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Edgar BORI


Tango
Métro
C'est mon métier
Petit
Tout les pas
Berceuse pour la terre
L'Étoile du Nord
Trop c'est trop
E.T.
Gaspard
Deux mille ans
Loup-garou

Tango
Une larme au bord de l'oeil
Parce qu'un parle de s'en aller
Deux fois seul
Devant l'autre désolé
Baisser la tête
Cacher son désarroi

Se laisser perdant d'amour
Face au vide à porter
L'ombre des tours
Qu'on a si hautes érigées
Avec la haine avec la peine

Et les mots qui fondent sur la glace
Et les mains qui n'osent plus se rappeler
Gardent la place

Blessé à l'âme dans ses sabots
Un pont à traverser
L'ombre sur l'eau
Partir sans se retourner
La tête haute
Brusquer les autres
Loin les regrets loin les beaux jours

Que la vie pour continuer
Ces histoires d'histoires d'amour
Que le temps doit effacer
Malgré le doute
Prendre sa route
Une larme au bord de l'oeil

Parce qu'un parle de s'en aller
Deux fois seul
Devant l'autre désolé
Baisser la tête
Cacher son désarroi

Retour


Métro
Ils manquent d'amour
Ils manquent de mots
Croire que les jours reviendront beaux
Croire que les jours reviendront beaux
De leur îlot venus d'échine
S'accrochent à l'heure de leur métro

Et si tout va
Si tout va pourquoi
On a plein les villes
De peu de gens qui s'animent
Et si tout va
D'où sont ceux qui ne vont pas
Ils ont le même avenir
Ils souffrent du même pas
Ils vivent à bord de leur vitrine

Et s'attachent après leur manteau
Sont d'oublier les chapiteaux
Et dans leurs yeux on voit des films
Où les moutons se jettent à l'eau
Et si tout va

Si tout va pourquoi
Ont grandi les villes
De ces gens qui s'abîment
Et si tout va
Où vont ceux qui ne vont pas
Tout comme les lemmings
Par là
Et si tout va

Qu'est-ce que font les villes
Chez ces gens-là
Et si tout va

Qu'est-ce que font les villes
Et si tout va
Chez ces gens-là

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C'est mon métier
La première fois qu'on m'a mis à l'écart
On m'a condamné pour un vol de char
Un peu plus tard celui d'un dépanneur
Et d'un taxi et d'une guitare et d'une caisse de liqueur

La centième fois c'est écrit au dossier
Un emprunt sans signature
J'avais un foulard sur la figure
C'était l'été va donc te pendre
On m'a remarqué va donc chier
Y a pas été long l'été dernier

J'habite au pénitencier
La pénitence c'est mon métier

Des coups parfaits jamais à la bonne heure
Des coups fumants en pays non fumeur
J'avais le don d'avoir les bonnes idées
Mais pas celui de les réaliser

J'habite au pénitencier
La pénitence c'est mon métier
La rage que j'ai s'éteindra pas
À la vitesse où j' suis parti là
J'habite au pénitencier
La pénitence c'est mon métier

Dans le fond c'qu'il faut c'est être réaliste
Je ne suis qu'un grand récidiviste
Pareil à tous les policiers
Je vis du crime organisé

J'en ai mangé des tapes sur la gueule
Faut dire qu'ici j'suis pas tout seul
Quand je regarde où je suis rendu
J'crois moins dans les coups de pied dans le cul

J'suis rien qu'un gars bien ordinaire
Qui a manqué l'amour de son père
J'suis rien qu'un gars faut pas s'en faire
Qui a manqué d'amour comme son père

J'habite au pénitencier
La pénitence c'est mon métier

Retour


Petit
Petit quand j'étais p'tit
Je me sauvais la nuit
L'été en pyjama dans le parc
Tout doucement
Près des étangs qui semblaient grands
Près des amants sous la lune
Sûrs d'eux sur un banc

Sans presse
Sans me laisser pousser
En dansant sans bon sens
Sans bas dans mes souliers
Sans m'en faire
Sans m'empêcher de faire mes affaires
Sans bête noire dans la tête
Au moment de m'endormir

La nuit sous les étoiles
Une gang de dum bummaient
Au pied d'un lampadaire
Idées allumées doigts dans le nez
Autour la ville dormait
Nous on s'emportait à bord des trains
Qui roulaient au loin

Petits bien qu'avertis jamais on a compris
« Dans la vie mon p'tit gars... »
On fait pas toujours tout ce qu'on aime
On perd le temps de flâner en sifflant
Poussant du pied les cailloux
De l'école jusqu'à chez nous

Maintenant je sais c'est pas rose
Le temps quand j'en trouve
Me sert à pas grand chose
Si des cheveux gris
Ont pris racine dans mon esprit
L'inévitable soir qui penche
Vire et valse là
Vire et valse la vie

Perdu sous les étoiles tête basse
Je me fiche des lignes sur le trottoir
Je me cache la face de la lune
Désabusé désamusé
Souvent se serrent mes dents
Quand les trains roulent derrière la nuit
Je les entends
Au bout de mon rouleau j'ai sommeil
Sans rêver sans réveil
Je me traîne de temps à autre
En paire de claques dans le parc
Près des étangs ces mêmes étangs
Moins les amants sous la lune
D'ailleurs y a plus de banc

Plus tard à force d'efforts
Taquiné par le sort
Tout près d'où j'avais barbouillé
Je m'en irai
Près des je t'aime
De ceux que j'aime
Qui m'ont aidé à grandir
Et m'en ont consolé

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Tous les pas
Tous les pas qu'on a faits pour aller n'importe où
Laissés derrière à l'ombre des voyous
Tant de pas égarés qu'on aimerait retracer
Pas d'amour pas de veine
Tous les pas gaspillés

Pas pour rien par parure
À la mesure des armées
Les pas désemparés
Pas qui nous pèsent
Debout sur talons hauts
Au regard de falaise
À détester la peau
À rêver dans son dos

D'autres pas sur la glace une heure de rendez-vous
Quand tout le soir y passe sans personne
Quand on rentre on va où
Pas de deux plus de voix
Pas de vous

Pas à pas de géants qu'on emprunte au désert
Amers
Certains pas dans la boue qu'on a juré de taire
Qu'il aura fallu faire malgré nous

Pas d'orgueil qui nous a faits masqués
On reste seul sur l'île de Consolé
D'autres pas dans la nuit qui nous a abriés
Qu'on voudrait s'empresser de garder contre soi
Enivrés d'un temps d'août qui s'en va

Tous les pas qu'on a vus s'éloigner sans un bruit
Qui rendus dans la rue
Nous traversent comme un cri
Quand les pas s'enfuient

Y a les pas qui s'enlisent sur fond noir
Des pas si peu sûrs d'eux qu'ils passent sans se voir
Pas de deux plus de voix
Pas de vous

Malgré toutes les tempêtes on tient encore debout
On a même su plier sans se mettre à genoux
On est pas né si bête pas du tout
Passe la vie
C'est tout

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Berceuse pour la terre
Sur tes beaux cahiers d'école
Ils ont dessiné la guerre
Une fleur de tournesol
Qu'on a viré à l'envers
Berceuse pour la terre

La télévision raconte
Ses histoires de pistolets
Ils n'ont toujours pas de honte
Ni les bons ni les mauvais

Dans leurs forêts désertiques
Les oiseaux n'ont plus de voix
Les loups sont devenus des rois

Ce que disent les gros livres
Toutes les paix de papier
Don Quichotte était de givre
Ce que disent les gros livres
Des jardins épuisés
Les poètes sont couchés

À qui cherche la lumière
Comme on cherche un vieux jouet...
Et le bon tourne au mauvais

Dans tes beaux cahiers d'école
D'idées cernées de poussière
Ils ont fait de Tournesol
Celui qui va à l'envers
Ne parle pas ne parle pas ne parle pas

Ce qu'on ne dit pas dans les livres
C'est que les fous sont alliés à Don Quichotte
Que la vie c'est fait pour vivre

Sur les chemins de Sagesse
N'écoute pas les promesses
Des présidents

Qu'on écrive dans tous leurs livres
Que les fous sont allés
Chez les poètes se parler

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L'Étoile du Nord
C'est comme la première neige et le premier printemps
C'est comme la première fois je t'aime tout autant
On s'était crus si seuls on ne sait plus trop quand
On avait dans les yeux ce qu'on voulait pourtant

Mais la nuit l'aventure a fait de nous ses anges
Et nous vivons ce ciel qui n'est ni toi ni moi
Qu'on se voit vus battus rien de ça ne ressemble
À l'éclair d'espérance qui toujours nous rassemble
Etre aussi merveilleux et si bêtes à la fois
Etre aussi mendiants en se donnant nos coeurs
Comme on reçoit la neige au seuil de ce printemps
Ma toi-même endiablée d'un aussi fol amour

C'est comme la première neige et le premier printemps
Mon amour mon amante mon étoile du nord

Va donc voir les amis qu'on avait dans le temps
Eux-mêmes te diront ce que j'étais pour toi
Si tu reconnaissais dans le noir des nuages
Mon cri d'homme heureux au vent de ta folie
Je pourrais vivre encore avec toi dans la nuit
Une étoile est en toi une étoile est en moi
Nos désirs ont des mains pour un futur enfin
Qui rejoint nos enfances jusqu'à la fin des temps

C'est comme la première neige et le premier printemps
Mon amour mon amante mon étoile du nord
C'est comme la première neige et le premier printemps
C'est comme la première fois et même la fois d'avant

Je t'aime tout autant sauf que je suis parti
Vers un nouveau pays au large de nos vies

Ne me tiens pas rigueur d'être aussi fantaisiste
D'être aussi maladroit et si fort à la fois
Je t'admire et te plains d'être si seul et reine
Reine de quoi reine de nous reine de moi ton doux fou
Mon amarre ma bagarre mon numéro perdu
Par delà nos deux corps je t'aime encore encore
Comme la première neige et le premier printemps
Comme la première fois je t'aime tout autant

C'est comme la première neige et le premier printemps
Mon amour mon amante mon étoile du nord.

C'est comme la première neige et le premier printemps
Mon amour mon amante mon étoile du nord

Retour


Trop c'est trop
J'veux pas t'embarrasser du vide que j'ai
J'ai mal à oublier la peine que j'ai
On s'amuse à nous faire porter
La misère et la faute
On sème les bouts d'épées
Qui poussent en bas d'la côte

J'ai rien du genre à m'plaindre
Pourtant trop c'est quand c'est trop
Usé à vrai dire
Usé par tous les faut

Les faut rester assis
Les faut pas dire un mot
Les faut pas les faux plis
Trop c'est trop

Regarde nos lendemains vieillissent
À faire la queue leu leu
Au fond de nos boîtes à pouls
Regarde nos rêves s'évanouissent
Sur des chemins imbéciles
On serait devenus imbéciles

Viens pas m'débarrasser de la rage que j'ai
J'ai jamais supporté le vide que j'ai
On s'envie d'un drôle d'air
Rempli d'ombres de poussières
Six cent cinquante millions d'autos

Regarde nos rêves...
Des réacteurs Candu
Les dégâts on s'en fout
Regarde on s'en va le coeur gros
Sur des chemins imbéciles
On se rend aux imbéciles

La terre s'attaquera à l'homme
Comme l'homme s'attaque au cancer
On prend trop pour ce qu'on donne
Trop c'est trop

Retour


E.T.
J'ai fait le tour
Et ça vaut la peine
Je ne reviendrai pas
Si le jeu en vaut la chandelle
La vie c'est malgré moi

T'en fais pas
Rien à voir avec elle
C'est jour de chance
On voit les manèges

Le hasard qui me préfère
M'a donné d'abanbonner
L'échafaud du tout pour plaire
Aux marchands de souliers

T'en fais pas
Y va me pousser des ailes
C'est jour de chance
J'ai le chiffre treize

Je glisse dans mon bagage
Le bout d'un bout de papier
Marqué à l'encre de Chine
D'un merci pour chaque journée Je ne veux plus rien gaspiller

J'écrirai sur ma gamelle
Demain c'est trop loin pour moi
Laissez-moi sur ma falaise
Je ne me plaindrai pas

T'en fais pas
C'est la vie qui mène
Elle vaut la peine
Que tu me feras

Y va me pousser des ailes
Envoie les manèges

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Gaspar
Le voilà là dans ma loge
À me maquiller
Prêt à prendre place sur la scène
Où tous les soirs
On appelle Gaspar

Je défile dans ses habits
Les mots écrits pour lui
Défiant les idées folles
En trichant

Les rires croulent
Cousus à l'ombre
Tout me ment tout me rend sombre
On m'appelle Gaspar
Vous croyez en voir un autre
Sous les feux de la rampe
Au reflet sur les paupières
À l'armure tombée à l'eau
Par vous bordé
Porté par vous si haut
Des ailes
Des ailes jusqu'à la fin du spectacle

Après le numéro on tire le rideau
Sur celui qui se porte sur mon dos
À mille pas des bravos il se fait face
À peine le temps d'un mot devant la glace
Et de sa main l'esprit ailleurs s'efface
Etonnant dans ses habits
Des yeux trop grands pour lui
Soulevant les cabrioles
Au bout d'un parapluie

Le voilà là dans ma loge
À se maquiller
Prêt à prendre place sur la scène
Où tous les soirs
On appelle Gaspar... Gaspar

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Deux mille ans
J'ai deux mille ans ma mère
Devant mes peuples ennemis
Mes océans sont sans salive
Mes arbres aux branches évidées

J'ai deux mille ans ma mère
Par temps de ventres déchirés
Mon coeur veille un vaisseau blessé

Deux mille ans
Et mes volcans sont des usines
J'ai des enfants
Que mes grands enfants assassinent

J'ai deux mille ans ma mère
Vu de la lune ton sang est bleu
Et nos amours sont toutes mortes
Parlez canons de couvre-feu
Que deux mille ans ma mère
De 4.6 milliards d'années
Tout le nombril d'en être fier

J'ai deux mille ans ma mère
Je tiens de glace en eau salée
Comment ne pas mourir noyés
Comment reviendrons-nous à naître
Du fond des océans gelés

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Loup-garou
La lune va se montrer ronde sur l'encre
Folle nuit folle venue d'un mois de manque
D'enfer de rage je frissonne
Je cherche Je frappe
Ma peau n'aime plus personne
Et déjà
J'ai déjà des griffes qui s'ouvrent
Au bout de mes doigts

Je suis d'Arracher
Mon coeur en âge de faire
Je suis possédé
Je viens vous chercher
L'oeil gorgé de rouge
Je vous suis

J'entends frôler la mort
Un rendez-vous compte
Un vent hurle
Glaçant le sang qui monte
Je sens l'orage
Je respire
Je mords
Bousculé par le temps qui bascule

Je suis d'Arracher
Mon coeur est un désert
Je suis assoiffé
Je viens vous chercher

Je suis laid
Pris au piège
Mes frères sont de Pénombre
Ils ont perdu la vie pour une histoire d'amour

Je suis las de me cacher
Et la lune va se montrer

Je suis d'Arracher
Mon coeur est un désert
Je suis assoiffé

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