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Au coeur de l'Aquitaine, il existe un village duquel on a une des plus belles vues de France. Par temps clair, on peut apercevoir la chaîne des Pyrénées, à 250 km de là. Une brume en cache généralement la base, de sorte que le chaîne montagneuse semble alors suspendue dans les airs.
Ce village a une autre particularité :
une famille y habite depuis cinq siècles.
En 1586, un membre de la famille Galliné exerce à Laparade les fonctions de sergent royal (1). Il s'agissait apparemment d'un officier de police municipale.
Un répertoire en ligne de métiers du moyen âge définit le sergent royal comme une " personne qui était chargée de faire appliquer les décisions de justice. Il était 'armé' d'une masse et précédait les personnalités lors des défilés : roi, etc. " (A) Le sergent royal Galliné est mentionné dans les archives comme ayant eu quelques difficultés avec des soldats d'une garnison voisine qui avaient volé les boeufs d'un notable de Laparade.
Six décennies plus tard, Jacques Galliné occupe la fonction de consul (adjoint au maire) (2). A l'époque, Laparade est administré par trois consuls et un premier consul (maire).
En 1683, des persécutions religieuses contraignent la famille Galliné et de nombreuses autres familles protestantes à quitter la région durant quelques années (3). Le temple protestant de Laparade est détruit deux ans plus tard et le pasteur Martinesque, originaire de Lapar
ade, est pendu à Agen en 1687.
Elisée Galliné (1889-1939)
Quand la révolution restaure la liberté de culte, c'est la grange d'un membre de la famille Galliné qui fait provisoirement office de temple protestant (4). La grange appartient toujours à la famille Galliné. Elle est située dans la rue centrale de Laparade, à gauche de la maison attenante à la mairie.
Dans la génération qui suit celle du propriétaire de la grange, il y a un Jean Galliné. Il a un fils en 1845. Ce fils né à Laparade se prénomme lui-aussi Jean. Son livret militaire nous apprend qu'il mesure 1m70 et a les cheveux châtains. Il est mobilisé à 21 ans et passe deux ans sous les drapeaux à la garnison de Cayenne entre 1867 et 1869. Peu de laparadais de cette époque ont du voyager aussi loin.
Adolph Galliné, son fils, est viticulteur et conseiller municipal. Il fait la guerre de 14-18 ainsi que son fils Elisée.
Juste avant la seconde guerre mondiale, Elisée fonde à Laparade une pension de famille qui fait aussi restaurant. Ce restaurant existe toujours aujourd'hui et continue d'attirer les touristes de la région. Inès, l'épouse d'Elisée, dirige l'établissement pendant un demi-siècle, de 1936 à 1985.
Elisée et Inès ont trois enfants. Le plus jeune, Raymond, sera maire de Laparade pendant 36 ans. La salle des fêtes du village porte son nom.
Les deux générations suivantes sont toujours présentes à Laparade à travers Catherine, Françoise, Pascal Galliné, et le fils de Pascal, Guillaume. Deux autres enfants de Raymond Galliné, Jacques et Laurence, habitent aussi dans le Lot-et-Garonne, les deux derniers enfants, Fabienne et Philippe, résidant à Paris.

Ce long bout de chemin que le village et la famille Galliné ont fait ensemble a été parfois mouvementé. Persécutions religieuses, guerres etc. Mais j'aime à passer qu'il y a eu d'abord et avant tout beaucoup de moments heureux. La région est réputée pour son climat ensoleillé, sa gastronomie et un certain art de vivre. De bonnes raisons pour qu'une famille s'y maintienne pendant plusieurs siècles.



(1) Extrait du Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, Septembre-Octobre 1910, publié parallèlement dans un fascicule intitulé "Laparade, Notes sur une Bastide huguenote", page 11. Editeur : Agence Générale de la Société, 54 rue des Saints-Pères, Paris.
(2) page 13
(3) page 21
(4) page 24

(A) http://www.afg-2000.org/manuel_genealogie/metiers/s.html
Vue aérienne du village de Laparade.