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Survol de l’histoire des Métis au Québec.

L’histoire des Métis au Québec a pris de nombreux détours depuis son début il y a quelques 500 ans. Mais qui ont été les véritables premiers habitants du Québec? Le savez-vous? Les énoncés qui suivre peuvent vous diriger vers des concepts plutôt différents que vous aviez appris sur les bans d’école, même pendant les années scolaires plus avancées.

Les premiers arrivants, il y a quelques 18,000 ans, ont peuplé les Amériques, dont leur nombre ont dépassé quatre vingt millions (Mann 2005, Karahasan 2008 : 180), quand les Européens ont débarqué progressivement il y a plus de 500 ans. Avant l’arrivée des blancs, il existe un solide réseau d’échanges commerciaux entre les clans sauvages, effectuées pendant la saison de navigation aux embouchures des rivières du Saint-Laurent (Perrault 1981:103). Des stratégies d’occupation ont été mises en œuvre par le pouvoir dominant, qui finiront par désorganiser cette production sociale constitutive de la culture autochtone, brisant de la sorte une dynamique sociale millénaire. La légalité commandait qu’un simple « Acte de prise de possession » par un blanc vienne invalider tout le vécu de l’occupation de temps immémoriaux (Perrault 1981 : 103).

Les missionnaires ont bien souvent devancé commerçants et militaires dans l’arrière-pays : qu’ils ont plus que tout autre contribué à ouvrir le territoire à la colonisation (Perrault, 1982 : 87). Leurs présences ont aussi grandement facilitée l’introduction de maladies contagieuses qui étaient inconnues des Amérindiennes préhistoriques, décimant la population amérindienne. Pendant le 16ième et 17ième siècle, neuf dixième des amérindien ont disparu par l’introduction de la petite vérole, la rougeole, la grippe… Les survivant de ces épidémiques ont créé, avec les Européens, les « Métis », une nouvelle race plus forte, mais un race qui à enduré des siècles de honte, de subjugation, de domination, de marginalisation, de assimilation, de misère. La définition dans le dictionnaire universel de Trevoux (Paris, 1743) nous les décrit comme : « Métis : hommes engendrez de père et de mère de différente qualité, pays, couleurs ou religion » (Karahasan 2008-4). Seulement depuis les dernières quelques décennies que les Métis ont brisé ce silence en affirmant leur place dans la société moderne.

Il est souvent cité, dans les différents textes que l’on peut trouvé sur l’Indien et son histoire, que c’était un peuple hospitalier. C’est cette hospitalité qui lui a joué un mauvais tour. Ils n’ont pas su comprendre qu’en retour de cette hospitalité, ils ne recevraient que brimades et dépossession (Saint-Onge 1977 : 3).

L’histoire populaire veut nous faire croire que les Métis est un produit contemporain de l’ouest canadien. En réalité, le métissage était un phénomène franco-Québécois dès le 16ième siècle au lieu d’une création par les anglo-canadiens du 18ième siècle, dont Fleurimont, fils d’une mère sioux, était identifié en 1735 comme le premier Métis dans les prairies (Karahasan 2008 : 166).

C’est la France qui a engendré une politique favorisant le mariage mixte, quand Samuel de Champlain, préconisant une politique officielle d’assimilation, francisation et évangélisation afin d’augmenter le peuplement de la colonie, a proclamé en 1633 au nom du roi Louis XIII : « Nos garçons se marieront à vos filles, et nous ne ferons qu’un peuple ». Lionel Groulx explique dans « La naissance d’une race », publié en 1919, que Il y aura « le présent du Roi » de 150 livres aux jeunes filles rouges qui épouseront des Français. Le roi entend même que dans la distribution des dots aux jeunes mariées, les Indiennes aient préséance sur les Françaises. Le métissage semble en effet se réaliser dans le sens inverse de ce qui était prévisible de Paris; les enfants sont tout naturellement absorbés par le groupe de la mère et ainsi les Français se font Sauvage (Perrault, 1981 : 105). Même Marie de l’Incarnation l’avait déjà remarqué : un Français devient plutôt Sauvage qu’un Sauvage ne se fait Français (Perrault, 1981 : 106). Par le fait même, le « mariage à la mode du pays » contracté librement entre les parties savait braver l’épreuve des ans (Perrault, 1981 : 273). Du côté français, un certain Gaumin laissera aussi son nom à une pratique maritale d’un genre tout à fait particulier, qui gagnera en popularité auprès des colons ce qu’elle perdra en valeur aux yeux des autorités religieuses. En 1717, cette forme de mariage est à ce point en vogue que Mgr de St-Vallier devra émettre un mandement pour la condamner et menacer tous les complices de ces détestables unions, d’excommunication réservée à l’Évêque (Perrault 1981 : 274).

Pendant « les années de panique » (Trudel 1971 : 323), les coureurs de bois ont été créé, résultant qu’en 1665, seul un habitant sur vingt-cinq s’identifie au travail de la terre (Perrault 1982 : 87). Ainsi, les tissus de la légende que la première génération de colons avait su conserver la pureté du sang français a envolé dans la fumée de la soirée, malgré que la légende continue de courir encore en des milieux très savant (Groulx, 1919 : 22-23). En réalité, nombreux été ces gens souvent libertins qui ont des sauvagesses a pot et a feu dont ils ont des enfants (APC* 1685 : 111). Les Canadiens français dont les pères ont éprouvé un goût désordonné pour les sauvagesses, ne souffrent pas volontiers qu’on en parle (Trudel, 1960 : 290.) Mais les Amérindiennes n’ont jamais été préoccupées des naissances illégitimes (Perrault 1982 : 86), pendant que les français préféraient l’option de concubinage (Karahasan 2008 : 181). Vers l’année 1700, plus de la moitie des colons ont consacré au moins une année à la traite des fourrures (Mathieu 1977 : 159). Jacques Rousseau établissait pour sa part, que plus de 40% des francophones d’Amérique comptent au moins un ancêtre autochtone dans leur généalogie (Smith 1979 : 116). ). En 1627, le Canada compte à peine 100 personnes d’origine française, dont seulement cinq femmes (Perrault 1980 : 111). De plus, entre 1608 et 1699, seulement 1,772 femmes (les religieuses non inclus) ont émigré au Canada, contre 12,621 hommes (Charbonneau 1987 : 8).

En 1627, Richelieu à créé la Compagnie des Cent Associés, dont la mission était le peuplement du pays, l’assignation des terres défrichées et l’entretien des ecclésiastiques. Dans l’édit de 1628 nous rappelons « nous fassions en sorte que la renommée des François s’espande bien loin dans les terres estrangers, et que leur piété se publie par la conversion des peuples ensevelis dans l’infidélité et dans la barbarie ». Malheureusement, les siècles n’ont pas interprété ces dires de la même façon. La stratégie d’indifférence, une méconnaissance délibérée de la réalité caractérise si bien nos relations aux Autochtones (Perrault 1981 : 273). Les Églises et toute forme de pénétration occidentale ont fait d’une partie des populations autochtones des mineurs, des dépendants, des païens « évangélisés », des assistés sociaux, des objets folkloriques, des outils politiques (Gendron & Tremblay 1982 :133). Les barrières sociales et raciales, créé par les colonisateurs, a été expliquer dont que le colonisé a besoin de surveillance, de contrôle, de sanctions (Saint-Onge 1977 : 6).

Es-ce que cette politique française a disparu avec l’arriver du régime Anglaise? L’assimilation devient les pensionnats, la francisation est devenue un politique bilingue pancanadienne et l’évangélisation est devenu multi sectes. Plus ce change, plus c’est pareil.

Mais par la fin des années 1960, les attitudes des Québécois envers les métis changent. Les théories racistes désormais réfutées, par exemple, n’interdisent plus la discussion sur le métissage. Le mot « sauvage » s’est transformé en « Amérindiens » (Smith 1979 :117-118).

Depuis les dernières quelques années on peut notée un rassemblement des amérindiens dans des communautés Métis régionales. Les recensements de 1996 indiquent 340 métis et en 2001 avec 360, une augmentation d’identité amérindienne de seulement 6% dans un rayonnement de 50 km autour de Métis-sur-Mer. Mais en 2006 on note un accroissement de 275 pourcent avec 1005 métis, pendant que la population des autochtones au Québec de 71,415 en 1996, a augmenté que graduellement à 108,425 en 2006. Mais en réalité, les recherches généalogiques contemporaines des membres des communautés alentours indiquent une participation jamais vue auparavant. Es-ce que ces observations indique une mouvement de réaffirmation identitaire et culturelle orienté vers l’autodétermination et la re-assertion des droits des peuples autochtones? Seul le temps va nous dire.

Je remercie sincèrement Charles Martijn, Isabelle Perrault, Dre Saliha Belmessous du Département d’Histoire de l’Université de Sydney, Australie, Devrin Karahasan de le European University Institute, Florence, Statiques Canada, Chef Ginette Racette et al qui à tous m’ont aidé a réaliser cet article.


Les gènes ne mentent pas:
être amérindien, c’est une façon d’être,
de vivre et de penser qui doit reposer
sur des valeurs et des traditions autochtones.
Auteur inconnu

Par Gilbert R. Bossé
août 2009

* APC – Archives publiques du Canada.

Bibliographie

Métissage in New France : Frenchifications, Mixed Marriages and Métis shaped by Social and Political Agents and Institutions (1508 - 1886), par Devrim Karahasan, 2008.

Assimilation and Racialism in Seventeenth and Eighteenth-Century French Colonial Policy’, American Historical Review 110: 2 (April 2005) 322-349, par Saliha Belmessous

D’un préjugé culturel à un préjugé racial : la politique indigène de la France au Canada (Paris, 1999), par Saliha Belmessous

Être français en Nouvelle-France: Identité française et identité coloniale aux dix-septième et dix-huitième siècles’, French Historical Studies 27: 3 (Summer 2004), 507-40, par Saliha Belmessous

Métissage en Nouvelle-France (1980), thèse par Isabelle Perrault

L’Indien est – il un colonisé? RAQ Vol 6, nos. 3 – 4, p 5 par Anne Saint-Onge

L'Historiographie de la dissolutions, RAQ vol X : no. 4, 1981 p 273 - 275 par Isabelle Perrault

On débarque en Nouvelle-France. RAQ vol XI : no. 2, 1981. p 103 – 107 par Isabelle Perrault

Traite et métissage: un aspect du peuplement de la Nouvelle-France, RAQ vol. XII : no. 2, 1982. p 86 – 94 par Isabelle Perrault

Basin, Jean et Alban Bensa; avant-propos dans Jack Goody : La raison graphique, la domestication de la pensée sauvage, Paris, Editions de Minuit, 1979, p. 26


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