Sur la 'paix' en Sierra Léone et des ONG bien intentionnées mais...
Voici le texte d'une correspondance que je me suis adressée à la rédaction
du magazine québécois L'Actualité à propos d'un dossier qu'il a fait
sur la guerre et ses suites en Sierra Léone
Le mercredi, 2 février 2000
A la rédaction:
Merci pour votre dossier sur la guerre en Sierra Léone [février 2000]. Le
gouvernement démocratique et légitime de la Sierra Léone a eu un choix entre
deux possibilités dégoûtantes: la guerre avec l'impunité ou la 'paix' avec
l'impunité. Bien que l'Occident prêche solennellement la démocratie et l'État
de droit, ni les États-Unis ni l'Union européenne n'agissent quand il
compte, surtout en Afrique; le gouvernement sierra-léonais le savait bien.
Le président Kabbah a opté pour le moins mauvais des deux chemins.
Je comprends les condamnations d'Amnistie Internationale et de Human Rights
Watch. Elles sont justes et énoncées par des gens de bonne foi. Pourtant, elles
proviennent d'un autre monde. C'est peut-être plus facile à faire un tel
jugement lorsqu'on travaille dans un immeuble confortable et climatisé d'un
beau quartier de Londres ou de New York. C'est une autre chose d'être harcelé
constamment par des garçonnets-soldats drogués et armés jusqu'aux dents. Ce sont les
Sierra Léonais sur le terrain au pays qui doivent affronter ces épreuves et
faire face à ces menaces. S'ils préfèrent une 'paix' imparfaite et incomplète
qui mettrait fin au cauchemar qu'ils (et non moi) ont vécu depuis 9 ans, qui
suis-je à oser leur dire autrement?
Cordiallement à vous,
Brian Farenell
Glens Falls, NY (USA)
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Page mise à jour: le 2 février '00, 22h45 heure de l'Est
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