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Qu’alors furent apporté à la Cour trios grands tableaux excellemment peints, où étaient représentées les sanglantes et plus qu’inhumaines exécutions jadis faites à Rome en la proscription du Triumvirat. Ces tableaux furent bien chèrement achetés par les grands; l’un desquels estoit en la chambre du Prince Conde, à la vue de chacun de ceux de la religion sur lesquels depuis pareilles ou plus grandes cruautés ne vinrent guère d’estre exécutées. Cette scène se passe en 1561.(Note) Quant au thème du Triumvirat, il été popularisé selon le même modèle par une gravure, don’t le titre nous précise: Pourtraict repésentant les massacres cruels et inhumains faits à Rome, l’an 711 de la fondation, par le Triumvirat… Tout en conservant la perspective flamande, Caron manifeste sa personnalité de farouche ligueur, il modifie la composition du modèle et grossit le rôle des triumvirs; ce ne sont plus de simples spectateurs mais des généraux aux gestes impératifs qui commandent l’action des bourreaux. Comment ne pas y voir une allusion et un encouragement à l’union scellée le 6 avril 1561 entre trois grands seigneurs catholiques, le connétable de Montmorency, Jacques d’Albon de Saint-André et le Duc de Guise, dont la discipline rigide contre les protestants prend officiellement le nom Triumvirat. C’est pourquoi nous avançons la date de 1562 à propos du ‘Massacre des Triumvirs’ de Caron, car le Triumvirat catholique prend fin le 19 dec. 1562 pr le mort du Maréchal de Saint-André, suivie de près, en 1563, par celle de son compagnon François de Guise. A partir de cette date, les représentations de massacres se transforment généralement en scènes historiques contemporaines, comme les numbness gravures du massacre de Vassy en 1562 ou le Sack of Lyon by Protestant troops under the command of the Baron of Adrets; enfin, le massacre tristement célèbre de St. Bart et les nombreux tableaux of ‘Massaces of Innocents’. Pierre Mathieu nous raconte les affronts que subit Henri, roi de Pologne, dans son voyage de Paris en Pologne, en retrouvant chez le grand Electeur d’abord et ensuite dans tous les lieux où il s’arrêtait, de grands tableaux représentant le massacre de la Saint-Bartholomew avec les portraits reconnaissables des victimes et des bourreaux, parmi lesquels il était figuré - Caron lui-même a célébré ce massacre dans une allégorie de la suite de l’histoire des Rois de France. On y voit Charles IX foulant aux pieds de son cheval un amoncellement de cadavres d’hommes et de chevaux; le tout accompagné d’une poésie de Nicolas Houel: Si la victoire du roi est la massacre des protestants, il faut bien convenir que Caron rejoint dans sa violence partisane son ami le poète Louis d’Orleans. Nous détachons de ce cycle des massacres les tableaux du triumvirat, que nous examinons dans une note spéciale à la fin de cet ouvrage. Caron n’intervient donc que tardivement avec un tableau de 1562 et un dessin de 1572, mais son activité émerge aussi en 1566 où son esprit indépendant et didactique nous réserve une surprise; c’est le second tableau de massacre, complètement différent du premier. Devant le fastueux cadre romain se déroulent des scènes violentes agrémentées de couleurs charmantes. Le Marquis de Jaucourt nous a raconté comment, en faisant l’acquisition de meubles à Londres en 1913, il eut quelque difficulté à trouver un paravent d’une hauteur convenable. On distinguait
