reste incontrôlable et inaccessible à l'esprit humain.


    11) L'hexagone étoilé :

    Formé d'un triangle igné pénétrant dans un triangle aqueux, le dodécagone est l'un des éléments les plus employés dans les diagrammes-symboliques. Il représente l'union, la coïtion, l'équilibre du principe mâle, le phallus, et du principe femelle, la vulve, qui manifeste l'univers.


    12) Les fleurs :

    Tous les nombres symboliques correspondant à des entités particulières sont représentés sous la forme de fleurs au nombre de pétales variable.


    A partir des éléments linéaire que l'on vient d'analyser, il est possible de confectionner des modèles énergétiques, des diagrammes de forces que sont les drectate.
    Qu'il soit dessiné ou gravé, le diagramme-symbolique a pour but d'aider le méditant, de lui offrir un support visible, tangible pour intégrer un aspect particulier du divin.





  • Les Images :

    Quand à la troisième façon de représenter les dieux c'est-à-dire sous l'aspect iconographique ou statutaire, nous nous heurtons, de nos jours à deux écoles.

    Pour les uns, la représentations des dieux sous cette forme est dûment attestée par les auteurs anciens. " … les sinistres simulacres des dieux manquent d'art et se dressent informes sur des troncs coupés… " (Lucain, Pharsalia)

    " Le dieu qu'ils honorent le plus est Mercure : ses statues sont les plus nombreuses… " (César, Bellum Gallicum)

    Et, d'autre part, permets par une association de formes, d'attributs et de proportions, de saisir un aspect fondamental de l'univers et de la conscience qui préside à son mouvement.

    L'idole n'est pas une chose vivante ayant des pouvoirs magiques directs, mais un instrument basé sur un code de symboles qui expriment les affinités réelle qui existent entre les formes et les idées. " L'idée du culte des images est de vénérer l'invisible à travers le visible. Nulle part les hommes n'adorent du bois, de la pierre ou du métal. C'est l'essence divine, immanente, donc toujours proche, qui est invoqué par le pouvoir des paroles et des rites et qui devient objet d'adoration dans une image. " (Kârapâtri, Lingopâsanâ rahasya)

    L'icône ne relève pas de l'art du portrait ; si ressemblance il y a, elle est seulement de nature idéale, dans la mesure où l'image participe à la Réalité divine qu'elle est destinée à exprimer. Car l'icône est d'abord représentation, dans les limites inhérentes à l'incapacité fondamentale de traduire adéquatement le divin, de la réalité transcendante et support de méditation ; elle tend à fixer l'esprit sur l'image qui elle-même le reporte et le concentre sur la Réalité qu'elle symbolise.

    Cette vision peut-être louable, mais n'est pas coutumière des us celtes. De plus les deux auteurs de référence insistent bien sur l'état fruste et informe de ses " statues " et emploient, d'ailleurs, le mot simulacra et non pas statuae ou signa. Or, le sens premier de simulacrum est : représentation, imitation, image, apparence, simulacre, image de consistance. Ce mot désigne donc toutes représentations symboliques fixées dans la pierre ou le bois, mais n'a aucune connotation artistique.

    Quant aux autres, les druides orthodoxes, conformément à la tradition proscrivent comme idolâtre la représentation, la vénération et le culte des images des dieux, car les Celtes répugnaient de croire que les dieux, infiniment supérieurs aux hommes, pussent avoir les mêmes traits qu'eux. " Brennus, le roi des Galates, quand il entra dans le temple ne vit aucune offrande d'or ou d'argent, mais se saisissant des statues de bois et de pierres, il se prit à rire de ce que les dieux soient montrés avec une forme humaine et soient dressés là en bois ou en pierre. " (Diodore de Sicile)

    " … enfermer les dieux entre des murs ou les représenter sous quelque apparence humaine semble peu convenable à la grandeur des habitants du ciel. " (Tacite)

    " Ne faites pas de statues, ne laissez pas de traces ; mais voyez tout comme Traces et statues de nos Dieux. Alors, en tous territoires et tribus traversés, vous saurez les re-trouver, vos Dieux, partout et toujours. " Honorez les Dieux ! Ne point adorer les Simulacres, les Imageries ! Adorez les Dieux comme Ils l'entendent ! Adorez les Dieux comme tu l'entends : c'est adorer tes Images des Dieux, adorer les Images de Semblance. " Ainsi va l'Errant sans s'accrocher à des Images et libre ainsi d'honorer les Dieux comme Ils l'entendent. " (Le Manuscrit des Paroles du druide…)

    L'absence de figuration humaine avant la conquête romaine ne signifie pas, il est vrai, l'absence complète de toute représentation. Les images sacrées, même si elles ne représentaient pas forcément des divinités mais des grands principes, comme le masculin et le féminin, sont apparues dès le Paléolithique. Mais ce furent surtout des symboles, des objets considérés comme attributs du dieu qui semblent avoir mieux convenu que l'image ; roue, char, barque et cygne solaire, tête de taureau, cornes, etc.
    Même les célèbres Vénus aurignaciennes semblent être plus la symbolisation sous forme féminine de la fécondité que l'image de véritables déesses.

    Quoi qu'il en soit, chez les Celtes, la figuration divine a été retardée par les collèges sacerdotaux, car ils craignaient l'idolâtrie qui détourne le fidèle de la véritable nature des dieux. " Ne laissez pas de traces qui, en divulguant, diminuent, localisent et faussent ainsi le Véridique des Dieux ! " (Le Manuscrit des Paroles du druide…)

    En conclusion nous pouvons dire que si l'iconoclasme apparaît dans l'enseignement druidique, c'est à l'encontre des images humaines qui ne sauraient être qu'objet d'idolâtrie et de superstition, et non contre les véhicules d'influence spirituelle.





    Sepei !
    /|\ druuis Auetos









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