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"Y'a d'la Joie?"

Tiré d'une exposition photo-vidéo de Claude Lamarche-2/NPC,
en phase 1 du corpus "Ouvre-voix... Oeuvre-voie"



Mise en contexte:

Peu après le décès de mon fils en janvier 1990, j'entrepris des cours de chant qui m'amenèrent à contacter cet univers fantastique de la prise en charge de l'individu, par le souffle, dans la technique du chant.



Texte de présentation:

Le corpus "Ouvre-voix... Oeuvre-voie" de Claude Lamarche-2/NPC vise à mettre en image, son et lumière une partie du travail de l'âme dans le son chanté et, vice-versa... L'histoire perpétuelle d'une quête de sens... d'un style habituel et propre à l'artiste, à la limite d'un chaos de sens et de non-sens. Représentations éclatées de la face cachée de l'humain... essai de représentation des multiples facettes de l'âme et... de son incarnation...


Une réexploration des phénomènes de feedback images et sons, coïncidant avec un retour forcé sur soi-même, dû à une période de chômage plus longue que prévue, renvoie mes réflexions face à elles-même. Ce jeu, dans et par la matière du médium vidéographique me ramène aux abords du chaos autogénérant, me rappelant mon attirance de toujours pour le vide créateur... Des réconforts surviennent encore de la persévérance et de la mise en action des efforts nécessaires à vaincre une léthargie paralysante... le gouffre appelle... je plonge et y redécouvre la source, connue, hors du temps, source du temps-même, hors des normes, source des normes-même, etc...


La représentation mystique et éclatée de soi-même, née du regard questionnant... du questionnant... éclaté.


Le travail enclenché me guide vers son propre destin, la plupart du temps sur la piste de l'intention de départ, mais avec une perspective autodéterminante aux antipodes du travail d'après nature. Ce type de travail trace les voies d'autres possibles des mises en matière, somme toute de plus en plus déstructurées, du chaos originel... maternel et paternel à la fois. En tant qu'artiste, je m'assume face à ce grand vide nourricier et j'y joue ma vie et ma subsistance, aux confins des soi-disant impossibles... en quête d'assouvissement.


Ultime occasion d'une auto-félicitation du potentiel, entrevu dans le bon vouloir et... l'effort à perpétuité (!)


L'auto-congratulation m'est certes nécessaire en tant qu'artiste de la marge pour continuer à maintenir le cap que me donnent mes intuitions, hors des sentiers battus, dans mon mien-monde nourri du vide, et des trop pleins émotionnaux-affectifs liés à un certain mal de vivre. Cette mécanique de maintien de la confiance en soi et en sa vision, mécanique teintée d'humour, de sarcasme et/ou de cynisme, m'est par ailleurs un bouclier efficace contre le découragement et le naufrage dans les guettos sombres des espaces schyzoïdes.


Du contact quotidien avec cette puissante discipline du chant, naquit l'idée de mettre en valeur diverses explorations des capacités sonores et vibratoires du chanteur. Dégager le sens poétique du travail vocal, en mettant rictus et mimiques en vedette. Y donner à percevoir le chemin d'un certain abandon de l'être, abandon en l'inconnu, nécessaire à tout avancement, dans la performance vocale... comme dans la vie... le contrôle ambigu de l'équilibre effort / non-effort, utile à la juste émission du son-chant. Donner à voir, par le biais d'images à tangentes évanescentes, extra-corporelles et/ou multi-essencielles, l'étrange et bienfaisante force vivifiante qui émerge de la pratique de l'art.


Des craintes naquirent de l'angoisse de ne rien sentir pendant quelques temps, de devoir persévérer en se remémorant les expériences passées, somme toute concluantes, de se sentir en marge du bon sens commun qui me renverrait à une recherche active d'une "vrai job", payante, alors que j'ai des échéanciers économiques à respecter... et que les entrées de fonds du chômage sont de trop courtes durées... et que la reconnaissance du CALQ en terme d'émission d'une bourse de création n'est pas venue cette année, fragilisant d'ailleurs ma propre croyance en la légitimité de mon humble vocation d'artiste de toujours.


En phase 1 du corpus "Ouvre-voix... Oeuvre-Voix", "Y'a d'la Joie?" témoigne à la fois de la joie de l'amour partagé et de la condition de l'artiste, soumis aux traditionnels avatars financiers. "Y'a d'la Joie?" se fond dans le chemin de l'abandon de l'être, nécessaire à son avancement, dans le juste équilibre entre l'effort et le non-effort, tous deux utiles à la juste émission de sa destinée... à la limite de sa propre perdition... afin de mieux... renaître.


L'actualisation de cette manière de penser et de vivre ainsi que l'absence de subvention des pouvoirs métropolitains du Conseil des Arts et Lettres du Québec amène l'artiste à devoir chercher ailleurs sa pitance monétaire. Advienne que pourra, Claude Lamarche-2/NPC est devenu travailleur sylvicole spécialisé... comme d'autres artistes furent chauffeurs de taxi, garçons de table, barbiers, facteurs ou... enseignants, journalistes... Ultime satisfaction de gagner sa vie, honnêtement... à la force de ses bras, à la sueur de son front... de tout son coeur... équilibre juste entre, corps et esprit... Solution... Nature / Culture.



Joie? des factures qui s'acclimatent... mates.
Joie? à épuiser le maigre pécule-don.
Joie? des relans bancaires des manques à gagner.
Joie? des jours-pistes au-delà de l'envol.


Joie! d'y mieux-vivre de l'art, authentique.


Y'a d'la Joie! de l'amour simple... partagé.




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Claude Lamarche-2/NPC

© 1995