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MARCHÉ D'ESCLAVES AVEC APPARITION DU BUSTE INVISIBLE DE VOLTAIRE

L'exposition new-yorkaise de Dali en 1939 a été un succès populaire ; le magazine Life a rapporté que " les New-yorkais font la queue pour voir ces six tableaux en un ". Paradoxalement, en faisant de Dali le plus célèbre Surréaliste, le succès de la méthode paranoïaque-critique hâta la fin de la collaboration entre Dali et les Surréalistes. D'une certaine manière, les tableaux montrés en 1939 représentaient une régression dans l'évolution artistique de Dali. Leur complexité retournait à l'usage de formes composites qui empêchaient des lectures séparées d'éléments différents.

Marché d'esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire, au contraire, est une réaffirmation de la force hallucinatoire qui caractérise les plus efficaces recours de Dali à l'image double. Comme toujours, la force de l'illusion est due à sa simplicité. Gala est assise à une table sur laquelle se trouve un buste du philosophe français par Houdon. Derrière lui, une arche en ruine permet au buste d'être relu sous l'aspect de deux femmes portant un costume espagnol du XVIIe siècle. Elles passent devant l'arche, où se trouvent aussi plusieurs mendiants. Dans cette nouvelle configuration le buste de Voltaire disparaît. L'illusion se répercute sur la coupe posée à droite et qui est soudain vide, la poire qui l'occupait se fondant avec les collines de l'horizon. Dali a donné un indice énigmatique quant au sens du tableau : " Par son amour patient, Gala me protège du monde ironique et grouillant des esclaves. Gala dans ma vie détruit les images de Voltaire et tout vestige de scepticisme possible ".