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DRU-UIDIIA
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CAIIACON DRUUIDICETON
INICIA ALBIONAS
Le livre du druidisme de l'île d'Albion
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LIVRE III
AREUIDIIA -
La Science des symboles
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Chapitre I
Sur l'origine des symboles et des lettres
ainsi que leur vertu

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Le disciple interroge le maître

Q.: Faites-nous grâce de votre enseignement, bien aimé maître je vous en prie, dites-moi qui fit la première lettre 1 ?

R.: Ce fut Anagantios 2, " le calamiteux ", fils de Suonos 3, " le preste ", fils d'Alisaros 4, " la falaise rocheuse ", fils de Spadonios Pennocauaros 5, " le chartré chef des géants ", fils de Cauaros, c'est-à-dire Manosenos, Manos l'Aîné.
En gage de respect, de crédibilité et de renseignement, il le fit suite à la mort de son père dans le but de garder ces louables faits et gestes en mémoire.
Et c'est sur Prennos, le bois, que la dite croyance fut consignée. Ceci étant que Prennos désigne à la fois les lettres et le bois sur lequel elles sont inscrites. Ensemble, elles sont appelés Coiluprennos 6, " Bois Augural " et Coiluprennoi 7, " Écritures Augurales ".

Q.: Qui fut le premier qui fit le premier livre en relation aux lettres ?

R.: Ce fut Nemetos Brannos 8, fils de Lero, qui apprit cette manière en lointaine Scytie et c'est lui qui l'apporta en Bretagne où il enseigna la fabrication et le tannage des peaux de chèvre afin d'écrire dessus.
Et ce mode devint coutumier chez les lettrés de la Grande Celtogalatie, principalement les vates.
En premier recours était privilégié l'ancien style de graver les lettres sur le bois afin de conserver les anciens entretiens et la science primitive sous la forme des Coiluprennoi des Druides.
Et comme il était aussi en usage, les monuments dédiés aux morts étaient gravés sur pierre afin d'en faire la commémoration.
À ce jour, seul les vates savent garder cette mémoire en gravant les registres et poèmes sur bois selon la technique traditionnelle instituée par les sages des nations celtiques.

Q.: Quelle est la vertu des lettres ?

R.: En ce qu'elles sont des membres muets qui parlent ; un corps sans âme et sans vie guidant les pensées des vivants. Des morts sachant plus que les vivants. La main parlant mieux que la langue.
L'œil entendant mieux que l'oreille, sans bruit ni son, parole sans langue, entente sans oreille, langage sans paroles, image de la voix, un messager exprimant la temporalité ; sans le savoir, les morts enseignant aux vivants, la mémoire du passé sans son guide, la compréhension des morts, principale adresse de l'art de vivre, la fixation de tous les arts et sciences et la démonstration de tout ce qui est questionnable.





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Chapitre II
Sur l'origine et le progrès des lettres -
Le son sacré et l'entretient druidique caché

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Le disciple interroge le maître

Q.: Je vous en prie bien aimé maître, dites-moi si je puis m'enquérir, comment fut obtenue la connaissance des lettres ?

R.: Je tâcherai de vous exposer les enseignements des hommes de la ferme sagesse et de la profonde science ainsi :

Lorsque Meneuos Trigutouatis /|\ prononça son nom, il s'ensuivit un flot de lumière et de bruit ; auparavant il n'y avait aucune forme d'animation autour de lui, que l'essentielle Monade.
Le mode par lequel il résonna ces vocables fut de sa propre impulsion. Ainsi, une fois les syllabes prononcées et ce, conjointement au verbe, jaillirent la lumière et la vitalité.
Par la suite, Anagantios ainsi que toute autre entité telle Manogenos en furent témoins. C'est-à-dire qu'ils émergèrent tous ensemble de leurs retraites silencieuses.

Et Meneuos 9 l'Ancien, fils de Manuatis 10, le Sage, contempla ce flot de lumière, exactement comme suit : | | | ; c'est-à-dire trois colonnes en forme et en apparence.
Et avec ces trois colonnes, jaillirent les trois rayons de lumière avec leurs trois sons retentissants.
Il en fut de même de forme et de son avec l'ouïe et la vue parfaite et en parfait unisson.
Tous ces événements de la vie unis dans la forme et le son.

Et avec celles-ci, le pouvoir qui est le pouvoir du Deuon. Tout ceci étant conforme à l'unicité.
La Monade ne s'entend que d'une voix, que d'une écoute, qu'en une vibration, que d'une seule résonnance, que d'une seule vue et que d'une seule vision là où l'être individué est Un avec l'Être suprême.

Ainsi la plus petite chose est comme la plus grande ; comme l'être est à l'Être suprême et que celui-ci est au Minoredia 11, le microcosme.
En concevant la forme et la vibration, en toute conformité, l'Être suprême projette la forme et l'apparence selon la nature essentielle de ces choses.

Ainsi, Meneuos ayant consacré la terre sous lui en même temps que la lumière, il en projeta la forme et le son sur toute la terre.
Ce fut à l'écoute du son, qui dans son émission contenait les trois notes, qu'il sacralisa les trois vibrations sous formes de signes.
Alors, il sut que le signe était approprié à chacune d'elles.


Ainsi, il fit la forme et le signe en son nom d'après la ressemblance des trois rayons de lumière : /|\.

Fut-ce qu'il perçut la figuration de la forme et du signe vital ; uns avec la vie ; et dans la vie, l'Être ; /|\, c'est-à-dire la Divinité ; la Divinité une avec la Vie ?

Puisqu'il ne peut y avoir de vie sans être et qu'il ne peut y avoir d'être sans vie, ni même d'âme ou d'être divin.


L'être et la vie sont de même nature et sont les principales manifestations du monde naturel.
C'est de la compréhension ainsi obtenue, obtenue grâce à la vibration, que Meneuos fut capable d'assimiler mutuellement toute autre voix selon son genre, sa qualité et son sens, pour en faire un signe propre à l'émission de chaque qualité de son et de voix.


Ainsi fut acquise la langue primitive d'Albion ainsi que toutes les autres langues.
Et de ces trois signes primitifs dérive chacune des lettres.
Tel est le principal secret des druides de l'île d'Albion ou de Bretagne d'où provient toute connaissance possible des lettres.

Ainsi, était le son qui fut entendu, en relation au symbole accordé et au sens donné à chacune des trois notes :
/, C'est-à-dire /\, la voûte : le sens de A ;
|, Le pilier de soutient, la colonne, le trait : le sens de I ;
/|\, La voûte et le soutient : le sens de M;
D'où vient le vocable AIM.

Tel est le verbe qui vient d'en haut.
Et son écho venant du bas : \|/, c'est-à-dire :
\/, L'abîme, le sens de Û ;
|, Le pilier, la colonne, le trait : le sens de I ;
\|/, Le trident, le Uil (la volonté) : qui a le sens de U (UU : W) ;
D'où vient le vocable ÛIU.


Par ce vocable Meneuos exprima son existence, sa vitalité, sa connaissance, son pouvoir, son éternité et son universalité.
Et c'est dans cette déclaration que fut exprimée sa bonté qui se retentit instantanément par un foudroiement illuminant tout l'univers d'où jailli vie et existence.
Et où dans l'unisson jubilatoire retentissait le vocable divin, chant vibratoire joyeux, rebondissant dans tous les mondes jusqu'aux confins d'Andumnon.
C'est ainsi que Meneuos se manifesta dans tous les mondes et surtout déclara son existence.


AIM
/|\
ÛIU
\|/



Q.: Pourquoi n'est-il pas bien qu'un homme prononce tout haut le nom de Guton Uxellimon et qu'il en émette le son par la parole et la langue ?


R.: Parce que cela n'est pas possible sans commettre de faute car aucun mortel n'a pu entendre toute la gamme sonore de son Nom et que personne ne saurait le prononcer.
Il est possible cependant de le représenter par un symbole, par des signes, afin qu'il soit possible de connaître et comprendre ce qui est sous-entendu, et de plus, de qui il en est question.
Autrefois, l'on employait des signes, nommément les trois lettres élémentaires. Cependant, afin d'éviter les manques de respect et le déshonneur, le Druide doit s'interdire de le nommer sauf intérieurement en esprit et en pensée.


Q.: Cher et prudent maître montrez-moi les signes qui représentent le nom de l'Être suprême ainsi que la manière de les faire.


R.: Ils sont faits ainsi : la première des marques est petite encoche ou ligne inclinée vers le soleil couchant comme ceci : /.
La seconde est en forme perpendiculaire droite comme un poteau comme ceci : |.
Et la troisième est une autre marque oblique inclinée sur le même angle mais dans le sens contraire, c'est-à-dire dans le sens inverse du soleil, comme suit : \.
Les trois marques sont donc placées ainsi : /|\. Mais à leur place, en substitut, ces marques sont perçues comme s'il s'agissait d'AIM.
Alors qu'il faut penserà Abelio 12, le Départ, le Dieu Soleil. Et c'était de cette façon que le druide y insérait son nom :


« Ô ! Eternel, Origine, Existant par Soi, Dispensateur ;
Bénies sont les lèvres qui prononcent ces vocables selon la règle prescrite ;
Un autre nom que pleinement ils résument est :
AI. et M., c'est-à-dire AIM
et c'est Ieuonos Roudios 13 qui le chante. »

Ce nom, l'Invocateur se le prononça pour affirmer son existence et montrer que toute existence émane de Lui sinon par son don et son accord.
Car en vérité, nous tous, humains et êtres vivants ne sommes et n'existons que par son don et accord divin.
L'on considère comme présomptueux de prononcer ce nom en présence de l'homme vulgaire.

Cependant, toute chose l'invoque intérieurement de nom ; la mer et la terre ; la terre et l'air ; ainsi que toutes les choses visibles et invisibles en ce monde ; qu'elles soient sur terre, dans la mer ou dans les airs.
C'est-à-dire tous les mondes incluant tous les êtres, soit célestes ou terrestres ; tout être intelligent et vivant ; tout être animé et inanimé.
Étant donné que tout être qui invoque l'Être Suprême, le fait intérieurement.

Les trois signes mystiques signifient les trois attributs du Guton, nommément : la Bonté, la Vérité et la Connaissance.

C'est de ces trois attributs qu'émane la dame de la Justice ; et sans l'un des trois, il ne peut y avoir de justice. L'un d'eux vient-il à se soulever, les deux autres s'inclinent vers lui ; et chacun des deux apportant soutient importance et prééminence au troisième peut importe l'attribut.

C'est d'après cet ordre et principe que les trois degrés furent donnés aux druides de l'île d'Albion et que chacun fut investi d'un privilège, d'une supériorité et d'une prééminence relatifs à la particularité de la nécessité de l'une sur l'autre ; peut importe leur ordre.
Des trois attributs divins émanent tout pouvoir, volonté et loi.


En raison des trois principaux signes, c'est à partir de la connaissance ainsi que de la compréhension de la bonne verbalisation du langage et du parlé que les seize lettres14 furent créés ou conçues à partir des trois principaux piliers, nommément les trois premiers traits apparus sous la forme de rayons lumineux.
C'est ainsi que forme et apparence pouvaient être données à toutes les vocalisations de la langue, du parlé et à tous ses sons primaires....
Et que les formes symboliques de la mémoire puissent être gravées sur la surface du bois ou de la pierre.
D'autant plus que la mémoire visuelle se faisait en même temps que la mémoire auditive.
C'est ainsi que par le moyen des signes, chaque son de la voix était rendu perceptible à l'œil en autant que l'oreille avait ouïe, que la langue avait parole et que l'inspiration divine en avait donnée la capacité.



Ensuite, les seize lettres furent conçues sur le modèle des trois piliers, nommément les trois rayons : /|\ puisque aucune des lettres du Coiluprennos, c'est-à-dire du bois augural des druides et des vates de Bretagne ne tire pas principalement sa source dans un de ces trois piliers.
Et c'est parce que ces lettres étaient taillées dans le bois qu'elles furent appelées Coiluprennoi.
Lorsque les lettres furent taillées dans le bois, chacune reçut systématiquement selon la convention des lettrés un nom et un sens en relation au son et à la voix.
C'est-à-dire que chacune avait sa propre vocalisation conformément aux exigences de l'art.

C'est ainsi que furent obtenues les signes et les rudiments de la convention du langage dit alphabétique ; d'autres disent abécédaire.

C'est de cette façon que les arts visuels et manuels furent appliqués au langage et à la pensée, de là les annales écrites de l'histoire, de la généalogie des rois, ainsi que de la matière des sciences.

Les sages et leurs aspirants s'engagèrent alors à améliorer les sciences, le langage et la parole jusqu'à ce qu'ils trouvent à en améliorer l'ordre, par la rigueur et la minutie du discernement des sons et du vocalisme pour en rajouter deux autres aux seize lettres existantes.
Mais comme il y avait un besoin de vingt-quatre lettres, on en rajouta deux fois deux jusqu'à ce que la suite soit complète.

Ainsi, le système du Coiluprennos est composé de consonnes et de voyelles simples, c'est-à-dire de sons primordiaux.

Néanmoins, cela ne veut pas dire qu'on ne trouva pas la nécessité de créer des lettres doubles, bi-consonnes ou voyelles doubles ainsi que des signes d'accentuation et de ponctuation.
Selon les plus grands érudits, les signes utiles du langage sont au nombre de seize alors que d'autres disent qu'ils sont au nombre de dix-huit.

Si certaines lettres n'ont pas grande utilité en raison qu'elles ne sont pas indispensables, il est toutefois utile de ne pas les proscrire afin de ne pas limité les possibilté de l'art ou de l'avancée des connaissances.
Ceci étant que l'inspiration divine et l'art sont libres en autant qu'ils ne viennent pas briser, obscurcir ou confondre, la juste science.
Et c'est par l'Areuidia, la science des symboles, qu'Uidia, la science, et Scetlon, l'histoire mythique, est mémorisée.

Les trois fondements de la science sont la commémoration, la compréhension et la raison.

Et sans la mémoire, la commémoration, la compréhension et la raison, ces symboles n'ont aucune utilité.

Suite à la découverte de la connaissance des lettres, il fut débattu par les sages de la perte d'Auentia, de la compréhension et de la mémoire, considérant par là que la méditation ne puise être consignée par écrit.
C'est par la longue familiarité des lettres qu'il fut trouvé qu'il valait mieux les garder du regard de l'homme vulgaire, du frustre et de l'ignorant.

Il s'ensuivit que l'on en perfectionna l'ordre, par rajouts et variations, son par son, ordre du langage et dessin des lettres, si bien, qu'elles furent bien gardées en toute circonstance.
Et pour ce qui était de la lisibilité des lettres, afin qu'elles puissent s'harmoniser en nombre, la compréhension des sons ainsi que leur prononciation une application l'art fut instituée.
Il fallait donc qu'elles puissent s'accorder à une bonne communication de scribe à lecteur.

Ceci est toujours relatif au son et au sens la phrase ainsi que de la difficulté du langage et de la confluence de l'art et de la science des langues et des lettres.
De là, la nécessaire préservation et régularité du savoir ; de même que d'une plus grande compréhension en ce qui a trait au sens, l'accentuation et à l'interprétation des signes.

Cest par la convention de la science des signes et des lettres dans la transmission des sciences commises à la mémoire sous l'auspice des lettrés qu'il devint possible aux érudits de maintenir un meilleur arbitrage.

C'est-à-dire que suite à une longue pondération entre sages et aspirants, incluant les gens d'art, une tradition cohérente s'est fixée et ceci en matière de toutes les autres sciences respectivement.

Après que l'art et la science des lettres fut arrangés et fixés selon les besoins, en raison du nombre et des sons, il en résulta finallement vingt-quatre lettres.
Selon d'autres, cinq fois cinq, c'est-à-dire vingt-cinq.

Puisqu'il ne saurait y avoir plus de vingt-quatre lettres et qu'il ne peut y avoir une lettre pour tous les sons de la langue ancienne, c'est donc à partir des premières lettres que furent créées les lettres secondaires.


Q.: Mon maître perspicace, je te prie, pourquoi est-il dit que seul le druide au secret discrétionnaire sait comment le vocable divin doit être vocalisé ; c'est-à-dire par l'entremise des trois piliers ?

R.: Parce que seul le Druide de grande discrétion connaît parfaitement l'ancien système des symboles ainsi que leurs sens cachés, leurs accentuations et leurs pouvoirs relatifs à leurs interprétations dans le système des dix-huit lettres.

Car anciennement, on avait convenu qu'avec les trois premières lettres, qu'il ne pouvait y avoir plus de dix-huit lettres.
Ceci étant que jadis, il y avait déjà seize lettres et que le vocable divin était formé que de deux sons : /-\ : Â - /|\ : M. Car /|\ : Ama, est la mère de toute lettre.
Ceci dit, tel que je l'ai exposé, /|\ désigne, la lumière et la vibration divine et que seul un druide de grande discrétion puisse en connaître le secret.


Q.: Pourquoi ce secret n'est-il pas commis aux lettres et au discours audible afin qu'il puisse être connu de tous ?
R.: Parce que le secret peut-être mal compris par l'homme vulgaire et ignorant qui accorderait trop grande crédulité aux divagations du scribe malhonnête en faussant le véritable et juste sens des sons et des signes ainsi que leurs prononciations et leurs accentuations.
C'est par de tels hommes que les sciences sacrées furent corrompues.

Ainsi, le secret ne doit en aucun temps être divulgué à nul autre que celui qui est dans l'apprentissage d'un sage dont le discernement est instruit par la divine Auentia.
Il ne saurait y avoir d'autre instructeur que celui qui est expérimenté en vocalisations sacrées ; et qui ne dit aucune fausseté, car la plus grande faute serait de fausser l'enseignement convenu par les anciens.

Q.: Pourquoi les chants sacrés peuvent-ils être faussés par la parole et l'écoute ?
R.: Parce qu'il est très facile pour l'homme ordinnaire ou pour tout autre être animé possédant âme et intelligence d'en fausser le sens, car seul le sage reconnu et correctement instruit est incapable de la fausseté.
Les deux fois nés, les initiés instruits, seuls peuvent les exhiber et les prononcer sans fausseté ; dans la finalité et la fatalité ; car il n'y a pas d'enseignement sans Auentia.
Et celui qui prétend autrement dit des faussetés ; ce qui est un mensonge contre Auentia, c'est-à-dire Euentia, la Jutice, la Rectitude et la Jutesse et une usurpation de la chaire des Uidodunioi.
Mais celui qui possède l'Auentia, l'inspiration divine, saisira et connaîtra le secret.

Partout où un homme peut recevoir l'Auentia divine, en garantie de sa raison et de sa conduite, il n'est pas injuste de lui révéler le secret, mais il n'est pas juste de le livrer à quiconque de crainte que le vocable divin soit prononcé de manière mensongère et faussement par manque de justesse et de débordement de vaine imagination pour que par la suite, qu'il soit bafoué, outragé et déshonoré.
Il y a aussi une autre raison à vouloir engager l'homme désireux de s'instruire correctement dans le sens d'un bon raisonnement ou d'une juste et ferme méditation, c'est celle de l'accroissement de la science et des convenances des druides de Bretagne.
Celui qui agira ainsi, comprendra le caractère et le sens véritable du système primitif des seize lettres (incluant la suite des dix-huit autres).

Aussi, il comprendra et percevra le caractère du vocable prononcé par Meneuos aux trois exclamations et le juste respect qui est dû à Auentia puisque celui qui agit avec révérence, le fait dans la Vérité, la Probité et la Justice.


Lorsque le système des lettres fut réformé en ce qui a trait au nombre et à la prononciation, \/ : U était employé comme voyelle indistincte évoluant en : O et qui pouvait être confondue avec |/ : L ou inversé comme suit |\ ; si ce n'était pas en variante B ou inversée /| en P.
C'était par l'alternance des marques que les lettres furent fixées par les sages et perspicaces maîtres d'Albion.

Et c'était par ces trois éléments que les druides commencèrent à exposer leur enseignement en triades, c'est-à-dire d'après les trois principaux symboles des sciences nommément : les trois rayons de lumière car de ceux-ci étaient obtenus apparence, couleur et forme ; les trois vibrations de la lumière.
Et de ces trois symboles, en plus des trois premiers signes symboliques, l'harmonie, l'entente, l'expression du chant vocal et de la jutesse du verbe...

Et de ces trois premiers signes symboliques fut obtenue la mémoire de la perception.
Et de leur perception fut obtenue l'intelligence de la vision du timbre du son.
Et du timbre du son fut obtenue la compréhension de ce qui n'a pas de couleur, de forme ou de timbre.

Ainsi, c'est de ces trois attributs que furent obtenues la consignation du savoir, la commémoration des faits et gestes ainsi que la discipline des sciences et des arts.



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Chapitre III
Les premiers inventeurs des lettres -
Le réformateurs de l'Alphabet -
L'Invention du rouleau et de la liasse -
Les devoirs du Druide à maintenir la chaire du Uersedlon

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Q.: Qui fut le premier à graver les lettres ?

R.: Ce fut Anagantios le Géant. Il prit les trois rayons de lumière de Meneuos, fils des trois exclamations, utilisés par lui en guise symbole et les employa comme agents et instruments du langage sacré. Pour les nommer, les trois instruments B.G.D. : (c'est-à-dire Bogdon, l'arc) et qui en sont gravées.
Les trois étant investies des trois pouvoirs. De leurs divisions et subdivisions, il fit quatre signes différents selon leur place et prononciation. Et que les instruments aient une place pour exclamer leurs pouvoirs et exposer leurs représentations.
Ainsi furent obtenues treize lettres dont la forme fut taillée dans le bois et la pierre. Puis le géant Anagantios vit l'utilité pour d'autres organes vocaux et de langue et instrumentalisa les rayons à d'autres combinaisons desquelles il fit le signe du L, du R et du S.
De là, la suite des seize signes. Suite à cela, des sages furent désignés pour les consigner en mémoire à la connaissance d'après la pratique de l'art qui avait cours. Ces hommes s'appelaient les Uidodunioi 15 car ils étaient rendus sages par les bois auguraux.
Ce système fut garanti conformément à la méthode établie par Anagantios d'après les conventions et règlements de la nation et du pays des Celtogalates. Dans l'île de Bretagne il y avait la spécialité des Uidodunioi chez les druides érudits en matière de graphisme.
Lorsque les Celtogalates vinrent dans l'île de Bretagne et qu'une portion de terre avec demeure fut attribuée, selon sa position, à chaque laboureur celto-galate ; et lorsque chacun fut établi sur sa conquête et que la souveraineté fut organisée et conférée au plus brave, au plus sage et au plus puissant du peuple breton, on eut alors recours à une assise dite Uersedlon ou Trône autour duquel se tenait assemblée.
Les chefs de clan y eurent recours en matière de litige et le pouvoir souverain fut donné à Pretanos 15, fils de Maros Aedus 16, car il était considéré comme le plus vaillant, le plus puissant, le plus éclairé et le plus brillant par son intelligence.
À la suite des druides et des juges divisés en trois catégories il y avait les vates et les bardes en rang. Les bardes étaient chargés de la récitation des chants épiques, hymnes et élégies ; les vates étaient commis à l'écriture, au maintient des registres, annales et répertoire des symboles et lettres ; alors que les druides avaient comme tâche de donner instruction et d'enseigner les arts, sciences et théologie aux plus doués de la nation celtique.
Les sciences divines et les sciences de la sagesse telle que la tradition orale les avaient transmises incluant les chants sacrés et les symboles. Et lorsque les fonctions attribuées à chaque grade furent fixées, les libertés et privilèges leur furent consentis à titre de sauvegarde et de protection.
Une tâche fut donc donnée à chaque degré de l'ordre avec comme couleur vestimentaire le blanc.
Or chacun portait officiellement son vêtement et ses insignes afin que tout breton puisse en reconnaître le privilège, l'inviolabilité et le dû ainsi que le droit exclusif d'en porter tenue et insignes.


Q.: Pourquoi est-il et quand fut-il décidé d'augmenter les lettres à vingt-quatre ?


R.: Rudianos 16, à-la-langue-dorée, introduisit deux symboles nommément U et UU (< V), après cela dix-huit lettres. Et l'usage fut maintenu jusqu'à l'époque de Taloueronos 18 qui après cela en introduisit six autres inconnues jusqu'alors avant lui nommément : H, X (Ch), Th, Ph, Ng et Y pour en faire vingt-quatre. Après cela, suite à la dégradation du langage sacré, on en inventa d'autres comme auxiliaires aux signes anciens qui ne correspondaient plus à l'état du langage.
(Mais ceci est un propos qui ne reflète plus les usages et coutumes de l'Antique sagesse de l'île de Bretagne et de la nation des Bretons d'Albion).


Q.: Alors quand furent acquises les sciences antiques de l'écriture et par qui ?

R.: Ce fut par Brannos le Bénit, fils de Lero. Il est raconté que ce fut Uidions 19, fils de Danua d'Eruion, qui inventa la science des lettres et des symboles et qu'elle fut apportée d'Iueriu (Irlande).
D'autres disent que ceci est une exagération parce que c'est de la Galatie au-delà de Rome en Scythie qu'elles furent emportées.
C'est là que les druides apprirent l'art et le mode de consigner par écrit ces faits et gestes sur la pierre, le bois, les plaques de tole et sur les peaux de veau et chevreau.
Après cela, Uidions les introduisit en Irlande où l'on gravait aussi les marques augurales. C'est ainsi que la mode antique des sciences de l'écriture se propagea des îles jusqu'en Irlande.


Q.: Pourquoi le druide devrait-il, en vertu de son serment, conseiller l'assemblée tribale ?


R.: Parce qu'il ne peut y avoir de pays ou nation sans sciences justes soumises à la protection divine. Ainsi, il ne saurait y avoir de science pondérée sans maître et il ne peut y avoir de maître sans l'ordonnance et la réglementation du droit quant aux usages et aux privilèges.
Et il ne peut y avoir de privilège sans réel usage. Donc, rien ne peut se réaliser sans ordre pratique ou pratique établie ou office obligatoire, de la part de ceux qui s'y engagent sans que ceux-ci jouissent de privilèges et d'immunités royales.
Les trois fonctions de la chaire de l'assemblée des druides est la transmission et l'enseignement de la tradition sacrée du Uersedlon 20.
Car l'Uersedlon repose sur les principes de Bonté, de Vérité et de Sagesse et rien de ce qui ne participe pas de ces trois ne saurait être consigné à la commémoration.
Ce sont donc seulement les gestes dignes de mention qui sont consignés dans les annales des pays et des nations des Celtogalates.
Prétendre autrement serait faire outrage à l'enseignement des maîtres trépassés.




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Chapitre IV
L'origine des lettres

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Anagantios le Géant fut le premier qui fit un symbole de la première vocalisation, à savoir : le vocable sacré, la mère de tous les sons. Or c'est Meneuos qui le conçut premièrement et c'est Manogenos qui l'exprima.
Et grâce à ce vocable, tous ceux du vaste monde se précipitèrent en s'exclamant dans un triomphal chant d'allégresse.
Ce chant fut aussi la premiere ode entendue ; et la vibration du chant retentit aussi loin que Meneuos put en entendre l'écho.
Et ceci, de manière à ce que son chant résonne à l'unisson dans un mouvement perpétuel.
De ce mouvement inopportunément singulier ; c'est-à-dire si suavement et mélodieusement à ce que Meneuos soit affublé aux " trois cris " ; si bien que les bienheureux dans les éthers l'entendront à perpétuité.
Et là où il sera entendu, il ne poura y avoir autre sentiment que la parfaite félicité et conscience.
C'est suite à cette audition que ceux qui l'entendirent découvrirent la science et la connaissance ainsi que l'obtention de la d'auentia, l'inspiration.
Le symbole du vocable sacré dès le commencement était : /|\ AMÂ (si ce n'est AMB 21 car c'était tout autour de la mère du premier verbe que le son se répandait dans l'immensité en un flot comme une onde en cercles concentriques), puis, par la suite ce fut le vocable AIM et c'est maintenant UIL qui est privilégié.
Ainsi, par la vertu de ce symbole procède chaque forme, apparence et vibration ; chaque son, désignation et condition de langage.






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Chapitre V
L'inventeur des chants vocaux - les premiers transmetteurs du druidisme -
les premiers encodeurs - le mode d'inscription des premières lettres -
l'origine des formes et des sons - les trois Meneuoi

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Q.: Quel fut, je te prie ô ! maître, le premier auteur d'un chant vocal en langue bretonne ?

R.: Ce fut Suuis Catarnos 22, le Puissant, qui le premier conduisit les Galates dans l'île de Bretagne et qui composa le chant en mémoire des événements de la nation bretonne à travers les âges.
Il y introduisit la louange des dieux et des héros qui guidaient sa main dans la protection du peuple des Celtogalates ; ainsi que de ses sciences et de ses lois.
Ce fut à partir de ce chant que furent pour la première fois dispensées l'instruction en psalmodies vocales et les vers sacrés.
Il advînt ensuite Toutanos Auentiatis 23 qui perfectionna les sciences et les arts du chant vocal et les réduisit à un système artistique capable d'être plus facilement appris, compris et mémorisé, tout en demeurant plaisant à la récitation et à l'écoute.


Q.: Quels furent, je vous en prie, ceux qui les premiers conservèrent et enseignèrent la sagesse de la tradition et les sciences druidiques ?

R.: Les Uidodunioi, les savants, qui parmi les druides étaient ceux de la nation des Celtogalates qui conservèrent par les récitations la mémoire des sciences et de la sagesse du druidisme. C'est par celles-ci qu'ils professèrent les sciences sacrées qui en cet âge, sauf par courtoisie, subirent une perte en privilège et en droit, car à cette époque il n'y avait plus d'institution ou de chaire.

Q.: Quels furent, les premiers qui organisèrent un système et une chaire druidique pour les druides ainsi que pour les vates et les bardes ?

R.: Ce furent les trois druides primordiaux, à savoir : Plentuisos, Alounos et Uronos 24, qui vivaient au temps de Pretanos, fils de Maros Aedus, et de son fils Diuannouertos 25.
Ce sont eux qui imaginèrent un collège de druides avec un Uersedlon, une chaire, présidée par un Grand Druide et une école avec des maîtres réguliers et des aspirants élèves soumis à une règle.
Ils y instituèrent l'enseignement des sciences et des arts sacrés et y fixèrent la tradition conforme aux connaissances du druidisme et des récits et des usages s'y rapportant.
En respect des usages, des règlements et des qualifications s'accordant avec les lois de la sagesse des druides, il ne se trouvait pas autre lieu aussi profitable et louable dans le monde qu'en l'île de Bretagne ou d'Albion.


Q.: Je vous prie maître, daigne m'apprendre mon parfait précepteur, ce qu'instituèrent les druides primordiaux à l'égard des druides et vates pour le règlement et l'organisation de la Chaire ou Uersedlon ?


R.: Pretanos, fils d'Aedus le Grand, doué d'un sens de jugement aiguisé et d'une réflexion juste vit au plus grand bien en lieu et geste pour le bénéfice et la gloire de la puissance des nations Bretonnes.
Il manda près de lui les Uidodunioi et leur demanda de décider par élection quels seraient d'entre eux les trois plus grands et meilleurs sages en matière de sciences druidiques.
Et c'est Plentuisos, Alounos et Uronos qui furent jugés les plus remarquables pour leur savoir, leur sagesse, leur discrétion et leur talent dans le récit des hymnes sacrés.
Puis, ils conférèrent le privilège du pays et du peuple à ceux qu'ils trouvèrent meilleurs dans les sciences et les arts du druidisme, la récitation, la psalmodie, ainsi qu'à la qualité de leur enseignement quant aux règles du système et de l'art.
Et tels furent l'ordre et l'organisation qu'ils y établirent.

Q.: Dites, comment purent-ils garder en mémoire si grands enseignements ?

R.: Ils le purent grâce à la pratique du savoir, à la méditation et à la récitation. D'autres disent que sans l'Areuidia, la science des signes et des symboles, il n'y aurait pas eut de commémoration.
Les signes furent d'abord gravés sur des arbres, c'est-à-dire des bois ; et voici comment on coupait le bois en bâtons carrés sur chacun desquels on taillait de petites encoches dont on forma des lettres.
Après cela, sur une pierre plate on les grava avec une pierre aiguisée ou une pointe de métal. Les empreintes sur bois s'appelèrent coiluprennoi et sur la pierre elles s'appelèrent coiluacaunoi.
Il y eut aussi un autre procédé par lequel les lettres furent faites sur bois autrement que par des encoches ; comme avec du noir ou quelque autre couleur facilement maniable ?
Et cela était pratiqué par les Celtogalates de temps immémorial.
Lorsque l'île de Bretagne fut occupée par les Belges et les Galates (Gaulois), ils apportèrent les plaques de métal et les lettres furent gravées sur des tôles de plomb. On s'est servit ensuite de peaux de veau, de bouc ou de chèvre.
Et de ces matériaux furent manufacturés les meilleurs livres.
Néanmois, les scribes de l'île de Bretagne conservèrent l'ancien procédé d'écriture car le bois et la pierre étaient plus faciles à trouver et les plaques de métal faisaient parfois défaut.
C'est pourquoi il n'y a aucune affiliation druidique traditionnelle où l'usage des anciens procédés d'écriture ne soit conservé et pratiqué. Tous doivent posséder du bois et des peaux et à défaut de la pierre à graver.


Q.: Daigne ô maître m'apprendre l'origine de la forme et du son des premières lettres ?

R.: Voici : Meneuos aux trois exclamations, lorsqu'il n'y avait nul être vivant ni homme sinon lui-même, proclama le vocable sacré expression sonore des trois rayons de lumière émanant de Deuon ; et aussitôt avec la vibration de tout ce qui vit et existe jaillit en un cri joie : |o| : IOI, et cette voix était la plus mélodieuse qu'on n'eût jamais entendu en musique. Au même instant, avec la voix de la lumière et dans la lumière la forme ; et la voix était divisée en trois intonations, trois vocalisations simultanées. Et l'on voyait trois formes et trois couleurs qui étaient les formes de la lumière et unes avec la vibration et la couleur et la forme de cette voix furent les trois premières marques. Ce fut d'une combinaison de ces vibrations sonores que toute autre vocalisation fut gravée en signes. Comme il a été dit, celui qui entendit la vocalisation était Meneuos l'Ancien, fils des Trois Exclamations. Alors que d'autres disent que ce fut le géant Anagantios qui fit les premiers signes en représentation du joug sacré sous forme de symbole vivant existant simultanément avec la voix.


/|\


Q.: Dites, éloquent et savant maître, combien d'hommes qui étaient des Meneuoi, des intelligences, il y avait dans les tribus des Galates, car selon la tradition des récits il se trouve d'autres personnes de ce nom ?

R.: De mémoire, trois personnages à ma connaissance portaient ce nom, c'est-à-dire : le premier, Meneuos Trigutouatis, le deuxième Meneuos Siros Uocletios, le Long du Nord, et le troisième, Meneuos Mapos Meneuatis Aruios, fils de Meneuatis, d'Aruon; le premier de la nation des Bretons à organiser les rituels ainsi que le théâtre sacré.

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Chapitre VI
Les trois principaux éléments des différentes choses -
Les Congrauones 26 -
Les principaux éléments de toute chose :
le pouvoir, le signe et le mode

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Les trois principaux éléments des sciences sont : la réflexion, la recherche et l'observation.

Les trois éléments de la sagesse sont : l'objet, le mode et le bénéfice.

Les trois éléments de la commémoration sont : la compréhension suite à l'appréciation ; le signe distinctif et l'appréciation des lettres.

Les trois éléments des lettres sont : /|\, c'est-à-dire que ces marques combinent une des trois possibilités dans la formation des lettres.
Ce sont là les trois rayons de lumière. Et d'eux, sont fait les seize lettres (grauones), c'est-à-dire les seize lettres. Selon un autre ordre, il y a sept grauones.
De sept, les sept vocables et sept fois vingt lettres variantes de l'Alphabet celtique. Voilà un signe de valeur. Et c'est à partir de ceux-ci que procèdent tous les autres vocables. D'autres disent sept fois vingt et sept cents vocables.



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Chapitre VII
L'invention des lettres par Anagantios et Meneuos - Les secrets du druidisme

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Le géant Anagantios, le calamiteux, saisit les trois traits de lumière contenant toutes les sciences démontrables du passé et de l'avenir.
Et il prit trois perches de sorbier et posa sur elles les formes et symboles de toutes les sciences afin de les mémoriser et des les exhiber.
Mais ceux qui les virent ne comprirent pas et ne saisirent pas bien.
Puis ils transmirent un enseignement tronqué. Selon eux, les trois traits représentaient le Deuon alors qu'il ne s'agissait que de son Verbe.
Quand Anagantios vit cela, il fut grandement inquiet et l'intensité de son déplaisir fut tel qu'il brisa les trois branches et il ne s'en trouva plus d'autres pour conserver les sciences véridiques.
Il regretta tellement cet état de choses qu'il entra dans une grande colère et lorsqu'il expira, il en appela aux dieux de restituer aux hommes mortels les sciences véridiques dans le sens d'une juste compréhension et d'un strict discernement.
Et quand le temps d'un an et d'un jour furent écoulés suite à la mort d'Anacantios, Meneuos Trigutouatis aperçut trois tiges qui étaient sorties de la bouche d'Anagantios qui exposa les sciences des douze signes astrologiques ainsi que par eux la manière dont les sciences des astres et du discours étaient organisés incluant toutes les autres sciences nommées par le langage.
Alors, il prit ces tiges et enseigna les sciences au moyen d'elles. Toutes à l'exception du vocable sacré dont il en fit secret de peur qu'il fut par le faux raisonnement exposé au regard des ignares.
Et de là naquit le secret de l'enseignement des druides de l'île de Bretagne.
Ainsi Anagantios accorda sa protection à ce secret et donna à Meneuos une profonde compréhension des sciences mises sous sa protection. Cette compréhension s'appelle Auentia, l'inspiration mentale.
Et elle bénit à tout jamais celui qui l'obtient ; ainsi soit-il à jamais !
Donc, de la bouche d'Anagantios, semblables aux arbres sacrés, des tiges de bonnes pousses furent obtenues ; étant donné qu'elles furent tirées de l'Arbre du Monde.


\|/
/|\
Belion Bituous
(L'Arbre du Monde)







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Chapitre VIII
Les entailles -
la fondation des révélations d'Auentia
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C'est par ces trois marques : /|\ qu'Anagantios, le calamiteux, un géant, a obtenu une si bonne maîtrise des symboles qu'il entaille sur les bois.
Il en conçut le mode et en grava les douze premières lettres. Si les registres des anciens sont justes, les premiers sons codifiés par les trois marques de base sont la source des lettres originelles qui étaient au nombre de dix ou douze.
Ainsi, ce fut Anagantios qui le premier grava ces dix et douze lettres. Ce qu'elles sont dans leur forme véritable, cache un secret, le mystère des druides (de la nation des anciens Celtes ou Galates).
Les Uidoduniate étaient les plus sages des premiers druides.

Il y a trois "cuspides" principales qui sont les "trois pointes" et on les appelle ainsi parce qu'elles sont comme trois rayons perçant l'obscurité.
Ainsi, nous nous référons à la pointe de l'aurore, le rayon qui perce le nuage et la découpure d'un champ par un sillon. Comme un trait, elles percent et pointent.
La troisième de ces pointes est comme la voix d'un cantique triomphal, le chant de gloire de la première vocalisation.
Les trois fondements de l'inspiration mentale sont : comprendre Uiriona, la Vérité, la maintenir et la défendre de manière à ce que rien ne puisse prévaloir contre elle.
Par ces trois pointes on peut convenablement répondre à cette question : Pourquoi as-tu voulu devenir un druide ?
Et selon la valeur de la réponse donnée à cette question, un titre est donné ou refusé par la chaire des druides.
Cette réponse est dictée à l'aspirant par sa conscience à son jugement, mais ne peut lui être transmise que par son maître.


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\|/

Ouion Bitu
(L'œuf du Monde)



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Chapitre IX
L'entretient secret de la formation des lettres

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Anagantios eut l'idée des premières marques pour noter des sons. Et Anagantios grava sur le bois la somme de ses observations, de ses constatations et de ses solutions.
Les anciens bretons considéraient la magie d'Anagantios comme œuvre surnaturel et en préservèrent le terrible secret.
Il leur enseigna l'art des écritures et ils le jugèrent comme étant le plus sage des sages.
Ils l'appelaient Anagantios Uidions, c'est-à-dire « le calamiteux savant ».
Tous ceux qui apprirent l'art des lettres furent appelés Uidodunioi, car c'était parmi les druides les principaux érudits de la terre de Bretagne.
Les druides primitifs maintenaient selon cette tradition l'ordre de onze lettres qui suit : (M) A. P. C. E. T. I. L. R. O. S.

Plus tard, leur art s'étant perfectionné, il y eut seize lettres, ensuite dix-huit et ainsi on créa jusqu'à vingt quatre auxquelles furent ajoutées les lettres supplémentaires.


Cela fut dûment consigné dans la Tradition de l'Areuidia de l'île d'Albion.
Le système de onze lettres fut appellé l'ordre d'Anagantios; celui des seize, l'ordre d'Adrigastus 26, celui des dix-huit l'ordre d'Alounos et celui des vingt-quatre l'ordre d'Artaualos 27.

C'est ainsi que fut exposé l'ordre et le nombre des lettres dans la tradition des druides de l'île de Bretagne.





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Chapitre X
Les trois symboles de la Dru-Uidiia,
la science drue

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Les trois symboles de la parfaite science des anciens Bretons depuis le début des temps.
Le symbole du verbe et de la parole, c'est-à-dire le symbole, dix fois, seize, vingt ou vingt-quatre fois signifiant.

Le premier des trois vocables, en respect de primauté et origine, est symbole du verbe et de la parole, c'est-à-dire une lettre.
Le second fut symbole d'harmonie, ton et musique.
Le troisième, symbole des nombres selon cet ordre :
Dans l'ordre ; un, deux, trois, quatre, cinq ; six, sept, huit, neuf et dix. Plus onze et douze, treize et quatorze plus quinze.
Ensuite, seize et dix-sept, dix-huit et dix-neuf plus vingt. Puis ensuite, la suite de vingt, la suite de trente, la suite de quarante et la suite de cinquante.
Pour compter encore plus : la suite de soixante, puis celle de soixante-dix, celle de quatre vingt puis celle de quatre-vingt-dix jusqu'à cent, si ce n'est mille jusqu'à comprenant le tout (Couocantos).
Ceci est un secret bien gardé qui fut tenu en haute estime depuis le début des temps par la voix du grand siège des druides de l'île de Bretagne.
Et ceci fut maintenu en tant qu'art et science par la sagesse de Toutanos, père d'Auentia.
C'est lui qui arrangea les symboles afin de leur donner l'harmonie des notes musicales en respect des sons, des chordes et des voix comme il était enseigné autrefois dans la mémoire de la nation.
Enfin, c'est ainsi qu'il en était jadis prescrit par les mémoires et annales des anciens druides de Bretagne.


(Ce qui suit s'ajoute à ce qui est mentionné plus haut.)



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Chapitre XI
Coiluprennoi druuidiatiom -
Les bois de la divination des druides

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Les trois premières mots écrits en langue bretonne étaient SUL et BOU alors que d'autres disent que c'était BIU.

SUL, c'est-à-dire Sulis, "Œil", car il s'agit de l'œil de Saulios, le "soleil". C'est pour cela qu'il est dit que l'œil réside dans le soleil.

BOU, c'est-à-dire Bouos, le bœuf des jours et de la chaleur de l'être.

BIU, c'est-à-dire Biuos, le Vivant, la vie qui est le feu de tout être.

Comme il est dit : il est à remarquer que les entretiens secrets des druides consistaient anciennement en l'usage de trois marques /|\ exprimant les trois sons primitifs :
/\, A ; |, I et /|\, M. Alors que d'autres disent A.E.M. et A.Â.M.

Une fois le pilier dressé, comme suit : + , il s'agit alors du T ; /|\, tourné sur le côté est soit E ou B. \|/, viré à l'envers, la double voyelle Û et U (W); de là, BU et BIU. \/, A à l'envers est la voyelle Û, et O, donc B.Û.O. Le sigle // est formé de la combinaison des deux soutiens : / et \, si ce n'est L qui s'exprime ainsi : |/. Les voyelles sont donc : A. I. ou E. et U. et ensuite O., c'est-à-dire aiuos ou aeuos " aïeul ". Ainsi, /|\, A.I.M. et \|/, Û.I.U ou Û.I.L. sont les mères de toutes les lettres.
C'est pour cela que ÛIL est pour uilia, la volonté d'Aiio Meneuos 28.

En résumé, le système des onze lettres selon l'ordre d'Anagantios dit Apcetilros ou Mapcetilros :
(M) A. P. C. E. T. I. L. R. O. S.

Voici l'ordre des seize lettres d'Adrigastus dit Aeiom :
A. E. I. O. - B. M. P. U. D. T. N. G. C. L. R. S.

L'ordre des dix-huit lettres d'Alounos ou Abedechil :
A. B. G. D. E. C. H. I. L. M. N. O. P. R. S. T. U. Y.

Et l'ordre des vingt lettres selon Taloiessinos 29 (Usami " qui resplendi, qui brille ") :
U. S. A. H. M. G. E. C. B. X (ch). I. O. L. Ph. Uu (W). R. V/F. T. P N.

Enfin, l'ordre des vingt-quatre lettres d'Artaualios dit Abgedilros ou Abgcednilrosum :
A. B. G. C. E. D. N. I. L. R. O. S. U. M. P. H. X (Ch). F. V (W). T. Th. Dh. Ph. Y.


Les voyelles

Les premières voyelles pures à partir desquelles est faite toute la gamme des tons :
A. E. I. O. U.

Ainsi que les voyelles secondaires :
Â. UU. (W) Y.



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Chapitre XII
Le système des nombres -
Les symboles arithmétiques des anciens Bretons,
leurs chiffres

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Voici le système des symboles des nombres.

En mémoire, à l'origine, il y eut trois symboles qui furent consignés par les premiers sages et les druides de la nation des Bretons, nommément :

1. Le symbole du verbe et du langage qui est la lettre. C'est de ces symboles que le verbe prend forme et c'est de ce verbe que la langue devient perceptible, sinon vocalement.
2. Le symbole de l'harmonie et du ton ; c'est-à-dire les sigles des sons et de la verbalisation des chants et de la musique instrumentale.
3. Le symbole des nombres, des poids et des mesures.

Les symboles des nombres sont exhibés par les mêmes trois marques que pour les lettres selon cette façon :

|, ||, |||, |||| (1, 2, 3, 4.) : Les doigts de la main ;
/\ (5) : La main et le pouce ;
X (10) : Les bras croisés avec les deux mains, c'est-à-dire les dix doigts ;
|>(50) : Le coude gauche plié ;
<| (100) : Le coude droit plié ;
/|\ : M (1000) : Les bras tendus vers le bas ;
(1000000) : Et la tête.

Ce sont les dix symboles secrets primitifs gardés sous serment par les sages de la nation des Bretons. Ceci dit, les dix symboles liés par le secret n'exhibaient pas les nombres qui devaient instruire le peuple. Ils étaient donc consignés à la mémorisation et la connaissance dans le but du commerce comme il est de maintenant de coutume chez les Romains.

Un, deux, trois, quatre… il s'agit déjà d'une bande d'hommes armés ;
Cinq… une bande ;
Dix… une troupe ;
Cinquante… un bataillon ;
Cent… une centurie ;
Mille… une armée royale ;
Et un million… une armée nationale. C'est-à-dire les armées des vingt-quatre royaumes de l'Île de Bretagne réunis.



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Les symboles de l'harmonie et du son.

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En musique, dans les Coiluprennoi il y a plus des vingt-quatre lettres alphabétiques : cinq voyelles qui corespondent aux cinq premiers sons ou notes de musique et six lettres qui désignent les premières notes de l'harmonie et du temps :

A. E. I. O. U.
A. E. I. O. U. M.


En plus de quatre autres sigles qui désignent le temps et qui sont constitués de tiges croisées comme suit, il y a aussi deux demi-tons :

Un : | ; deux : || ; trois : ||| ; quatre: |||| temps, en plus d'un demi-temps : _|_ ; un silence __ ; puis un cinquième ton : /\.




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NOTES :


1. Llythyrau < littera " lettre ", " caractère d'écriture " en latin.
2. Einigan / Einiged / Einiget < Anagantios, le géant " le calamiteux " ; le géant démiurge, fils de Huon, fils d'Alser, fils de Javan, de Japheth, fils de Noé l'Aîné.
3. Huon < Suonos " le preste " en jeu de mots avec Suomnos (< Suopnos > Suounos // Supnos " sommeil " ; Suomnobriga > Suounobriga " rêve ".
4. Alser < Alisaros " Farfadet ", " de la falaise rocheuse " ; la tradition chrétienne l'identifie à Elysha, fils de Japhet, fils de Noé, biblique.
5. Javan < Yspaddaden ? Yspaddaden < Spadonios " le chartré, le stérile " ; dit Pencawr < Penno(s) - cauaros " Chef - Géant ". Japhet et Noé n'ont certainement pas leur place dans cette généalogie. Je les ai simplement restitués par Gawr > Cauaros " géant " et Manos " l'Homme, humain " + Senos " vieux, aîné ".
6. Coelbren < Coiluprennos " bois augural ".
7. Coelbrenni < Coiluprennoi " écritures augurales ".
8. Bran le Bénit, fils de Llyr ; Bran < Brannos " corbeau " ; en jeu de mots avec Brennos " chef (de Guerre) ", fils de Llyr < Lero " flots (de la mer) ", dit aussi le bénit.
9. Menw Teirgwaedd < Meneuos Trigutouatis " l'intelligent aux trois exclamations " ; Menw Hir o'r Gogledd < Meneuos Siros Uocletios " Meneuos le grand du nord " ; Menw ap Menwaidd o Arvon < Mapos Meneuatis Aruios " " Menw, fils de l'intellectuel d'Arvon ".
10. Manwyd < Manuatis " l'Agent Sage ".
11. Manred < Minoredia " petit espace "; Minoredo "petit cours", le microcosme.
12. Abelio / Abellio " Apollon ", en jeu de mots avec " départ ".
13. Ieuan Rudd < Ieuonos Roudios " le lieur (du Joug) rouge " ; peut-être compris tardivement comme étant Iohan " Jean ".
14. Gwyddoniaid < Uidodunioi " savant " ; en jeu de mots avec Uidu " bois " et Uido " connaissance ".
15. Prydain < Pretanos " crayeux ".
16. Aedd Mawr " Maros Aedis " le grand feu (ardent) " ou Maros Aedus " le grand ardent ".
17. Rhuvawn < Rudianos " le rougeoyant ", c'est-à-dire Rhuvawn à-la-langue-dorée, fils légendaire de Deorthach ; voir aussi Rhuawn Pebyr qui se distingua à la bataille de Cattraeth.
18. Talhaiarn < Taloueronos " celui de la lisière de champ non-labouré " ; c'est-à-dire Talhearn Tad Awen, le Talhaiarn de l'actuel Caerleon-sur-Usk, un contemporain d'Aneirin et de Taliesin.
19. Gwydion < Uidions " savant, sachant ", fils de la déesse Dôn < Danua " Impétueuse " ; d'Arvon < Aruon // Eruon, Eruion " champ labouré, sillon " ; nom de lieu supposé en Irlande.
20. Gorsedd < Uorsedon < Uersedlon " trône, chaire ". 21. Amb < Ambo " les deux " ; < Ambé " fleuve, cours (d'eau) " ; < Ambi " autour de "; en jeux de mots avec Ama " mère, grand-mère " (c.f. Amba en sanskrit). Les textes védiques précisent que le premier mantra était Amba, la mère de tous les sons. En astrologie védique, Amba désigne la conjoncture de deux astres. 22. Hu Gardarn < Suuis Catarnos " le savant intrépide ". 23. Tydain < Teutanos / Toutanos " ethnarque " ; Toutenos " le national " ; jeu de mots possible avec Tuditinos " le marteleur, le frappeur " ; c'est-à-dire Tydain Tad Awen, père de l'Awen < Tatis Auentias " père de la divine inspiration ". (Voir Talhairn)
24. Plennydd, Alawn et Gwron ; c'est-à-dire : Plennydd < Plentuisos " le reluisant " ; ce nom qui apparaît sous différentes formes : Plenyd / Plennyd laisse entrevoir une ambiguïté qui suggère des jeux de mots du type plentyd, " enfant " et plentynnaidd " enfance " tous deux de la racine celtique *plant- " clan, " famille, enfant " ; les traducteurs gallois s'accordent générallement pour le rendre par l'anglais " light " (= lumière) ; mais en fait, il s'agit de la lumière qui relui.
Alawn < Alounos " le miroitant " ; ce terme, malgré une certaine confusion chez les Anglo-saxons qui le traduisent par " harmony " ou " stone ", ne cause pas trops de problèmes d'interprétation au niveau celtique car il se retrouve dans le nom gaulois Alaunus, le dieu gaulois solaire de la santé et du psychisme (breton Allan, ou Alain dans sa forme francisée) ; Alawn est donc, comme dans bien d'autres cas en matière de théonymie celtique, le doublet de Plennyd ; donc, il s'agirait de la lumière lunaire réfléchie alors que l'autre, Plennydd, serait l'incarnation de la lumière solaire étincelante.
Gwron < Uronos " le Feu " ; gwron, qui signifie " héros " en gallois, semble en contradiction avec les deux autres dénominations reliées au phénomène de la lumière ; Gwron < Uaronos " le défenseur ", nom approprié à un personnage de deuxième fonction (guerrière) ; donc, va pour Uron " feu " en jeu de mots avec uros " frais, vert, pur, d'origine " et " bison ", " aurochs " ; ce qui, en quelque sorte, le rattache au druide primordial irlandais Urias < Urios " du feu (sacré, le feu de l'ofertoire) ".
25. Dyvnvarth ap Prydain < Diuannouertos " le prodige éclairé " ; ap Prydain < Mapos Pretani " fils de Pretanos ".
26. Gogyrven < con-grauones " avec les lettres " ; Grauo " lettre, signe gravé, caractère d'écriture ".
27. Eidric < Adrigastus ? " l'assurance ". 27. Arthvael < Artaualos " l'ours fort, d'autorité, compétant ", un aspect de Math < Matus " l'ours ".
28. AI. M < Ai Menw < Aiio Meneuos " l'affirmatif intelligent " ; c.f. le dieu latin Aius et gaélique Ai. En Irlande, Ai était poète des Tuatha Dé Danann.
29. Taliesin < Taliessinos " au front radieux " ; de talos " front et iessinos " radieux, lumineux ".



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