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De Montréal à l'Anse-aux-Meadows



Jeudi, 30 septembre

Salut tout le monde !

Ça fait quelques jours que je travaille fort pour bien me préparer pour les 1800 km (environ) que je vais parcourir jusqu’à L’Anse-aux-Meadows, sur la pointe nord de l’île de Terre-Neuve. Je vais repartir du Campus Macdonald (St-Anne-de-Bellevue) demain, vendredi 1er octobre, à dix heures. Il est temps que je parte, parce que Montréal me rend complètement fou (le béton, l’asphalte, les autos, les bus, les camions, les gens stressés et le bruit en général). J’espère pouvoir atteindre l’Anse-aux-Meadows en mi ou fin novembre.

1er octobre

Je suis parti du Campus Macdonald à dix heures trente. Après avoir traversé le Lac St-Louis et enduré des vents forts, des vagues et quelques averses, je me suis dirigé dans la voie maritime du St.-Laurent. Aux premières écluses (Ste-Catherine), j'ai fait un court portage par dessus le muret pour rejoindre le St.-Laurent. De cette façon, j'ai évité les Rapides de Lachine, mais j'ai néanmoins pu profiter du courant après les rapides. Au moment où je passais sous le pont Champlain, le câble gauche de mon gouvernail s'est brisé. J'ai était très fâché contre moi-même pour ne pas l'avoir changé. Je savais qu'il était rouillé, mais je pensais qu'il pouvait durer. À dix huit heures, j'ai débarqué sur l'île Ste-Hélène près de la Biosphère et j'ai appelé mes parents. J'ai été chanceux de pouvoir les rejoindre. Ils sont venus me chercher et m'ont ramener à la maison avec mon kayak pour que je puisse faire les réparations. J'espère que demain je pourrai réellement quitter Montréal.

2 octobre

Mon père m'a reconduit à l'île Ste-Hélène et j'ai enfin réussit à sortir de Montréal avec l'aide du courant dans le fleuve St.-Laurent. Le temps était calme, et le parcourt était relaxant. Je me suis rendu à Sorel en neuf heures (46o 02’N, 73o 09’O).

3 octobre

Ce matin, sur le lac St.-Pierre, j'ai eu de la chance d'avoir un vent de l'Ouest. Plus tard, le vent a tourné, venant du Nord-Ouest et amenant le froid... Je dois désormais faire attention à la circulation sur l'eau, puisque les énormes bateaux océaniques ne semblent pas faire attention aux kayaks, ils vont simplement tout droit. J'ai campé sur une plage non loin de Champlain (46o 27’N, 72o 17’O).

4 octobre

Une masse d'air arctique s'est installée sur la région et en plus, le vent me soufflait en plein visage toute la journée ! Il n'y avait aucun moyen de lui échapper, puisqu'il suit les courbes de la vallée du St.-Laurent, soufflant sans relâche. Par contre, le courant m'a beaucoup aidé. Je me suis rendu un peu passé Donnacona, où des gens sympathiques m'ont permis de camper sur leur terrain (46o 40’N, 71o 42’O).

5 octobre

Ce matin, il y avait du givre sur mon kayak. Le vent soufflait à nouveau de l'Est, me congelant jusqu'à l'os. Heureusement, le courant était fort, grâce à la marée descendante. Quand je suis arrivé à Québec, le courant s'est inversé avec la marrée montante alors je me suis arrêté au port, puis je me suis aventuré dans le vieux Québec qui grouillait de touristes. J'en ai profité pour m'acheter un nouveau matelas Thermarest puisque le mien avait une énorme bulle et il ressemblait plutôt à un ballon. Vers dix sept heures trente, je suis reparti, me rendant jusqu'à la pointe sud-ouest de l'île d'Orléans (46o 51’N, 71o 08’O).

6 octobre

Ce matin, j’ai fait face à un mélange de neige, de pluie, de froid et de vent. Pas tout à fait plaisant. Vers midi, le temps s’est dégagé mais il faisait néanmoins froid. Puis le ciel est redevenu blanc, recouvert non pas de neige mais de milliers d’oies blanches qui s’envolaient du Cap Tourmente. J’ai eu de la difficulté à attérir pour la nuit puisque la rive est très escarpée. Il faisait presque noir quand j’ai trouvé un emplacement convenable à L’Anse-aux-cochons (47o 12’N, 70o 33’O).





7 octobre

J'aurais du rester couché aujourd’hui. Je n’ai parcouru que dix kilomètres et la journée a quand même été épuisante. En partant, j’ai été obligé de pagayer loin de la rive à cause de la marée basse, ce qui m’a exposé à des vents extrêmement forts qui menaçaient de m’emporter vers l’autre rive du St.-Laurent. Pour éviter ce danger, je suis revenu vers la terre ferme, mais ça a été bien difficile. A certain moments, le vent me poussait vers l’arrière même si je pagayais éperdument. Quand je suis arrivé prêt du bord, je ne ressentais plus mon visage à cause du froid (il faisait –2oC, mais avec le vent, ca ressemblait plus à –30oC). Ensuite, j’ai du tirer mon kayak à travers des centaines de mètres de boue glissante. J'ai dérapé vers l’arrière à plusieurs reprises à cause du vent. Après avoir attendu quatre heures la marée haute, je suis reparti. Le vent soufflait contre moi alors je me suis arrêté quand j’ai atteint Petite-Rivière-Saint-François (47o 16’N, 70o 34’O).

8 octobre

J'ai profité des vents calmes pour parcourir une bonne distance et bien apprécier le St.-Laurent. Au-delà de l'Île-aux-Coudres, l'eau est devenue plus limpide et salée. Les algues de toutes sortes commencent à être communes. J'ai eu l'occasion de voir plusieurs phoques, des rorquals et des bélugas, de même que des oiseaux marins. Malheureusement, je n'ai pas pu les identifier puisque j'ai oublié mon guide d'oiseaux. Je me suis rendu à Port-au-Persil (47o 48’N, 69o 54’O) vers dix sept heures alors qu'il faisait noir. J'ai demandé à plusieurs personnes si je pouvais camper sur leur pelouse mais ils ont refusé. A la place, ils m'ont dis de camper sur une petite île près de la côte. Plus facile de le dire que de le faire ! Tout un cauchemar de hisser mon kayak et mon équipement sur des falaises glissantes à marée basse. C'est la première fois que je ne suis pas bienvenu de camper dans un village. Ce n'est pas que les gens soient méchants ici. C'est plutôt que tellement de touristes visitent la région qu'ils ne font plus confiance aux étrangers.

9 octobre

Ce matin, il ventait vraiment fort alors j'ai décidé d'explorer Port-au-Persil au lieu de m'aventurer sur les eaux. Vers 13:30, je me suis remis à pagayer puisque le vent s'était apaisé. J'ai eu quelques difficultés près de certaines pointes rocheuses à cause des courants de marées et des turbulences qui s'y forment. A un endroit, le courant a failli m'emporter dans des vagues d’un mètre de haut. J'ai pagayé avec entrain pour éviter d'être mouillé. Je n'ai pas réussi à trouver un bon emplacement pour camper avant 19:00 quand j'ai découvert un rocher plat dans le noir (48o 01’N, 69o 46’O).



10 octobre

Je me suis levé à quatre heures du matin pour pouvoir traverser la Batture-des-alouettes pendant la marée haute (a marrée basse elle est à sec). C'était vraiment magique de pagayer dans le noir alors que chaque mouvement de mon kayak ou de ma pagaie illuminait des milliers de créatures bio-luminescentes. Spectaculaire! Plus loin, près du cap Bon Désir, j'ai été entouré par un groupe de marsouins curieux. Ensuite, je me suis arrêté à un camping pour prendre une douche dont j'avais vraiment besoin. Quel plaisir d'être propre et réchauffé à nouveau ! J'ai profité du temps calme pour me rendre dix km au-delà des Escoumins (48o 23’N, 69o 21’O).

11 octobre

Aujourd'hui, le vent soufflait fortement de l'Ouest (jusqu’à 70km/h d'après ma radio météo). Puisque le vent soufflait vers l'eau, il n'y avait pas de vagues près de la rive alors j'ai quand même pagayé. Le paysage est plus plat que dans le Charlevoix et Le Saguenay. Les marées sont aussi moins marquées, ce qui rend ma vie bien plus facile. Je campe à Forestville (48 44’N, 69o 03’O).

12 octobre

Aujourd'hui, un vent fort et froid du Nord-Ouest m'a donné bien des difficultés. J'ai dut contourner des eaux peu profondes alors je n'ai pas pu rester dans la section plus protégée près de la rive. Je n'ai pagayé que pendant 6.5 heures et c'est bien assez. À cause des conditions difficiles, j'ai mal aux épaules. (48o 53’N, 68o 44’O).

13 octobre

Près des Betsiamides, je suis tombé sur un énorme groupe de phoques qui se reposaient sur la berge sablonneuse. Quand je me suis rapproché, ils se sont tous jetés à l'eau, faisant beaucoup de bruit et de vagues. L'après-midi, j'ai du faire face à un vent de l'Est et de la pluie. Je me suis rendu à la Pointe-aux-Outardes où j'ai atterrit en catastrophe parmi des grosses vagues qui déferlaient sur la plage.

14 octobre

Il a plu toute la nuit de sorte que ce matin j'ai épongé deux litres et demi du fond de ma tente. Je dois faire quelque chose car elle coule de partout. Aujourd'hui, il y avait des vents forts du Nord-ouest, le scénario habituel après la pluie. Je commence à m'habituer au temps automnal sur la Côte Nord : un système de basse pression (pluie) traverse la région tous les deux ou trois jours, suivi d'orageux vents du Nord-Ouest, une éclaircie de courte durée et une nouvelle dépression. Je n'ai parcouru que vingt km aujourd'hui puisque les conditions étaient difficiles. J'ai rencontré des gens très sympathiques (Gaston et Michelle) près de Pointe Lebel (49o 06’N, 68o 11’O) où j'ai campé. Ils m'ont laissé utiliser leur laveuse, sécheuse et douche en plus de m'offrir une bière et une collation. J'ai bien apprécié le tout.

15 octobre

Le vent soufflait encore fort ce matin et j'ai eu bien de la difficulté à traverser l'embouchure de la rivière Manicouagan. Comme si ce n'étaient pas assez, je suis resté coincé sur un banc de sable à cause de la marée basse et j'ai ainsi du patauger pendant un bon moment. Tanné, je me suis arrêté à Baie Comeau pour m'acheter des bottes d'hiver, des mitaines, de l'enduit imperméabilisant pour ma tente, du combustible de camping et de la nourriture. J'ai du marcher environ dix km en tout, mais j'ai réussi à me procurer tout ce qu'il me fallait. Vers 13:30, je suis reparti, alors que le vent s'était affaibli et le soleil brillait. Je suis surtout content d'avoir des nouvelles mitaines imperméables en Gore-Tex que j'ai reçu gratuitement de la part de Chlorophylle, mon commanditaire pour les vêtements. Je peux finalement bénéficier de mains sèches et chaudes tout en gardant une bonne prise sur ma pagaie. L'après-midi ensoleillé a vraiment été agréable. Je me suis rendu jusqu'à Franquelin. (49o 17’N, 67o 53’O).

16 octobre

Même s’il pleuvait, c’était vraiment agréable de pagayer aujourd’hui. J’ai surpris plusieurs phoques qui relaxaient, flottant sur le dos. Ils n’ont plongé que lorsque je suis arrivé très près d'eux. A Godbout, j’ai du aller chercher ma boîte de provisions à la poste. Puisque c’était un samedi, la poste était fermée, mais j’ai réussi à contacter l’employée qui y travaille. Elle a été très gentille et elle est venue pour me donner ma boîte. J’ai ensuite continué jusqu’à trois kilomètres à l’ouest de la Pointe-des-Monts, où j’ai trouvé une cabane pour passer la nuit (49o 19’N, 67o 25’O).

17 octobre

Vers onze heures, il a arrêté de pleuvoir alors je suis reparti. Il semblait que la journée allait être bonne mais au-delà de la Pointe-des-Monts, de grosses vagues faisaient rage et faire un débarquement pour la nuit dans ces conditions aurait été probablement suicidaire. C’est pourquoi je suis revenu à la Pointe-des-Monts où j’ai passé l’après-midi et la nuit. (49o 19’N, 67o 23’O). Il y a ici un phare historique construit en 1830.







18 octobre

Aujourd’hui, je n’ai même pas essayé de sortir sur l’eau. Un vent du Nord-est à 40 km/h faisait rage et créait d’énormes vagues qui s’abattaient contre la côte. J’ai confiance que demain je vais pouvoir enfin me déplacer direction nord vers Sept-Îles, les prévisions météo sont bonnes.

19 octobre

Enfin une journée raisonnablement calme, j’ai pu parcourir un bon nombre de kilomètres. Je suis parti au levé du soleil, à sept heures, et j’ai pagayé jusqu’à vingt heures, trois heures après le coucher du soleil. Je n’ai pas vraiment aimé de faire du kayak dans la nuit, mais au mois je me suis rendu jusqu’à Rivière Pentecôte, où j’ai campé sur le quai (49o 48’N, 67o 10’O). L’hiver arrive… Il y a une mince couche de glace dans la baie où j’ai atterrit et un peu de la neige au sol. D’après la radio, il faisait –6oC cette nuit.





20 octobre

Les conditions ont été bien rudes aujourd’hui. Un vent venant de la mer rendait la mer très agitée, surtout près de la rive, à cause des vagues rebondissant conter celle-ci. Bien entendu, des éclaboussures d’eau se sont faufilées dans mes deux mitaines et par-dessus ma jupette jusque sur mon siège. Je n’étais par très confortable avec mes mains gelées et les démangeaisons sur mon derrière causés par l’eau salée (50o 00’N, 66o 56’O)







21 octobre

Le temps était étonnamment calme aujourd’hui. Mais je n’ai pas parcouru autant de kilomètres que j’aurai espéré. C’est comme si un courant me ralentissait. Je crois, néanmoins, que c’est tout simplement que je n’ai plus assez d’énergie pour avancer aussi vite qu’avant. En plus, les journées se raccourcissent, avec seulement dix heures de lumière. J’ai campé en peu au-delà de la rivière Ste-Margeurite (50o 08’N, 66o 36’O). J’ai eu de la chance de trouver quelqu’un qui ma fourni de l’eau potable, qui est dure à trouver ici. En effet, aux embouchures des rivières, l’eau est toujours salée à cause des marées, et les ruisseaux sont rares.

22 octobre

L’archipel de Sept-Îles est vraiment magnifique avec ses îles rocailleuses élevées. Quand je traversais la baie de Sept-Îles, j’ai été surpris par un rorqual qui a émergé a vingt pieds devant moi. Soudainement je me sentais si petit dans mon kayak. Puisqu’un vent fort de l’Est se levait, j'ai pagayé à l’abri de l’île Grande Basque. Ensuite, je suis retourné dans le vent, ce qui a été une erreur vraiment stupide de ma part. Les vagues sont devenues menaçantes et j’ai été obligé d'atterrir sur une plage juste au-delà de Sept-Îles. Un gros orage se prépare et je vais probablement être coincé ici pendant quelques jours (50o 10’N, 66o 19’O).

23 octobre

La mer semblait bonne pour le surf aujourd’hui, mais décidément pas pour le kayak. Des vents jusqu’à 90 km/h soufflaient du large et la plage rugissait avec toutes les vagues déferlantes. J’ai bien attaché ma tente et j’ai fais du pouce pour me rendre à Sept-Iles. Une fois en ville, j’ai lavé mon linge et j’ai réussi à prendre une douche à l’auberge de jeunesse. Ensuite je suis allé à la bibliothèque où j’ai vérifié mes e-mails. Il pleuvait et il faisait froid quand je retournais vers la plage Monaghan (là où je campe), mais quelqu’un de gentil m’a donné un lift. Ces jours ci, c’est surtout la bonté des gens d’ici, de même que les e-mails d’encouragement de mes amis, de ma famille et d’autres personnes qui soutiennent mon moral, ce qui compense pour la météo exécrable.

24 octobre

Le vent s’est un peu calmé, mais la mer fait toujours rage. Maintenant, l’expédition est un jeu de patience et de détermination entre moi et le vent. C’est un terrible adversaire, mais si je ne perds pas espoir, je peux gagner. J’ai passé la plupart de la journée à la bibliothèque de Sept-Îles. J’ai bien étudié des cartes météorologiques dans l’atlas du Canada et j’ai été heureux de constater qu’il me reste au moins six semaines avant qu’il ne fasse trop froid. Ainsi, ça me laisse amplement le temps pour me rendre jusqu’à Terre-Neuve. Avant de retourner à mon campement, je me suis arrêté au supermarché pour acheter de la bonne bouffe que la civilisation procure : du poulet BBQ, du pain frais, une tarte aux pommes, des bananes… miam!

25 octobre

Ce matin le vent et la mer étaient toutes deux raisonnablement calmes. Malheureusement, j’avais un problème sérieux : je ne pouvais pas trouver ma jupette, même après une heure de recherche. Mon problème a été réglé grâce à la gentillesse des employés de Vêtements des Îles, une boutique de plein air que j’ai contacté. Réjeanne est venue me chercher à la plage pour qu’Eric puisse me montrer les jupettes qu’ils ont avant de m’en prêter une. Réjeanne m’a ensuite reconduit à la plage. Ca c'est du bon monde! Les vagues déferlantes n’étaient pas si sympathiques quand j’ai essayé d'embarquer sur l'eau. Chaque fois que j’essayais de partir, les vagues me trempaient et me relançaient sur le sable. Heureusement, une autre bonne âme est venu à mon secours et m’a aidé à partir. J’étais mouillé et j’avais froid mais j’étais bien content de pagayer à nouveau. Atterrir pour la nuit n’a pas été si facile. J’ai du pagayer dans un chenal étroit à travers des récifs pour me rendre jusqu’à une plage protégée. J’ai du naviguer avec une grande précision pour éviter que des vagues déferlantes ne me jettent sur les récifs! Une croix blanche en bois sur une minuscule île rocailleuse m’a rappelé à quel point les erreurs peuvent coûter cher. Un chalet de pêcheurs a été un refuge agréable pour la nuit (50o 15’N, 65o 50’O).

26 octobre

La matinée a été calme et j’ai croisé plusieurs membres de la faune marine dont des rorquals et d’adorables petits oiseaux marins comme des mergules nains et des petits pingouins. Vers midi, une tempête de neige s’est abattu sur la région. J’ai perdu de vue mes points de repère et la mer est devenue très mouvementée. Vers treize heures, quand j’ai aperçu des chalets de pêcheurs dans une baie protégée, j’ai décidé de m’arrêter. Je me suis installé dans un des petits chalets, j’ai allumé un feu dans le poêle à bois et j’ai passé l’après-midi à lire... (50o 14’N, 65o 35’O).

27 octobre

Quelle magnifique journée! La berge abrupte me protégeait du vent du Nord ce qui m’a permis d’apprécier le soleil, la mer calme et le paysage spectaculaire. J’ai eu l’occasion de voir plusieurs douzaines d’oiseaux de proie voltigeant le long de la rive, prenant avantage des courants thermiques. Ils migraient probablement vers l’ouest le long de la côte avant de survoler le St.-Laurent là ou il est plus étroit. Quand il a commencé à faire noir, je ne trouvais pas d’emplacement pour camper jusqu’à ce que je voie une plage avec une maison juste avant Sheldarke. Un vieil homme (Moses Bond), est sorti de la maison alors que j’arrivais et m’a invité à rester chez lui. C’était intéressant d’écouter ses histoires des vieux temps, quand le seul moyen de transport entre les villages de la Côte-Nord était la mer (50o 14’N, 64o 58’O).

28 octobre

Quelle belle matinée! Je suis parti juste avant le levé du soleil. Tout était recouvert de givre. La mer était calme. La température est vite grimpée grâce au soleil de sorte que vers dix heures j’ai même dut enlever mon manteau car j'avais chaud, ce qui ne m’est pas arrivé depuis Québec ! Mais vers onze heures le vent s’est levé et les vagues ont vite grandi. A quatorze heures je me suis arrêté à Magpie où j’ai été super bien accueilli par un groupe de jeunes venus s’installer ici. Philippe, Benoît et Mathieu ont parti une compagnie d’excursions en kayak (Québec Expédition) et Yan et Marie fabriquent des chapeaux. Je suis très content d’avoir rencontrer ce monde débordant de joie de vivre et d’initiative (50o 17’N, 64o 30’W).

29 octobre

Le vent soufflait de l’Ouest à plus de 60 km/h. La mer était trop agitée pour faire du kayak alors j’ai décidé de prendre une marche le long de la rive. J’ai ensuite passé une autre belle soirée avec mes nouveaux amis à Magpie.

30 octobre

Le temps était calme et ensoleillé ce matin, alors je suis reparti. Après mon repos à Magpie, j’avais plein d’énergie. J’ai vite atteint l'archipel de Mingan. Les îles sont constituées de roches sédimentaires, ce qui est inhabituel pour la région où le granite du bouclier canadien domine. Quand la nuit est tombée, j’ai continué à pagayer mais vers huit heures du soir, j’en avais assez. À l’aide de ma lampe frontale j’ai cherché le camping sur l’île Quarry. Soudainement, j’ai aperçu deux petits points lumineux qui bougeaient sur la rive: un renard ! Et ensuite j'ai trouvé ce que je cherchais : un abri avec un poêle à bois. C’était un bon endroit pour arrêter pour la nuit (50o 13’N, 63o 47’O).

31 octobre

Puisque je dois aller chercher mon envoi de nourriture à Havre-St-Pierre demain, j’avais beaucoup de temps libre aujourd’hui pour explorer quelques îles dans l’archipel de Mingan. J’ai pris une marche sur l’île Quarry, prenant de nombreuses photos des fameux monolithes. Ensuite, j’ai pagayé vers l’île du Havre, où je vais passer la nuit. J’ai eu la chance de voir beaucoup de phoques et quelques baleines en chemin. J’ai passé l’après-midi à explorer l’île-du-Havre (50o 13’N, 63o 36’O).

1 novembre

Ce matin je suis allé chercher mon envoi de 2 semaines de nourriture à la poste. J'ai ensuite passé une bonne demi-heure à réorganiser tout mes bagages pour que ca rentre dans mon kayak. J'ai profité d'un vent fort dans mon dos et je me suis rendu jusqu'à l'Ile-à-la-Chasse où j'ai campé.

2 novembre

Un vent de l’Est m’a incommodé aujourd’hui. Puisque la mer était agitée et je n’avançais pas trop, j’ai décidé de m’arrêter à 13:00 quand j’ai aperçu une cabane dans une jolie baie protégée. Puisqu’il n’était pas barré, je m’y suis installé (50o 17’N, 62o 56’O).

4 novembre

Je me suis levé à quatre heures du matin et dès qu'il y avait assez de lumière pour voir, je suis sorti de la baie. Il n'y avait aucun vent mais malheureusement la houle étaient trop grande alors je suis revenu dans la baie. Me renverser pourrai être fatal donc je préfère attendre des conditions meilleures. J'ai passé la journée à explorer la toundra le long de la côte et à lire.

5 novembre

Grrr ! La nuit dernière et pendant toute la journée un vent fort de l'Ouest ne cessait de brasser la cabane. C'est la troisième journée de suite que je ne peux pas m'aventurer sur l'eau. C'est frustrant puisque je ne peux rien faire contre le vent. Néanmoins, je suis chanceux d'être dans une cabane et non sous ma tente.

6 novembre

Ma patience a enfin été récompensée par une journée paisible et ensoleillée. La côte est vraiment extraordinaire ici. Des centaines de baies et d’îles de toutes les tailles composent cette côte de granite rose presque pur. J’ai parcouru près de cinquante km, me rendant presque à Aguanish. J’ai passé la nuit dans une minuscule cabane avec un mini poêle grand comme une boîte à souliers. Il chauffait à peine, mais c’était mieux que rien ( 50o 14’N, 62o 15’O).

7 novembre

Encore une journée relativement paisible. Quel plaisir de pagayer ! Je me suis rendu jusqu’à Pointe du Vieux Poste, sur l’autre rive de la rivière Natashquan. Au moment ou je suis atterri, le soleil couchant a percé entre les nuages, créant un éclairage fantastique sur les grandes dunes à l’embouchure de la rivière. Une scène vraiment spectaculaire ! (50o 05’N, 61o 48’O).

8 novembre

J’ai eu quelques difficultés à quitter la rivière Natashquan à cause des vagues déferlantes. Néanmoins, lorsque j’ai dépassé la pointe, j’étais protégé du vent fort du Nord-ouest par la côte. Le paysage était pareil pendant toute la journée : à ma droite, la mer immense et à ma gauche une berge sablonneuse s’étendant sur des kilomètres et des kilomètres jusqu’à l’horizon. Tout ce sable a été déposé ici par la rivière Natashquan, témoignant de sa puissance. J’ai eu l’occasion d’observer et de photographier un renard, ce qui a coupé la monotonie du paysage. Après trente cinq kilomètres de sable, j’ai été bien content de voir des rochers alors que je m’approchais de Kégaska. J’ai passé la nuit dans un chalet juste avant le village (50o 10’N, 61o 18’O).

9 novembre

Le froid est bel et bien arrivé ! Il faisait –14o C ce matin avec un vent modéré du Nord-Ouest. En peu de temps, le côté gauche de mon kayak était recouvert d’une couche d’un cm de glace, à cause des éclaboussures d’eau. Mon manteau aussi était recouvert de glace. Le temps s’est réchauffé pendant la journée, mais pas assez pour faire fondre la glace. Au moins le soleil brillait sur mon kayak donc mon côté droit (côté sud) était raisonnablement chaud. Ma seule grande difficulté était de ne pas pouvoir boire puisque ma bouteille d’eau était congelée. J’ai néanmoins bien apprécié le paysage de rochers et de toundra parsemée de beaucoup d’îles. Au coucher du soleil, je ne trouvais pas de cabane et puisque je ne voulais pas vraiment camper, j’ai continué dans le noir pendant deux heures jusqu’à La Romaine. Bien entendu, je me suis perdu dans le labyrinthe d’îles et j’ai du me diriger vers la mer pour pouvoir voir les lumières du village. En arrivant au village j’ai été obligé de casser la glace, mais enfin je me suis rendu à destination, bien qu’épuisé et congelé. J’ai marché jusqu’à la première maison ou j’ai demandé si je pouvais y passer la nuit. Les Collard ont été content de pouvoir m’aider et m’ont même offert un délicieux souper ! (50o 14’N, 60o 40’O).

10 novembre

Eh bien ! L’hiver est vraiment arrivé. Il neigeait presque toute la journée avec un vent du nord-est agressif me cinglant le visage. Certains passages peu profond entre des îles étaient déjà recouverts d’une mince couche de glace. Je n'ai parcouru que vingt kilomètres, mais c’est bien assez considérant les conditions. Une simple cabane est comme un hôtel cinq étoiles après une journée dans une tempête de neige (50o 14’N, 60o 27’O).

11 novembre

Le paysage semble presque irréel: il n'y a presque rien d'autre que de la roche, de la neige et de l'eau. Je suis toujours surpris quand je vois une pile de trappes à homards, un bateau renversé ou une cabane en plein milieu de ce vide. C'est la mer qui permet aux gens de vivre ici, mais à ce temps ci de l'année je ne rencontre aucun pêcheur. Il a venté fort pendant toute la journée alors après cinq heures je me suis arrêté quand j'ai vu quelques cabanes utilisées pour la saison de pêche estivale (50o 13’N, 60o 10’O).

12 novembre

Encore une journée de froid et de vent. La glace ne cessait de s'accumuler sur mon kayak. J'ai été obligé de la casser à plusieurs reprises puisque ça devenait lourd (deux à trois cm d'épais). Vers 14:30, j'ai trouvé une cabane, alors j'ai décidé de m'arrêter (50o 20’N, 59o 50’O).

13 novembre

J'ai eu un bon réchauffement ce matin en jouant au brise-glace avec mon kayak pour sortir de la baie ou il y avait cinq centimètres de glace (il a fait –15oC la nuit dernière, mais le mercure est monté jusqu'à zéro pendant la journée). Ensuite, j'ai fait face à un vent de l'Est toute la journée. Au coucher du soleil, je suis arrivé à Chevery. Deux gars m'ont parlé de cabanes un peu plus loin, alors j'ai continué dans le noir et étonnement, je les ai trouvé (50o 29’N, 59o 35’O).

14 novembre

La mer était turbulente ce matin à cause d'un vent soufflant du large (Sud-est). Je n'étais pas sure si je devais m'aventurer sur l'eau, mais vers dix heures j'ai essayé. Ce n'était pas si mauvais. J'ai dépassé Harrington Harbour et j'ai traversé le détroit Aylmer. Je suis arrivé à l'île du Petit Mecatina alors que le soleil se couchait, illuminant ses grandes collines de granites avec une belle lumière dorée. Pendant un certain temps, quelques baleines me suivaient, et elles faisaient surface de temps en temps juste à côté de moi. Il a bientôt commencé à faire noir et je ne trouvais pas d'endroit pour débarquer jusqu'à ce qu'enfin une cabane se matérialise dans la noirceur. Quel soulagement ! (50o 35’N, 59o 20’O).

15 novembre

La plupart de vous qui lisez mon journal doivent penser que je suis malheureux et congelé sur la côte. En réalité, cette section est la plus tripante de toute l’expédition. La région que je traverse présentement est un paradis pour kayakiste. Je suis protégé de la mer par les innombrables hautes îles de granite et le paysage est magnifique. J’ai fait un portage par-dessus un isthme étroit sur l’île du Petit Mécatina et j’ai continué entre les îles vers le village de Baie-des-Moutons (Mutton Bay). Pour éviter la haute mer, j’ai fait un autre portage pour me rendre au village. Quand je suis enfin arrivé dans cette petite communauté d’environ 180 habitants, il faisait déjà noir mais je n’ai eu aucune difficulté à trouver de l’hébergement. Les gens ici sont si accueillants. Lennox et Clara-Ann Robertson m’ont invité chez eux et m’ont offert tout ce que j’aurais pu espérer (un souper délicieux, un lit chaud, une douche... )

16 novembre

Un vent fou de l’Est faisait rage aujourd’hui alors je ne pouvais pas m’aventurer sur l’eau. J’ai été bien content puisque j’avais besoin de repos, et j’ai pu ainsi passer la journée à la Baie-des-Moutons. Je n’ai jamais vu un aussi beau village: juché entre d’abruptes collines de granite, les maisons sont dispersées autour de plusieurs petites baies avec des ponts reliant les sections de terre ferme. Je suis monté sur le sommet de deux collines, ce qui m’a permis d’avoir une vue à couper le souffle de la mer et du village. Il n’y a pas d’arbres dans les parages donc toutes les vues sont extraordinaires. Je me suis ensuite dirigé vers une petite péninsule en face du village où j’ai rencontré Elmar et Brigitte Engel, un couple d’allemands qui se sont installés ici il y a une trentaine d’années. J’ai passé une très belle soirée chez eux.

17 novembre

J’aurais voulu passer plus de temps à Baie-des-Moutons, mais le vent était dans mon dos. Il fallait en profiter. Une dernière poignée de mains, et j’étais de nouveau sur l’eau. La mer était tumultueuse jusqu’à ce que je dépasse La Tabatière. Ensuite, c’était facile, surtout que les paysages étaient spectaculaires. Les arbres sont plus nombreux ici, mais les sommets des collines sont néanmoins dépourvus de végétation : c’est tout simplement de la roche. Je me suis rendu jusqu’à la Baie Kecarpoui (51o 05’N, 58o 52’O).

18 novembre

Encore une de ces journées glaciales avec un vent du Nord-Ouest me poussant de la gauche et les vagues me recouvrant de glace. J’étais bien content de pouvoir profiter de la protection du Petit Rigolet, un magnifique fjord. Vers la fin du Petit Rigolet la surface de l’eau était recouverte de morceaux de glace. Je suis passé juste à temps : demain, ca va probablement être solidement gelé. J’ai passé la nuit dans une maison d’été utilisée durant la saison de pêche par une famille de St.-Augustin ( 51o 12’N, 58o 23’O).

19 novembre

Aujourd’hui j’ai du affronter une section de la côte assez accidentée et ouverte. Les gens d’ici l’appellent " the Graves ". Je ne suis pas mort ici, mais c’était vraiment l’enfer. Un vent de 50 km/h me soufflait dans le dos et créait de grosses vagues. Puisque la côte est accidentée, les eaux étaient très agitées et je me suis fait brasser pendant six heures. J’ai été très soulagé quand j’ai atteins l’archipel du Vieux Fort. Je suis arrivé au village de Vieux Fort dans le noir mais encore une fois, les gens ont été très accueillants. Je reste chez les Fequet, un couple retraité avec dix enfants maintenant adultes (51o 25’N, 57o 50’O).

20 novembre

J’ai été chanceux de me rendre à Vieux Fort hier puisque le temps est orageux aujourd’hui, avec des rafales de vents jusqu’à 80 km/h venant du sud-ouest. Hughey, un des fils des Fequet, m’a fait visiter Vieux Fort. J’ai rencontré ses frères et nous sommes même allés voir sa sœur à Rivière St-Paul. Dans la soirée, je suis allé à un souper communautaire. Je suis si content de n’avoir pas été en mesure de sortir sur l’eau puisque j’ai eu l’occasion de découvrir Vieux Fort. Jadis tout le monde y vivait de la pêche à la morue. Aujourd’hui, avec l’effondrement des stocks de morue, la plupart des habitants quittent le village en été pour trouver des emplois à l’extérieur. Ils retournent néanmoins chez eux pour l’hiver.

21 novembre

Le vent s’est affaibli alors j’ai quitté Vieux Fort ce matin. Un épais brouillard recouvrait la région alors j’ai du naviguer grâce à ma boussole. Tout allait bien jusqu’à ce que je sorte de l’archipel de Vieux Fort qui me protégeait. Ils y avait encore de très grandes vagues à cause de la tempête d’hier. C’était apeurant d’être au beau milieu de grandes vagues de 2 mètres sans pouvoir voir la côte. J’entendais les vagues déferler violemment contre les rochers, mais je ne pouvais rien voir. J’avais peur de me faire ramasser par des vagues et me faire jeter contre le roc. Après 1 heure de cet enfer, j’ai réussi à pénétrer dans une baie protégée où il y avait quelques chalets et je me suis arrêté pour le reste de la journée (51o 27’N, 57o 31’O).

22 novembre

Une journée parfaite ! Ensoleillée et avec un vent léger dans mon dos. J’ai traversé la baie Brador directement vers Blanc-Sablon et ensuite j’ai traversé le détroit de Belle Isle vers Flower’s Cove, Terre-Neuve ! (51o 17’N, 56o 44’O)

23 novembre

Il neigeait toute la journée. Puisque le vent n’était pas trop fort, je suis quand même parti. Tout allait bien jusqu’à environ 15 :00, quand soudainement un vent du Nord-est s’est mis à souffler dans ma face à 60 km/h. La neige m’aveuglait et les vagues commençaient à être menaçantes. La seule option que j’avais c’était de rebrousser chemin et de revenir à Eddies Cove, à environ 6 km de là. Quand je m’approchais du quai, j’ai traversé une section peu profonde (erreur grave) et je me suis renversé parmi les vagues déferlantes. Heureusement l’eau ne m’arrivait qu’à la poitrine et j’ai vite marché jusqu’au bord. Je peux vous dire que c’était froid !!! J’ai ramassé mon équipement éparpillé et j’ai couru vers la maison la plus proche. George Coats, le pêcheur retraité habitant la maison, a été vraiment gentil et m’a aidé à tout sécher et il m’a hébergé pour la nuit (51o 23’N, 56o 26’O).

24 novembre

Quelle belle journée ! Ensoleillée et pas un souffle de vent. Mais après ma baignade d’hier, je ne fais plus confiance à la mer. Ainsi, je vais marcher jusqu'à L'Anse-aux-Meadows. J'ai passé la matinée à me construire un petit chariot avec quelques planches et de deux vieilles roues de vélo que George m'a donné. J'ai placé mon kayak sur le support et à 14:00, je suis parti. Ce n'étaient vraiment pas difficile de traîner mon kayak. Il n'y a pas vraiment de collines et la route d'asphalte est de très bonne qualité, à l'exception de quelques petits tas de neige. Quand la nuit est tombée, j'ai continué. La nuit était belle avec une pleine lune brillante. Cinq heures et demi et 29 kilomètres plus tard, je suis arrivé à aéroport. Ils ne voulaient pas me laisser passer la nuit là mais Lloyd Luther, un employé, m'a invité chez lui. C'est un gars très joyeux et amical (51o 23’N, 56o 05’O).

25 novembre

Lloyd m'a raccompagné à l'aéroport et je suis reparti à 13:30. Le vent soufflait dans mon dos, jusqu'au point que j'avais de la difficulté à garder le pas avec mon kayak. J'ai parcouru quarante kilomètres, un peu trop pour mes jambes. Quand Lloyd m'a ramassé à 21:45 quand il revenait du travail, mes jambes tombaient en morceaux. J'ai encore passé la nuit chez lui.

26 novembre

J'ai amélioré mon système pour transporter le kayak. J'ai emprunté le vieux vélo trois-vitesses de Lloyd et j'ai attaché le devant de mon kayak au siège pour que je puisse le tirer derrière moi. En dépit d'un vent contre moi, ça ne m'a pris que trois heures et demi à compléter les 29 km restant jusqu'à l'Anse-aux-Meadows, la fin de mon expédition !!!!!!! (51o 36’N, 55o 32’O) J’ai passé un peu de temps dans les maisons de terre battis par les vikings il y a environ 1000 ans et qui ont été reconstruites sur le site historique. Je me sentais vraiment comme un viking, après un si long parcours. Je suis tellement satisfait d’avoir atteint mon but, mais ce qui me tient le plus à cœur c’est tout ce que j'ai découvert en chemin. Le Canada est réellement un magnifique pays dont on devrait tous être fier.

Maintenant il me faut revenir à Montréal. J'ai payé un gars de la place pour me reconduire jusqu'au traversier de St-Barbe à Blanc-Sablon. On est arrivé au traversier juste à temps pour que j'embarque. Je vais passer la nuit à Blanc-Sablon et demain j'embarquerai sur le Nordik Express, un bateau pour passagers et marchandises qui fait toute la basse côte nord et revient ensuite à Rimouski.

 

 





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