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Retour à la page de Bruno Pelletier

Tremblement de cœur (article Elle Québec par Geneviève St-Germain)

Il chante et tout vibre, nous y compris. Dix à l'échelle de Richter . Solide comme un roc, BRUNO PELLETIER a laissé entrevoir quelques éraillures à notre journaliste . Secousses telluriques au rendez-vous .Vulnérable, notre Bruno? Craquant.

 

Amies lectrices , j'entends déjà vos soupirs envieux. La chanceuse , elle a lunché avec le BEAU Bruno Pelletier. Oui, oui, celui-là même qui fait frissonner vos âmes assoiffées de romantisme avec son incontournable Temps des cathédrales. Rassurez-vous (un peu), je n'ai pas mangé avec Bruno Pelletier , j'ai simplement partagé avec lui 1 litres d'Evian. C'est qu'en pleine tournée promo pour son dernier disque D'autres Rives , et en partance pour Paris , le gars s'astreint à une rigoureuse discipline . Celle qu'il a appris à maîtriser par sa longue pratique du karaté. Un tripeux de nature qui se contrôle? "Ouais, c'est une belle image. C'est vrai que je suis un bon vivant , que j'aime la vie. Je suis sociable aussi, mais de moins en moins ." De cela, nous reparlerons plusieurs fois au cours de l'entrevue. De la difficulté de vivre avec le regard d'autrui rivé sur soi parce qu'on est une vedette.

"À un certain moment , tu ne peux plus , il faut que tu sauve ta peau. Le succès est arrivé en 2 ans comme une bourrasque . C'était tellement fort que j'ai été incapable d'en mesurer tout l'impact sur ma vie quotidienne. Et ça , impossible de savoir tant qu'on est pas dedans . Depuis Miserere et Notre-Dame de Paris , la pharmacie , l'épicerie, la banque, oublie ça.Personne ne me saute dessus , les gens sont gentils, en général, mais j'ai l'impression qu'ils portent automatiquement un jugement de valeur quand ils me voient .Ils se disent :« Il es petit.Je le pensais plus grand que ça...»Ils t'analysent, calvaire! Mais ça , c'est moi et mes bebittes. Quand je suis avec mon fils , il y a comme un rempart autour de nous . On est protégés.On parle,on rit,on est dans notre bulle. En fait ,je suis plus vulnérable quand je suis seul.On se sent peu à l'aise avec la célébrité.«Je préfère aller ne vacances là où personne ne me demande d'autographe.Je suis un gars discret parce que timide.Je ne suis pas excentrique ni exubérant .Quand je me trouve en public et qu'on insiste pour que je chante , ça me paralyse, ça me rend fou. Je déteste le côté show-off.Paradoxalement, quand je suis sur scène , je peux exploser complétement .»

 

La journaliste un peu dure à cuire par nature comprend déjà pourquoi les québécoises le hissent chaque année au top du palmarès de leurs hommes préférés. Pourtant, j'étais plutôt de tiède intensité.A l'idéé de cet entretien.Trop de cheveux,trop contrôlé,trop «correct»,le Bruno ,pour être franchement intéressant .On allait voir ce qu'il avait dans les tripes .Haro sur mes préjugés!J'ai découvert un vrai gars.Ça a l'air niais comme ça , mais toutes celles qui se coltinent less mâles de base savent bien que l'animal ne court pas les rues.Un beau type d'homme québécois donc,ambigu pour deux sous dans sa mâlitude.Avec cette espèce d'intelligence émotionnelle,d'égalité de sentiments et, pourquoi pas le dire,de profondeur d'homme réfléchit sur les vraies affaires ,ben oui!De quoi rassurer les femmes sur l'avenir des relations entre les sexes.«Moi ,je suis un gars-gars sans être macho.Je suis anti-homme rose.Je passe l'aspirateur,je lave la vaisselle,je lave le linge,je vais à l'épicerie ,mais je reste un gars.Et quand je suis avec une femme,j'aime ça être un vrai gars .Ça m'énerve,le trip de l'homme rose tendre,rose bonbon.Et dieu sait que je suis braillard!Les hommes et les femmes ne seront jamais pareils.Questions d'hormones,de gènes d'éducation.Tout fait qu'à un certain moment on ne réagit pas de la même manière à des situations semblables.Et on n'a pas à s'en défendre.Un hommeest-il plus féminin parce qu'il est capable de changer une couche?C'est quoi,changer une couche?C'est normal.Passer l'aspirateur aussi.Si t'as pas blonde ,tu reste tout le temps dans la poussière?».

 

Ce ne sont pas ses propos sur son type de femme qui feront baisser sa cote.Lisez plutôt :«Dans l'ensemble,les femmes ,je les aime de plus en plus avec leurs défauts.Je ne suis pas attiré par les beautés parfaites des magazines--ça ,c'est plate pour vous autres...»Sans façon ,laisse-toi aller Bruno.Dans ce genre-là,on est capables d'en prendre!«Je n'ai pas non plus d'intérêt pour les playmates et les top modèles,ou alors il faut qu'il se passe quelque chose.J'aime de plus en plus la femme qui a du charme,qui est bien dans sa peau.Elle a des vergetures parcequ'elle a eu un enfant?Je m'en fous.Je ne sais pas comment t'expliquer.Une belle femme,c'est plus que des beau yeux bleus.C'est une énergie.On s'en sort pas.Entre un gars et une fille,c'est l'énergie qui passe.»Conseil de chum,mettez cette pensée dans votre pipe,les girls,et utilisez-la parcimonieusement comme un mantra durant vos mauvais jours,les moments d'autodépréciation .Y a pas à dire,soit notre homme est redoutablement habile,soit il est ,comme il le dit lui-même.«un gars terre-à-terre qui réfléchit ,qui fait son bout».Disons qu'on optera pour une heureuse combinaison des deux!

Sur son dernier album,Bruno a signé les paroles d'une chanson intitulée Le salaud et le bon gars,un texte sur la part d'ombre que chacun porte en soi,sur la dualité de l'être humain.Cette chanson aurait-elle à voir avec sa séparation dont les journaux à potins ont fait un grand cas?Il passe sa main dans sa crinière,grimace,hésite,comme s'il se sentait poussé dans ses derniers retranchements.«Ma vie privée a été passée au blender .Ça m'a énormément affecté parce qu'il n'y avait pas que moi en cause.J'ai un enfant .Et quand ça touche les autres,ça me tue.Quand on fait un métier public,c'est inévitable.Ce n'est pas ma faute,mais je ressens quand même de la culpabilité.La maudite culpabilité.Mes réponses sont dans mon album.Je ne veux pas épiloguer là-dessus.Le thème du disque pourrait se résumé à ceci: l'amour peut prendree différentes formes,mais la société nous suggère souvent le modèle à suivre,le pattern ''normal''.

«En fait,il n'y a ni salaud ,ni bon gars.Tout le monde vit des moments de turpides.Tout le monde se couche le soir et se pose des questions,calvas!Qu'est-ce que j'ai fait?Pourquoi tout ça arrive?Les gens nous disent :''Tu vas voir ,le temps fait bien les choses.''Mais parfois on voudrait que le temps passe tellement plus vite,on a l'impression qu'on ne s'en sortira jamais .J'ai écrit le bon gars et le salaud à un moment bien précis de ma vie.Je ne suis pas plus du tout à la même place.Aujourd'hui ,je sais qu'il faut vivre ce qu'on a à vivre.Et je ne livre que ce que je veux bien livrer.C'est comme entrouvrir la porte,mais en laissant le petit crochet.»

Dans ce qui façonne les êtres,les paradoxes sont sûrement ce qu'il y a de plus passionnant .Chez Bruno Pelletier cohabitent à la fois ce désir de se dire,de communiquer généreusement ,et celui de contrôler sa vie ,de préserver son intimité.«J'y vais au compte -gouttes avec les médias.Je me suis demandé comment j'allais parler de mon album,mais les mots sont venus sans trop que j'y réfléchisse.J'ai réalisé que j'avais le droit de dire que j'avais connu une période assez dure.Et que ça a donné le ton à D'autrees rives.Ça en a fait un album personnel,mais pas autobiographique»,sent-il le besoin d'ajouter,comme s'il en avait déjà trop dit.Et dans le même élan:«Je ne sais pas si je retrouverai un jour la même intensité.

C'était comme si tout mon âme et mon corps étaient en osmose pendant que je chantais . C'est après que j'ai réalisé ce que j'avais fait et que je me suis demandé comment j'allais en parler.»

Tu as probablement accepté de t'abandonner, Bruno.L'abandon,parfois,il n'y a que ça.Le même qui te fait chanter avec tes tripes et entrer dans la peau d'un personnage aussi naturellement que tu l'as fait dans Omertà.«Avec quelques verres dans le nez, je peux vraiment me laisser aller vraiment.Normalement , j'ai de la difficulté.J'ai appris a danser la salsa en Europe avec un ami cubain.J'adore ça .J'aime cette musique, je suis un gars physique .Mais je savais qu'en revenant à Montréal je n'irais danser la salsa nullr part.Les regards, encore...»On y revient .«Il y a plein d'artistes , qui prennent des brosses partout;ils s'en foutent, ils font des conneries .Moi ,je suis incapable d'agir aussi librement .Pourtant,je ne suis pas un gars pogné non plus.»Rien qu'à le voir,on se doute bien que non.Tout comme on s'aperçoit qu'il n'est pas du genre tourmenté.«Jusqu'à 30 ans, je l'ai été Maintenant , j'ai mis les choses au clair.Je ressens une sorte d'urgence par rapport au millénaire, l'urgence de faire des tounes humanitaires ,universelle.''J'ai mal aux hommes''.Cette phrase est tirée de la chanson ''J'ai essayé''.Je voulais même que ce soit le titre de l'album.C'est certain que j'aimerais que le monde change et, en même temps ,ça fait tellement baba cool,utopique.Mais ça me ressemble.J'essaie de véhiculer autour de moi ces valeurs d'amour , de respect .Je crois que l'être humain peut s'améliorer .Ça peut sembler prétencieux de dire ce genre de chose ,il faut faire attention.Vouloir changer les autres , le gouvernement ,c'est très difficile.On doit commencer pas se transformer soi-même.c,est facile de prétendre que tous les politiciens sont tous des crosseurs et qu'oin n'en a rien à foutre.Les gens ont deux discours: ils constestent ,font la grève et se battent quand leurs intérêts sont en jeu,mais dès que tout rentre dans l'ordre ,ils se foutent de tout comme avant.»Ça sa s'appelle le confort ou l'indifférence, Bruno ,une tendance marquée chez nous , une façon d'être individuellement et collectivement .

 

«Les femmes et les hommes politiques se font casser par le système.Ils arrivent que avec de bonnes idées,mais doivent suivre la ligne du parti.Alors,qu'est-ce qu'il font?Ils se laissent porter par le courant et gagnent leur croûte.Certains prennent le taureau par les cornes et choississent de devenir indépendants.Ceux-là ,tout le monde les oublie.Bien sûr ,c'est dégourageant .Pourtant ,on n'a pas le droit de tout les laisser tomber.''J'ai essayé,j'ai fait comme si j'étais un géant,J'ai mal aux hommes''Je chante ça et que je suis complétement pris.J'ai le motton dans la gorge.»