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La sexualité


Aujourd’hui, que ce soit à la télévision ou au cinéma, la sexualité a de plus en plus de place dans la vie de tous les jours. Mais que faire lorsque nos enfants manifestent, de quelque façon que se soit, des jeux sexuels? Nous allons donner quelques interventions à faire, selon les stades de développement des enfants et de leur âge.

STADE ORAL: De 0 à 18 mois, l’enfant est très sensuel, il aime sucer, toucher et être touché. Il découvre son monde à l’aide de sa bouche, de son corps et de ses mains. Le toucher, pour le nourrisson, éveille sa sensibilité et favorise le développement du plaisir érotique qui lui permettra de donner et de recevoir des caresses à l’âge adulte.
Sur le plan sexuel, on constate que le garçon peut avoir une érection et le bébé fille, quand à elle, peut avoir une lubrification vaginale, suite à une réaction externe. Il ne faut pas s’alarmer car dans la première année de la vie, ces réactions sont principalement des réflexes sexuels. Les intérêts sexuels des enfants de moins de 18 mois peuvent être entre autres un touchement ou frottement de ses parties génitales ou tout simplement embrasser des personnes familiales et aimées.

STADE ANAL: De 18 à 36 mois, il ne faut pas, à cet âge, de ne pas insister sur la malpropreté des selles et de l’urine car les parents, involontairement, mettre en relation les organes génitaux et l’impureté. Les enfants peuvent en retenir que la région génitale est mauvaise, sale, malodorante, dégoûtante, à cause des sphincters.
À partir de l’âge de deux ans, les garçons peuvent aussi avoir une érection et les filles une lubrification vaginale mais là, cela est du à une stimulation volontaire et non de réflexes sexuels. On parle ici de réactions sexuelles. À 30 mois, il commence à développer son vocabulaire sexuel, voici le début des questions multiples qui ont un lien avec la sexualité. L’enfant veut tout savoir : le nom des parties génitale, la façon dont on fait des bébés, l’identité sexuelle, etc. Ils explorent et ils cherchent des réponses à leurs questions. C’est à cet âge que les enfants perçoivent le malaise de adultes face à la sexualité.

STADE PHALLIQUE:Les enfants rendus à cet âge, de 3 à 5 ans, continuent à frotter ou à toucher leurs parties génitales ; ils sont capables d’avoir du plaisir sexuel (que se soit les filles ou les garçons). Les garçons ont des érections sans éjaculation.
Les enfants sont encore plus curieux face à la capacité de reproduction chez les humains. Ils veulent donc regarder le corps des autres. À 5 ans les enfants ont suffisamment développé leur identité sexuelle bien qu’elle demeure à être consolidée.
Les comportements de séduction commencent à cet âge. L’action de séduire le parent du sexe opposé est très importante pour eux. Ce comportement sexuel semble plus accentué chez la fille. Ce phénomène se nomme : le complexe d’oedipe et d’électre.
De l’exploration solitaire, il deviendra celui qui explore en jouant avec les autres : c’est le début des jeux sexuels pour l’enfant de 4 et 5 ans. D’ailleurs, le fait de se retrouver en groupe favorise l’exploration mutuelle entre enfants du même âge. Les intérêts sexuels des enfants de 3 à 5 ans peuvent être entre autres:
- Surveiller les autres quand ils sont à la salle de bain.
- Toucher ou frotter ses parties génitales à la maison.
- Se gratter l’entrecuisse.
- Questionner à propos des parties génitales, des seins, des relations sexuelles et des bébés.
- Jouer au docteur ou au papa et à la maman.
- Utiliser des mots vulgaires pour parler de sexualité.

PÉRIODE DE LATENCE: À l’âge de 5 à 11 ans, les intérêts sexuels des enfants semblent apaisés. Cependant, cette période ne signifie pas pour autant qu’ils n’auront aucune activité sexuelle, elle sera moins marquée. Ils sont en mesure d’utiliser plus couramment un vocabulaire sexuel démontrant une certaine compétence et expérience. Cependant, l’exploration sexuelle demeure un besoin. Cette exploration se fera avec des enfants dans un contexte de jeu ou d’atmosphère de jeu. À cet âge, ils désirent être activement informés sur la sexualité. Les jeux sexuels font partie de leur développement et ils ont aussi une façon bien à eux d’affirmer leur rôle sexuel et d’explorer leur corps.
Voici quelques activités sexuelles que les enfants, à cet âge, peuvent avoir: Regarder le corps des autres, s’exposer aux autres, se caresser ou se toucher les autres enfants et les parties génitales.
Voici des intérêts sexuels que les enfants ont normalement à cet âge :
- Dessiner des parties génitales à ses personnages.
- Embrasser et se laisser embrasser par des adultes et des enfants connus.
- Désirer son intimité à la salle de bain et dans sa chambre.
- Parler de sexe avec les autres enfants.
- Vouloir sortir avec un(e) petit(e) ami(e).
- Écouter et raconter des histoires osées.
- Regarder des illustrations de personnes nues.
- Démontrer de l’intérêt lorsqu’ils voient des animaux se reproduire.

VOICI QUELQUES COMPORTEMENTS SEXUELS ALARMANTS:
Si vos enfants âgés de moins de moins de 12 ans et qu’ils ont un de ces comportements répétitifs, il serait alors bon (voire nécessaire) de consulter un spécialiste.
- Dessiner de personnes ayant des rapport sexuels.
- Avoir des érections à répétition.
- Se toucher et se frotter (en public ou en privé) au point que cette occupation l’empêche de faire d’autres activités.
- Demander aux autres de se dévêtir, de tenter de les dévêtir de force ou sournoisement.
- Utiliser la force pour introduire des objets dans l’anus ou les parties génitales d’un autre enfant.
- Se masturber en se frottant sur d’autres personnes.
- Parler ou agir avec des adultes inconnus, en mettant l’emphase sur la sexualité.

LES INTERVENTIONS: En outre, les parents n’ont pas à être témoins de ces comportements sexuels et se doivent d’aviser l’enfant que cet acte est permis mais qu’il se fait dans l’intimité. Cette façon d’agir du parent sécurisera l’enfant et l’amènera à vivre ces moments d’intimité avec davantage de liberté et d’harmonie avec lui-même.
Il est bon que les parents donnent aux enfants une information exacte sur le sexe avant que les faux renseignements ne soient absorbés ou inventés. En fait, le parent devrait encourager son enfant à discuter avec lui des choses du sexe qu’il a entendues ou qu’il croit savoir, de manière à pouvoir corriger ses idées fausses.
Si les parents ne sont pas attentifs aux premières questions de leurs enfants ou s’ils ont répondu de façon évasive et que l’enfant a perçu un malaise de la part du parent, l’enfant sent alors un interdit. En conséquence, il évitera de poser des questions à ses parents au sujet de la sexualité et cherchera ses réponses auprès d’amis de son âge ou de d’autres personnes significatives, pour lui, dans son environnement.
Avant de répondre aux questions des enfants, les parents doivent tenir compte de l’âge des enfants, de son développement et son niveau de maturité. Il est important pour le parent de se procurer des outils, premièrement pour se sécuriser et ensuite, pour s’aider à verbaliser avec le plus de cohérence possible les explications à donner à l’enfant. Si le parent ne sait pas quoi répondre à une question, il peut simplement dire : « je ne sais pas mais je trouverai la réponse et je te la dirai ».

Discuter de la sexualité avec un enfant est toujours difficile, voici dix questions que les parents se posent.
1- Comment réagir si on surprend notre enfant en train de jouer au docteur?

Réponse : On doit rassurer l’enfant et lui dire que c’est normal d’expérimenter son corps mais que l’on doit toujours le faire avec des personnes de son âge. Jamais avec une personne adulte et même s’il fait partie de la famille. De 3 à 6 ans, les enfants sont curieux et cela les rassurent de se comparer avec des enfants de son âge. Même s’il a vu ses parents car cela n’est jamais rassurant de se comparer avec une personne adulte. Il ne faut surtout pas oublier que pour les enfants de cet âge, c’est le jeu qui prime et non pas le sexe, et ce jeu arrive sur le coup du moment.

2- Faut-il s’inquiéter qu’un enfant se masturbe?
Réponse : Habituellement non. C'est un apprentissage que l’enfant fait parmi tant d’autres. Ce n’est pas tous les enfants qui pratiquent ce phénomène. Ce qui est important, c’est d’expliquer à l’enfant que cette pratique se fait dans son intimité. Il ne faut pas s’inquiéter de cette activité sexuelle sauf si elle conduit à la douleur physique, la compulsivité, si elle devient le principal centre d’intérêt de l’enfant ou si elle se fait en public. Ces excès démontrent un problème d’ordre affectif ou émotif plutôt que sexuel.

3- À quel âge doit-on cesser de prendre son bain avec son enfant?
Réponse : Cela diffère d’une personne à l’autre. On cesse de prendre notre bain quand on perçoit un malaise soit chez l’enfant ou soit chez le parent. Il faut simplement expliquer à l'enfant que, maintenant, il est capable de se laver et de prendre son bain seul.

4- Notre enfant nous a surpris en train de faire l’amour. L’avons-nous traumatiser?
Réponse : Nous avons probablement été plus traumatisé que l’enfant. Mais il faut que nous en parlions avec l’enfant. On lui explique que lorsque nous faisons l’amour, on se fait du bien mutuellement même si nous n’en avons pas l’air. S’ils ne comprennent pas, expliquez-leur sous forme de jeu. « Quand vous vous chamailler vous ne vous faites pas mal, vous vous amuser, c’est pareil quand nous faisons cela.» Il ne faut surtout pas partir sur la façon dont ont fait les bébé: ce n’est pas le moment.

5- Bien que nous ayons toujours parler de sexualité en utilisant les termes justes, notre enfant utilise des mots orduriers. Pourquoi?
Réponse : À cet âge, les enfants aiment employer ces mots grossiers et, plus ces mots suscitent des réactions de la part des parents, plus ils les emploient. Il ne faut donc pas avoir de réactions même si ces termes en provoquent dans notre fort intérieur. Cela devrait s’estomper à la longue.

6- Peut-on contrer l’homosexualité?
Réponse : Nous ne le croyons pas. Pas plus qu’on ne peut empêcher un enfant d’être gaucher ou droitier. Aucune recherche n’a apporté de conclusion définitive sur la genèse de l’orientation sexuelle. La seule chose à faire est de laisser l’enfant se développer librement sans le contraindre à adhérer à des rôles ou à des stéréotypes sexuels préconçus.

7- Après une vie à deux avec mon fils, j’ai maintenant un conjoint dont il est très jaloux. Que faire?
Réponse : Il faut dire à son enfant à quel point on l’aime et qu’il est important dans notre vie. Il faut aussi lui dire qu’il suffit bien à la mère qu’elle est, mais non à la femme qu’elle est. Cela donne le goût à l’enfant de grandir et de découvrir, un jour, le plaisir de créer des liens à l’extérieur de la famille.

8- Notre enfant de 8 ans affiche des attitudes extrêmement stéréotypées, alors que ce n’est pas du tout ce que nous lui montrons. Que devons-nous faire?
Réponse : La plupart des enfants de cet âge traversent une période durant laquelle ils s’identifient à leur clan, « les gars avec les gars et les filles avec les filles », et rejettent énergiquement l’autre sexe. Ils agissent comme cela simplement pour prouver qu’ils sont de vrais gars ou de vraies filles. Ce ne sera que vers 9 ou 10 ans que vous commencerez à percevoir une ouverture pour l’autre sexe. Vous serez alors devant un enfant prépubaire, avec tout ce que cela comporte.

9- Comment protéger mon enfant des agressions sexuelles sans lui faire peur?
Réponse : La prévention des abus et des agressions sexuels doit s’insérer dans une démarche éducative globale. L’enfant qui est renseigné sur la fabrication des bébés, l’anatomie comparée des sexes et la normalité de sa curiosité sexuelle est capable, intuitivement, de faire la différence entre un comportement sexuel sain et un comportement sexuel déviant.

10- À quel âge faut-il commencer à parler de sexualité aux enfants?
Réponse : La sexualité fait partie intégrante de l’existence, du développement de l’enfant et de la société dans laquelle il évolue. Il n’y a donc pas d’âge pour commencer à parler de la sexualité aux enfants.

Référence :
-ROBERT , Jocelyne, « sexualité de l’enfant : les 10 grandes questions des parents », Enfants, février/ mars 2001, Vol.13, No 5, p. 42-44.

En conclusion, il est important d’être à l’écoute de nos enfants et surtout de prendre le temps de répondre à leur questionnement. Les premières fois que nos enfants abordent ce sujet, c’est difficile de répondre à ces question car le sujet est un petit peu tabou. Il faut tout mettre de côté, car cela fait partie intégrante du développement intégral de l’enfant.

Si nous ne savons plus quoi faire ou pour avoir des renseignements sur le sujet, n’hésitez pas à consulter ces ressources, elles pourraient bien vous conseiller.
- Association des sexologues du Québec 1-514-270-9289
- Centres locaux de services communautaires (C.L.S.C.) Le plus prêt de chez vous.
- Centre universitaire de psychologie (C.U.S.P.) 3600, CHEMIN Ste-Marguerite Trois-Rivières (819)376-5088

Voici deux encyclopédies qui pourront vous être utiles :
- Encyclopédie de la vie sexuelle (pour les enfants de 7 à 9 ans) - Encyclopédie de la vie sexuelle (pour les enfants de 10 à 13 ans) Les éditions hachette Voici des très bons livres à faire lire à vos enfants. Il leur explique le monde de la reproduction chez les êtres humains sous forme d’histoire.

Références :
- Le journal d’information fabriqué dans le cadre du cours l’enfant en milieu de garde. (Caroline Milette, Mélanie Lessard, Cindy Godon St-Arnauld, Julie pelletier.) Automne 2000
- REINISCH, J.M. ET BEASLEY. Amour, le désir et le corps, les réponses de l’institut Kinsay, Éditions Robert Laffont, 19932
- LALANDE, Denise. PONTBRIAND, Chantale, Méthode d’intervention auprès de l’enfant, il était une fois la sexualité, 22 décembre 1998
- DAMIEN, N. Ginsberg, Nos enfants et la sexualité, Paris : Retz, Pocket, 1995