Comment être initié, ou se faire initié, est une question que plusieurs se posent. Je dirais qu'il y a deux grandes réponses et qu'elles dépendent des croyances. À mon avis, les deux se valent. En effet, certains tenant encore de l'ancienne école croient que seule une sorcière peut en initier une autre et vice versa. Cela s'explique probablement par le taux élevé d'analphabétisme qui régnait à l'époque.Dans ce temps là, très peu de gens savaient lire et écrire, car l'éducation était réservée à une élite. Les gens qui auraient pu s'intéresser à ce sujet ne pouvaient donc pas chercher une documentation écrite. De plus, il ne faut pas oublier la pression que l'église catholique exercait. Le paganisme, dans ce contexte, était un sujet dangeureux. C'est pourquoi il faut pas s'étonner que l'initiation et le partage des connaissances se soient fait par le bouche à oreille et par tradition orale: c'était plus sure et plus simple pour tout le monde.
D'un autre côté, la sorcellerie, dans son aspect pratique (la «sorcery» en anglais) était très courante. On la retrouvait communément en campagne sous forme d'observances, elles-même issuent de la société préchrétienne. La transmission se faisait oralement, car connaître les formules et les gestes n'étaient pas suffisant, il fallait savoir comment les faire et cela ne s'apprend que par contact directe... D'une façon ou d'une autre, la sorcellerie était beaucoup moins littéraire que maintenant.
Aujourd'hui, plusieurs considèrent qu'il n'est pas nécessaire d'être initié par un sorcier ou une sorcière pour en devenir un ou une. Ce qui est tout à fait plausible puisqu'il existe de nombreux ouvrages sur le sujets disponibles en librairie ou à la bibliothèque. N'importe qui a donc accès à l'information et peut l'étudier, la mettre en pratique et l'intégrer. Par contre, cette méthode, tout en étant plus démocratique, présente deux difficultés: trouver l'information juste et la réponse aux questions qu'elle soulève. En effet, il y a énormément d'ouvrages à caractères magiques, initiatiques, etc. Tous plus ou moins valables qui sont publiés chaques années. Il s'agit, pour l'apprentie, de départager le canular de l'information véritable. S'il n'est pas accompagné dans son cheminement, l'apprentie n'a personne vers qui se tourner pour demander conseils ou à qui poser les questions qui surgiront au cours de ses lectures. Ce manque d'encadrement peut conduire à l'incertitude puisqu'il n'y a personne pour juger si l'apprentie est près ou non à être initié. Celui-ci ne peut se fier que sur lui-même. De même, il n'y a pas de références exactes sur le temps d'apprentissage et le contenu de celui-ci.
Toutefois, certains points reviennent assez souvent pour qu'il soit possible de dire qu'ils constituent la base, ou une des bases, d'une formation sérieuse. Par exemple, il n'y a pas de délais fixe avant de devenir sorcière. C'est-à-dire que l'apprentissage peut durer de un an et un jour à quatre ans tout dépendant des sources. Habituellement, l'apprentissage est moins long avec un mentor.
Si le temps de préparation peut varier, il y a quand même une certaine homogénéité dans les compétences à acquérir. Le futur initié doit apprendre l'histoire de la sorcellerie, diverses méthodes de divinations et de guérisons psychiques ainsi que tout les éléments permettant de concevoir un rituel efficace sans oublier les différentes cérémonies tel que les esbats et sabbats. Certains peuvent aussi inclure dans leur formation l'apprentissage des états modifier de conscience et les puristes rajoutent la fabricaton des instruments rituels.
Peu importe ce qui est enseigné ou les méthodes utilisées, ne devient pas sorcier qui veut. Il faut beaucoup de temps, d'efforts et de volonté. Ce n'est qu'après avoir démontré sa compréhension des différents arcanes et son aptitude à les manipuler correctement tout en respectant les règles et l'éthique qu'un apprentie peut subir son initiation. Cette cérémonie marque le passage de profane ou apprentie à sorcière ou mage à part entière avec tout ce que ça implique de responsabilités.
