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HISTOIRE DES DRUIDES DU QUÉBEC



Fraternelles salutations à tous les druidisants du Québec !








L’implantation du druidisme au Québec n’est que très récente ; ne s’agit-il pas d’une nouvelle religion ?


Le néo-druidisme a de très vieilles racines enfouies en terre d'Amérique. Ce qui assure une certaine légitimité en terre du Canada.

L’aventure néo-druidique au Canada commence réellement après la conquête anglaise avec la présence des franc-maçons.
Il ne faut surtout pas se surprendre de voir le néo-druidisme et la franc-maçonnerie apparaître simultanément. C’est que, ces deux positions apparues au siècle des « Lumières » ne sont que la manifestation d’une apparente contestation de la mainmise du dogme romain, voire catholique ou anglican sur la société.

Ceci dit, l’histoire du druidisme moderne au Canada est encore assez nébuleuse… malgré tout, on peut en discerner quelques grandes lignes :

  • 1. Quelque temps après la conquête anglaise, à Québec et Montréal, à partir de 1760, instauration de loges maçonniques avec groupuscules d’obédience néo-druidique appartenant à une des trois lignées à tendance protestante et mutualiste, Ancient Druid Order (1717), de John Toland, Ancient Order of Druids de Henry Hurle (1781), et Druid Order d’Edward Williams (1792). Les membres de ces confréries oeuvrent aussi au sein d’associations chrétiennes telles les Saint-George’s, Saint-Andrew’s et Saint-David’s societies.


  • Selon Jacques Ruelland, historien de la franc-maçonnerie :
    « Alors qu'ils venaient de conquérir Québec, en 1759, le premier geste des officiers du général James Wolfe fut de fonder une Grande Loge provinciale, c'est-à-dire d'établir une puissance maçonnique dans le territoire acquis à la Grande-Bretagne. Toutefois, il ne faut pas en déduire que cela constituait la première manifestation de la franc-maçonnerie sur ce territoire et que celle-ci n'existait pas auparavant sur les rives du Saint-Laurent. Bien au contraire : parmi les plus anciennes loges de la Nouvelle-France qui existent encore aujourd'hui, l' Antiquity Lodge n o 1 et la Loge Albion n o 2 avaient été créées respectivement à Montréal et à Québec en 1752 ; mais il faudra attendre 1788 pour que naisse à Québec la St. John's Lodge n o 3, 1792 pour qu'apparaisse la Dorchester Lodge n o 4 à Châteauguay et 1803 pour que se forme la Golden Rule Lodge n o 5 à Stanstead. Auparavant, les Francs-Maçons francophones se seraient réunis en Nouvelle-France dans la Loge des Francs-Maçons régénérés, dont la date de fondation nous est inconnue mais qui doit être postérieure à 1743, cette loge ayant été parrainée par la Loge Amitié et Fraternité fondée à Dunkerque cette même année. L'an 1752 marque donc pour nous le début de la franc-maçonnerie au Canada et l'année 1759 est celle de la naissance de l'obédience dont est issue la Grande Loge du Québec ». (…)

    "Bien que les bulles antimaçonniques de 1738 et de 1751 n'aient jamais été promulguées dans l'ex-Nouvelle-France, devenue la Province de Québec, le supérieur des Sulpiciens et seigneur de Montréal, Étienne Montgolfier, s'élève contre l'Ordre en 1771. Il nous apprend ainsi qu'il existait à Montréal, à cette époque, un important groupe de Maçons francophones, dont plusieurs avaient été initiés en France vers 1760-1763, que beaucoup de d'hommes de conditions diverses étaient attirés par l'Ordre, que des cérémonies maçonniques avaient même lieu publiquement, que des Maçons francophones se réunissaient déjà en Nouvelle-France et, qu'après la Conquête, des loges civiles et francophones furent créées."

    "Citant les études de Pierre-Henry Villars et Charles E. Holmes, Roger Le Moine donne quelques noms de Maçons francophones qui auraient été initiés ou se sont retrouvés dans la Loge La Parfaite Union de New York, fondée vers 1760 : certains sont des calvinistes suisses enrôlés dans comme mercenaires dans les armées britanniques et exercent des fonctions maçonniques : Jean Allaz (Secrétaire), J.B. Rieux (Vénérable Maître), Charles Rivez et Jean Rochat, et d'autres sont des officiers canadiens : Charles Daneau de Muy, Louis-Nicolas Duflos, Antoine Foucher, Jacques Gichaud (Second Surveillant), Pierre Hertel de Beaubassin, Joseph Marin de La Malgue, P.-A. Rameau de La Roche de Granval et Jean-Baptiste Testard de Montigny. D'autres encore ont été initiés en Angleterre ; c'est le cas du gouverneur marquis de Duquesne et d'un Français d'adoption, le baron de Dieskau, initiés à la loge qui se réunit à la taverne Horn de Westminster, le premier en 1730 et, le second, entre 1720 et 1723. Quoique combattant dans des camps ennemis, ces Maçons se sont unis pour créer une loge francophone en plein New York".


  • 2. Après la guerre de 1945, de nombreux Bretons s’installent au Québec. On voit alors apparaître les premières manifestations néo-druidiques. Mais comme le druidisme des deux Gorseddau, la galloise et la bretonne, sont associées à la franc-maçonnerie, l’évêché avec l’aide du gouvernement Duplessis est vite à décourager toute manifestation publique. Malgré tout, à quelques occasions, les Druides bretons accordent des entrevues dans les médias, journaux et télévision. Un brave Breton s’est même présenté un soir à la populaire émission ‘Appelez-moi Lise’ animée par Lise Payette pour parler du druidisme et de sa condition de druide au Canada. La Gorsedd bretonne compte encore aujourd'hui quelques adhérents de la communauté bretonne répandus partout au Canada. La liste schématique qui suit ne saurait être exhaustive.


  • 3. Novembre 1968 : À Montréal, le naturo-thérapeute, Jaques-Baugé Prévost fonde le Collège des Druides, Bardes et Ovates du Québec. Le mot est lancé, ce qui fera dire à Gérald Godin que le Dr Jacques Ferron est un « Druide du Québec » (cit. Archives de Radio-Canada). Dans cette foulée, il faudra attendre après le Dr Baugé-Prévost, une dizaine d’années avant de voir le « blé lever »… C’est-à-dire voir arriver les fils spirituels du premier véritable "Druide du Québec".


  • 4. Fondation du Nemeton des Druides du Québec en 1986. Un petit regroupement de néo-druidisants suivant les enseignements et préceptes de la néo-druidesse parisienne Huguette Cochinal du Collège des Druides, Bardes et Ovates des Gaules.


  • 5. Introduction à la fin des années quatre-vingt-dix dans les universités anglophones de Montréal, principalement Concordia, d’associations néo-druidisantes américaines de type A.D.F. et Henge of Keltria.


  • 6. Fondation du Diuiciacton Druidiates Broga Caiiobacias en 1990 à partir du Nemeton des Druides du Québec. En association avec la Druidiactos américaine à partir de 1991.


  • 7. Vers le début des années 90, vers 1991, installation au Québec du Collège d’Études Celto-Druidiques, c’est-à-dire, du Collège du Grand Chêne Inter-Celtique dans la lignée du Collège des Gaules fondé par Philéas Lebesgue succédé par le grand druide Paul Bouchet (Bod-Koad). Son fils René Bouchet (Renatos Bod-Koad), lui succède et s’établit par la suite au Québec dans les Laurentides, puis en Estrie dans le cœur du Québec.

  • 8. En 1993 le Diuiciacton se scinde en deux pour former la Comardiia Druidiacta Celtiai (section Québec) et la Comardiia Eriutalamonos (section Canada/Nouvelle-Angleterre) qui procèdent toutes deux de la Comardia Druidiacta Aremorica, et qui sont toute deux encore actives.


  • 9. Depuis 2000, les associations néo-druidisantes, qui n’exigent pas de véritable initiation maître-élève, foisonnent au Canada. Plusieurs de ces clairières sont nées de groupuscules dérivant de druidisants dynamiques appartenant à des collèges américains RDNA, ADF ou Anglais, par exemple O.B.O.D. (voir O.B.OD. Québec). Ceci étant, que l’enseignement se fait surtout par le biais de cours de correspondance. Au Québec, ces groupes sont estimés à au moins huit ou dix, sinon plus. Et ceci est une estimation conservatrice.


  • 10. Mai 2002, appel à la déclaration de la Communauté des Druides au Parc Lafontaine de Montréal par deux celtisants. Invitation relancée à Boutios en 2003.


  • 11. Février 2004, fondation de la Communauté des Druides du Québec en tant que corporation religieuse.




  • ________

    Sources :

    Ferron, Jacques. Le druide du Québec disparaît, Les Archives de Radio-Canada
    http://archives.cbc.ca/IDC-0-72-1636-11280/arts_culture/jacques_ferron/clip8

    Ruelland, Jacques G. Historique de la Grande Loge du Québec. http://www.glquebec.org/francais/historique.htm







    LA COMMUNAUTÉ DES DRUIDES DU QUÉBEC, à l'exemple des druides antiques (selon les sources celtiques, classiques, grecques et latines) a cette ouverture, cette tolérance du libre arbitre.

    Il s'agit en fait, d'une position anti-dogmatique clairement énoncée.

    Autre position théo-philosophique à laquelle nous adhérons : les dieux sont les compagnons des mortels, des hommes, des "deux-fois-nés" (Aes Dana), c'est-à-d ire les ceiliiodeuion (= "compagnons des dieux).

    Les druides antiques n'offraient pas leur dévotion à n'importe lequel esprit divin… d'où cet axiome :


    A DÉUE DRUUIDON - MÛ DÉUOS TARES PAPON DÉUON.

    "Dieu des druides, mon dieu avant (tous les) autres dieux."
    /|\










    Sedos in nemeso
    nemes tares talomonen,
    talamu uo nemes,
    nertos papu duniu.
    "Paix jusqu'au ciel,
    du ciel jusqu'à la terre,
    terre sous le ciel,
    force à chacun."





    L'originalité de l'Ordre druidique
    (Propos de Joseph Monard)


    L'originalité de l'Ordre druidique :


    "Cette originalité consistait dans l'articulation organique de la philosophie et de la religion : un contraste fondamental avec les italiques, le Germaniques, les Grecs, et autres contemporains, sauf peut-être les Thraces. Dans la plupart des civilisations I.E. d'occident on avait une nette coupure entre ministres du culte et penseurs.

    - D'une part une prêtrise d'un niveau intellectuel très quelconque et même bas sans théologie sérieuse, et souvent vénale au surplus.

    Dans quelques civilisations, la romaine notamment, cette corporation était "coiffée" par des dignitaires carriéristes dont les fonctions sacerdotales à durée limitée étaient avant tout un profitable cursus.

    - D'autre part des philosophes indépendants, individualistes le plus souvent irréligieux eu égard au piètre contenu du paganisme ethnique de leur entourage : des mythes et des superstitions multiples.

    Au contraire, chez les Celtes, religion et philosophie n'étaient pas antinomiques.
    Sur le plan des idées, le Druidisme avait élaboré une philosophie : Vue du monde moniste, où cosmologie, métaphysique, éthique et religion s'articulaient selon une dialectique logique. Ils s'efforçaient d'en faire passer les notions essentielles dans les croyances populaires dont ils amélioraient ainsi le niveau intellectuel relatif.

    - Sur celui du personnel, l'ensemble des penseurs, des chercheurs, des enseignants, des artistes, des juristes ainsi que des prêtres proprement dits étaient agrégés dans un Ordre unique et pan-celtique par son caractère sinon par son organigramme.

    Au sommet de Ordre, les Druides proprement-dits (Druuides), c.à-d. "Fermes Savants" dont les longues études faisaient des polyvalents de haut niveau. C'étaient à eux qu'il revenait de veiller sur des normes de hauts niveau. C'était à eux qu'il revenait de veiller sur des normes de haute éthique et de déontologie qui assuraient la puissance de l'ordre par sa respectabilité.

    Dans les catégories affiliées mais ayant suivi de relativement moins longues études que les Druides agrégés. Il y avait entre autres les "Vélèdes" (Ueledes / Ueledoi) c.à-d. les "Clairvoyants" dont la perspicacité avait été affinée au cours d'une quinzaine d'années de scolarité druidique et les "Uates" c'est-à-dire les "devins". Pour ces derniers le nom catégoriel était assez impropre et assez probablement d'origine historique car la divination était l'une des moindres de leurs activités.

    - C'est à ces niveaux "Uatis" et, plus encore, "Ueles / Ueledos" que se recrutaient les praticiens de la médecine courante et de l'herboristerie. Des Druides de haut niveau poursuivaient leur "Quête" dans le sens de la Recherche tout en intervenant personnellement pour soigner de hauts personnages ou traiter des cas non courants."


    Aspect théologique :

    Cet Univers vivant et organisé témoigne d'une INTELLIGENCE SUPÉRIEURE :

    L'ÂME DU COSMOS, si incommensurablement supérieure à l'intelligence humaine qu'elle est DIVINITÉ.

    Cette vue moniste de l'Univers amène à considérer cette Divinité comme étant à la fois TRANSCENDANTE et IMMANENTE : Omniprésente et pas du tout anthropomorphe. Donc pas de nom propre qui serait l'application d'un vocable issu d'une langue humaine.

    Les opinions religieuses répondent à deux préoccupations quasi indépendantes :

    - Pour le plus grand nombre, l'adhésion à une communauté où l'on se sent en communion de sentiments, et où l'on trouve une certaine sécurisation mentale sans trop se poser de questions lancinantes, des directives de conduite et une tranquillisation relative quant à l'après-vie : donc le cas de la grande majorité des Celtes antiques "énormément adonnés aux choses religieuses : un "CULTE" et une profusion de croyances = PAGANISME CELTIQUE, mais pas le druidisme. - Cependant ce phénomène religieux celtique pourrait être légitimement qualifié de "RELIGION DRUIDIQUE" à partir du moment où les Druides en eurent amélioré le niveau intellectuel par leur doctrine de la longue Vie et par une éthique exigeante. En société celtique antique, quasi totalité des ceux de la troisième.

    Sans renoncer in petto à leur philosophie moniste, les Druides invitaient donc leurs compatriotes celtophones à "honorer les dieux". Il y a nettement l'apparence que nombre d'entre eux considéraient ainsi les divinités populaires : expressions respectables d'une perception certes naïve mais honnête de divers phénomènes pouvant être envisagés comme des manifestations de diverses "hypostases".


    __________
    Monard, Joseph. Médecine druidique. Monographie, script d'une conférence donnée à la Faculté Libre de Médecine Naturelle de Paris, avril 1992.



    (…)

    Le Monisme des Druides :

    "Il s'agit d'une notion DÉÏSTE MONISTE COSMIQUE …
    MAIS POINT d'un MONOTHÉÏSME, dans la mesure où l'on entend par ce terme de monothéisme la croyance en une divinité personnelle isolée dotée d'un nom propre, considérée comme unique et exclusive de toute autre, - que ce soit à l'échelle cosmique.


    - Dans le concept druidique, c'est cette Divinité Cosmique qui a engendré les âmes des humains ; celles-ci, après une ou plusieurs incarnations et / ou "séjours" en plusieurs "mondes" seront résorbées dans la Divinité tôt ou tard, et au plus tard lors d'une "fin du monde", considérée comme un "renouvellement" ou une "reconstruction" (areudengto > erdathe)… une perestroika réussie…

    - Somme toute, dans le cadre de cette vue moniste du druidisme, la pluralité des âmes humaines ou autres constitue "un capital roulant" dans le Grand Tout. Leur "fin dernière" est cette réabsorption dans la Divinité. C'est d'ailleurs une thèse que proposait aussi le chrétien celte et druidisant du IXe siècle Scot Erigène, puis ce que Theillard de Chardin a désigné comme le "Point Oméga" ; (tous deux tenus en odeur d'hérésie par l'Église Romaine qui pourtant tient Dieu pour "l'alpha et l'oméga").

    (…)

    Les Druides, dont l'Ordre agrégeait l'intelligentsia celtophone, avaient une mission de maintenance et d'instruction de la Société Celtique et ils assumaient sa cohésion mentale en l'absence d'une politique utopique.

    Il leur appartenait donc de superviser la religion car, comme l'a écrit Durckheim, (Formes élémentaires de la Vie religieuse), "La Religion est un produit de la Société, elle en constitue le lien et peut être expliquée rationnellement". Ils se trouvaient donc confrontés aux croyances populaires, si enclines à diviniser tout ce qui paraissait inexplicable dans le faible état des connaissances scientifiques du commun.

    (…)

    Sans renoncer in petto à leur philosophie moniste, les Druides invitaient donc leurs compatriotes celtophones à "honorer les dieux". Il y a nettement l'apparence que nombre d'entre eux considéraient ainsi les divinités populaires : expressions respectables d'une perception certes naïve mais honnête de divers phénomènes pouvant être envisagés comme des manifestations de diverses "hypostases".

    ___________
    Monard, Joseph. Tradition celtique et druidisme. Monographie, causerie donnée à Lyon à la Maison des Amis de l'Inde, 1987.













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