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Soirées bisexuelles (Tire du Journal VOIR)

Soirées bisexuelles / Le meilleur des deux mondes
VOIR
29 juillet 1999
par Carle Bernier-Genest

Avec les soirées Polyvalence, les bisexuels ont maintenant un endroit bien à eux pour danser, jaser et draguer. Qui se ressemble s'assemble?

Pour la première fois de son histoire, la célébration de la Fierté lesbienne, gaie, bisexuelle, transsexuelle et travestie accueillera un groupe communautaire bisexuel! Bi Unité Montréal est né l'an dernier et est l'unique groupe de ce genre au Québec. On profitera donc de la Journée communautaire du samedi 31 juillet pour fêter le «baptême» du groupe, qui y tiendra un kiosque d'information. Facile à trouver, il arborera le drapeau bi, soit trois bandes horizontales: rose, mauve et bleu.

Sylvie Duchesne et Yves Bourgeois, les deux fondateurs de Bi Unité Montréal, nous ont expliqué que les bisexuels se heurtent souvent à beaucoup d'incompréhension, autant auprès des gais que des hétérosexuels, qui leur demandent de se brancher. «Nous ne sommes pas ambivalents, raconte Sylvie, nous savons ce que nous voulons, nous voulons les deux!»

Mais que ce soit pour elle, dont le mari de sa blonde était enchanté il y a un an de partager sa femme, et qui aujourd'hui voudrait que ça cesse, ou pour d'autres, qui cachent carrément leur bisexualité, le besoin de se regrouper était criant. «J'ai une amie qui se tenait dans le milieu lesbien avant, mais qui devait y cacher son orientation sexuelle pour être acceptée!» explique Sylvie...

Et la parade de dimanche? «Nous ne participerons pas cette année, mais quand nous y serons, nous serons très nombreux. Je n'ai pas le goût que nous ayons l'air d'un petit groupe!» Pour cause, on dit que les bi sont deux fois plus nombreux que les gais!

En complément des activités de Bi Unité Montréal, trois filles ont décidé de créer les soirées Polyvalence. Organisées une fois par mois dans les locaux du Fetish Funhouse (1426, rue Beaudry), elles veulent offrir une solution de rechange aux complications d'aller rencontrer dans un bar ordinaire. Lors de la prochaine soirée, le jeudi 19 août, on présentera même un «Coup de foudre» à la manière TQS. Mais attention, fini les trois hommes d'un côté et trois femmes de l'autre. «Dans le contexte bisexuel, tout est possible!» se réjouit Viviane Namaste, une des trois organisatrices.

La soirée débutera tôt (20 h 30) pour permettre au jeu de se dérouler, mais aussi pour favoriser les rencontres. Pour s'en assurer, tout le monde recevra un numéro à la porte, correspondant à une enveloppe collée au mur. On pourra ainsi laisser un message à n'importe qui si l'on est trop gêné pour l'approcher directement. Certains en profitent aussi pour écrire une petite annonce sur leur enveloppe, genre: «Couple bi ouvert... à qui la chance?»

Pour Sylvie Duchesne, qui adore sortir, des soirées comme Polyvalence répondent à un besoin. «Il n'y a pas de lieux de rencontre bi. Le contexte d'une soirée comme celle-là permet d'être à l'aise, de ne pas avoir peur d'être jugé. Ça permet aussi de développer un sentiment d'appartenance à notre communauté.»

Plus de 150 personnes étaient présentes lors de la dernière édition, ce qui semble lui donner raison. Une foule bigarrée (les filles probablement un peu plus nombreuses que les gars), la jeune étudiante décontractée au monsieur veston-cravate retraité, s'y était donné rendez-vous.

Il faut dire que la publicité met l'accent sur l'importance de cette diversité. On peut y lire que Polyvalence s'adresse aux «personnes de tous genres: les échangistes, les lesbiennes avec un fantasme interdit, les gais qui n'osent pas parler d'une aventure avec une femme, les hommes hétéros un peu curieux...»

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