En ce lendemain de la fête du muguet, la Galerie du Dragon ouvre toute grandes ses portes à un véritable hymne à la nature au travers des œuvres de Ghislaine Bailly et Catherine Pasture. Merci à tous d'en rehausser le vernissage de votre présence.
L'eau entre donc comme par magie dans la composition de cet univers diaphane où se rejoignent les quatre saisons, tétralogie universelle qui balaie le prisme des couleurs: quelle plus belle alchimie que celle entre l'eau et les pigments pouvait se prêter à cette riche exubérance de tons que nous offre mère nature dans une infinité d'atmosphères qui nous touchent au plus profond de nous?
Nos artistes du jour l'ont bien compris et elles excellent dans l'art de faire passer le message. Indéniablement complices dans leur démarche picturale, leurs galeries s'épousent à merveille tant dans la similitude des thèmes explorés que dans la variance des techniques propres à l'aquarelle et dont peut apprécier ici une large gamme . Du reste, leur œuvre révèle une grande sensibilité, je serais même tenté de dire: d'une grande féminité, car déjà, l'aquarelle me semble avoir la douceur qui correspond à l'idéal féminin.
L'aquarelle, elles y sont venues il y a quelques années à peine en poussant la porte de l'atelier de Wiers. Mais cette découverte s'est rapidement transformée en passion, en témoigne la richesse de leur production.
Pour Catherine Pasture, la gymnastique du pinceau fait volontiers place à celle du corps à laquelle elle voue sa semaine en tant que professeur d'éducation physique. Cette ancienne émule de Terpsichore, déesse de la danse, se livre désormais au ballet des couleurs au rythme d'une symphonie florale dont les fragrances semblent nous atteindre. Tantôt en aplats fondus enchaînés, tantôt savamment dilués, les tons sont justes et d'une belle complémentarité. Même si elle aime à se perdre dans des horizons insondables ou dans une brume mystérieusement violacée, elle ne s'en cache pas: les fleurs ont sa préférence.
Les fleurs, on les retrouve aussi chez Ghislaine Bailly, dans tel gros plan qui respire la fraîcheur matinale ou tel autre aux pistils frondeurs. Ou en bouquets égayant le bord d'un lac ou de quelque ruisselet d'un bleu limpide; quand ce n'est pas en tapis de lavande inondant un paysage éthéré sentant bon le Midi. Car bon nombre de ses inspirations lui viennent de ses voyages, plaisir de jeter sur le papier en de riantes éclaboussures les atmosphères qui l'ont fait vibrer. De l'Irlande à la Provence en passant par la Bretagne, l'invitation au voyage se fait instante. La technique étonnamment sûre de l'artiste l'amène sans ambages d'un arrière-plan fortement dilué vers un trait précis, parfois même incisif. Trait qui devient puissant lorsque la féminité se fait félinité.
Ghislaine Bailly comme Catherine Pasture, toutes deux peignent sans fard et sans emphase. C'est la spontanéité qui les anime, c'est donc le naturel qui rend hommage à la nature. Le choix des dates d'exposition n'est d'ailleurs pas innocent : n'est-ce pas en cette période de l'année que la nature exulte dans une renaissance exaltante propre à nous emplir d'une allégresse verte?
L'exposition est ouverte jusqu'au 24 mai inclus. |
Catherine Pasture
Ghislaine Bailly