Au centre d'un cercle magique, au douzième coup de minuit, récitez ces parole: "Lucifer, je te conjure de quitter l'endroit du monde ou du ciel où tu te trouves présentement, et te commande, et te contrains par la puissance du grand Adonaï, Elohim, Aagla de venir répondre à haute voix à ce que je te demanderai et que tu ne pourras me refuser".
Ce rite peut être effectué comme un sacrement d'invocation afin de susciter une manifestation particulière d'énergie pour l'inspiration, la divination ou la communion avec un domaine particulier de la conscience. Il peut être pratiqué comme un acte d' enchantement dans lequel des sorts sont jetés pour modifier la réalité physique. Il peut aussi être utilisé pour consacrer des instruments magiques ou évoquer des divinités. Le rite consiste en un minimum de six parties : Préparation, déclaration d'intention, invocation du chaos, invocation de Baphomet, voeu, fermeture.
La préparation doit inclure l'agencement du site, la réalisation des cercles et des triangles, la mise en place des instruments et des armes, l'administration éventuelle d'elixirs chimiques ou botaniques employés pour augmenter la gnose. Les rituels de bannissement, méditation, danse circulaire et autres formes de préparation gnostique peuvent être utilisés pour préparer les participants.
La déclaration d'intention doit être formulée de la manière la plus simple, la plus percutante et la plus précise qui soit. Tenant au dessus de lui le materiel magique qu'il utilisera dans le rite, le magicien doit dire "C'est ma volonté de ...".L'arme magique sera un bâton pour les consécrations et consomptions, un sceau pour jeter les sorts ou un talisman, une amulette ou un fétiche pour une consécration. Pour un travail basé sur l'élixir sexuel, le prêtre ou la prêtresse se tient les mains vides car le sacrifice est leur propre corps.
L'invocation du chaos est effectuée par une incantation barbare en conjonction avec des méthodes gnostiques choisies par l'opérateur. La meilleure incantation est donnée ci-dessous. Traçant le sceau du chaos dans les airs autour du cercle et assisté par la visualisation de celui-ci par ses assistants, le prêtre commence :
OL SONUF VAROSAGAI GOHU
(Je règne sur vous, Saith)
VOUINA VABZIR DE TEHOM QUADMONAH
(Le dragon aigle du chaos primal)
ZIR ILE IAIDA DAYES PRAF ELILA
(Je suis la terreur de la terre, les cornes de la mort)
PANPIRA MALPIRGAY CAOSAGI
(Faisant couler le feu de la vie sur la terre)
ZAZAS ZAZAS NASATANATA ZAZAS
L'étoile radiante du chaos à huit rayons est visualisée au-dessous du cercle, et des sacrifices d'encens, de sang ou d'elixir sexuel sont effectués.
Invocation de l'ego ou faux ange gardien dans le but de projeter son entière volonté comme enchantement sur la réalité. On qualifierait normalement une telle opération d'acte extrême de magie noire, si elle n'était pas préfacée par une invocation initiale de Kia, le sans forme ou ange gardien réel. Le but essentiel de la conjuration dans son ensemble est d'accroître la domination de son égo sur le monde dans l'espoir d'amener la force vitale sans forme du Kia à se manifester plus pleinement. On procède traditionnellement au rituel à l'aide d'un bâton pour concrétiser la volonté, bien que l'on puisse employer d'autres instruments, ou improviser avec les poings serrés si nécessaire.
Les invocations se font en énochien et représentent en partie des adaptations des appels du premier et dixième aethyrs énochiens et consistent en onze et trente-trois mots chacune.
A la différence de la messe du chaos, ce rituel ne convient pas à l'enchantement visant à satisfaire n'importe quel désir. Il a la propriété de tendre à phénoméniser les désirs de l'égo au hasard. C'est là que résident son emploi et son danger. Vous réalisez ce qu'était la chose désirée que quand elle arrive.
Il faut donc considérer ce rituel comme étant en partie un acte de divination. Après avoir exposé l'intention, on invoque d'abord Kia par une incantation, un mantra et une brève période de silence mental complet. Il serait à la fois blasphématoire et catastrophique de tenter de conceptualiser Kia comme autre chose qu'un néant plein de toutes les potentialités et sans forme. La forme Dieu/Démon de Choronzon se manifeste par une visualisation du soi sous la forme de l'égo grossièrement hypertrofié tandis que l'on fait l'incantation. Le rituel est conclu par trois actes simultanés. On visualise un éclair ayant la forme de la rune solaire sigel qui jaillit de la tête et descend jusqu'au sol, on pousse très fort le Kia des arts martiaux et on frappe le bâton contre le sol. Puis suit le bannissement par le rire.
1-Exposé de l'intention : "Que toute ma volonté soit faite !"
2-Avec le bâton, on trace sur le sol l'étoile à huit branches du chaos.
3-On fait l'invocation à Kia en tenant le bâton vers le haut, les deux mains, directement au-dessus de la tête.
ZIRDO IADNAMAD ELILA
(Je suis la connaissance immaculée du premier aethyr.)
MICALZODO SAANIR MADRIAAX
(Tout puissant dans les régions des cieux.)
FINIS BALZIZIRAS IADA
(Exécutant la sentence du Très haut.)
4-Dans la posture de Ptah, pieds joints, bâton tenu des deux mains à la verticale contre le corps, mantra I pendant une expiration complète.
5-Silence mental pendant quelques instants.
6-Invocation de Choronzon, bâton tenu en travers au dessus de la tête.
ANETAB OTHIL LUDSI CAOSAGI
(Gouvernant j'ai posé mes pieds dans la terre)
ZIRDO LONSMI DEPEDE ZARZAX
(Je suis la puissance 333 du dixième aethyr)
SOBA DOOAIN MAD ZILODARPE
(dont le nom parmi vous est le dieu de la conquête)
TOOAT GMICALZOMA LARSAD TOLGLO
(accordant le pouvoir de la compréhension pour
disposer de toutes choses)
YRPOIL LATOK OVCHO ASYMP
(Divisons une chose qu'elle se confonde avec une autre)
UNCHI OMORS ZODACARE GOHUS
(Confondez compréhension avec obscurité, bougez ! je dis)
OADRIAX OROCHA FODPAL CAOSAGI
(les cieux inférieurs en dessous qu'ils affligent sur la terre.)
ABRAMAG NETAAIB CAOSAGI IO
CHORONZON
(Je me prépare pour le gouvernement de la terre, moi Choronzon.)
7-Visualisez un éclair, poussez le Kia, frappez le sol du bâton.
8-Bannir par le rire.
L'INVOCATION DE BAPHOMET
Le prêtre ou la prêtresse qui assume la manifestation de Baphomet attire et se visualise lui-même dans cette forme traditionnelle de divinité pour bénéficier de son pouvoir. Baphomet comme la représentation du courant vital terrestre apparait comme une déité cornue thériomorphique, androgyne, ailée, reptilienne, mammifère et humaine. Le prêtre éveille en lui une manifestation du Chi, ou kundalini, ou feu sacré du serpent. Les autres participants peuvent l'assister en chantant des invocations comme l'hymne à Pan, en projetant une visualisation d'un pentagramme inversé sur le prêtre. Celui-ci alors complète l'invocation avec une litanie éonique :
Dans le premier éon, j'étais le grand esprit, Dans le second éon, les hommes me connaissaient comme le Dieu cornu Pangenitor Panphage, Dans le troisième éon, j'étais le noir, le démon, Dans le quatrième éon, les hommes ne me connaissent pas car je suis le caché. Dans ce nouvel éon, j'apparais devant vous comme Baphomet, Le Dieu superieur aux autres Dieux et qui doit durer jusqu'à la fin de la terre.
Le prêtre de Baphomet prend maintenant le même matériel magique qu'au commencement et qui est utilisé dans le but de focaliser le rite et le consacre de la manière qu'il souhaite au but recherché par le rituel. Le voeu marque la culmination du rite. Tenant l'objet au-dessus de lui le prêtre, ainsi que tous les participants, affirment "Telle est ma volonté".
Si le matériel était un sacrement, il est alors consommé. Si c'était un sceau, il est détruit ou caché, tandis qu'un objet consacré est alors couvert et scellé pour un usage futur.
La fermeture des travaux peut nécessiter un exorcisme du prêtre si sa transe ou sa possession est profondes. Toutes ses regalias lui sont retirées et un pentagramme est tracésur lui. Une lustration faciale à l'eau froide est effectuée et il est appelé par son nom véritable jusqu'à ce qu'il revienne à lui.
Un rituel de bannissement clos le rite.
