Les Loups-Garous

Loup-garou et Lycanthrope sont des noms bien connus qui ont suscité chez nous une grande peur. Quoi qu'il en soit, cet être des plus étrange, nous fait douter sur lui, tel que des animaux égorgés sans aucunes explications rationnelles et bien d'autres choses.





Les hommes-loups

On croyait que ceux qui naissaient coiffés, avec une tache de vin ou des cheveux ressemblant à des poils de loup étaient des loups-garous. En général, on roulait la coiffe et on la gardait comme amulette ou on la cousait dans les vêtements. Elle était partout réputée pour portée chance. Parmi les Serbes et les Slovènes, ainsi qu'en Pologne et chez les Katchoubes, on disait que les enfants nés coiffés, ou avec des cheveux ou une tache de vin, avait le don de double vue et de métamorphose. Bien que pouvant se changer en divers animaux, on disait qu'ils préféraient le loup hardi et assoiffé de sang. Au XVIéme siècle, l'Eglise de Russie se sentit obligée de condamner ces croyances dans le pouvoir de la coiffe et ses liens avec la lycanthropie. La croyance au loup-garou se retrouve dans les régions d'Europe côtières à l'océan Atlantique, où les loup-garou sont des humains mordus par ces êtres et qui provoque une transformation génétique chez la victime, et donc après cela lors de la pleine lune, cet humain vas se transformer en loup-garou, un loup énorme avec des sens hyper développés, qui pendant ces nuits chercheront sans merci leurs victimes pour les dévorer sans pitié. Donc, des gens se sont mis à chasser ces loups, qu'ils tuent avec de l'eau bénite de l'église st Hubert patron des chasseurs ou avec une balle en argent.



Qui a dit Lycanthrope?

La lycanthropie est une maladie durant laquelle le sujet pense être un loup, se voit tel et agit en conséquence. Etymologiquement, lycanthrope provient du grec lycos : loup et anthros : homme. Ce terme fut fréquemment employé à la place du mot zooanthrope, lequel désigne toute métamorphose d'homme en animal.

Cette affection était connue comme une forme de délire aussi bien durant l'Antiquité qu'au Moyen Age. Dès le premier siècle, Arétée de Cappadoce explique que certains hommes pensent être faits de verre et ont peur d'être cassés, ou celui qui se sent transformé en loup est travaillé par les appétits et affres de cet animal féroce, se jette sur les troupeaux et les hommes pour les dévorer, sort la nuit de préférence, hante les cimetières et les monuments, hurlant à la mort, avec une perpétuelle altération, les yeux enfoncés et hagards, ne voyant qu'obscurément comme s'il était entouré de ténèbres, les jambes meurtries par les égratignures et les morsures de chiens. Cette description subsistera, inchangée, au fil des siècles. Les Latins appelèrent cette maladie " mélancolie, rage lupine - insania lupina - ou folie louvière ". Parallèlement, des légendes entourèrent ce thème.. Dans cette lignée apparaît le loup-garou ; pour la première fois sous la forme de Leu-Garou chez Guillaume de Palerme - XIIe siècle - il est le calque de l'allemand werwolf, littéralement homme-loup, wolf voulant aussi dire à l'origine voleur.



Histoire étonnante

L'un des démonologues les plus connus, Boguet, raconte que, dans les montagnes de l'auvergne, un chasseur fut un jour attaqué par un loup énorme, auquel, en se défendant, il coupa les patte droite. L'animal ainsi mutilé s'enfuit en boitant sur trois pattes, et le chasseur se rendit dans un château voisin pour demander l'hospitalité au gentilhomme qui l'habitait ; celui ci, en l'apercevant, s'enquit s'il avait fait bonne chasse. Pour répondre à cette question, il voulut tirer de sa gibecière la patte qu'il venait de couper au loup qui l'avait attaqué, mais quelle ne fut pas sa surprise, en trouvant au lieu d'une patte , une main et à l'un des doigts un anneau que le gentilhomme reconnût pour être celui de sa femme. Il se rendit immédiatement auprès d'elle, et la trouva blessée et cachant son avant bras droit. Ce bras n'avait plus de main, on y rajusta celle que le chasseur avait rapportée, et force fut à cette malheureuse d'avouer que c'était bien elle qui sous la forme d'un loup avait attaquée le chasseur. Le gentilhomme qui ne se souciait pas de garder une telle compagne la livra à la justice, et elle fut brûlée...



L'image du Loup-Garou

L'imagerie populaire représente le loup-garou comme une créature bestiale et velue, dressée sur ses deux jambes et s'exprimant par des grognements gutturaux, tandis que sa bouche écumante laisse apparaître des crocs sinistres. Si l'on consulte en effet les récits mythologiques ou historiques, on voit que les loups-garous n'apparaissent guère différents des véritables loups - encore qu'ils soient généralement plus grands.

Une autre erreur largement répandue est celle qui conduit à assimiler les loups-garous aux lycanthropes. Le loup-garou relève en revanche de la tradition fantastique. Il s'agit d'un homme qui, grâce à des pouvoirs particuliers - qu'ils soient ou non magiques -, se métamorphose en loup et qui, de ce fait assume tous les caractères que l'on attribue à cet animal : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité, et ce au grand dam de ceux qui croisent son chemin. Cette forma animale peut être temporaire ou définitive. Lorsque Peter Stump, loup-garou notoire, fut supplicié à Cologne en, 1589, il avait auparavant révélé au tribunal, dans les moindres détails, les épisodes de sa métamorphose. Nous serions enclins aujourd'hui à la considérer comme un illuminé et à juger excessive la crédulité de ses juges. Il n'en demeure pas moins qu'il avait de la sorte tué, dépecé et dévoré des centaines de victimes, tant animales qu'humaines - bien qu'en ce qui concerne ces dernières, il n'en ait jamais avoué que seize...





Les loups-garous ont-ils vraiment existés?

Nous sommes en Pologne, vers le milieu du XIX ème siècle, dans un petit village des bord de la Vistule. Jeunes et vieux, rassemblés sur la grand-place, fêtent la fin des moissons à grand renfort de chants et de danses. La récolte a été bonne, et le festin est abondant. La boisson coule à flot et chacun s'abandonne à la joie. Soudain, alors que les réjouissances battent leur plein, un hurlement terrifiant, propre à vous glacer le sang, retentit dans la vallée. Les danseurs s'immobilisent. Tous se précipitent, cherchant d'où peut provenir ce cri terrible. Ils voient alors un loup gigantesque emporter l'une des plus jolies filles du village, dont on vient de célébrer les fiançailles. Du fiancé, pas de trace...

Les plus courageux parmi les paysans se lancent à la poursuite du loup et tente de lui faire lâcher prise. Mais le monstre, la gueule écumante de rage, dépose alors son fardeau humain et leur fait face, prêt à combattre. Quelques jeunes gens courent au village chercher des fusils et des haches. Pendant ce temps, voyant que ceux qui restaient devant lui étaient trop effrayés pour bouger, se saisit à nouveau de sa proie et s'enfonce dans la forêt proche, où il disparaît.

Bien des années ont passé. Dans le même village, sur la même place, c'est encore la fête de la moisson. Un vieillard s'approche des convives, qui l'invitent à se joindre à eux et à participer aux réjouissances. Mais le vieil homme, sombre et taciturne, préfère s'asseoir à l'écart. Il boit en silence. C'est alors qu'un paysan âgé s'approche de lui et l'examine avec attention. Au bout d'un moment, il lui demande d'une voix étranglée par l'émotion : " Est-ce toi, Jean ?" Le vieil homme acquiesce en silence. Tous reconnaissent alors en lui le frère aîné du vieux villageois et le fiancé disparu depuis tant d'années. On fait cercle autour de lui et on attend le récit de ses aventures en frissonnant d'une étrange terreur.

Il leur raconte alors comment il fut changé en loup par une sorcière et comment, voilà bien longtemps, il emporta sa fiancée dans la forêt, au cours d'une autre fête de la moisson. Là, il vécut avec elle pendant près d'une année, puis elle mourut. " A partir de ce moment, dit-il, je suis devenu fou de douleur. J'ai attaqué quiconque, homme, femme, enfant ou animal, se trouvait sur mon chemin. Et j'ai laissé derrière moi une piste sanglante qui ne pourra jamais s'effacer. " Et, ce disant, il montra ses mains, sur lesquelles on voyait des tâches de sang. " Depuis quatre ans, j'ai retrouvé ma forme humaine et j'erre dans la campagne. Mais je voulais vous revoir une dernière fois. Voir le village et la maison où je suis né et où j'ai grandit. Ensuite, eh bien ! je redeviendrai un loup. "

Il n'a pas fini de prononcer ces paroles que déjà il fait place à un énorme loup qui saute par dessus les convives stupéfiés et disparaît dans la forêt. On ne l'a plus jamais revu depuis...

Selon les exemples cités, le processus de la métamorphose varie notablement : parfois, la transformation est aussi soudaine qu'incontrôlable. Quelquefois, il suffit à celui qui veut changer de forme de revêtir la dépouille d'un animal pour prendre son aspect (c'est cette tradition que l'on retrouve dans les mythologies norvégiennes et irlandaises). Bien souvent encore, le loup-garou apparaît comme tel aux yeux de ses contemporains grâce à un charme secret : ils le voient sous l'aspect d'une bête sauvage, alors qu'en réalité il n'a pas changé. Cette croyance était si profondément enracinée en Europe à le fin du Moyen Ages et pendant la Renaissance que les loups-garous étaient considérés à l'égal des sorciers et des magiciens. Quiconque était soupçonné de se transformer en loup - ou dénoncé comme tel- était impitoyablement brûlé ou pendu (et ce, plus particulièrement encore en France et en Allemagne). Dans son ouvrage The psychoses (1970), Elton Mc Neil décrit ainsi cette époque d'hystérie traversée par les hallucinations collectives et les délires mystiques : " Ce type de comportement a son origine, en partie dans la croyance que " Dieu commence par apporter à la folie à ceux qu'il veut punir ". La folie, en tant que manifestation de la volonté divine, devient contagieuse. La persécution religieuse dont sont victimes les déments et les psychotiques contribue à raffermir la foi des âmes pures et innocentes : ceux qui dénoncent les suppôts du diable s'attirent la clémence divine. La chasse aux sorcières est ainsi l'un des moyens du salut. "

Cette analyse peut aussi bien s'appliquer aux procès de loups-garous, qui présentent beaucoup de points communs avec les procès de sorcellerie. C'est en France que cette obsession démoniaque a pris le plus d'ampleur. D'innombrables procès en témoignent. Et les confessions arrachées aux malheureux accusés sont hallucinantes...

En France, ce phénomène a connu une ampleur hors du commun. Savez-vous qu'aux XV ème et XVI ème siècles, une véritable psychose a régné dans toutes les campagnes françaises ? Plus de 30000 individus ont alors été jugés par des tribunaux et près d'une centaine exécutés parce qu'ils auraient commis des crimes sous l'apparence d'un loup-garou.



Le procès des Loups-Garous

En un peu plus de cent ans, on a enregistré, en France, 30000 procès de loups-garous. Les minutes en ont étés conservées dans les archives locales.

En 1573, dans la ville de Dole, le loup-garou Gilles Garnier est accusé d'avoir ravagé les campagnes avoisinantes et d'avoir dévoré de jeunes enfants. Après avoir confessé ses crimes, il périt sur le bûcher. Quelques années plus tard, dans une autre localité, des paysans découvrirent le corps sanglant et horriblement mutilé d'un jeune garçon de quinze ans. Deux loups, qui s'acharnaient sur le cadavre, s'enfuirent dans les taillis quand les hommes s'approchèrent. En poursuivant les bêtes sauvages, ils tombèrent presque aussitôt sur un homme à demi nu accroupi dans les buissons. La créature avait un aspect bestial, avec sa barbe, ses cheveux longs et emmêlés, et ses ongles immenses, acérés comme des griffes, auxquels étaient encore accrochés des lambeaux de chair sanguinolents.

L'homme s'appelait Jacques Rollet. C'était un simple d'esprit obéissant à son appétit cannibale. Il était en train de déchiqueter le corps du jeune garçon, lorsqu'il fut interrompu par l'arrivée des hommes. Il fut condamné à mort. Mais le parlement de Paris commua la sentence et le fit enfermé dans un asile de fous.

L'histoire vraie de Peter Stumb qui sous cette forme tua et dévora treize enfants. Le tribunal de Cologne le condamna en 1591 au supplice des tenailles et de la roue, à la décapitation et au bûcher.

Autre cas typique de lycanthropie, celui de Jean Grenier, au début du XVII ème siècle. Ce garçon de treize ans, à demi idiot, présentait un faciès canin fortement accusé . Il se prenait pour un loup-garou. Un soir, il se complut à terrifier un groupe de fillettes de son âge en leur affirmant qu'à la tombée de la nuit il se transformerait en loup et les dévorerait. A quelques jours de là, une fillette, qui était sortie à la nuit pour rentrer ses moutons, fut attaquée par une créature que, dans son affolement, elle prit pour un loup, mais dans laquelle elle reconnut par la suite Jean Grenier. Elle se défendit vigoureusement à coup de houlette et réussit à s'enfuir en courant jusqu'à sa demeure. Comme plusieurs enfants avaient auparavant disparu dans des circonstances mystérieuses, on soupçonna Grenier. L'affaire fut portée devant le parlement de Bordeaux . Le jeune garçon confessa qu'une nuit, deux ans plus tôt, il avait vu apparaître le diable. Il avait, dit-il, signé un pacte avec le maître des ténèbres, qui lui avait fait cadeau d'une peau de loup. A partir de ce moment, il avait pris chaque nuit l'apparence de cette bête sauvage et avait écumé les campagnes, retrouvant sa forme humaine au lever du jour. Il avait ainsi tué et dévoré plusieurs enfants qu'il avait rencontrés à travers champs. Il raconta même qu'une fois, profitant de l'absence des parents, il était entré dans une chaumière et avait emporté un enfant au berceau. Dans les rêves, les loups-garous ont toujours des yeux incandescents... Après enquête minutieuse, tous les forfaits avoués par Jean Grenier se révélèrent exacts - du moins en ce qui concerne le cannibalisme. Aucun doute ne subsiste : les enfants disparus avaient bien étés tués et en partie dévorés par l'adolescent.


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