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Markus Jääskeläinen
la nuit est un animal silencieux
(tradui du finnois par Anne Colin du Terrail)

i

j'ai vu un nuage malmené par les vents
entendu la pluie desserrer son éntreinte et qu'est-ce qu'un nuage
quand la pluie s'en est allée, je respire cet air il est chargé
d'oxygène que l'eau a épicé je sai que le temps est compté
je respire un air que personne n'a respiré.
la nuit est un animal silencieux de ses narines pas un sifflement ne s'échappe.
je m'adosse au bras blanc d'un bouleau, sous moi
le vert de l'herbe. un cycliste passe en trombe,
loin d'ici, ne me voit pas, chantonne en s'éloignant, le gravier
crisse sous les pneus, je suis invisible dans l'herbe, elle
pousse, pousse, de toute éternité et le temps vieut et est déjà là.
aux chevilles, au cou. les animaux préhistoriques parmi les plantes
savent-ils qu'un homme est assis là sous un bouleau et
sa vie est pérégrination sans trace de chemin, sphaignes et
panneaux de signalisation, is est assis dans le juillet de l'obscurité, les champs
de pluie les fleurs éclosent les poitrine son salut etre assis
fumer reculer fourrer la tete dans un sac de peur
inconnue.

ii

les réverbères brillent de leur lumière solitaire sur l'asphalte
sale. je ramasse de mégots de cigarette, sans encore en acheter, la fumée
flotte sur le toit de l'abribus, ainsi qu'au sauna, le mégot
est sale et mouillé , mes lèvres n'ont pas peur, car
je suis à la mort, je suis le fruit de l'univers, j'ai en moi
un monde de bactéries. il vit en moi. je vis tel un animal. je nage
sans poissons bouche ouverte. je vis sans relation, sans
son exquise tentation. j'ai quitté la matrice dans laquelle les poissons
aveugles se prennent. je foule le rivage, luisant comme une nouveauté,
un cadeau de noël, ma lumière éclôt dans la poitrine du rocher, je suis
venu accomplir mes actes, ce qui n'existe pas je
le crée. mon enfant, le monde en entend parler. il en entend
parler trop tard. il est déjà ce qu'il est. et il ne peut etre
change les éternuements des temps s'attrapent leur
respiration est lente et halètent. savent-ils que
le dernier été est venu? que je suis monté de la mer
sur le rocher, que je sèche, que ma peau sera effroyablement vite séche?
et alors, que restera-t-il de moi? Le soleil ne se reflétera plus
sur ma peau et ils trébucheront sur moi, sur ce que je suis
denevu. je suis sorti de la mer. j'ai évité
les pièges de pecheurs, je baptise de saint esprit.

iii

non loin le jour, la nuit, lisse mes plumes, de cette construction il
ne restera pas une pierre debout. je me musse tel un tétras en hiver et
le printermps vient. je creuse un trou dans la terre et j'y entre et je
sais la sombre forèt au-dessus de ma tete. elle me donne
de la force. je regarde ses racines. entre mes mains elles
poussent, sous ce soleil dont tous paragent la lumière
dont ils usent en maugréant. il fait les ombres où ils
se cachent pour prendre une nourriture qui ne nourrit pas. et sous eux
les racines transportent l'information, la terre tressaile. viennent
une nouvelle terre et un nouveau ciel. à la place des anciens. ils sont
inusables, immuables. moi, eux, sous le soleil nous nous inclinons vers
la terre. il y a ici des ombres, pas d'homme pas de femme, une ombre.

iv

la pluie est d'eau. elle touche le cœur et les fenetres coulent
les gouttes tracent des chemins. le soleil a disparu aux regards mais
jamais ne disparait. après la pluie un nuage devient deux et
très vite trois. surgit de nulle part le bleu qui les sépare.
ils sont maintenant des dizaines, ils vont
dans la meme direction, loin d'ici, unanimes, résolus,
sans se soucier de moi ni les uns des autres.

v

un train crève un trou dans la nuit. un bruit de long torrent grondant,
puis l'arret : le fer crie. le silence. l'attente. le train
dans l'obscurité, les solides wagons qui bientot trouventont le repos.
Les chauffeurs de locomotive dans l'immobilité, dans la solitude ne
voient rien. j'entends et quand le train bouge il puise
sa force au cœur du moteur si tendre; de la force, de la force,
de la force! les roues tournent en renàclant sur leur axe,
elles voient ce qui se prépare, de plus en plus vite le fer
se dérobe sous elles, et le centre où rien ne bouge, elles
oublient: il n'y a que le mouvement, le mouvement qui jamais ne cesse.

vi

le temps a passé. entre deux lumière tu te retournes.
il n'ya pas de temps. tu es dans de rêves, ronds, charmants,
où tu ne sais pas qui tu es et le sommeil te red réelle.
tu viens en ce monde par l'obscurité et oublies
tout. sous la lumière lente les objects et leur vacuité tel
le cosmos où vaisseau solitare voyage d´ici à ici.
du pied de la chaise à la laine du tapis. la poésie est négligée.
tu oublies tout, t'étonnes de la vie étrange des lettres, tout
est familier, tu ne reconnais rien. les vases sacrés de la poésie sonnent
dans ton esprit, sous les arbres obscurs, victimes humaines, danseurs
tonitruans et lui : le prêtre qui se tient devant toi,
un couteau à la main et une promesse aux yeux. tu baisses
la tête devant lui, car l'instant est dédié au silence, le vase
de la renonciation à la main tu prie la face de pierre de la lune. prenez
cette coupe. mais il n'y a personne pour la prendre. tu es debout
dans le jardin, sous les rayons bleus, tu regardes ton semblable dans
les yeux, ils s'enfuient. Il n'y a pas d'humain. les renards ont leur terrier.
Mais il n'y a pas d'humain. tu sais que tu dois boire.
Tu dois t'arrêter au milieu de la nuit et boire la coupe que
verse ton corps.

vii

cet instant s'accompagne d'un chant d'oiseau. je me glisse
à côté de toi dans le lit. je touche ta peau, elle est chaude. je tire
la couverture sur ma tête, sur les travaux inaccomplis, la forêt
des oiseaux invisibles, ta respiration parvient à mes oreilles, il
fait bon, sans rien trouver, sans trébucher sur rien. ici auprès
de toi, s'enfouir dans les doux bras de la paresse, dans les rêves
qui nuit après nuit se répètent.

viii

nos enfants n'ont pas de manteau où se cacher. nous
les faisons d'argile et salive, mais ils n'existent
pas. rien à travers quoi nous ne voyions. le soleil
chauffe derrière la vitre, mais le vent est d'automne et en plein
hiver vient l'été, graines noired d'Afrique, tu espères,
espères, mais les peaux qui se touchent n'atteignent pas l'esprit,
et tu es toi et je suis moi. nous sommes étendus sur le lit
côte à côte, tu pleures, nos enfants n'ont pas de manteau.
me quittes-tu ? une voiture est là dans laquelle tes bagages... ?
et je me tiens sur le perron à attendre la phrase où tu seras
absente, jo goûte ses consonnes sur ma langue les feuilles
qui tombent rendent beau ce paysage. tu es absente.
la pluie trouve tes traces sur le sol, un instant de temps : regarder
à travers la pluie, entendre le gravier crisser sous les pneus. tu
n'es pas absente, tu n'es pas aved moi. les enfants se font
graves, leurs yeux cheveux pendants je vois que
leur sommeil n'est pas réel, ils ne dorment jamais.
je m'allonge dans l'allée, la pluie est pleine de ciel.
les bras en croix dans une flaque j'appelle les nuages par leur nom,
mais ils se taisent, le parc est gris, les arbres invisibles leurs
feuilles bruissent et je ne me rappelle pas ce qui fait ce
bruit. j'ouvre la bouche puor entendre. je serai prêt quand il
viendra. l'animal silencieux de al nuit j'entends sa respiration a
fui l'esprit la femme et avec elle le vent. tout est silence,
calme. en position les faces noire des nuages, roulent,
changent, et le mouvement inquiet des feuilles : aucun de vous
n'a eu la force de veiller avec moi. le matin sera bientôt là et derrière
chaque arbre le bord de mer. mes pieds me portent. nous partons.
nous mettons nos mains dans des mains d'enfants écailleuses.