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Notre préhistoire de Métis-sur-Mer.


Vous vous questionnez sur le changement climatique? Savez-vous qu'il y a environ 18,000 ans, le glacier Laurentien recouvrait Métis et les entourages, par plusieurs centaines de mètres de glace, formés pendant 1.8 million d'années. Cette immense quantité de glace a fait enfoncer la croûte terrestre par plus de 75 mètres. Mais pendant que la glace fondait, et ce durant quelques milliers d'années, I'eau salée a envahie Ia terre sur plusieurs kilomètres, créant Ia mer de Goldthwaite. (James Walter Goldthwaite 1911 [1880 - 1947]) Cette tendance de réchauffement n'était pas continue, alors pendant plusieurs périodes, le glacier a avancé dans la mer de Goldthwaite, suivit par des retraits plus importants.

Avec Ia disparition du glacier, un rebondissement post-glacial très lent a eu lieu, soulevant la masse de terre vers son niveau actuel. Il y a 10,000 ans, notre région était couverte d'une toundra éparpillée et ouverte, due a une longue et lente tendance de réchauffement. II y a environs 9,500 ans, une inversion climatique ou une diminution de la température s'est produite pendant presque mille ans. Autour de 8,000 ans, la toundra et la taïga éparpillées et ouvertes étaient de retour avec quelques arbustes, sapins et épinettes, se développant dans les vallées protégées contre le vent violent. Le climat était sec et froid, avec de nombreuses rafales, des coups de vent et des feux de broussailles. Notre température maximale a connue une hausse d'environs 10°C pendant une courte période à chaque été. Même avec un environnement aussi peu hospitalier, notre beau secteur a été visité par quelques familles d'indigènes nomadiques pendant l’été.

Vous êtes-vous jamais demandé d'où venaient nos premiers visiteurs, il y a environ 8,000 ans? Ont-ils pagayé en descendant la rivière tourbillonnante Mitis, ou sont ils venus des Maritimes, ou peut-être davantage de plus loin vers l'ouest? Étaient-ils de la nation Abenakis du nord-est d'Amérique, ou de l'ouest de la culture Plano de la période paléo-indienne récente? Ce n'étaient pas des Mi'kmaq, car la majorité des archéologues du nord-est suggèrent que les preuves Mi'kmaq ne dépassent pas plus de 3,500 ans. Leur signature culturelle évidente est identifiée par la forme et la taille de leurs outils, leurs techniques de débitage, la qualité et la finition, et par les flocons et les éclats lithiques qu'ils ont laissés sur place. Mais ces objets façonnés posent encore plus de questions.

Aucun des 10,300 objets lithiques trouvés en mai et juin en 2005 à Price, n'est venu d'ici, mais plutôt de nombreuses carrières lithiques au Québec; principalement de Mistassini, de Saint-Anne-des-Mont, et de la carrière Ramah, au nord du Labrador. La question de savoir par qui ou de qu'elle région ces lithiques ont été rassemblées, transportées, troquées ou échangées, est plutôt vague.

Pendant les quelques semaines bien courtes de leurs visites annuelles, ils n’étaient certainement pas en vacances d'été. Ils ont créé constamment de ces préformes: des couteaux bifaces, des pointes de projectiles, des racloirs, des poinçons, des grattoirs et une douzaine d'autres outils, pour compléter leur répertoire lithique. En ces jours, une pointe de lance ou un couteau biface émoussé ou cassé ne pouvait pas être échangé ou remplacé à votre magasin local de quincaillerie.

Le site de Price se composait de quatre tipis, chacun utiliser pour différentes raisons. Seulement le tipi principal avait une fosse de combustion. Les hommes étaient généralement assis d'un côté de l'entrée principale du tipi, quand ils n'étaient pas dehors pour la chasse. Ils créaient des couteaux bifaces, des pointes de lance et d'autres outils, alors que les femmes, de I'autre côté, créaient des racloirs, des grattoirs, des poinçons et autres ustensiles. Même les enfants avaient la tâche de faire des petites pointes en quartzite ou chert (quartz cryptocristallins.)

Pourquoi sont-ils venus ici? Était-ce strictement un endroit de réunions, une artère importante du trafic maritime, ou peut-être un endroit pour changer leurs habitudes alimentaires? La remontée du saumon, de la mer de Goldthwaite vers le lac Mitis, semble une raison plausible, puisque c'était des protéines abondantes et un apport important de nourriture. Les phoques, le morse et d'autres nombreuses espèces étaient, sans doute, inclus dans leur régime. Mais nos visiteurs ont cessé leurs visites, une visite qui a duré probablement plus de mille ans, avec la descente du niveau de la mer de Goldthwaite, créant les chutes de Métis à Price, au-dessus desquelles les saumons ne pourraient pas sauter.

Avec le départ de nos visiteurs indigènes, il y a environ 7,000 ans, l'évidence de présence humaine ancienne devient quelque peu difficile à étudier ou même à trouver. Cependant, nous pouvons regarder à quoi ressemblait la terre, il y a 10 000 ans. La géomorphologie, ou I'étude de la surface terrestre, explique l'existence de la terrasse Mi'kmaq, une forme terrestre côtière importante, située en aval de la ville de Québec et la ville de Sainte-Anne-des-Monts, une forme terrestre crée pendant une période interglaciaire de l'ère Sangamonien, il y a entre 80,000 à 220,000 ans. Dans la plupart des endroits, elle apparaît comme une falaise effondrée, alors qu’à d'autres endroits elle demeure pratiquement verticale. Généralement, elle se situe à quelques mètres du rivage ou jusqu'à plusieurs centaines de mètres, comme vous avez sans doute remarqué pratiquement partout ou vous conduisez le long de la côte. Culminant entre 15 et 25 mètres au-dessus du niveau de la mer actuelle, cette falaise a été créée à partir du substrat rocheux de l’ère cambrio-ordovicienne d'environ 500 millions d'années et en partie d'argile et de dépôts rocheux des périodes plus récentes.

La terrasse Mitis existe depuis plus de 2,000 ans, selon plusieurs douzaines de datations récentes de radiocarbones-14. S'élevant de 2 a 5 mètres au-dessus des hautes-marées actuelles, elle s'incline doucement vers le fleuve. Elle se situe entre le fond de I'ancienne falaise et le rivage intertidal, couvrant en gros la même distance le long de Ia côte que la terrasse Mi'kmaq. Cette terrasse a été créée principalement par des dépôts de la mer de Goldthwaite, formant une terre généralement riche pour I'agriculture, pour la construction de routes peu coûteuses et pour une habitation humaine considérable.

Avec le départ de nos visiteurs indigènes, peu de choses sont connues du secteur, à part de nombreux artefacts découverts pendant les 150 derrières années. Pendant les années 1920, M. George Sims a mentionné à l'archéologue William John Wintemberg qu'il a trouvé plusieurs objets façonnés peu communs sur ses terrains. Dans une correspondance avec lui il mentionnait, avoir comme résultat de nombreux échanges détaillés et descriptifs. En 1932, le professeur Henry Armstrong a trouvé un maillet, alors que M. George H. Matthewson a trouve une gouge (ciseau tranchant courbe ou en V) fortement polie et entièrement cannelée, et également deux haches de schistes d'argiles. M. Peter Francis Leggatt a trouvé un grand couteau retouché de quartzite de Ramah. Pour sa part, le professeur William Dawson a trouvé deux grands bifaces taillés dans un chert translucide. L'archéologue du Nouveau-Brunswick, Christopher Turnbull, et son épouse Susan ont trouvé un fragment trempé de poterie, à l'embouchure de Ia rivière Mitis, en 1972, de même qu'un racloir fait sur un flocon de chert, a partir de l’ère sylvicole, environ 1,000 ans après J.-C, et probablement d'origine de Ia rivière Tobique dans le nord du Nouveau-Brunswick (Perth-Andover). Plus récemment, un employé, travaillant près du site de l'ancien quai à Grand-Métis, a trouvé un point d'encoche latérale, taillée en chert de Ramah, provenant des carrières lithiques du nord du Labrador, datant autour de 3,500 ans. Cette année, I'archéologue Christian Gates Saint-Pierre, dans son article de 15 page intitulé « Les collections archéologiques préhistoriques de Ia Gaspésie au Musée McCord », a identifié et expliqué plusieurs des objets façonnés (artefacts) que j'ai mentionné ci-dessus.

Par Gilbert R. Bossé, Métis-sur-Mer, QC.


Vous pouvez consulter de nombreuses autres détailles sur I'histoire de Métis a:


http://autochtone.bravehost.com/bibliography/index.html

http://www.angelfine.com/pg/MetisBeach/

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