Site hosted by Angelfire.com: Build your free website today!
Auteurs


 - Lien vers Solomon Kane -  ....................................................................... Robert Howard  


Le génie de la Fantasy
Par Jon "the Scott" Bishop

Bon, pour commencer cet article, j'ai besoin de savoir deux petites choses : le connaissez-vous? Et lisez-vous du fantastique? Ah! Et une troisième : êtes-vous quelque peu cinéphile?
Si vous n'êtes rien de cela ou si vous répondez par l'affirmative à la première des questions, soyez heureux, je vous pardonne. Quant aux autres, si vous répondez oui aux dernières, et que vous ne connaissez pas Rob Howard, vous méritez la "question extraordinaire"! Arrêtez vos lectures et reprenez tout!

Je ne sais pas combien il y eut au total de pionniers dans le fantastique. Je suis certainement un illustre ignare bien que je lise énormément, car il a existé tant de pieux et oubliés écrivains de tous temps (je n'ai même pas lu Homère!) que je passerai pour un moins que rien au visu de ces gens dits spécialisés, fans ou littéraires. Mais je sais qu'il en a existé au moins deux, malheureusement décédés, au début de ce siècle, et quiconque les loupe n'ira pas forcément au paradis. Et ces deux incontournables sont (roulements de tambours) : Howard Lovecraft et Robert Howard!

Lovecraft fut le maître incontesté du fantastique, de l'horreur cosmique et malsaine, le digne successeur, inspiré, de Poe et Dunsany, ami de Derleth, de Camp, Long , C. A. Smith, Loveman... Lovecraft est un monument incontournable (dont je vous parlerai longuement dans un prochain article). Il a également inspiré de nombreux nouveaux maîtres, tels que Clive Barker, Robert Bloch ou le très illustre Graham Masterton! Vous n'avez jamais vu « Necronomicon », « The Innumable », « L'antre de la folie »? Il fut celui qui créa le Necronomicon, Arkham, et les dieux Yog-so-Thot, Dagon, Cthulhu... Cela ne vous dit rien?

En attendant que j'écrive quelque chose sur lui, foncez vous approvisionner à la bibliothèque ou achetez les trois volumes anthologiques de chez Robert Laffont, "Lovecraft", dans la collection Bouquins, dirigée par Guy Schoeller. Le meilleur rapport Qualité/ Quantité/ Prix sur le marché. Ou bien lisez les recueils: « Dagon », « L'ombre venue de l'espace », « L'horreur dans le musée », « L'appel de Cthulhu »... Et!

Et, il y a.. ROBERT HOWARD.

Ce que Lovecraft est au fantastique, Howard l'est à la Fantasy, et surtout à l'Héroic-Fantasy. Il est le père de Conan. Le personnage, le cimmérien qu'a incarné Schwarzenegger, le barbare par excellence! Vous les avez vu ces films? Et ce fut lui qui créa également Kull, Sonya la rousse ou encore Kalidor, Solomon Kane, Almuric!

J'ai commencé à le lire à douze ans et jusqu'à mes treize ou quatorze ans, je n'ai fait que lire du Howard ou du Lovecraft. Maintenant, j'ai beaucoup plus de difficulté à les lire. Je ne les lis que très rarement, quand la nostalgie et le besoin de goûter à des choses précieuses me reprennent. C'est comme un vieux whiskey écossais (je salue tous mes frères et soeurs d'Ecosse par ailleurs. Vive l'Ecosse!) : on en prend de temps en temps, car avec l'âge, il se bonifie...
Mais ce fut une formidable époque.
J'ai quasiment tout acheté de directement vendable sur Howard. Les poches de chez « J'ai lu » et les vieux « Fleuve Noir » de 1991. Cela fait une grosse trentaine de livres. Si j'avais pu trouver mieux, de plus noble en terme de qualité, croyez-moi, j'aurais acheté. Mais c'était bien pour débuter, c'était parfait pour rêver, pour découvrir d'autres recoins de mon esprit et c'est en partie Howard qui m'a donné l'envie d'écrire ( j'écris surtout des nouvelles du genre fantastique/horreur, mais pas que ça! Il y a aussi un roman...)
Lire Howard était si excitant! Il se passait tellement d'aventures, de palpitations, de fureur, cela allait si vite et était si primitif, si proche que je n'hésitais pas une seconde, au temps de ma jeunesse ( ... que suis-je vieux! ), à rentrer de l'école pour en dévorer une nouvelle ou commander l'un de ses livres!

Bon. Il y a une chose sur laquelle je ne puis passer pour vous parler de ce maître extraordinaire. C'est que pour que vous lisiez du bon Howard, il va falloir aller chercher les livres ailleurs que chez « J'ai lu »! Car ceux-là ont en effet été révisé par d'anciens amis de Rob Howard, ces chers profiteurs que sont de Camp, Carter, Nyberg et Jordan... et combien ne sont-ils pas encore à en profiter? Je ne veux pas dire que le genre Heroic-Fantasy doit s'arrêter à Dunsany, Morris, Smith Burroughs et Howard, qui sont les pionniers en la matière.

Ce que je veux dire, c'est qu'exploiter le génie d'un auteur mort depuis longtemps est sincèrement faux-cul et dégueulasse, avis aux responsables! ( Robert Erwin Howard et né et mort au Texas [ 1906-1936 ] un an avant H. P. Lovecraft [1889-1937] ) ( Heureusement, de nouveaux auteurs, et non pas des croûtons, prennent la relève... )

A titre préventif (...), les romans TSR, bien que commerciaux, sont excellents, surtout les Lancedragon. A quand un vrai et neuf petit génie, à quand la nouvelle vague qui rivalisera avec les personnalités du début de siècle, pour notre nouveau siècle? Bon c'était un petit bout de nostalgie... Bref... Revenons-en à nos moutons... et n'oubliez pas Tolkien!).

...A l'époque, je ne pouvais pas faire autrement, et après tout, si vous ne le pouvez pas non plus, ne passez tout de même pas à coté de l'occasion de les lire! Ils sont très bons : c'est du Howard à quatre-vingt dix pour cent ! Et puis, Howard fut un véritable puits à idées ingénieuses, on ne peut pas le nier...
En effet, tout y est pour vous faire passer d'agréables et barbares moments.

La série se compose de huit tomes, que les quatre vieux susnommés ont gentiment révisés et replacés par ordre chronologique dans la vie de Conan. Sept des huit bouquins rassemblent des nouvelles et le dernier, un roman complet, conclue le cycle cimmérien. Les volumes sont illustrés par un autre maître de la peinture (car c'en est. Vive l'illustration! Et vive l'Ecosse... !) qui s'appelle Frazetta...

Quelques précisions sur le héro...

Conan est un personnage à l'image de son "père". Tout comme "Rob" Howard, Conan est un géant de plus de deux mètres, aux muscles épais et durs, aux cheveux aussi noirs que ses yeux, à la peau tannée et bronzée et qui manie épées, haches et couteaux comme personne ne l'a jamais fait auparavant, du moins en littérature ( mais ce qui est grave, c'est qu'Howard le fut vraiment! Il était grand, bronzé, musclé et très, très sportif... ).

Orphelin né sur un champ de bataille, élevé parmi ceux de son clan à l'art de la guerre, réduit en esclavage - voir le premier film « Conan le barbare » - puis devenu voleur, Conan a tout du solitaire qui n'a plus que ses muscles et son esprit vif et instinctif pour rejoindre les seules choses qui le font encore tenir debout : ses rêves hyperboréens ; ceux qu'un homme de cette époque (que Rob Howard situe "entre l'engloutissement de l'Atlantide et l'ascension des fils d'Aryas", soit douze mille ans avant notre ère), ces rêves qu'un homme comme Conan ou que le type du coin à notre époque rêve quand il part de rien : le haut de la hiérarchie, être roi et riche. Cela peut paraître fort fasciste à vue de nez et cela l'était forcément à l'époque et aux States, globalement au Texas. Mais Conan ne l'est pas. Ce n'est pas une forme d'arianisme. Conan n'est que le représentant de la force humaine, brutale, qui ne cherche dans ses rêves que ses propres joyaux. Conan est un monument de déterminisme, Conan est une volonté pure, une force ravageuse... mais niaise.

Il passe par une enfance chaotique, sans repère avec la société dite évolué. Et celle-ci est aussi, sinon plus, méchante que celle de Conan. C'est cette "civilisation", les Aquiloniens, qui détruit d'ailleurs en partie la sienne, celle des Cimmériens. Et Conan, pour se venger, est prêt à tout, car il est un tout.

Même s'il n'est qu'un homme, à vrai dire... il est presque l'homme parfait. Il est lourd de ma part de dire cela, mais notre niveau de civilisation actuelle nous force à tout détruire autour de nous. Terre et hommes. Conan n'était qu'une bête. Il ne tuait que pour sa survie. Il possédait des rêves quasiment intouchables, et pourtant, il les atteindra, à force de combats et de manigances. Conan est un tout inextricable, un conglomérat de sentiments, de besoins, d'instincts, non pas un archétype sans sensibilité.
Conan n'est pas cette personne ordinaire et conforme qui ne compte que sur la faiblesse des autres pour rester sur le haut de son minable trône, et qu'un malheur fait chuter si bas qu'elle ne s'en relève plus. Non, Conan affronte, perd, gagne, comprend ; dans sa tête, Conan est jeune, Conan découvre ; Conan est presque niais. Ses ennemis doivent d'abord le rouler dans la farine pour qu'il comprenne. Et quand il comprend, sa vengeance est foudroyante, même s'il doit y laisser muscles, os, armes et raison pour ne se battre qu'avec ongles et dents. Ainsi huit sur dix de ses histoires se terminent mal : la vie est dure!

Mais si Conan est un homme, il n'est pas humain. Conan est un rêve, un reste de nos humanités premières et oubliées. Conan n'est pas vicié, il est simple. Mais c'est un homme. Et il le restera jusqu'au bout, alors qu'il monte enfin sur le trône aquilonnien à Tarentia... Car il s'en ira, préférant mourir en combattant plutôt qu'en vieillissant paisiblement, s'ennuyant sur son siège tant rêvé. Conan est resté ainsi dans nos mémoires. Il est devenu rêve. Conan est une légende de littérature. Et les légendes excitent les découvertes ( et les plagiats! )...

Ses aventures...

Le premier volume s'intitule très simplement « Conan ». On ne peut pas se tromper. A l'intérieur on découvre sept nouvelles toutes plus magiques les unes que les autres, comme « La tour de l'Eléphant » ( dieu que son ami Lovecraft intégrera, avec sa permission, dans le Cycle Cthulhien), « Le dieu dans l'urne » ou bien « La main de Nergal ». Histoires toutes plus emballantes les unes que les autres, qui vous mettront très facilement dans le bain et devraient normalement vous donner l'eau à la bouche... On observe toute la fougue du héros et sa dextérité aux armes et au vol, grandissant au fil des histoires. Un vrai bonheur.

Encore une fois, je vais le répéter. J'ai lu tout cela il y a bien des années mais j'en ai gardé de bons souvenirs. Peut-être sommes-nous trop vieux déjà pour apprécier les valeurs nobles que possède Conan. Peut-être ne reste-t-il que les enfants, et encore, qui possèdent cette fraîcheur et cette sensibilité-là. Enfin, j'espère tout de même qu'il y a un fond bon et jeune en chacun de nous, bien que Conan ne soit pas un cycle fort tranquille!

Chaque titre révèle un aspect de l'humanité de Conan. Ainsi, nous le verrons, il y a « Conan le flibustier », « Conan le vagabond », « l'aventurier », « l'explorateur », « le boucanier »... (Pour ces deux derniers, ce sont des "hors-cycle", mais je les ai mis pour que vous voyez comme Conan est diversifié).

Le deuxième tome s'appelle donc... « Conan le Cimmérien ». Un monumental recueil d'histoires Heroic-Fantasy. Là, Howard et Conan sont déjà en pleine possession de leurs moyens. Ce qui était annoncé fiévreusement dans le premier tome est merveilleusement exploité dans le deuxième.
Les combats et les intrigues sont rapides et efficaces, Conan est dans sa peau ( on s'y croit tant c'est bien raconté )... et en matière de descriptions ingénieuses concernant les passages de sorcellerie, Howard atteint un sérieux paroxysme! Comment vous dire : c'est une jubilation! Ces histoires sont si prenantes!

La première, « La malédiction du monolithe », raconte que Conan, venant de gagner un grade, est envoyé en mission dans le pays de Kithai, le plus éloigné du continent hyperboréen, afin de remettre au roi de cet empire une lettre visant à ouvrir une nouvelle route de commerce. Cela conclu, Conan et ses hommes reviennent, accompagnés d'un émissaire. Celui-ci les conduit en passant par la foret... et l'homme tente Conan : il s'y trouve un gros trésor. Et Conan est tenté...
L'or lui ouvrirait bien des portes vers ses rêves. Avec cela, il engagerait des mercenaires, puis monterait une armée et mettrait à sac telle ou telle capitale. Et il retrouve le trésor... Mais près de là, Conan est retenu par un monolithe, qui attire étrangement le métal et le colle à lui. Et son gardien arrive tandis que l'émissaire s'échappe, l'or en main...
Le livre en contient huit et la meilleure est certainement « Le groin dans les ténèbres »... Je vous en explique quelques-unes, mais bien sûr, rien n'égale leur lecture.

Le troisième tome s'intitule « Conan le Flibustier ». Cinq épaisses nouvelles. Parmi elles, « Des éperviers sur Shem », qui conte Conan en pleine guerre civile délivrant une jolie fille... ce qui n'est jamais très bon en ces temps-là.

« Les ombres dans la clarté lunaire » est superbe. Conan fait halte dans une île qu'il croit déserte... franchement, à l'époque où j'ai lu cette histoire, j'ai paniqué. Howard a créé le cycle comme s'il l'avait lui-même vécu et on le ressent bien. Bref, cette île ne l'est pas, puisque notre héros y découvre une étrange cérémonie sanguinaire, qu'accomplissent des statues vivantes! Il s'en tirera presque mort avec un bol incroyable...

Finalement, « Une sorcière viendra au monde » nous délivre l'étrange histoire qui poursuivra Conan bien des temps, celle qui fait intervenir une sour de la reine que l'on avait crue morte à la naissance... et encore une fois les shémites. Conan retient une nouvelle fois la guerre et découvre que la reine sur le trône n'est plus la bonne. Conan se retrouve crucifié sur un arbre alors que le pays est à feu et à sang...

N°4! « Conan le Vagabond ». Conan y est à l'apogée de sa puissance. Il a trente et un ans et a déjà fait tous les métiers. Il vagabonde bel et bien avec une troupe de maraudeurs, pillant et dévastant pour grossir ses coffres... mais un passage obligé dans le désert ne lui laisse que peu de chance de survivre. Il se retrouvera nez à nez avec le traître qui l'a envoyé dans ce désert de désolation et aussi une bande de farouches cannibales... il en versera des « Larmes noires ».

Quant aux « Ombres de Zamboula », c'est une autre affaire : c'est une déesse vampirique qui l'assaille... « Le diable d'airain » est un impressionnant combat entre Conan et un certain Dagon... et « Le kriss », une légende, où le cimmérien sauve une princesse et se tue un prêtre comme on a rarement vu...

Après les vagabondages périlleux de notre barbare adoré, celui-ci nous mène dans de drôles d'aventures. « Conan l'Aventurier » est une sacrée paire de manches, formulées en quatre grosses histoires, comme quoi plus Conan vieillit, plus ses ennuis s'accroissent... et les nouvelles qui composent ce recueil sont d'inextricables et inquiétants complots. Quasiment des romans en miniatures. On y retrouve de tout, tout ce qui fait un Conan. Des combats bien entendu, mais des retournements de situations, de la magie malsaine et dévorante - à laquelle le "fils de Crom" ne croit que rarement : son épée est sa plus sûre alliée - des idées extraordinaires. Il faut s'en passionner.

Avant de vous décrire ce cinquième ouvrage, j'aimerais revenir sur le fait que l'on a tendance à plus ou moins vite s'échapper, s'attacher aux aventures du cimmérien. Conan est si proche, il évolue d'une manière si subtile, que se mettre dans sa peau se fait tout aussi instinctivement que l'est Conan dans son être. Je m'embrouille.
En fait, Conan est un parfait reflet de nos natures primitives. Un grand ancêtre en quelque sorte. Et Robert Howard l'a confirmé.
Dans la préface du premier tome, Howard raconte "que, bien qu'il ne croie ni ne rejette l'hypothèse de l'existence de forces surnaturelles, il ne put s'empêcher, en 1932, époque à laquelle Conan est né, de douter de cela. Car, raconte-t-il, lorsqu'il écrivit les premières histoires de Conan, une voix semblait lui murmurer à l'oreille ces histoires. Et il a tout fait d'un trait! Toutes les histoires! Il n'a put se diriger vers autre chose! Il fallait qu'il couche sur le papier les histoires de Conan qu'il entendait. Comme si son subconscient, se rappelant que dans une vie antérieure il fut peut-être ce héros, avait décidé de faire passer la légende".

Et Howard n'avait jamais connu cela, avec n'importe lequel de ses précédents gaillards ( Almuric, Solomon Kane, Kull, Kalidor, Cormac Mac Art, Sonya, Bran Mak Morn... ). Conan possédait une force sur laquelle Rob Howard n'avait que peu d'emprise. Conan le rendait fiévreux. Et il est vrai qu'au final, les histoires du vagabond sont bien plus impressionnantes que celles de Solomon Kane (qui est pourtant lui aussi génial!)...

Le cinquième bouquin est donc divisé en quatre nouvelles. L'aventurier rencontrera d'abord « Le peuple du Cercle Noir », un conglomérat de sorciers très craints des montagnes du sud-est et posté dans une cité silencieuse gardée et sombre située en haut d'une montagne. Conan et ses hommes la graviront et y découvriront des horreurs... Très beau récit. Comme l'est le suivant.

« L'ombre de Xuthal » est comme un rêve écrit. Voilà une cité en plein désert, un paradis simple où tous les vices sont acceptés dans le plus grand des délices et de la volupté... Conan y débarque, assoiffé, accompagné d'une fille dont il n'a que faire. C'est une ville qui ne dit rien qui vaille au prudent barbare ; mais ils y resteront le temps d'un soir de repos. Jusqu'à ce que sa compagne disparaisse dans les bras d'un dieu-démon véritablement effrayant...

Un peu dans le style de la suivante, « Les tambours de Tombalku ». La nouvelle de Robert Howard la plus connu. Celle d'un homme maudit changé en un être sanguinaire que Conan devra massacrer. « Le démon de la Tour Rouge »...

La dernière est un tableau vivant, vraiment trop belle pour que je vous en dise un morceau... Néanmoins, elle se nomme « Le bassin de l'île aux géants ».

En gros, « Conan l'Aventurier » fut le recueil qui le fit acclamer, après sa mort bien entendu, comme un suprême génie. J'ai eut de la chance : c'est par lui que j'ai commencé!

Le cycle hyperboréen que M. Howard écrivit se termine sur les chapeaux de roues. Conan est un homme aguerri et aspire à la paix. Mais il n'a pas atteint ses rêves tout à fait, même s'il s'en est approché de près ; il n'est pas devenu ce roi sur le trône d'Aquilonie. Et ces dernières histoires l'y mèneront.
Il nous reste donc trois volumes.

« Conan le Guerrier » est donc le numéro 6 sur la liste. Avec le précédent, il est le plus palpitant de tous.

« Les clous rouges », j'en ai gardé un excellent souvenir. Cette histoire est un grand moment dans la littérature Fantasy. Je m'y suis retrouvé plongé jusqu'au fond. Je me rappelle l'avoir lu d'une traite.
Dedans, Conan rencontre l'une de ses amies de jeunesse, la sculpturale Valéria, pirate à ses heures, poursuivi par une bande de pillards, pour avoir rejeté son chef...
Conan, qui la suivait, s'enfonce avec elle dans les royaumes noirs et chauds et défait ses adversaires de justesse. Mais alors qu'ils prennent tous deux du repos (...) sur un haut rocher, entre les arbres apparaît un terrible monstre, digne descendant préhistorique. Usant de leur raison, ils échappent à la gigantesque bête en l'empoisonnant... pour tomber finalement sur une cité que personne n'osait jamais plus croire entendre, une ancienne cité très riche ( Howard a toujours trouvé un lien dans ses histoires avec les découvertes de la période 1850-1930. Son monde, celui de Conan, a toujours été celui de nos continents réunis... ).
Les deux y pénètrent difficilement. Tout est somptueux, fait de pierres précieuses et immensément grand... mais tout est désert. Ils finiront tout de même par découvrir deux peuples totalement perdus, totalement fous...

La seconde histoire, « Les joyaux de Gwahlur » conte... un périple fabuleux, dans un endroit splendide, un vieux volcan recouvert de végétation tropicale, dont la plaine centrale recueille une cité oubliée des dieux, et où Conan désire dénicher des joyaux d'une valeur inestimables. Sans savoir que derrière lui le poursuit un prétendant à sa gloire et que devant lui, de terribles momies l'attendent en silence. GE-NIALE!

Pour terminer ce sixième tome, Conan retourne dans sa Cimmérie natale, combattre les Picts. Tout est en neige, les massacres « Au delà de la rivière noire » se font dans la fureur et le feu, nuit et sang contrastent avec la blancheur des flocons. C'est la guerre, une fois de plus. Mais bientôt, Conan est pris au piège; d'étranges guerriers l'entourent : ils réclament sa tête sur l'autel de leur dieu...

Au suivant! C'est au tour de « Conan l'Usurpateur » ! Quatre nouvelles à l'intérieur. Bon, je vais avoir un peu plus de mal à en parler : il y a longtemps que j'ai lu ça! Alors...

On commence par « Le trésor de Tranicos ». Ici, Conan magouille ce qu'il peut afin d'entrer dans le château du comte et d'y dérober son précieux butin. Mais il y rencontre un autre voleur, qui complote, pour d'une, piquer les sous, et de deux, prendre pour épouse la fille et tuer son père. Conan joue le jeu... et se fait avoir par le voleur. Une partie de l'histoire se fait donc sans le cimmérien. Mais Conan... Je ne vous dirais pas comment, obtient le trésor.

« Des loups sur la frontière » est une histoire qu'ébaucha le maître et que complétèrent de Camp et Carter. C'est une étrange transition entre le moment où Conan lève une armée, défait le roi Numenides d'Aquilonie et le devient enfin! Tout cela conté par un témoin réfugié dans l'ombre, ce qui nous dévoile les coulisses sur la frontière Picte et l'ascension du barbare.

Troisièmement, « Le phénix sur l'épée », l'une des plus renommée. Le barbare atteint les quarante ans mais Conan est sur SON trône. Et son peuple n'est pas contents, tout comme les dignes et usurpés successeurs. Le barbare se sent instable. Un complot se trame, mais Conan démêle les fils... et il tombe sur une chose des plus étrange : le phénix gravé sur l'épée! Une nouvelle courte et palpitante qui donne tout de suite sur la suivante : « La citadelle écarlate ».
Conan en apprendra plus sur l'histoire. Il est appelé à aider à la guerre un de ses voisins... mais la corde se termine en boucle - ou plutôt en chaînes - Conan voit "l'ennemi" s'allier avec "l'ami". Il se retrouve, seul et bredouille, dans la citadelle. Conan est redevenu le Lion des steppes qu'il était à ses débuts. Gloire et déchéance, se dit le cimmérien en se morfondant... Conan n'est pas satisfait. La saga ne se terminera pas comme cela.

« Conan le Conquérant » est toujours là. C'est une très grosse nouvelle, qui parut dans le légendaire fanzine fantastique « Weird Tales » sous forme de feuilleton, et qui s'appelait à l'origine « L'heure du dragon ».
Récit tellement épais que l'on en a fait un roman. Deux années ont passé ; Conan est retourné sur le plus puissant trône de l'époque et dirige son empire d'une main mesurée et bonne. Personne ne le trouble plus. Il a désormais quarante-six ans. Mais n'a ni reine... ni héritier. Et ces deux fautes suffiront à ses derniers ennemis pour le déstabiliser...

Le récit est digne d'un héros comme lui. Certains trouveront cela trop gros, série B. Moi aussi. Mais que voulez-vous? C'est la magie qui fit de lui un "héros" tout de même! Conan est l'homme capable de tout vaincre, du moins de gagner, car il en sort, souvent les poches vides, toujours vivant, acharné et rêveur.
Conan est donc de nouveau emprisonné et dans un sacré labyrinthe. Il en sort, pour apprendre qu'une vieille femme meneuse de loups prédit à tout va que le Coeur d'Ahriman remettra le roi à sa place! Et Conan de partir à la recherche du joyau, qui effectivement, pourrait permettre ce miracle.

Finalement, après maintes épreuves, Conan dénichera le coeur, pour tomber sur le peuple tant redouté du Cercle Noir, à qui le barbare doit des comptes, et qui a tout comploté depuis une paire d'années... Encore une fois, Conan vaincra. Mais le dernier mot ne dit pas s'il redevient roi...
J'ai la nostalgie d'évoquer cela. Conan était un si bon ami. Put-il avoir vraiment existé

Le Reste

Robert Erwin Howard n'a bien entendu pas écrit le cycle du barbare cimmérien toute sa vie.
Il a écrit d'autres choses, notamment pour des revues spécialisées et des journaux, tel un dément, gagnant énormément d'argent.

Je ne vais pas trop m'étendre sur le "reste" justement. Je possède encore de nombreux ouvrages, qui reflètent bien le style très reconnaissable (et malheureusement facile à plagier... enfin! Il a le mérite d'avoir sorti de l'ombre un nouveau genre!) du maître texan.

Je laisse cela à quelqu'un de plus expérimenté que moi, un fan ou je ne sais qui d'autre, qui saura faire cela avec tous les honneurs dus au rang de M. Howard.
Toutefois! Je ne peux que vous rappeler qu'il a crée de nombreux mais non moins fabuleux ( hum... Conan restera tout de même le meilleur! ) "héros fantastiques" tels que Solomon Kane, Almuric - qui participe d'ailleurs à quelques faits d'armes de Conan - Bran Mak Morn, Cormac Mac Art, Sonja - Sonya la rousse si vous préférez - Kull (le prédécesseur du cimmérien), Kalidor - et combien d'autres?

Vous retrouverez tout ceci sur les brocantes ou en fouinant chez les spécialistes et libraires oubliés, éditions Fleuve Noir, 1991! Le tome 1 s'appelle « Solomon Kane », au cas où... Et il y en a 22, soit plus de deux cent nouvelles, non négligeables...

Surtout, surfez, il y a plein de fans dans le monde entier! Et élargissez vos esgourdes, discutez! Parce qu'il en existe des cercles de fans et des fanzines!

Voilà. Je suis tristounet. Rob Howard nous a quitté il y a maintenant plus de soixante années. Il nous a légué de merveilleuses histoires... Vous imaginez combien il a pu en laisser de côté, combien parlaient de Conan? Le roi est mort! Vive le roi!

(Et vive l'Ecosse!)


Robert Howard, J'ai Lu S-F Fantasy. Prix conseillé: 28 F50.
1) Conan 1754 /3
2) C. le Cimmérien 1825 /3
3) C. le flibustier 1891 /3
4) C. le vagabond 1935 /3
5) C. l'aventurier 2036 /3
6) C. le guerrier 2120 /3
7) C. l'usurpateur 2224 /3
8) C. le conquérant 2468 /3

Dekeerschieter Jonathan

.

Solomon Kane : 

 . V o l u m e   1 :  

Des crânes dans les étoiles (Skulls in the Stars, Janvier 1929)
Les landes, au delà du village de Torkertown sont hantés par un démon...

La main droite du destin (The Right Hand of Doom, 1968)
Un nécromancien, trahi par un de ses amis, se venge par delà la mort...

Ombres rouges (Red Shadows, Août 1928)
Comment Solomon Kane poursuit "le Loup" un dangereux pirate, de par le monde...

Bruit d'ossements (Rattle of Bones, Juin 1929)
Kane s'arrête avec un ami de voyage à l'Auberge du Crâne Fendu, mais l'aubergiste leur parait tout de suite bien suspect...

Le château du diable (The Castle of the Devil, 1978) - achevé par J. Ramsey Campbell -
John Silent et Solomon Kane se rendent au château du sanguinaire Baron Von Staler, qui depuis la chute de cheval qui lui a coûté la vue, fait régner la terreur dans les environs.

La lune des crânes (The Moon of Skulls, 1930)
Kane se rend dans le royaume oublié de terrible reine Nakari de Negari, qui tient en esclavage depuis des années une jeune aristocrate Anglaise...

La tache sombre (The One Black Stain, 1962)
Poême relatant une exécution, commandée par Francis Drake, acte réprouvé par Kane.

Les epées de la fraternité (Blades of the Brotherhood, 1968)
Sur la côte Anglaise, Kane se fait un devoir d'éliminer l'infâme Sir George Banway, et sa bande de pirates...


Death's Black Riders (1968)

The Hills of the Dead (Août, 1930)

Hawk of Basti (1979)

The Return of Sir Richard Grenville (1968)

Wings in the Night (Juillet, 1932)

The Footfalls Within (Septembre, 1931)

The Children of Asshur (1979)

Solomon Kane's Homecoming (1936)


 . C h r o n o l o g i e  :  

1549 : Naissance de Solomon Kane dans une riche famille puritaine Anglaise (Devonshire).

c. 1566 : Entrée de Kane dans la marine marchande, où il restera plusieurs années, atteignant le grade de Capitaine et voyageant de par le monde.

c. 1572 : Kane devient Boucanier, accrédité pour s'attaquer aux navires de la Couronne Espagnole.

1573 : Kane retourne en Europe et s'allie aux Huguenots, dans la guerre des religions Françaises.

1575 : Kane quitte la France et vit les trois aventures se déroulant dans la forêt noire : Death's Black Riders, Bruit d'ossements et Le Château du Diable.

1576 : Kane se rend dans la Meditéranée, où lui et John Silent (rencontré dans Le Château du Diable) deviennent corsaires. Capturé par les Musulmans, il se retrouve reduit en esclavage dans une galère.

1577 : Kane échappe aux Musulmans et s'engage dans l'expédition de Sir Francis Drake pour parcourir les mers du globe.

1578 : Poême La tache sombre / The One Black Stain.

1579-80 : Ombres Rouges.

1585-86 : Kane collabore aux tentatives coloniales de Sir Richard Grenville dans le Nouveau Monde.

1587 : Des crânes dans les étoiles.

1588 : Kane est présent lors de la défaite Anglaise contre l'Armada Espagnole.

1588-90 : Les épées de la fraternité.

1591 : Kane est sur le "Revenge" lorsque celui-ci est abordé par les Espagnol. Sir Richard Grenville perd la vie et Kane, fait prisonnier, connait les affres de l'Inquisition.

1592-1605 : Après s'être échappé, Kane retourne en Afrique, où il passe plusieurs années à explorer les mystères de ce continent. Il vit les aventures suivantes : La lune des crânes, The Hills of the Dead, Hawk of Basti, The Return of Sir Richard Grenville (poême), Wings in the Night, The Footfalls Within et the Children of Asshur.

1605 : Retour de Kane en Angleterre : The Right Hand of Doom.

1610 : Solomon Kane's Homecoming. Ce poême se termine sur un Kane plus agé, rennonçant à l'idée d'une retraite paisible, et reprenant de nouveau la route vers de nouvelles aventures.
Rien ne fut écrit sur les dernières années de Solomon Kane, ni sur sa mort.


Autre Auteur :  H. P. Lovecraft