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LES DIVINITÉS CELTES


I


LA TRINITE




Le terme Trinité provenant du mot Trinertii, signifiant " les trois forces " est le vocable par lequel on représente les trois éléments, c'est-à-dire les deux forces contraires et leur résultante, apparaissant lors du premier mouvement dans l'Immensité supra-causal et non différencié, Bitumon. Cette triade primordiale est la base de tous les aspects de l'univers. Ces trois forces de base sont mentionnés, en cosmologie, comme une attraction centripète, une force centrifuge et leur équilibre.

L'action centripète personnifié par Lugus, l'Immanent, le Préservateur de l'Univers, est appelée biuotus (existence) car l'existence est une concentration d'énergie, une force d'agglomération. Sur le plan mental, cette force de cohésion, est la tendance qui crée la lumière, l'unité.

L'action centrifuge, appelée demera (obscurité), est la force de dispersion qui cherche à empêcher la concentration. Cette tendance vers la désintégration est le symbole de la dissolution finale de toute existence dans le Non-Être. Elle représente donc la libération. Cette force d'annihilation est personnifié par Dis-atir, le Destructeur des mondes, aussi appelé Dagodeuos, le Bon-dieu.

L'équilibre du centripète et du centrifuge, donne naissance à la troisième tendance, la tendance à l'orbitation, suimon, qui est à l'origine de l'activité. Elle est personnifiée dans le Créateur, Celui-qui-est-éternel, Bitumios.











  • Les trois tendances fondamentales et Trinertii :
  • Lorsque dans l'Immensité non différencié, la première tendance, le premier mouvement apparaît, ceci implique déjà l'existence de trois éléments :
    deux forces contraires et leur résultante.
    C'est pourquoi partant du non-duel, le premier degré de la manifestation est nécessairement une triade.
    Cette triade pénètre toutes choses et apparaît à la base de tous les aspects de l'univers physique ou mental.
    Ces trois forces de base ou tendances, ne peuvent, dans leur essence, être saisies par la pensée.
    Nous pouvons seulement essayer d'en comprendre la nature en observant leur action dans les différentes sphères de l'univers manifesté.
    Bien que fondamentalement distinctes, les trois qualités sont inséparables et l'une ne peut exister sans les autres.
    Si nous mettons en avant leur unité, nous pouvons les considérer comme les aspects du pouvoir de manifestation de l'Immensité, Bitumon.
    C'est en partant de l'état de repos absolu qui est la tendance désintégrante, demera, que les deux autres tendances apparaissent lorsque la manifestation commence, lorsque le premier remous apparaît dans l'Océan causal.


    " Au commencement tout n'était qu'obscurité. Stimulée par la quiddité, cette obscurité devint instable et la forme de la tendance orbitante apparut. Stimulée elle-même, cette tendance orbitante devint instable et la tendance désintégrante, la tendance centrifuge apparut. Stimulée à son tour elle devint instable et la tendance cohésive se manifesta. " (Maitrâyani Upanishad)

  • Les trois états de l'expérience :
  • Les réalisations des trois tendances est liée à celle des trois formes de l'être : l'existence, la conscience et l'expérience.
    Nous retrouvons ici les substrats de l'espace, de la pensée et du temps. Cette réalisation a lieu respectivement dans les trois états de veille, de rêve et de sommeil-profond. L'état de veille est lié à suimon, c'est-à-dire Bitumios, le rêve à biuotus, c'est-à-dire Lugus et le sommeil-profond à demera, c'est-à-dire Dagodeuos.

    La tendance orbitante qui dépend du substrat de l'espace est à l'origine de toutes les sphères de l'existence perceptible.
    Dans l'état de veille nous réalisons l'expérience de l'existence qui dépend de l'espace et du temps relatifs. Cet état est donc en rapport avec Bitumios, l'Être-immense, le Créateur. L'action et particulièrement l'action rituelle est la voie de réalisation correspondante.

    Dans l'état de rêve nous réalisons l'expérience de la tendance centrifuge, substrat de la pensée qui représente le processus de la manifestation, du plan subtil du monde.
    L'homme qui rêve se comporte comme Lugus dormant, étendu sur l'Océan causal. La pensée, le savoir est la voie de réalisation correspondante.
    L'homme qui rêve en vérité recrée le monde.

    Le sommeil-profond, qui est l'état inactif de la Conscience, est la perception de la félicité, l'état causal de l'expérience.
    La tendance désintégrante est l'aspect causal des trois qualités ; l'état de veille et l'état de rêve jaillissent de l'obscurité du sommeil-profond et se dissolvent en lui.
    L'état de sommeil-profond est lié à Dagodeuos. C'est dans le non-agir, dans le silence complet de la pensée que nous pouvons réaliser le plus haut degré de conscience, la félicité parfaite de l'existence pure. Du point de vue des réalisations humaines, Dagodeuos représente la dissolution finale de l'individualité tandis que l'Immanent, le Préservateur, Lugus représente l'illumination suprême, la divine expérience du transcendant vers laquelle tend toute religion. En réalité les religions ne connaissent le plus souvent que l'aspect Lugus du divin et ne parlent que de la voie " Luguite ".

  • Les trois qualités et la manifestation :
  • La hiérarchie des trois qualités varie selon le point de vue duquel elles sont envisagées. Du point de vue de l'action humaine, demera est l'aspect inférieur, biuotus l'aspect le plus haut. Demera apparaît comme la mort, le mal, l'inaction, là où l'action seule semble donner des résultats. Cependant, du point de vue de la réalisation spirituelle où l'action est le principal obstacle, biuotus est l'aspect inférieur, celui qui lie par les liens du mérite et de la vertu, demera est l'aspect le plus haut, celui de la libération par le non-agir.

    Dans le processus de la manifestation, des relations de plus en plus complexes apparaissent entre les trois tendances. Elles donnent naissance à divers types d'existence, à différents êtres, à des entités différentes. Les divers plans de l'existence sont différenciés par la proportion relative des trois tendances.
    Biuotus dans biuotus est la nature du Soi, de l'anamu.
    Suimon dans biuotus est la nature de la divinité.
    Demera dans biuotus est la nature de l'être vivant.
    Biuotus dans suimon forme l'instrument intérieur, c'est-à-dire l'ensemble des facultés (le mental, l'intellect, le conscient et la notion du moi).
    Suimon dans suimon est la nature des énergies vitales.
    Demera dans suimon forme les sens.
    Biuotus dans demera donne naissance aux principes des éléments.
    Demera dans demera est la nature des formes inanimées du monde physique.

  • La Force de cohésion :
  • Dans la Trinertii cosmique, Lugus est le nom donné à la tendance cohésive ou centripète. Tout ce qui dans l'Univers tend vers un centre, vers un plus grand degré de concentration, de cohésion, d'existence, de réalité, tout ce qui tend à créer la lumière, la vérité, est représenté par Lugus.

    " C'est Lug Lonnandsclech, fils de Cian, fils de Diancecht, et d'Eithne, fille de Balor. Il est fils adoptif de Tallan, fille de Magmor, roi d'Espagne, et d'Eochaid le Rude, fils de Duach. " (Cath Maige Turedh) La tradition gaélique nous dit que Lugus est fils de Cenos (Lointain), fils du dieu médecin Diuonnacextis (Prise-rapide) de la tribu des dieux d'Anna. Sa mère Etnia (Contrée) est fille de Belaros (le Tueur) le roi des anti-dieux.
    Il est donc Lumière par son ascendance paternelle et Matière du côté maternelle.
    Etnia est un des noms de la Déesse-mère. Mais ce n'est pas elle qui élève son enfant, Lugus, c'est la déesse tellurique Talantio (Terre), personnification de l'Irlande c'est-à-dire de l'univers créé.
    Cette seconde mère, fille de Magomaros, fils d'Eburos Garbos, est l'épouse du roi des Uiri-Belgites, ce qui rattache Lugus à l'autre race dont les dieux triomphent dans les combats de Magosia Turrebi.
    Ainsi procède-t-il de la totalité des trois mondes.
    C'est pourquoi Lugus, la tendance centripète, tient assemblés les éléments de l'Univers.
    C'est lui qui est la cause de toute concentration, donc de la lumière, de la matière, de la vie.
    Il pénètre toutes choses, est en toutes choses, est la nature immanente de tout.











  • La Nature de Lugus :
  • L'Immanent, cause ultime du monde, nature de toutes choses, est partout présent, pénétrant tout, sans limites. Ses qualités, ses actions, les manifestations de son pouvoir sont infinies.
  • Ayant manifesté le monde, il est son guide et son souverain.

    " Après Bres, Nuada fut à nouveau roi des Tùatha Dè. En ce temps-là il fit pour les Tùatha Dè à Tara un grand festin.
    Il y avait alors un guerrier qui approchait de Tara : son nom était Samildanach.
    Il y avait aussi deux portiers à Tara en ce temps-là.
    Quand l'un d'eux était là, il vit une troupe extraordinaire venir vers lui.
    Devant elle marchait un jeune guerrier aimable et beau, avec un équipement de roi.
    " Ils dirent au portier d'annoncer leur arrivée à Tara. Le portier dit : Qui est-ce ?
    " C'est Lug Lonnandsclech, fils de Cian, fils de Diancecht, et d'Eithne, fille de Balor.
    Il est fils adoptif de Tallan, fille de Magmor, et d'Eochaid le Rude, fils de Duach.
    " Le portier demanda à Samildanach : Quel art pratiques-tu ? Car personne ne vient sans art à Tara.
    " Pose des questions, dit-il, je suis charpentier. Le portier répond : Nous n'en avons pas besoin, nous avons déjà un charpentier, Luchtai, fils de Luachaid.
    " Il dit, questionne-moi, ô portier, je suis forgeron. Le portier répondit : Nous avons déjà un forgeron, Colum Cualeinech aux trois nouveaux procédés.
    " Il dit, questionne-moi, je suis champion. Le portier répondit : Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un champion, Ogme, fils d'Ethliu.
    " Il dit à nouveau, questionne-moi, je suis harpiste. Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un harpiste, Abhcan, fils de Bicelmos, que les hommes des trois dieux choisirent dans le Sid.
    " Il dit, questionne-moi, je suis héros. Le portier répondit : Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un héros, Bresal Echarlam, fils d'Eochaid Baethlam.
    " Il dit alors, questionne-moi, ô portier, je suis poète et je suis historien. Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un poète et un historien, En, fils d'Ethaman.
    " Il dit, questionne-moi, je suis sorcier. Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons déjà des sorciers, nombreux sont nos sages et nos gens ayant des pouvoirs.
    " Il dit, questionne-moi, je suis médecin. Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons Diancecht pour médecin.
    " Il dit, questionne-moi, je suis échanson. Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons déjà des échansons, Delt, Drucht et Daithe, Tae, Talom et Trog, Glei, Glan et Glesi.
    " Il dit, questionne-moi, je suis bon artisan. Nous n'avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un artisan, Credne Cerd.
    " Il dit à nouveau, demande au roi s'il a un seul homme qui possède tous ces arts et s'il en a un je n'entrerai pas dans Tara.
    " Le portier alla dans le palais du roi et il lui raconta tout : Un jeune guerrier est venu à la porte de l'enceinte.
    Il s'appelle Samildanach, et tous les arts que ta maison pratique, il les possède à lui tout seul, si bien qu'il est l'homme de chaque art et de tous.
    " Il dit alors qu'on allât lui chercher le jeu d'échecs de Tara, et il gagna la partie. Il fit l'enclos de Lug.
    " On raconta cela à Nuada. Qu'il entre dans l'enceinte, dit-il, car jamais homme semblable à lui n'a pénétré dans cette forteresse.
    " Le portier le fit passer alors devant lui. Il entre dans la forteresse et il s'assit sur le siège des sages car il était sage en chaque art.
    " La grande pierre pour laquelle il fallait les efforts de quatre vingt jougs, Ogme la traîna à travers la maison, si bien qu'elle fut devant Tara, à l'extérieur.
    Il portait ainsi un défi à Lug. Lug la jeta en arrière et elle fut sur le sol de la maison royale. Il jeta le morceau qu'Ogme avait placé devant elle, à l'intérieur, à côté de la maison royale, si bien que ce morceau fut entier.
    " Qu'on nous joue de la harpe, dirent les troupes. Le jeune guerrier joua alors le refrain de sommeil aux troupes et au roi la première nuit.
    Il les jeta dans le sommeil depuis cette heure-là jusqu'à la même heure du jour suivant.
    Il joua un refrain de sourire et ils furent tous dans la joie et la gaieté. Il joua le refrain de tristesse si bien qu'ils pleurèrent et se lamentèrent.
    " Quand Nuada vit les nombreux pouvoirs du jeune guerriers, il réfléchit s'il ne pouvait pas les délivrer de l'esclavage dans lequel ils étaient tenus par les Fomoire.
    Ils tinrent donc conseil à son propos.
    L'avis auquel se rangea Nuada fut de changer de siège avec le jeune guerrier.
    Samildanach alla sur le siège du roi et le roi se tint debout devant lui pendant treize jours. " (Cath Maige Turedh)


  • Les Lugoues :
  • Selon la conception druidique, le monde est divisé en trois sphères : la Terre, l'Espace et le Ciel.
    Respectivement habités par les hommes, les esprits et les dieux.
    Etant la nature de toutes choses, il est donc inéluctable de trouver un Lugus dans chacun de ces mondes.


    " Le Seigneur-du-feu, s'étant divisé en trois, réside dans ces mondes et tous les dieux selon leur hiérarchie, reposent sur ses rayons. " (Brihad-devatâ)
  • On dit, en Irlande, que Lugus avait deux frères. L'un s'appelait Lugus et l'autre se nommait Lugus, mais que ses deux frères sont morts en bas âge.


    " Les voyants vénèrent dans leurs hymnes sous ces trois noms l'être qui, sous les trois formes du feu, réside dans les mondes qui sont nés.
    C'est lui qui resplendit dans le cœur de tout être. Ses noms sont le Feu en ce monde, l'Eclair ou le Vent dans l'espace, le Soleil dans les cieux.
    Il est ainsi connu sous le nom des trois dieux. " (Brihad-devatâ)

    " Envisagées ensemble, comme un principe igné universel, les trois formes du feu sont appelées le Progéniteur.
    C'est pourquoi la divinité à laquelle sont adressés tous les hymnes sacrés pris ensemble est le Progéniteur alors que le dieu auquel s'adresse chacun individuellement peut être le Feu, l'Eclair ou le Vent et le Soleil. " (Brihad-devatâ)


  • Le mot Lugus vient indubitablement de la racine leux- signifiant " lumière " et " blancheur ", Gr. leukos " blanc ", La. lux, " lumière ".
    En tant que le pouvoir de cohésion duquel naît le soleil, Lugus, le Progéniteur, réside dans les trois mondes, il est la totalité des trois formes du Feu, des trois Lumières, les Lugoues.

  • L'image de Lugus :


  • La description de Lugus est mentionnée dans plusieurs récits.
    Ainsi nous pouvons lire dans la Tain Bo Cualnge que Lugus est " beau et grand, avec une chevelure courte, blonde et frisée, armé d'une lance à cinq pointes et d'un javelot dentelé, enveloppé d'un manteau vert retenu par une boucle d'argent. "

    " Ensuite le Polytechnicien revêtit son équipement merveilleux, inconnu, d'outremer, à savoir sa chemise de lin, brodée de fils d'or sur sa peau blanche, et sa tunique bien connue, confortable, de satin multicolore habituel, de la brillante Terre-de-promesse, sur lui, à l'extérieur. Il revêtit son tablier compact avec sa boucle et son ouverture.
    Il prit sa nouvelle cuirasse d'or avec de belles gemmes d'escarboucles, avec de belles pommes incrustées d'or d'où retentissaient les appels d'une armée multiforme et inconnue.
    Il prit le large bouclier d'or, terrible, en bois rouge pourpre avec une pointe d'or très acérée et terrible, avec un umbo magnifique de bronze blanc et une bosse d'or bien disposée, avec des chaînes de vieil argent entrelacées et tendues, avec des courroies splendides marquées de nombreux signes.
    Il prit son épée longue, sombre et très tranchante, sa lance empoisonnée, large, cruelle, au fut épais, héroïque, à cinq pointes, dans l'autre main.
    Il saisit sa pierre de fronde pour le jeu de briser les boucliers des héros aux armes rapides.
    Il chercha sa massue de bataille à lourde tête pour en faire usage contre les crânes puissants. " (Do Chath Mhuighe Tuireadh Ann So)


  • De nos jours la description " anthropomorphique " la plus fréquente est celle de Lugus dans l'attitude du héros.

    " Lug encourageait les hommes d'Irlande afin qu'ils livrassent ardemment la bataille et qu'ils ne fussent pas en esclavage plus longtemps.
    Lug chanta le chant ci-dessous, sur une seule jambe, avec un seul œil, en faisant le tour des hommes d'Irlande. " (C.M.T.)
    " Lugh prit alors lui-même la forme d'une vieille femme au côté tors avec une jambe, une main, un œil, faisant le tour des armées respectives, prophétisant toute difficulté et toute mort aux Fomoire et disant des encouragements aux hommes d'Irlande. " (D.C.M.T.A.S.)


  • La signification symbolique de Lugus est :

  • 1) Le manteau vert :

    Dans notre tradition, créée au-dessus de l'immensité gelée du Pays du nord du monde, le vert est la couleur de l'éveil.
    L'éveil des eaux primordiales, l'éveil de la vie, l'éveil vers la spiritualité. Cette couleur constitue l'emblème du salut et le symbole de toutes les plus hautes richesses ; matérielles et spirituelles.

    2) Le joyau :

    Sur sa poitrine, retenant son manteau, repose un joyau.

    " Ce joyau représente la Conscience qui se manifeste dans tout ce qui brille : le soleil, la lune, le feu, la parole. " (Gopâla-Uttara-Tâpini Upanishad)
    La conscience universelle qui est " l'âme du monde, sans défaut, subtile et pure, est le joyau. " (Vishnu Purâna)


    3) La cuirasse d'or :

    Symbole d'invulnérabilité et de puissance, elle est faite en métal parfait.
    L'or est la lumière minérale. Il a le caractère igné, solaire et royal, signe de l'illumination et de l'absolue perfection.

    4) La lance à cinq pointes :

    Elle représente les cinq sens et les cinq formes sensibles de la matière ; la totalité du monde sensible.

    5) Le javelot dentelé :

    Symbole axial, igné ou solaire, telle apparaît le javelot.

    6) L'épée et le fourreau :

    L'épée c'est la lumière et l'éclair. L'épée de Lugus, qui est une épée flamboyante, est le symbole de la connaissance pure et de la destruction de l'ignorance.

    " Le fourreau qui masque l'épée de la connaissance est le non-savoir. " (Vishnu Purâna)
    " Il représente l'obscurité qui est aussi la forme du divin. " (Karapâtri, Shrî Vishnu tattva)


    7) La pierre de fronde :

    Elle symbolise l'aspect destructeur de la notion d'existence individuelle, associé à la tendance désintégrante qui est l'origine des sens.

    8) La massue de bataille :

    " La massue est la puissance de connaître. " (Vishnu Purâna)
    Ce pouvoir de connaître peut conquérir le temps et devenir lui-même la puissance du temps.

    9) Le bouclier :

    Symbole de l'arme passive, défensive, protectrice, bien qu'il soit parfois lui-même meurtrier, le bouclier associe magiquement des forces figurées. Le bouclier est une représentation de l'Univers.
    Lugus oppose ainsi le cosmos contre son adversaire.

    10) Le char :

    Le char de Lugus " représente le mental et son pouvoir d'action.
    C'est en partant du mental que se développent les cinq sphères de perception objet des cinq sens.
    L'être divin, chevauchant le mental dans lequel réside le pouvoir d'action, place ses flèches des sens sur l'arc du Temps et les dirige vers leurs objets. " (Karapâtri, Shrî Vishnu tattva)

    " Ce char se meut à volonté, rapide comme la pensée. " (Mahâbhârata)

    11) Les corbeaux :

    Deux corbeaux sont perchés sur les épaules de Lugus, l'un est Menmen, l'Esprit, l'autre Commen, la Mémoire.
    Ces deux oiseaux représentent les paroles hermétiques du Savoir, les mots magiques sur les ailes desquels l'homme peut être transporté d'un monde dans un autre avec une force égale à celle de l'éclair, à une vitesse pareille à celle de la lumière.
    Le noir des corbeaux est la couleur de l'éther, la substance informelle de l'univers spatial.
    Cette couleur est donc celle de Lugus, l'Immanent.











  • La Tendance vers la destruction :


  • Tout ce qui a un commencement doit obligatoirement avoir une fin. Tout ce qui est né doit mourir. C'est pourquoi toute chose existante se dirige infaiblement vers la destruction. Le Pouvoir de destruction est la voie qui mène à la cessation d'exister, la non-existence, l'Immensité inqualifiable dans laquelle toute existence se dissout. Ce pouvoir universel de destruction par lequel toute existence finit et duquel toute existence jaillit, est appelé Dagodeuos, le Bon-dieu.

    " Un homme avec un grand œil, des énormes cuisses, de larges épaules, d'une taille prodigieuse, recouvert d'un vaste manteau gris, une grosse massue de fer dans la main.
    Ce personnage frappe les neuf hommes qui l'accompagnent du bout maléfique de sa massue et les tue d'un coup.
    Alors, il place sur leur tête le bout bénéfique de sa massue, et ainsi il les ressuscite au même moment.
    " Cûroi dit à Medb, il n'est pas difficile de reconnaître dans cette description le Dagda lui-même. " (Mesca Ulad)


    Dagodeuos est la personnification de la tendance vers la dispersion, la désintégration, la destruction.
    Rien de ce qui existe ne peut échapper à ce processus. C'est de la destruction que l'existence renaît à nouveau.
    C'est pourquoi la destruction est la cause ultime, l'origine première de toute création. Seul Dagodeuos, le pouvoir de destruction, demeure à la fin et au commencement.
    Il est donc le moyen terme qui relie l'Immensité, Bitumon, le substrat neutre, impersonnel à la divinité personnelle, l'âme.

  • Le dieu terrible et bénéfique :


  • Du point de vue de l'être individuel, la destruction se manifeste toujours en deux stades successifs, le premier est la mort physique, le second la dissolution de l'individualité subtile.
    Le premier est la fin de l'existence apparente, le deuxième la libération de ses liens subtils.
    Il y a donc deux aspects du Dagodeuos, l'un effrayant l'autre désirable, l'un immédiat l'autre transcendant. Dans son action ultime Dagodeuos représente la mort de la mort. La vie éternelle.
    Par ailleurs, la vie naît de la destruction. En tant que fin de toutes choses Dagodeuos est le dieu de la mort, mais en tant qu'origine de toute création il est la source de la vie.
    Le Dagodeuos est donc un dieu terrible qui détruit tout, mais aussi l'être mystérieux et lubrique qui erre à travers forêts et montagnes, donnant naissance à toutes formes de vies, par les gouttes de sa semence jetée aux vents.

    Il est le plus ancien des dieux.

    " Pour ce qui est des Tùatha Dè Dànann, ils prospérèrent si bien qu'on en entendit parler dans tous les pays de la terre.
    Ils avaient leur propre dieu du druidisme. Eochu Ollathir, c'est-à-dire le grand Dagda, car c'était un dieu bon. " (Cath Muige Tuired Cunga)


  • Dis-atir, le destructeur :


  • Dagodeuos est le nom donné à l'aspect paisible, transcendant de la tendance désintégrante, tandis que Dis-atir, le Père-destructeur, représente l'aspect agressif, actif, visible de la destruction.
    C'est donc Dis-atir qui symbolise directement l'action centrifuge, la dispersion, l'obscurité.
    Dis-atir est un dieu puissant et dangereux.
    Il faut se méfier de lui. Son nom ne doit pas être prononcé.
    Monté sur son char il est dangereux comme un loup.
    Il est destructeur et violent. Dis-atir est " celui-qui-tue ".
    Les hommes parlent de lui avec terreur.
    Il est la mort… Le démon… La cause des larmes.

    " Ce n'est pas difficile, dit le Dagda : je serai le flanc de l'armée des hommes d'Irlande, soit par massacre, soit par destruction ou magie.
    Aussi nombreux que les grêlons sous les pieds des chevaux seront leurs os sous ma massue. " (Cath Maige Turedh)

  • Dis-atir est la Grande-Peur, la Foudre-qui-menace.
    Celui dont les dieux mêmes craignent la rage dans les combats.
    Comme souverain suprême, Dis-atir incarne tout ce qui effraie.
    Le pouvoir de détruire, le pouvoir de Dis-atir, se manifeste à travers tous les éléments, toutes les formes de la Nature.
    Dis-atir est le feu qui brûle, l'eau qui noie, le vent qui détruit, l'homme qui tue.
    Il est le Furieux, Uictolanos, la Rage, Condaris, le Terrifiant, Ecritumaros.

  • Dis-atir est la personnification du soleil, la forme céleste du feu, qui fait naître et dessèche la vie.

  • Sous son aspect le plus effrayant Dis-atir est appelé Ecritumaros, Terrifiant.
    Il est le destructeur malfaisant qui se plait à détruire. L'Eclair, Leucetos, autre nom d'Ecritumaros est l'étincelle du feu qui détruira le monde.

  • Comme le pouvoir dévastateur qui balaie et détruit toutes choses, le Dagodeuos est appelé Dilediutios, l'Effaceur.
    Il est identifié à la maladie, à la mort, ainsi qu'à la puissance destructrice qui, à la fin des temps, efface l'Univers.

  • Dagodeuos, le bénéfique :


  • Le mot Dagodeuos signifiant " Bon-dieu " est seulement un adjectif.

    " Le Dagda dit : le pouvoir dont vous vous vantez, je l'aurai entièrement rien qu'à moi seul.
    C'est toi qui est le bon-dieu, dirent-ils tous, et désormais le nom de Dagda lui resta. " (Cath Maige Turedh)


    Il est proclamé " Bon-dieu ", c'est-à-dire efficace, doté de toutes les qualités convenables à son état.
    Mais il n'en reste pas moins que ce qualificatif s'applique aux aspects paisibles de Dis-atir.

    Dagodeuos représente le pouvoir procréateur qui recrée indéfiniment ce qu'il détruit.
    Il est le Souverain-suprême, Ollatir, symbolisé par le phallus, l'instrument de la procréation et la source du plaisir duquel jaillit la semence de vie dont le réceptacle est le calice d'immortalité.

    " Le Dagda avait cependant un rendez-vous de femme, à la fête de Samain, à Glenn Etin.
    La rivière Unius de Connaught y gronde au sud.
    Il vit la femme, se lavant, l'un de ses pieds, devant l'eau, au sud, et l'autre, devant l'eau, au nord.
    Elle avait neuf tresses libres sur la tête.
    Le Dagda lui parla et ils firent une union.
    Le lit du Couple est le nom de l'endroit à cause de cela. " (Cath Maige Turedh)

    " Quand il arriva il vit la jeune fille à la forme distinguée avec ses tresses.
    Le désir du Dagda alla vers elle. " (Cath Maige Turedh)


    Dagodeuos est, sous le nom de Rudianos Rouissus, le dieu de la connaissance.
    C'est du Rouge-à-la-grande-connaissance qu'il faut extraire le savoir.

    " Je salue la demeure de toute science, le Grand-dieu Rudianos.
    De son souffle est issue la parole-éternelle, le Ueda, et de la parole, l'Univers. " (Shiva anka)
    " Il est le Seigneur maître de toutes les formes du savoir.
    Il est souverain de tous les éléments. " (Mahânârâyana Upanishad)


    En lui est la nature du savoir, les pouvoirs de comprendre, de vouloir et d'agir.
    C'est donc Dagodeuos, sous l'aspect du Rudianos Rouissus qui est vénéré pour toute les réalisations de l'intelligence.

    Sous le vocable Cernunnos (le Cornu), Dagodeuos représente le Principe-de-vie, le Seigneur-de-la-terre, qui au moyen des rênes que sont les énergies vitales, dirige l'immense troupeau des créatures.
    Cernunnos est le souverain de la terre, l'ami de la vie, le guide de chaque espèce dans son développement.
    Régent sur les animaux sauvages et le bétail, il erre nu à travers montagnes et forêts, lubrique et vigoureux.
    Il enseigne les secrets du plus haut savoir aux plus humbles.
    Il apporta sur la terre les arts de la musique et de la danse.
    Il est considéré comme le guide du monde naturel.
    On peut parfois le rencontrer dans la forêt sous l'apparence d'un cerf majestueux.

    Le principal rôle du Dagodeuos en tant que Carantinos (l'Ami) est de forcer les hommes à tenir leurs promesses et à s'associer.
    Carantinos leur montre les mérites de la camaraderie, de la sincérité, de l'honnêteté, le respect de la parole donnée, le code de droiture qui rend possible l'association des hommes en tribus et en nations.
    Carantinos est le dieu des contrats et des serments.
    Il est bienveillant et réconfortant, il protège les rapports directs et ordonnés qui rendent la vie sociale possible.
    Il est l'ennemi des querelles, de la violence.
    Il induit les hommes à bien agir les uns envers les autres.

    Dagodeuos est aussi identifié au temps.

    " Tu es l'origine des mondes tu es le temps, leur destructeur. " (Mahâbhârata, Anushâsana)

    Avant que rien n'existe, le Temps est. Le Temps représente la condition première qui permet à l'Univers d'exister.
    Le Temps est la puissance de Dis-atir, la puissance de la mort, le destructeur universel.
    Il est le Temps dont l'inclinaison est de détruire les mondes.
    Il est le Temps qui digère les éléments, le Temps qui dévore les êtres.
    Tout dons ce monde, la vie et la mort, la joie et la douleur, reposent sur le Temps.

  • L'image du Dagodeuos :


  • Ainsi que nous venons de le voir, le Dagodeuos, comme tous les dieux, est envisagé sous divers aspects.
    Chacun d'eux porte un nom différent et est représenté par des symboles et des images distincts.
    Le symbole le plus général du Dagodeuos est le phallus.

    " Sa tenue était indécente : une tunique brune lui tombait jusqu'au renflement des fesses.
    Il avait le membre viril haut et long. Il portait des braies en peau de cheval avec le poil à l'extérieur.
    Il avait derrière lui une fourche branchue réclamant, pour être portée, l'effort de huit hommes et dont la trace suffisait comme frontière de province. " (Cath Maige Turedh)


    Le Dagodeuos possède un autre objet tout aussi extraordinaire que sa massue : un chaudron " magique " à double emploi.
    C'est un chaudron d'abondance et aussi de résurrection.

    " C'est de Murias que fut apporté le chaudron du Dagda.
    Aucune troupe ne le quittait insatisfaite. " (Cath Maige Turedh)
    " Leurs hommes blessés mortellement y étaient cependant jetés tels qu'ils avaient été frappés.
    Ils étaient vivants quand ils en sortaient. Leurs blessures mortelles étaient guéries. " (C.M.T.)


    En plus de la massue et du chaudron, le Dagodeuos possède un autre objet merveilleux : une harpe qui a la particularité de jouer toute seule.

    " C'était dans cette harpe que le Dagda avait lié les mélodies et elles ne retentirent pas avant que le Dagda, par son appel, ne les ait nommées, en disant :
    Que vienne Daurblada, que vienne Coir-Cethar-Chuir, que vienne l'été, que vienne l'hiver, bouches de harpes et sacs de cornemuses. Car cette harpe avait deux noms, à savoir Dur-Dabla et Coir-Cetha-Chuir. " (Cath Maige Turedh)


    " Il leur joua alors les trois airs par lesquels ils reconnaissaient les harpistes : le refrain de sommeil, le refrain de sourire et le refrain de lamentation.
    Il leur joua le refrain de lamentation et leurs femmes pleureuses pleurèrent.
    Il leur joua le refrain de sourire et leurs femmes et leurs garçons rirent.
    Il leur joua le refrain de sommeil et l'armée s'endormit. "

    L'image la plus commune du Dagodeuos montre un homme barbu au regard bienveillant, vêtu d'une simple tunique courte à capuchon de couleur rouge, chaussé de bottes en peau de cheval avec le poil en dehors.
    Assis sur un monticule de crânes, il est munis de l'arme des primitifs ; la massue. A ses côtés un chaudron. Son sexe dénudé est dressé.

    1) La couleur brune :

    Le brun est un substitut du noir, dont il a tout le symbolisme.
    Le noir est, de façon générale, la couleur de la Substance universelle, de la materia prima, de l'indifférenciation primordiale, du chaos originel, des eaux inférieures, du nord, de la mort.
    Le noir possède incontestablement en ce sens un aspect d'obscurité.
    Mais inversement il est le symbole supérieur de la non manifestation et de la virginité primordiale : à ce sens se rattache le symbolisme des déesses mères souvent noires en vertu de leur origine chtonienne.
    Il est noir parce qu'il réintègre dans l'informel la dispersion des formes.

    2) La couleur rouge :

    Le rouge est considéré comme le symbole du principe de vie, avec sa force, sa puissance et son éclat.
    Incarnant la fouge et l'ardeur de la jeunesse, le rouge est aussi par excellence la couleur de la caste des guerriers.
    Ce qui est une référence à l'aspect destructeur et agressif du Dagodeuos.

    3) Les braies en peau de cheval :

    Le cheval ou plutôt la jument est la représentation de la déesse Epona, symbole du pouvoir de la Nature.
    Le Dagodeuos étant hors d'atteinte du pouvoir de la Nature porte ses braies comme un trophée.

    4) La massue :

    Le Membre-frappant, massue qui donne la mort par une extrémité et la vie par l'autre, nous montre toute la puissance du Dagodeuos sur ces deux principes.

    5) Le chaudron :

    C'est un chaudron d'abondance dispensant une nourriture inépuisable, symbole d'une connaissance sans limite.
    Mais c'est aussi l'image de l'organe féminin, symbole de l'Energie qui est la nature du monde, génératrice de tout ce qui existe, le chaudron de résurrection.

    6) La harpe :

    La harpe relie le ciel et la terre.
    Les héros des Eddas veulent être brûlés avec une harpe à leur côté sur leur bûcher funèbre : elle les conduira vers l'autre monde.
    Ce rôle de psychagogue, la harpe ne le remplit pas seulement après la mort ; durant la vie terrestre, elle symbolise les tensions entre instincts matériels représentés par son cadre de bois et par les cordes de lynx, et les aspirations spirituelles, figurées par les vibrations de ces cordes.

    7) Le monticule de crânes :

    A l'heure de la destruction universelle, il ne reste aucun être vivant, le Dagodeuos demeure seul.
    L'Univers ressemble aux vestiges d'un bûcher, un tas d'ossements calcinés.
    Les têtes de morts représentent également les cycles sans fin des âges, ainsi que l'apparition et la disparition des diverses races humaines qui se sont succédé sur la terre.

    8) Le phallus :

    Source de vie, le phallus est le signe, l'emblème du Père, créateur de toutes choses, symbole de la puissance génératrice, source et canal de la semence, en tant que principe actif.


  • La Tendance orbitante :


  • L'existence d'une quelconque forme de vie dépend de la présence d'un lieu où elle pourrait éclore et se développer.
    Dans notre univers cette atmosphère est l'espace-temps ; résultat de la coordination entre les deux forces opposées, entre l'attraction centripète et la force centrifuge.
    C'est cet équilibre qui est appelé " Celui-qui-est-éternel ".

    Bitumios, forme personnifiée et masculine de l'Immensité, Bitumon, né d'un équilibre de force contraire, est la nature de toute forme, de toute existence, de toutes les sphères et de leurs mouvements.
    Il est Bitumios en tant qu'essence de l'espace-temps.
    Cette immensité, cet abîme illimité est toutefois concentré, c'est pourquoi son nom a un genre.
    La pure Immensité, le pur Bitumon, est au-delà de toute qualité.

  • Les noms de Bitumios :


  • Créateur de formes multiples Bitumios est imaginé sous divers aspects portant des noms différents.
    Il est, cosmologiquement parlant, l'Embryon-d'or, la boule de feu de laquelle sort l'Univers.
    Etant la première entité individuelle manifesté, il est Celui-qui-c'est-engendré, Bimuestiios.
    Tous les autres êtres étant sa progéniture, il est le Patriarche, Odacos.
    Bitumios est aussi le Grand-maître, Mararios, le Seigneur-du-verbe, Labaresus, le Premier-barde, Cintubardos.
    Il est Celui-qui-façonne, Pariios, le Maître-du-monde, Bituarios, le Souverain-suprême, Uerulatos, l'Illimité, Atiueliacos, etc.

  • Le culte de Bitumios :


  • Les aspirations des hommes les mènent, soit vers la libération, soit vers la contemplation, et ceci les oriente soit vers le Dagodeuos, soit vers Lugus. De ce fait Bitumios, le principe créateur, n'est généralement pas vénéré hormis par les dieux qui sont les entités sur lesquelles reposent l'organisation et la règle du monde créé.
    Il existe néanmoins des images de Bitumios et son nom est invoqué dans les rituels.

  • L'image de Bitumios :


  • Bitumios a quatre têtes. Ses mains tiennent divers accessoires tels qu'un sceptre ou un bâton, une ou deux louches sacrificielles, un rosaire, une fronde et une cruche d'eau.
    On le décrit habituellement sous la forme d'un homme dans la force de l'âge portant la barbe.
    Sa monture est l'oie, symbole de savoir.
    C'est pourquoi on l'appelle aussi le Cavalier-de-l'oie, Epogansis.
    Sa résidence est l'Immense-forêt, Andeuidùa, c'est-à-dire l'Univers.

    1) Les quatre têtes :

    Quatre est le symbole de la totalité, il représente l'accomplissement de la manifestation dans toutes les sphères de l'existence.
    Les quatre têtes signifient la domination sur les directions de l'espace, donc le pouvoir absolu.

    2) Le sceptre ou le bâton :

    Le sceptre, comme le bâton, prolonge le bras, il est un signe de puissance et d'autorité.
    Il symbolise surtout l'autorité suprême.

    3) La fronde :

    C'est l'instrument avec lequel nous lançons les sondes de l'intuition dans les sphères inconnues d'une création illusoire.

    4) La cruche d'eau :

    L'eau est la forme substantielle de la manifestation, l'origine de la vie et l'élément de la régénération corporelle et spirituelle, le symbole de la fertilité et celui de la pureté, de la sagesse, de la grâce et de la vertu.
    Les eaux, masse indifférenciées, représentent l'infinie des possibilités, elles contiennent tout le virtuel, l'informel, le germe des germes, toutes les promesses de développement, mais aussi toutes les menaces de résorption.

    5) Le rosaire :

    Le fil du rosaire est l'Esprit-Universel, sur quoi toutes choses sont enfilées, à savoir tous les mondes, tous les états de la manifestation.
    Il est aussi le souffle qui leur donne vie.
    Le rosaire est l'alphabet, la puissance créatrice de la parole.
    Le rosaire, guirlande-des-lettres, est lié au son créateur et au sens de l'ouïe.
















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