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Critiques de Romans Star Trek


Critiques de Romans Star Trek, par Cat Ilina  


Un roman..., une critique : Assignment : Eternity  

"Gary Seven returns !" proclame joyeusement la couverture de ce roman. Et on a tôt fait le rapprochement entre l'épisode trek livresque que voici et son prédécesseur télévisuel.
"Assignement : eternity" renvoie bien à "Assignement : Earth", une intrigue assez banale de voyage dans le temps qu'on assaisonne du mystérieux Gary Seven, de la naïve Roberta Lincoln et de l'étrange chatte Isis. Un épisode rarement cité parmi les favoris des fans... Greg Cox corrige tout cela et nous offre ici ce qu'il manquait sans doute à son épisode préféré, des personnages intéressants et une intrigue solide. Engage !

Résumé
Date stellaire 9521.6, conférence de Khitomer, planète Khitomer. Tapie dans l'ombre, Dellas, une commander romulienne prend patience. L'assemblée des dignitaires présents vient de se lever pour applaudir Kirk, Spock - flanqué de la traîtresse Valeris - et les autres membres d'équipage de l'Enterprise, venus sauver in extremis la paix nouvelle entre les Klingons, représentés par Azetbur, et la Fédération Unie des Planètes.

Dellas a les yeux fixés sur Spock de Vulcain. Il l'ignore encore bien sûr, mais il sera l'artisan de la réunification de Vulcain et Romulus. Une réunification qu'il faut éviter à tout prix ! Dellas vise soigneusement et tire, abattant de sang froid le fils de l'Ambassadeur Sarek assis, ironie du sort, juste devant elle. Grâce à l'intervention de Dellas, l'avenir de l'Empire Romulien est heureusement changé...

New York City, Etats-Unis d'Amérique, planète Terre, 19 juillet 1969. Roberta Lincoln émerge de ce brouillard étrange qui accompagne chacun de ses voyages dans le temps avec l'insondable Gary Seven et son inséparable Isis. Gary lui a promis qu'elle assisterait au premier pas de l'homme dans sa conquête pacifique de l'espace.

Un certain Armstrong posera demain le pied sur la Lune. Roberta fait le rapprochement entre cet homme et le capitaine Kirk rencontré "plus tôt". Soudain, Seven reçoit un message d'un de ses "collègues" : les Romuliens ont trouvé le moyen de voyager dans le temps et veulent changer l'avenir en tuant Spock.

Date stellaire 6021.4, vaisseau Enterprise. Le capitaine Kirk et son équipage ont pour mission d'apporter assistance matérielle à la planète Duwamish quand Gary Seven et ses deux collaborateurs apparaissent sur la passerelle. Seven explique à Kirk qu'il a besoin de son aide pour accomplir une mystérieuse mission qui implique une intrusion dans la Zone Romulienne. Kirk refuse et il est vrai que Seven manque d'arguments.

Comme Gary voudrait pourtant expliquer au courageux capitaine que Spock est en danger ! Mais Seven se doit d'obéir à la loi des voyages temporels : nul ne doit connaître son futur. Il emploie donc la force et à l'aide d'un "wormhole" propulse le vaisseau au coeur de l'Empire romulien. Kirk confine Seven dans une prison du vaisseau et Roberta dans ses quartiers.

Tandis que Seven s'évade bien vite de sa geôle, Roberta jette un oeil indiscret sur la passerelle par l'intermédiaire de l'ordinateur que lui a confié Gary.
Bientôt pris en chasse par le vaisseau Gladiator, Kirk tente au plus vite de parlementer tout en filant vers l'Espace de la Fédération. En chemin, il découvre une étrange planète dotée d'un bouclier d'invisibilité. L'Enterprise se cache dans son orbite. Ni vu ni connu, le Gladiator perd momentanément sa trace. Il semble même que son commandant ignore l'existence de cette planète... Kirk, Seven, Sulu et Chekov s'y téléportent. Les communications avec le vaisseau sont bientôt impossibles.

Sur l'Enterprise, Spock, sans nouvelles du capitaine, se prépare à prendre la décision la plus logique qui soit : partir au plus vite afin de sauver le reste de l'équipage. Sacrifier quatre hommes pour en sauver un plus grand nombre semble la solution à choisir malgré les oppositions de McCoy et celles de Roberta.

Pendant ce temps, sur la planète, Seven confie à Kirk que ce monde invisible sert de QG à son "collègue" romulien, Septos, et son chat, Osiris. C'est lui qui a prévenu Seven de l'intrusion de Dellas dans le futur. Les deux amis de Gary le paieront d'ailleurs de leur vie. Il s'agit à présent d'empêcher la Romulienne de faire un grand "saut en avant"...

Avis
Avez-vous compris ce résumé "apéritif" du roman ? Les voyages dans le temps et les univers-miroirs ont parfois l'art de vous coller un solide migraine. Celui-ci ne manque pas d'atouts.

Un premier bon point pour Greg Cox, il nous offre une histoire originale (même si le thème du voyage dans le temps a déjà été utilisé mille fois dans Star Trek), riche, bien construite et simple. On passe sans difficulté du camp de Khitomer aux premiers pas sur la Lune, de l'Enterprise à la planète romulienne, des activités de la sombre Dellas à celles de Gary Seven. Et puis, Greg Cox alterne ses univers avec équilibre, maniant les effets de surprise sans tomber dans l'embrouillamini.

Cox sait alimenter son suspens et conserver intacte l'attention du lecteur qu'il a sollicitée par un début en fanfare : l'assassinat de Spock à la conférence de Khitomer.

Cette version étonnante de la scène finale de "Star Trek VI, terre Inconnue" nous rappelle bien sûr que comme dans tout roman Star Trek, les choses reprendront leur cours à la fin du roman. Tout de même, lire en premières pages du roman l'assassinant du fils de Sarek est une bonne façon de nous plonger directement au coeur de l'intrigue.

Ce n'est peut-être qu'un mauvais rêve, mais... On ne pourra pas accuser Cox de n'avoir pas utilisé judicieusement les infinies possibilités de l'univers Star Trek qu'il connaît d'ailleurs comme du papier à musique. Cox profite en plus de sa connaissance des autres séries trek pour donner à son "avenir" beaucoup de cohérence. Et puis, surtout, ce qui doit être souligné dans ce livre, c'est que le développement des personnages vaut bien le détour.

Celui qui donne de l'authenticité et de la profondeur au roman, c'est Gary Seven, un individu apparu une fois dans un épisode et qu'on ne s'attendait pas à revoir de sitôt. C'était oublier la capacité de M. Seven à manier les billes du temps à volonté, comme le fera plus tard un certain Q.

Seven qu'on avait cru bon d'étouffer sous une aura de mystère bien trop lourde pour lui dans l'épisode apparaît ici étrangement humain, proche de nous, de nos préoccupations.

C'est un individu "bon", soucieux de la progression de l'humanité vers un monde meilleur. Seven ne semble avoir aucune arrière-pensée néfaste pour ses semblables. Il ne manque pas de sentiments, mais ne les montre pas. Il éprouve pour Kirk une admiration sincère. Sa situation envers le capitaine est pourtant on ne peut plus inconfortable. Comme il serait facile de dire à Kirk que la mission qu'il lui demande d'accomplir consiste simplement à sauver Spock et la paix galactique. Mais non, Seven est astreint au silence par des lois très strictes. La scène où il regrette de ne pouvoir conseiller à Kirk de se méfier dans le futur d'un certain Soran, celle où il voudrait lui expliquer combien il est un homme important sont tout simplement superbes et n'auraient jamais pu aussi bien passer que dans ce roman.

Cox profite de l'occasion pour explorer la personnalité de Gary Seven sans entrer en contradiction avec "Assignment Earth" - chose qui n'était d'ailleurs pas difficile. Il n'empêche que cette démarche est bien trop rare et mérite d'être soulignée.

Roberta Lincoln n'a pas été particulièrement gâtée par l'épisode où elle apparaît. Cox une fois de plus rectifie le tir. Roberta était naïve, elle devient touchante. Elle semblait immature, elle devient tout simplement une toute jeune femme de vingt ans qui retourne sans l'avoir choisi dans l'univers du 23ème siècle.
Elle se préparait à voir Armstrong poser le pied sur la Lune, elle se retrouve assise à la place de Spock, à sa console scientifique.

Au risque de déchaîner les passions, je soutiens que grâce à Cox, Roberta devient un peu la jeune femme des sixties qui regardait Star Trek à la télé, deux ans avant que la conquête spatiale ne soit réellement envisageable. L'entendre comparer Spock aux vilains Martiens des séries Z de science-fiction ou la voir s'étonner que la fusion mentale n'implique pas des électrochocs est tout simplement jubilatoire !
Car malgré tous ses préjugés, Roberta accepte une fusion mentale avec Spock. Outre une solide connaissance scientifique, elle comprend très vite qu'elle et ce Vulcain du 23ème siècle ont des points communs, le comportement de leur père respectif, tout d'abord.

Oubliés durant les films et les séries télé, les Romuliens sont de nouveau à l'honneur dans ce roman. Ce n'est que justice. A mon avis, ils ont trop souvent cédé leur place aux Klingons (durant la série classique), à Khan notamment pour les films, aux Ferengis et aux Borgs pour Next Gen, au Dominion pour DS9, etc.
Dellas, la cruelle commander romulienne, à qui rien de ce qui est Tal Shiar n'est étranger, n'a rien à envier aux autres ennemis du cosmos. Dellas est une politicienne, une stratège qui met tout son talent au service d'une cause qui lui tient à coeur plus que tout : défendre l'intégrité et la puissance de son empire. Peu importe les moyens et les sacrifices, seuls les résultats comptent.

Sur l'Enterprise, l'histoire est centrée principalement sur Kirk et à moindre mesure sur McCoy et Spock. Bien sûr, notre elfe au sang vert et Bones s'offrent quelques joutes oratoires dans les règles de l'art.
Même s'il veut demeurer stoïque, le Vulcain est tout simplement bouleversant quand il lit dans les pensées de Roberta son futur assassinat. Quant à Kirk, il doute devant le comportement mystérieux de Seven et n'en devient que plus sensible.

Côté faiblesses du roman, on peut épingler quelques classiques qui sentent le réchauffé. La planète invisible ne surprendra que Kirk. Idem pour le bunker quasi inviolable planqué en pleine jungle et l'obstination imbécile du vaisseau romulien Gladiator. Mais bon, pas de quoi lever un sourcil, finalement.

Conclusion
Voilà le genre de livre que je termine en me disant : ça, c'est un roman. J'ai passé 280 pages d'aventures, de suspens, de voyages (en tous genres) en compagnie de personnages crédibles et intéressants. J'ai eu sans peine l'impression de voir l'histoire se dérouler sous mes yeux. Evidemment, chacun ses goûts. En ce qui me concerne, je place ce roman dans la catégorie "excellents". J'aimerais en lire de ce genre plus souvent.

Références : COX Greg, Assignment : Eternity, Pocket Books, roman Star Trek Classique n°84, (en anglais)

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