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Rituels de beauté et d’amour

Dans l’Antiquité, la rose était consacrée à Aphrodite, déesse de la beauté. Cette fleur d’exception serait-elle originaire d’Orient? Elle est omniprésente dans les poésies persanes. Lui est associé le teint de la belle qui ravit les cœurs. Et à sa couleur rose on compare celle du vin, cet « élixir qui fortifie l’âme »
(Omar Khayyam)

Les poètes de l’Antiquité se couronnaient de roses. Cupidon, fils de Mars et de Vénus, est figuré enfant, armé d’un arc et d’un carquois, portant une couronne de roses. Tout comme, au printemps, Priape, dieu des jardins et de la fécondité. L’emploi des roses dans les couronnes se prolongea au Moyen Age, lorsque la symbolique de la fleur s’élargit aux différentes formes d’amour. Un usage dont témoigne l’allégorique « Roman de la Rose », de Guillaume de Lorris et de Jehan de Meung (XIIIe siècle).

Au Xie siècle, sous le pontificat de Léon IX ou sous celui d’Urbain II, selon les sources, fut instauré l’usage du bouquet de roses en or massif que le pape bénissait solennellement à l’occasion du quatrième dimanche de carême, qu’il portait après la messe en procession, puis qu’il adressait à un prince ou une princesse catholique. Ainsi, en 1515, Léon X l’envoya-t-il à l’archiduc Charles, futur Charles Quint. A partir du XVIIIe siècle, les destinataires de la Rose d’or furent exclusivement des reines. La dernière à la recevoir fut, en 1937, Hélène de Savoie, épouse du roi d’Italie, Victor-Emmanuel III.

Le rôle de la rose comme insigne « politique » n’est pas récent. Dans l’Angleterre du Xve siècle, un implacable conflit dynastique opposa deux branches de la famille des Plantagenêt, qui se disputaient la couronne. Toutes deux avaient une rose pour emblème; seule la couleur différait : rouge pour les Lancastre, blanche pour les York. L’âpre guerre des Deux-Roses, qui éclata en 1450 sous le règne d’Henri VI, ensanglanta le pays et fit vaciller sa puissance. Elle ne trouva de solution que lorsque monta sur le trône, en 1485, sous le nom d’Henri Tudor, duc de Richmond, descendant par sa mère de la maison de Lancastre et allié à celle d’York par son mariage avec Élisabeth d’York.

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