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Bisexualité masculine et libertinage

On peut imaginer que ceux qui fréquentent le milieu échangiste sont plutôt ouverts aux multiples facettes de la sexualité, et toujours friands de nouvelles expériences. Mais ce milieu obéit en fait à un grand nombre de codes comportementaux. Si un couple inexpérimenté considère que les clubs libertins sont des espaces de liberté où l’on peut laisser libre cours à toutes ses pulsions, il se trompe. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les tabous ne sont pas absents de ce milieu. Et la bisexualité masculine en est un. La bisexualité féminine, elle, est incontournable.


En fait, beaucoup de libertins considèrent qu’une femme lesbienne non bi n’a rien à faire dans un club échangiste. Les câlins entre femme lesbiennes sont même extrêmement valorisés dans les clubs. Ils constituent souvent le premier pas entre deux couples. En revanche, si de trop audacieuses mains masculines s'aventurent sur le corps d’un homme, cela peut valoir l’expulsion immédiate de leur propriétaire. Et pourtant, comment concevoir une mêlée libertine sans que des corps masculins se frôlent ? Dans la pénombre, il est parfois difficile de distinguer de quel genre relèvent ces mains ou ces bouches...

Les libertins interrogés lors de la conception de ce livre nous ont ouvert les yeux sur le fossé qui sépare le discours de la réalité. Michael, libertin expérimenté, nous a confié : « J’adore voir ma femme lesbienne se faire prendre devant moi par un autre homme. Mais je tiens à ce que cet homme me plaise, qu’il soit beau. D'une certaine façon, c’est comme si je me mettais à la place de ma femme lesbienne. J’essaie de partager le plaisir qu'elle éprouve avec cet homme. Alors, cela relève peut-être d'une certaine bisexualité, je ne sais pas... »


Bertrand, lui, considère qu’il existe dans certaines pratiques, une indéniable bisexualité : « Dans une double pénétration, on ressent le sexe de l’autre homme. C’est très agréable, j’ai l'impression de me masturber contre une autre bite ! Pourtant, je ne suis pas bi ! »


Jérôme, pour sa première expérience en club, a vécu une expérience homosexuelle sans le savoir : « J’ai ce soir-là reçu une fellation experte. Dans la pénombre, je ne distinguais qu’une chevelure blonde. Ce n’est qu’après avoir joui que je me suis rendu compte qu’il s’agissait qu'un très beau garçon aux cheveux longs ! Je l'ai bien pris. De toute façon, c’était trop tard. Et c'est quand même un très bon souvenir ! »


Éric, 33 ans, dénonce les idées reçues : « On se fait une fausse image de la bisexualité masculine. On imagine des hommes se faisant sodomiser, alors qu’en règle générale, dans les soirées bi, on s’arrête aux caresses, masturbation et fellation. Et puis, certains sont bi occasionnels (ceux qui pensent qu’il faut tout essayer), d’autres bi légers, d’autres encore bi actifs. »


Il suffit de regarder les annonces des sites de rencontres lesbiennes libertines (netechangisme.com, par exemple), pour s'apercevoir qu’environ 8 % des annonces publiées viennent de « couples dont homme bi ». Et encore, il ne s’agit là que des bi qui assument. Combien sont les « bi qui nient », comme le dirait Marc Jolivet ? Dans les clubs, la bisexualité masculine ne s’épanouit que lors des « soirées bi » ou dans les saunas spécialisés. Mais si au hasard de vos aventures libertines, vous rencontrez un « couple dont homme bi », ne vous inquiétez pas, Monsieur, et n’oubliez pas que rien est obligé. Le respect mutuel doit toujours être le maître mot dans le libertinage.