SAN FRANCISCO — Avec la fermeture imminente de Napster, ce très populaire site internet californien d'échange de titres au format MP3, ses utilisateurs se sont rués sur le web pour discuter des moyens qui leur restent pour continuer à s'échanger leurs morceaux favoris sans payer de copyright.
La décision du juge n'a pas découragé de nombreux internautes. Jeudi, les sites qui fournissent des informations sur le téléchargement et l'échange de chansons étaient surchargés.
Contrairement à Napster qui fonctionne grâce à un serveur central, de nombreux programmes alternatifs permettent un échange de titres décentralisé, une technologie qu'aucune juridiction ou loi ne peut arrêter.
Un tribunal de San Francisco a ordonné pour samedi l'arrêt des activités illicites de Napster. La juge Marilyn Hall Patel a délivré mercredi une injonction préliminaire en ce sens, à la demande de la toute puissante Association américaine de l'industrie phonographique (RIAA) qui a porté plainte contre Napster en décembre pour violation des droits d'auteur.
L'injonction s'applique seulement à la musique protégée par les droits d'auteur, mais les avocats de Napster ont estimé qu'elle pourrait entraîner la fermeture pure et simple du service de téléchargement gratuit.
En rendant sa décision, la magistrate a accusé Napster d'encourager la "violation massive" des droits d'auteurs et a estimé que la firme de San Mateo (Californie) était en mesure d'empêcher le commerce illégal de musique sous "copyright", mais ne l'a pas fait.
Jeudi, à la mi-journée, plus de 31 000 personnes étaient connectées sur Scour Exchange, un site moins connu que Napster, pour partager plus de deux millions de chansons.
Scour fonctionne de la même façon que Napster. Mais en plus de proposer des titres au format MP3, il fournit aussi des fichiers vidéo et image, disponibles gratuitement.
D'autres programmes, comme Gnutella, fonctionnent en réseau. Au lieu de reposer sur un serveur central, ils gardent en permanence une liste de fichiers disponibles, et chaque utilisateur d'ordinateur se transforme lui-même en serveur.
Les responsables d'un site internet ont lancé jeudi une petition. Ses signataires s'engagent à ne pas acheter de CD's tant que le site de Napster sera fermé.
Un responsable de Napster a de son côté annoncé que le nombre d'internautes connectés jeudi aux serveurs de la compagnie n'avait jamais été aussi élevé.
La propriétaire d'un café internet de San Mateo, en Californie, Kireau Kendrick, a expliqué qu'elle allait quant à elle télécharger le plus de titres possibles, au cas où Napster devrait fermer vendredi.
"J'ai en quelque sorte annulé tous mes rendez-vous jusqu'à vendredi minuit. Et je vais essayer de télécharger toute la musique que je peux d'ici là", a-t-elle expliqué, précisant qu'elle se rabattrait aussi vers des programmes comme Gnutella.
Merci à Canoe pour l'information.
